La construction sacrée

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La construction sacrée du Moyen Âge a fleuri l’Europe d’églises, chapelles et cathédrales qui suivent les lois de la géo-énergie, du vril et de la vouivre. Les compagnons pédauques et kuldées savaient élever des temples qui élèvent l’assemblée. Ainsi nos cathédrales gothiques et nos églises romanes témoignent encore de l’art secret des francs-constructeurs : bâtir pour la santé du corps et la sainteté de l’esprit.

 

L’héritage des pierres levées

La vouivre

La Vouivre, qu’on écrit aussi Wouivre, c’est l’énergie souterraine qui se marie avec le flux cosmique. Par l’art des bâtisseurs sacrés, leur union relie le Ciel et la Terre, écrit Henri Vincenot.Les étoiles de Compostelle Aujourd’hui les géobiologues parlent d’énergie cosmo-tellurique. Seuls les mots changent, la connaissance demeure.

La Vouivre, « c’est le Grand Serpent, celui qui a des ailes lorsqu’il descend du ciel et qui n’en a pas quand il sort de terre. Dans la mythologie bretonne, il y a une foule de saints qui promènent en laisse le serpent qu’ils ont apprivoisé : saint Armel, saint Derien, saint Méen,  saint Pol, saint Car, saint Curvin, saint Kerneau, saint Mahorn et même une femme, sainte Marguerite. Ce serpent est le courant qui relie le ciel et la terre. Il faut s’installer convenablement sur son passage si on veut le capter et en faire profiter les hommes! C’est ce que font les compagnons. Ils font comme ceux des grosses pierres, ils cherchent à se placer au mieux pour lui tendre un piège et le domestiquer. » (Henri Vincenot.)Les étoiles de Compostelle

 

Les Kuldées

Cette connaissance sacrée dont le légendaire breton a gardé la mémoire remonte en effet très loin, bien avant  l’antiquité. Les saints évoqués par Vincenot ne sont pas chrétiens, il s’agit d’initiés païens. Les bâtisseurs sacrés ont pris le nom de Kuldées.

C’est du terme kuldée que nous est venu le terme culte. Le gaulois est une phonétique gréco-runique. Originellement, les langues celtes sont issues du guanche, langue protohistorique qui essaima sur tous les continents à partir du grand continent disparu. Pour les druides, il n’y a toujours eu qu’une seule grande tradition spirituelle sur Terre.

Elle se teinte avec le temps et les cultures mais demeure Une. Il y a ceux qui la combattent, il y a ceux qui la restaurent. Le Christ étaient pour les druides un être venu restaurer la tradition. Instaurer un Christo-Druidisme était chose naturelle pour les Celtes.

Au même titre, le Christo-Odinisme des Viking fera fleurir toutes les cathédrales d’Europe. Cependant, à cause des guerres suscitées par les opposants à la tradition, tous ces ordres opérèrent dans le secret le plus absolu jusqu’à aujourd’hui. (source)  Sur ce même lien, le site Morpheus propose une prière gauloise — rédigée récemment — pétrie de pensée molle et de sensiblerie chrétienne.

 

Les Francs-Maçons

Héritiers de l’Atlantide et du christianisme celtique Kuldée, les druides antiques ont su adopter la nouvelle religion chrétienne tout en préservant en secret l’essence de leur propre philosophie et leur spiritualité liées à la splendeur de l’univers. « Nos ancêtres ont bien volontiers accepté le christianisme mais en l’enrichissant de la science druidique et gnostique. En l’an 926, nous, les constructeurs kuldées, héritiers des Géants des Grandes Pierres, nous avons obtenu des princes une charte de franchise qui nous faisait les francs-constructeurs et les francs-maçons, libres! » (Henri Vincenot.)Les étoiles de Compostelle

 La franc-maçonnerie d’aujourd’hui n’a rien à voir avec les Kuldées. Elle s’avoue spéculative, tandis que celle des Kuldées était opérative, oh combien! De l’an mille à l’an 1300, les Kuldées sont restés soudés en une société secrète, opposée au pape, adepte de ce « christianisme vivifié par la philosophie et la connaissance druidique. Les Kuldées ne bâtissaient pas de la même manière que les ordres monastiques soumis à Rome. » (Henri Vincenot.)Les étoiles de Compostelle 

Cette façon de bâtir s’est éteinte avec la dissolution de l’ordre du Temple. Leur christianisme était bien antérieur à Jésus. Il plongeait ses racines dans l’enseignement des dieux d’avant, celui de Rama dit Lama le Bouddha noir, celui des Atlantes.

