Oera Linda Boek

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Il existe aux Pays-Bas un mystérieux livre antique qui raconte le déluge tel qu’il s’est vraiment passé !! Le livre est assurément très ancien, il appartient à la même famille depuis des lustres. Authentique témoignage ? Vrai bidonnage ? Impossible de trancher.

La mémoire néerlandaise semble avoir gardé un souvenir très précis du déluge et de l’engloutissement de l’Atlantide. Tenez, par exemple, le plan d’Amsterdam s’inspire nettement de celui de Poséidopolis, capitale atlante selon les dires du philosophe Platon. « Quand on avait traversé les trois ports extérieurs, on trouvait un mur circulaire commençant à la mer et partout distant de cinquante stades de la plus grande enceinte et de son port. Ce mur venait fermer au même point l’entrée du canal du côté de la mer. » (source)Platon, le Timée  Platon décrit une île-ville, entourée de plusieurs canaux circulaires, il semble bien que le souvenir de cette ville mythique ait été recueilli par d’autres que le philosophe grec. ll est vrai que la Hollande des polders pourrait bien connaître un jour le sort de l’Atlantide : disparaître elle aussi sous les eaux.

Mais il y a un lien plus troublant encore entre les deux pays. Un mystérieux livre hollandais, l’Oera Linda Boek, donne une description détaillée, confondante, des différents épisodes d’un bouleversement planétaire daté de – 2193.  Avant d’étudier de près son authenticité avec l’aide d’un spécialiste, plongeons-nous dans l’ouvrage en question. « Ceci est écrit sur tous les bourgs : Avant que vienne le mauvais temps, notre terre était la plus belle dans tout le monde, le Soleil se levait haut et il n’y avait que rarement de la gelée. Les arbres et les buissons produisaient des fruits variés, qui maintenant sont perdus. Dans les champs, nous n’avions pas seulement de l’orge et du malt, mais aussi du blé qui brillait comme de l’or cuit aux rayons du soleil. Les années n’étaient pas comptées puisqu’elles étaient plus belles les unes que les autres. » (source)cité par Pierre de Châtillon, Bouleversements climatiques

Avant la catastrophe, le soleil se levait haut et la gelée était rare. Le climat a donc changé brusquement. La bonne terre à blé, située sous des cieux tempérés, s’est retrouvée dans le grand nord. Le même épisode a gelé vif des milliers de mammifères en Sibérie et en Alaska. On pourrait attribuer ce froid soudain à un changement de place des pôles, soit par une bascule du globe terrestre, soit un glissement de l’écorce terrestre sur la couche de magma visqueux. (source)Immanuel Velikowsky, Les grands bouleversements climatiques  Le résultat, en tout cas, est le même pour les terres qui se retrouvent près du pôle : la faune et la flore se trouvent soudain inadaptées.

 Le climat devient rude, le soleil reste bas sur l’horizon. « Comment débuta le mauvais temps : durant tout l’été, le soleil demeura caché derrière les nuages, comme s’il n’osait regarder la Terre. C’était le calme perpétuel et le brouillard mouillait les poumons comme une voile exposée sur une maison des marais. L’air était lourd et oppressant et le coeur des hommes était inquiet. Au milieu de ce calme, la Terre se mit à trembler comme si elle était mourante. » 

Pourquoi le soleil reste caché  avant la catastrophe ? Pourquoi cette humidité inhabituelle et ce climat oppressant ? On a souvent remarqué, à l’approche d’un séisme, un comportement singulier chez les animaux, comme s ‘ils savaient déjà qu’un mauvais coup se prépare. La vie sauvage a des antennes pour percevoir le danger avant qu’il n’arrive, c’est une des clés de la survie des espèces. Dans cette version, aucun dieu ne prévient les hommes de bâtir une arche. A la place, il y a ce triste pressentiment dans le coeur des hommes.

« Les montagnes s’ouvrirent pour vomir feu et flammes. Certaines ont même coulé dans le coeur de la Terre, alors qu’ailleurs des montagnes sont sorties de la plaine. Aldland, appelée Atland par les navigateurs, disparut dans les vagues sauvages qui se levèrent tellement haut sur les côtes que tout disparut sous la mer. Plusieurs personnes furent avalées par la Terre et les autres qui échappèrent au feu périrent par la mer. »  

Jolie précision sur Atland, dans laquelle chacun aura reconnu l’Atlantide. Notons au passage que le Boek nous donne une éthymologie originale de l’Atlantide. Selon Platon, ce nom vient d’Atlas, le Titan qui donna aussi son nom à l’océan où se trouvait son île-continent. Mais selon le Boek, l’Atlantide viendrait du nordique Aldland, la vieille terre, la terre ancienne. Tous ces détails troublants donnent le tournis. Pur bonheur pour le chercheur que de découvrir ainsi une autre source que Platon pour attester de l’existence de l’Atlantide ! Et de son engloutissement

Au quarantième jour de déluge, Noé laissa s’envoler une colombe, qui ne revint pas. L’oiseau avait trouvé un coin de terre ferme où se poser. Le déluge était terminé. Noé rendit grâces à l’Éternel et sortit sa ménagerie.

