La gloire de Shekinah

 

Ayant accès à tous les mystères de l’ancienne Atlantide, pieusement conservés par les fils d’Osiris, Moïse s’enfuit avec le bien le plus précieux des collections égyptiennes : la machine à faire des dieux. L’Arche d’Alliance. Le Saint issu des Saints. On comprend que le Pharaon berné et volé se soit jeté à la poursuite du sacrilège et de sa bande. 

C’était compter sans l’habileté de Moïse à manier les pouvoirs divins. Conservée dans le fond d’une galerie secrète depuis des millénaires, l’Arche avait accumulé une énergie considérable. Assez pour créer le champ gravitationnel qui fit reculer les eaux de la Mer Rouge. Velikowsky voit une autre cause au reflux soudain des eaux. Les miracles de Moïse pourraient bien venir de la Shekinah qui brille sur le Siège de Miséricorde. L’objet est assez précieux pour qu’un initié du calibre de Moïse veuille fuir avec.

Ce n’est évidemment pas de valeur vénale qu’il s’agit, mais des pouvoirs divins que l’appareil confère. Attention, Moïse n’était pas un voleur de bicyclette, mais un pharaon égyptien désireux d’assurer une nouvelle tradition initiatique. Il s’agit avant tout d’un acte politique, et fondateur.

« La Gloire de la Shekinah était la Présence visible de Dieu, considérée comme féminine en Judaïsme ésotérique. Ainsi Moïse dit avoir été marié à la Shekinah. Dans la théologie phénicienne, la divinité était souvent appelée la face ou manifestation du dieu, et les Hébreux parlent de la Shekinah exactement dans le même sens. Ce terme abstrait tend à supplanter tous les noms plus anciens, plus anthropomorphiques, pour l’Esprit Saint. »

On notera la féminisation de l’Esprit, qui, dans la tradition antérieure, était Femme. Et pour une simple raison ! Shekinah pourrait venir de l’akkadien Shek, le don et Inah ou Inanna, déesse sumérienne de l’éveil, l’Isis des Egyptiens. Shekinah pourrait se traduire par « don d’Isis ». Isis, notre mère divine, à qui nous devons notre âme immortelle. Isis, sous la forme de la foudre, qui donnait aux anciens « l’esprit parfait ». Comment s’étonner dans ce contexte que l’Esprit fut féminin ? L’éveil, don d’Isis. C’est l’âme en nous qui s’incarne, la lumière qui descend, et dans la langue française l’âme et la lumière, aussi, sont féminines. 

 

 

« Un document apocryphe cite Jésus de Nazareth se référant au Saint Esprit comme « Ma Mère ». Et les Manichéens appellent la Mère du Christ « la vierge de Lumière ». Cette Gloire de la Shekinah, cette Lumière qui signale la Présence de Dieu, est toujours féminine pour l’ancien voyant. Elle est l’Eurydice de l’Orphisme. Elle est la reine de l’Océan de Lumière d’Enoch. Elle est Isis l’Egyptienne. Elle est Ishtar des Étoiles, la Fiancée, la Lumière, avec laquelle l’Inconnaissable s’est marié à l’aube de la création. Et de la joie de cette union l’univers spirituel est né. Dieu et la Shekinah sont ‘un’ et indissolubles. »

L’auteur n’est pas loin de la vérité nue, il l’approche par le biais de l’allégorie et du symbolisme. Quel dommage! Le symbolisme, ce machin fourre-tout, est ce qui reste quand on a tout oublié. C’est une sale tendance du temps présent, devant le rayonnement de l’Arche comme dans de nombreux autres appareils, éluder la réalité pour ne tenir compte que de l’aspect symbolique.

L’arche émettait une onde de transmutation. Comment ignorer son aspect électro-magnétique? Pourquoi se réfugier dans le mental rationnel, le symbolisme, la spiritualité, la foi, le comment du pourquoi? Pourquoi rabiner? Pourquoi se crever cent fois les yeux pour ne rien voir?

L‘Arche d’Alliance était une machine capable d’émettre un rayonnement sur une certaine fréquence, qui avait pour effet de transformer l’homme en dieuL’arche d’alliance était un condensateur électrique dont la décharge pouvait tuer ou éveiller, selon le règlage de la machine. Son maniement délicat et dangereux requérait l’expérience d’un corps para-militaire parfaitement formé et discipliné, les Lévites. C’est sous leur contrôle que Moïse place la sainte arche dès sa descente du mont Sinaï.

Les Lévites s’attacheront si bien au service de l’arche que trois générations plus tard, lorsque Ménélik fils de la Reine de Saba et du roi Salomon, devra partir avec l’Arche sur ordre de son père, Salomon lui-même s’assurera que les Lévites escorteront le convoi et assureront le bon fonctionnement de l’appareil. 