 

Les premiers bouddhas sont noirs. Ils ont les cheveux crépus. Rama était ainsi. Géant par la taille et la sagesse, il appartenait à l’humanité précédente.

 

La prophétie des Gaules

Au VIe siècle avant J.-C., s’adressant à Pythagore une druidesse prophétise :

« Les Gaulois
issus d’une culture,
d’une science et d’une religion
de la très haute antiquité
perdront leurs libertés
lorsque leurs forêts disparaîtront
et qu’ils adopteront les coutumes des envahisseurs
qui ne feront qu’imiter les réalisations
de la civilisation hyperboréenne
en les dénaturant ». (source)

« Les dieux venaient d’Hyperborée » a écrit Platon, le plus illustre philosophe de la Grèce antique. Avant de devenir le disciple de Socrate, le jeune Platon avait étudié à Saïs en Égypte et dans plusieurs universités druidiques de Bretagne, comme celle de Saint-Just près de Rennes ou celle de Guihalon près de Lamballe.

 

Décadence

Naïve et incrédule, notre prétendue civilisation est celle de la violence, elle-même fille de l’ignorance. Notre civilisation conte l’histoire d’une décadence. Nous ignorons tout du druidisme, de la Vieille Religion, du paganisme, des dieux d’avant, de nos véritables origines. Les livres qui traitent de ces questions sont consternants. Plus ils sont récents, plus ils me désolent. Comment leurs auteurs osent-ils se prétendre spécialistes, eux qui ont tout oublié? Suffisants, ils se gargarisent de leur insuffisance. Et les sectes, les clans, les partis, les clubs, les amicales, les fraternités, les religions, les doctrines, les encyclopédies et les institutions internationales ne valent pas mieux.

Mais ça, c’était avant. Du temps on pouvait compter sans Eden Saga. Impossible à présent. Nul ne pourra dire : « je n’en savais rien« . Je vous raconte tout ce que je sais. Ma devise ? Je me souviens. (source)devise du Québec

L’art du trait

viollet-le-duc-caricature-flickr-200poL’art du trait, c’est la somme des connaissances géométriques et physiques permettant de dessiner et d’assembler les charpentes.  Eugène Viollet-le-Ducdans l’article : Trait (art du) de son Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, n’a rien d’un bâtisseur kuldée, et tout d’un démolisseur profane. « L’art du trait est une façon traditionnelle de tracer les bois de charpente et leurs assemblages. » écrit-il. Là c’est d’accord.

Mais la tradition, pour lui, n’est que médiévale. Il croit que le trait de charpenterie fut élaboré par les maîtres et les compagnons charpentiers à la fin du XIIe siècle, sur les grands chantiers de France, en même temps que la stéréotomie, qui est l’art du trait de maçonnerie — ont été inventés par les appareilleurs, maîtres tailleurs de pierre de la même époque.

En 2009 l’UNESCO a inscrit « la tradition du tracé dans la charpente française » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. (source)Wikipedia Cette institution internationale allait dans le bon sens, mais pas dans celui de l’histoire. Les grands pontes en costard auraient pu lire Eden Saga, qui existait depuis un an…

Contrairement aux spéculations de Viollet-le-Duc et à la conviction générale, l’art du traitou la stéréotomie sa sœur jumelle  n’a pas été inventé au Moyen Age. Il participe d’un savoir-faire qui remonte aux antiques bâtisseurs des mégalithes, dolmens ou menhirs, qui couvraient jadis la terre occidentale.

 

Comme les dolmens

Les dolmens à chambres, comme celui de la Roche aux Fées en Ille et Villaine, font circuler les énergies exactement comme dans les églises romanes : on y retrouve le narthex, la nef, et les chapelles latérales ou rayonnantes, comme dans les églises gothiques. 