 

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Des déluges, il y en eut plusieurs. Le cataclysme qui mit fin à la Première Atlantide remonte à 12.000 ans, d’après Platon comme d’après Edgar Cayce. Mais un autre déluge a mit fin à la deuxième Atlantide, qu’on appelle aussi la Terre du Milieu. C’est précisément de ce déluge terrible dont parle l’Oera Linda Boek. Cette précieuse source nous confirme aussi la force et la hauteur de la Vague du déluge, qui n’a pas épargné grand-chose, comme on va le voir. On note enfin le caractère meurtrier de la catastrophe, attribué à trois causes concurrentes,  des séismes, de gigantesques incendies et une submersion quasi-totale.

« C’est aussi sur la terre de Findaet au Twiskland que la Terre vomit le feu. Toutes les forêts brûlèrent les unes après les autres et quand le vent souffla vers nos terres, elles furent couvertes de cendres. Les rivières changèrent leur course et dans leur embouchure se formèrent de nouvelles îles de sable. Cela se poursuivant durant trois ans, puis finit par cesser et les forêts redevinrent visibles. Les rivages étaient méconnaissables. Plusieurs pays étaient engloutis ; ailleurs des terres étaient sorties de la mer et la forêt était détruite sur la moitié du Twiskland. Les gens qui restaient sont venus s’installer dans les endroits vides. Nos gens, qui étaient dispersés, furent exterminés ou pris en esclavage. La surveillance était doublement importante pour nous et le temps nous enseigna que l’union fait la force. »  (source)Pierre de Châtillon, Bouleversements climatiques

Témoignage incroyable, tellement incroyable même… qu’on n’y croit pas. En tout cas, pas à première vue. La forme du récit est trop moderne, comme l’est aussi le point de vue du narrateur. Si le mythe est authentique, le livre l’est-il ? D’où sort-il, au fait, ce livre étonnant ? Jacques Fermaut a reçu il y a une vingtaine d’années l’Oera Linda Boek envoyé par un ami hollandais. Il n’était alors que peu au courant des controverses suscitées par l’ouvrage et se lance dans son étude avec un a-priori favorable. 

« Pour surprenante qu’elle fût, tant par sa langue que par son contenu, l’œuvre m’intéressa tout autant qu’elle me stupéfia. » Il s’agirait en fait d’un manuscrit du 13e siècle, qui s’est transmis soigneusement de père en fils au sein d’une chronique de l’histoire frisonne et plus particulièrement d’une famille hollandaise, celle des Over van Linden, qui se disait jadis Oera Linda. Le manuscrit est écrit dans une langue et dans un graphisme archaïque, réservé aux érudits. Il faut souligner qu’aucun des membres de la famille Over van Linden n’était capable de le lire.

Au terme d’une étude détaillée, Fermaut démonte le texte, traque la syntaxe et conclut ceci: l’OLB présente toutes les apparences d’un texte authentique. Le manuscrit « date les événements à partir de la submersion de l’Altland, survenue, d’après le texte, en 2193 avant Jésus-Christ. L’ouvrage est un fourre-tout de style biblique, mêlant genèse, textes religieux et sapientiaux, codes de lois, récits de périples de hardis navigateurs frisons, paraboles et relations historiques plus ou moins légendaires. » (source)

Un internaute note que la date de -2193 pour la submersion de l’Aldland lui semble vraisemblable, car avec un logiciel d’éphémérides « on remarque qu’il s’est produit cette année-là un alignement des planètes du système solaire, ainsi que de la Lune, des étoiles Aldébaran et Antarès ». On sait combien ces alignements planétaires sont réputés propices aux catastrophes, bien que ces faits d’observation ne soient guère étudiés par nos scientifiques.

 L’alignement planétaire de – 2193 aurait eu lieu dans la période du Jol. La période du Jol correspond grosso-modo à l’Avent, à la Saint-Nicolas et à Noël. Est-il possible qu’on ait fixé cette date pour se souvenir de la catastrophe ? La fête de Noël pourrait-elle être une commémoration de ce terrible cataclysme, après avoir été une fête des survivants? Cette fin du monde au plus noir de l’année, suivie de longs mois de brume et d’obscurité, justifie tout à fait la célébration des lumières, quand enfin elles reviennent…

Ce qui expliquerait cette bizarre angoisse partagée que la lumière ne revienne pas comme tous les ans. Pourquoi le solstice d’hiver est-il célébré depuis l’aube des temps ? Parce que les hommes du déluge ont craint que la lumière ne revienne plus. Les Celtes, comme tous les peuples antiques adeptes de la Vieille religion célébraient le solstice au retour la lumière. Bien plus tard, les Chrétiens y ont rajouté la naissance de Jésus, dont la date de naissance est inconnue… si tant est qu’il ait existé ! « Les fêtes » aujourd’hui sont surtout l’affaire des commerçants.

D’après Jacques Fermaut, « l’Oera Linda Boek repose très certainement sur une tradition vraie, d’une vénérable antiquité. » Le Saint-Suaire de Turin a-t-il pu être contrefait par un artiste et chimiste de génie ? De même, l’Oera Linda Boek serait-il une contrefaçon ?  En ce cas, elle est astucieuse et très bien faite. Ainsi, par exemple, la date de -2193 n’était pas donnée en clair dans le texte, elle a été déduite, ou plutôt calculée par des experts. Il y a ici tous les ingrédients d’un mystère digne de celui de l’arche perdue. 

À moins qu’il ne s’agisse que d’une fable de plus ?

 Nous sommes tous uniques, mais la plupart sont assez nombreux quand même. (Stef Kervor)

 

Je sais que j’ai raison. Et tous les autres ont tort.
Bernard Werber