 

 

Si l’Arche peut tuer l’imprudent qui s’approche sans respect, elle ne connaît pas de raté quand elle est manipulée avec la science qui convient. Grâce à cet engin, l’initiation est rien moins que spirituelle : la transmutation de l’être est instantanée. D’un seul jet de lumière, le système nerveux du sujet est survolté, ce qui déclenche aussitôt la montée de kundalini qu’on appelle l’éveil. Face à l’enjeu que représentait la possession d’un tel outil, on comprend mieux la fuite de Moïse. 

On comprend encore mieux pourquoi toute l’armée du pharaon s’est lancée à sa poursuite. La Bible invente la sornette des briques crues que seuls les Juifs savaient mouler. Et mon pul, c’est du coulet?  Le Livre Saint des Hébreux ne pouvait pas dire que Moïse était un voleur! Je pense avec Slosman que Moïse avait reçu l’initiation des pharaons, s’il ne fut pas pharaon lui-même. Il put ainsi comprendre le fonctionnement de l’Arche et le moyen d’en tirer parti. Pour lui, la possession de l’Arche était une nécessité vitale. La garantie de faire de son peuple une élite d’initiés aux multiples dons. En un sens, il y est parvenu… Quel moyen rêvé d’asseoir son autorité sur le peuple! Sans cet appareil à faire des dieux, il est douteux que Moïse fut devenu le fondateur d’une religion.

On objectera que Jésus a bien réussi ce challenge sans utiliser de gadget. Ah oui ? Et ses miracles, il les tenait de qui ? De l’archange Gabriel ? Du Saint-Esprit? Qui est le Saint Esprit ? Ou plutôt : où Jésus l’a-t-il reçu ? Pour certains auteurs, Jésus aurait été éduqué en Égypte et initié aux mystères d’Isis. S’il a connu les tours de passe-passe des prêtresses d’Isis, il y a des chances qu’il ait reçu les rayons d’une machine semblable à l’Arche d’alliance.  Jésus ne nous a pas tout dit sur son compte. Il est même fort possible que la source de sa vocation spirituelle vienne de ce séjour éducatif et initiatique en Égypte. Prolongeant Slosman, on pourrait écrire un « Jésus l’Egyptien » : la fuite en Égypte ne ferait que masquer des années d’études et d’initiation. Jésus aurait reçu le baiser de la foudre, dans le sarcophage ébréché de la chambre du Roi, si mal nommée, que j’appelle la chambre d’Isis.

Un autre aspect de l’Arche retient l’attention : son côté destructeur, dangereux. Ce condensateur de forte puissance était sans doute couplé à un dispositif ondulatoire, du type rayon X, laser, ou Gamma. Cette onde, réglée sur la fréquence et l’amplitude convenable, pouvait transmuter le cerveau humain, déclenchant ce que la littérature spirituelle appelle l’éveil : la reconquête de nos pouvoirs perdus. On imagine bien que l’onde était puissante, assez pour tuer un boeuf. Sans mise à la terre, on risquait un court-circuit fatal. Ce qui faisait l’affaire de Moïse et de sa bande d’initiés, les Lévites. 

Dans des conditions aussi précaires que celles de l’exode, comment tenir les profanes à distance du précieux Saint des Saints ? La chose aurait été une impossible gageure sans la puissance dissuasive des décharges électriques. On peut aussi voir les choses autrement. La littérature mythique abonde en descriptions d’armes lance-rayons qui guérissent ou qui blessent. Nous les avons passé en revue plus haut. L’Arche fonctionnait peut-être de la même façon que la boule de feu d’Horus, la couronne d’Osiris, le foudre de Zeus, le vajra de Rama, le marteau de Thor ou le xiuhcoatl de Quetzalcoatl ? 

Isis, la grande déesse Isis personnifie l’éveil grâce à la foudre, comme elle le confesse elle-même dans un manuscrit de Nag Hammadi.

 

 

Pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté sur le rôle de l’Arche et sur la façon de s’en servir, un artiste inspiré dont j’ignore le nom nous a livré sa vérité, qui est la bonne. Il nous montre Isis à sa vraie place, assise sur le siège de miséricorde. Pourquoi miséricorde ? Ce siège peut éveiller, mais il peut tuer. C’est selon. En s’y asseyant, si le néophyte craint pour sa vie, l’initié jouit par son âme.

L’éveil était vraiment une quête planétaire. Maintenant, c’est l’argent. Cette saleté signe l’absolu déclin qui nous accable. Milliardaire, tu fais pitié. Un linceul n’a pas de poche. Que feras-tu de tout ton pognon quand tu seras de l’autre côté?

 

« Il ne manque à l’oisiveté du sage qu’un meilleur nom et que méditer, parler, lire et être tranquille s’appelât travailler. »
La Bruyère