La grande différence ne repose pas sur la façon de traiter l’énergie, identique dans les deux cas, mais dans la façon d’assembler les pierres, le propos même de la stéréotomie.ou art du trait pour la pierre

On peut se demander par quel mystère un tel savoir-faire a ressurgi en Occident des millénaires plus tard, au Moyen Age ? Sans doute parce qu’il ne s’est jamais perdu. Cet art fut longtemps l’apanage des Jacques ou cagots, savoir secret qu’ils se transmettaient de grand-père en petit-fils.

Les Jacques étaient des maîtres de l’assemblage du bois, ils savaient réaliser les charpentes les plus solides en choisissant les meilleurs essences et en y taillant les meilleurs poutres. Ils savaient aussi – et surtout – comment tailler les différentes pierres, ils maîtrisaient la magie secrète des polarités et l’art subtil de l’assemblage.

 

Faire chanter les pierres

Pour eux la maçonnerie ne se limitait pas à empiler des parpaings ou à couler du béton, comme aujourd’hui.

C’était savoir faire chanter les pierres, les rendre conductrices et dociles, savoir apparier les pierres amoureuses ou faire s’affronter les orgueilleuses, tirer leur secrète essence et déployer leur énergie.  Les pierres s’épanchent aux mains de ceux qui savent les parer. Les enfants de Maître Jacques ont soigneusement transmis cette connaissance à travers les siècles, voire les millénaires. 

S’il s’agit bel et bien d’une technique particulière de dessin et d’assemblage, c’est aussi un savoir plus ancien encore, et qui touche à la transmission de la géo-énergie. Pour bien entendre la langue des oisons, la langue des jars, la belle langue verte des enfants de Maître Jacques, il faut avoir l’oreille sensible aux contes de la Mère l’Oie. Le mot « trait » a de nombreuses significations dans notre langue, et il n’a pas été choisi ici par hasard – d’autant que le hasard, comme chacun sait, n’existe pas. Tout ce qui arrive est voulu.

 

Polarité alternée

Le trait chez les Anciens, c’est d’abord la flèche décochée vers une cible, vivante ou non. C’est l’art de viser et d’atteindre son but. En architecture sacrée, le trait est l’effet reçu par le néophyte quand il entre en contact avec les énergies des voûtes et des piles. La pile, ou pilier, est constituée d’un empilage de pierres à polarité alternée, afin de transmettre l’énergie vril.

Parfois, comme dans le chœur de l’église Saint Pierre de Montmartre à Paris, on trouve deux piliers monolithes, c’est à dire constitués d’une seule pierre. Deux menhirs parfaits. Les règles de polarité alternée, dans ce cas, se retrouveront avec la base et le chapiteau. Ce que tentent de reproduire, sans y parvenir, les temples maçonniques avec les deux colonnes Jakin et Boaz. Jakin, comme le saint Jacques des Jacquaires, le Jacques de Compostelle, un saint beaucoup plus antique que le christianisme de Jésus et des papes…

 

 

Les Jacques ou Pédauques

Le trait, c’est aussi l’action de traîner, de tirer à soi. Les bêtes de trait sont celles qui tirent les chariots. L’art du trait des Jacques, c’est aussi l’art de tirer de la pierre ses plus belles harmoniques.

C’est tirer vers le haut l’assemblée des fidèles grâce à l’effet de voûte, effet induit par la forme des pierres, et par leur conductivité soigneusement restituée par le bâtisseur sacré. Comme le cheval de trait transporte une calèche ou un omnibus, la nef emporte dans les cieux l’assemblée ravie des fidèles. C’est par cet effet de l’art du trait que chacun, pour peu qu’il soit sensitif, reçoit la sérénité et la joie intérieure par sa simple présence dans la nef.

L’art du trait, ou de la traite, c’est encore l’art de traire, c’est soutirer le lait nourricier. L’expérience des maîtres Jacques est un recueil des mille et un secrets qui permettent de traire la mémoire des pierres, de leur faire rendre l’énergie tellurique dont elles sont dépositaires, afin de téter jusqu’à la dernière goutte la lumière de la connaissance.

Voilà quelques exemples du bon usage de la langue des oisons, des jeunes oies et jars, et non pas des oiseaux comme on l’a trop écrit. On les appelle des oisons car ils sont les fils de la Mère L’Oie, qu’on écrit aussi la Mère Loi, ou encore l’amère loi. Ces petits-là portent un insigne, la patte d’oie. D’où leur nom secret, les Pédauques, qui veut dire les pieds d’oie en occitan. Souhaitons qu’ils vous aient permis de pénétrer les arcanes de la construction sacrée.

Leur nom vient de la reine Pédauque, une image de femme avec des pieds d’oie représentée sur plusieurs églises médiévales de France, et que l’on prétend être celle de la reine Berthe au Grand Pied, mère de Charlemagne, résidant dans la ville de Toulouse, capitale du royaume wisigoth de 413 à 508. Elle se caractérise par un pied d’oie, d’où son nom : « pè d’auca » en occitan signifie « pied d’oie ».  Les pieds… estoient largement pattés, comme sont des oyes, et comme jadis à Tholose les portoit la roine Pedaucque. (Rabelais)

Si on la représente sur des églises, c’est qu’elles sont l’œuvre des Pédauques ou Kuldées, et bâties selon leur tradition secrète. Ainsi la reine Pédauque, plus que Berthe aux grands pieds d’oie, désigne la vouivre, l’énergie cosmo-tellurique soigneusement assemblée dans le bâtiment marquée de la patte d’oie.

 

 

Géobiologie

Il existe bien des méthodes pour s’approprier ces techniques antiques. J’en connais quelques-unes. Plusieurs d’entre vous auront la chance d’en apprendre ici ou là. D’autres possèdent déjà ce savoir, profondément engrammé dans leur inconscient et tout prêt à servir. À ceux-là, je souhaite bonne chance. Le monde qui vient a grand besoin de leurs talents.

Une science nouvelle, non reconnue par la pensée dominante et pourtant efficace, la géobiologie, étudie les bâtiments et les lieux puissants, et cherche à corriger les défauts d’une maison en terme d’énergie cosmotellurique. En la matière, le travail des compagnons passants du devoir et autres bâtisseurs éclairés du haut Moyen Âge méritent une attention particulière.

Les compagnons bâtisseurs médiévaux savaient que la spiritualité vraie vient d’un lieu savamment choisi, d’un édifice rigoureusement bâti et non d’une foi indéfinissable. Celle-ci diffère pour chacun. Tandis que la puissance d’un lieu, la perfection géobiologique d’une allée couverte, d’un dolmen, d’une église romane ou d’une cathédrale gothique sont perceptibles par tous. À condition de ne pas avoir les sens engourdis. Henri Vincenot -encore lui- nous a donné une description parfaite du ressenti qu’un sensitif éprouve en entrant dans un tel lieu.

Le huitième jour de leur séjour à Fontenay, il osa entrer dans l’église. La nef apparaissait. Voutée en berceau, nue et pure. Il entrait par la grand-porte, et il fut tellement saisi et transformé qu’il ne fit que deux pas et s’arrêta net, comme pétrifié. Quelque chose pénétrait en lui par la plante des pieds et remontait le long de la face interne de ses cuisses, environnait son sexe et son fondement puis envahissait ses lombes puis sa nuque, et il lui sembla qu’un flot de sang chaud inondait son crâne. (Henri Vincenot, Les étoiles de Compostelle, p.184)

C’est l’effet précis d’une montée de kundalini que Vincenot décrit en orfèvre joailler dans sa langue simple et d’une grande efficace. Testez, à l’occasion, si la cathédrale de Chartres vous fait cet effet-là, ou la basilique de Vézelay, l’église de l’abbaye de Fontenay, la crypte de l’église de Saint Benoit sur Loire, pour ne citer qu’elles. Tout édifice religieux construit entre 1100 et 1300 donnera les mêmes sensations, pour peu que l’indispensable fil d’eau souterrain l’anime encore.

Au Moyen Age, le genre humain n’a rien créé et pensé d’important qu’il ne l’ait écrit dans la pierre. (Victor Hugo)

 

Une première version de cet article a été postée il y a dix ans, en février 2013. Vous pouvez compléter cette lecture avec l’article Sensitif

 

Pour aller plus loin

Templiers et cathédrales

Quand tu auras désappris d’espérer, je t’apprendrai à vouloir.
Sénèque