Attaques psychiques

 

J’ai pris l’habitude de m’adresser aux guérisseurs pour une raison très simple. Ils sont de plus en plus nombreux. Le don de guérir apparaît chez beaucoup de personnes qui souhaitent l’utiliser, mais leur manque d’expérience les expose à plus d’un défi.

 

Jadis les guérisseurs recevaient leur don d’un aîné, la plupart du temps leur grand-père, leur mère, leur tante ou une personne dont ils étaient proches. Les transmetteurs avaient tout loisir de mettre en garde leur héritier sur les dangers inhérents à cette pratique. Ils leur montraient comment se protéger des atteintes malignes. Ils n’étaient pas seulement des transmetteurs, mais des formateurs.

Depuis l’aube de ce siècle, et surtout depuis décembre 2012, une accélération notable s’est manifestée. Je reçois un courrier de plus en plus abondant de la part de guérisseurs en herbe qui me décrivent l’émergence de leur talent et l’embarras où ça les plonge. Il est impératif que ces néophytes reçoivent les conseils d’un vieux renard, ou pour mieux dire, d’un vieux loup au poil blanchi.

Mon article consacré aux protections du guérisseur ainsi que les Rencontres de septembre 2019 ont obéi à la même nécessité. Il s’agit de prévenir ces risques. D’autres articles suivront sur ce thème, d’autres stages seront organisés, je ne compte pas renoncer à cette tâche qui me semble prioritaire.

De nombreuses entités invisibles rôdent autour de nous. Elles cherchent à capter une partie de notre énergie qui leur est précieuse. Pour parvenir à leurs fins, elles utilisent des armes puissantes : la séduction, la duplicité, l’empathie simulée, la fausse bienveillance, la force de conviction, la peur, l’angoisse…

 

 

Exocet psychique

Les sorciers noirs leur envoient des sorts, qui sont un paquet d’énergie destructrice, dont l’envoi est soigneusement ciblé par quelque chose appartenant au sujet visé. Les guérisseurs sont des sorciers eux aussi. Des sorciers blancs. Quand ils utilisent les ondes scalaires pour guérir à distance, ils font appel sans le savoir à la même technique. Il y a envoi d’un paquet d’ondes guérisseuses vers un sujet ciblé.

Ces ondes sont positives, elles visent à l’amélioration d’une personne, pourtant il arrive que cette personne refuse consciemment cet envoi d’ondes. En cas de retour à l’envoyeur, la polarité devient négative, l’onde de retour est destructive et sont intensité est multipliée par dix. Ainsi le retour d’ondes devient redoutable quand la personne ciblée le renvoie sciemment.

Dans le cas d’envoi d’ondes négatives, le retour reste négatif, et l’intensité est multipliée par dix. Un retour d’ondes négatives peut tuer. Les sorciers noirs font un métier dangereux. Voici une belle histoire de pouvoir tirée des aventures rocambolesques de Messer Jeff, alias Flornoy mon benefactor.

Dans les années 90, il a rencontré au fond de la Bretagne un vieux teigneux qui l’a reconnu pour ce qu’il était : un loup. Il appartient comme moi au clan du Loup. Perso je m’en tape, mais Jeff y accordait une certaine importance. Le teigneux était du Sanglier. Un druide, donc. En règle générale, les druides ne fréquentent pas les enchanteurs, pas plus que les sangliers ne copinent avec les loups.

Mais ce vieux-là sentait la mort prochaine. Il avait guetté longtemps une visite comme celle-ci. Jeff était donc le bienvenu dans son antre. Le sanglier faisait de l’hydromel, du vrai, selon la recette des anciens druides. Tout en sirotant cette pure merveille, Jeff écouta la recette d’une oreille et la musique des sphères de l’autre, à cheval sur une comète, la tête morte, complètement sur le cul.

Avis aux amateurs : la recette se trouve ici.

Je ne connais pas la cause de l’embrouille. Ils se sont fâchés grave, la guéguerre de sorciers s’est mise en route. Jeff a reçu deux mini-cercueils dans des boîtes à chaussures. Il les a brûlé aussitôt. Furieux, il a voulu envoyer un de ses alliés pour terrifier le sanglier. L’allié a disparu purement et simplement. En retour, Jeff a pris une claque qui a failli le tuer. Il a gardé le lit pendant huit jours, et la chambre pendant plus d’un mois. Il a pris vingt ans. Ses tempes ont blanchies en une nuit. Son teint était gris verdâtre. Il avait des écailles sur la peau des joues.

En tout cas c’est ainsi que je l’ai vu. Prudence, car je suis un drôle de piaf. Observateur atypique, je vois à la fois ce qui est visible pour tous, et ce qui est caché au plus grand nombre. Les deux images se superposent, tantôt l’une prend le pas sur l’autre. En tout cas, fait indiscutable, Jeff a morflé.

Deux bons mois plus tard, il a retrouvé sa forme. C’était l’été. En sirotant un pastis devant sa bambouseraie, il me raconte. « Ce salopard ne m’a pas loupé, tu vois. Il m’a balancé un exocet psychique dans la face. J’ai morflé.
– Un exocet ? C’est à dire ?
– Oui, comme le bon vieil exocet qui a coulé l’anglais pendant la guerre des Malouines. Les Anglais ont eu chaud aux fesses, mais ils ont fini par gagner ce bout du monde, trois tas de cailloux couverts de guano et de crottes de moutons. Les Argentins leur ont laissé l’archipel de merde, perdu au fin fond de l’Atlantique sud. Du coup les Malouines sont devenues les Falklands.

Tout ça pour un exocet. Un missile mortel de fabrication française, cocorico. Mon sanglier m’a envoyé la version psychique. Elle fait autant de dégâts, tu as vu ça. C’est un retour à l’envoyeur.
– C’est toi qui as commencé ?
– On peut dire ça. Je lui ai envoyé l’homme dragon. Je ne sais même pas ce qu’il est devenu, en tout cas il n’est plus dans ma gourde. »

 

 

Le côté obscur de la Force

Vous avez saisi le process des combats de sorciers. Ces foutus jeteurs de sorts et bouilleurs de philtres infestent encore la campagne, parce que les vieux sont contents d’aller les trouver quand ils sont vraiment malades. Vous n’êtes pas comme eux. Vous ne ferez pas la bêtise de vous laisser aller comme un fils de pute. Vous n’allez pas dégringoler dans la magie noire. Vous refusez absolument le côté obscur de la Force et vous avez bien raison.

La glissade est facile, c’est pour remonter qu’on en chie. À éviter, même pour rigoler. Très peu de sorciers noirs deviennent des mages blancs, par contre un sorcier blanc peut toujours se laisser tenter par la magie noire. À trop courtiser la matière, l’esprit perd ses ailes.

Ne croyez pas pour autant que l’exocet psychique n’est pas à votre programme. Il peut se manifester sous bien des formes, avec ou sans motif, que vous l’ayez cherché ou non. Il peut même survenir au cours d’une relation d’aide. C’est là où je voulais en venir.

Je l’ai vécu à plusieurs reprises, avec la plus grande stupéfaction. Au cours d’une séance de reki, la personne n’a pas pu absorber l’énergie que j’ai insufflé dans son schéma énergétique. Conformément à sa demande, je visais à rééquilibrer les trois canaux d’énergie, libérer les chakras et permettre une circulation accrue du vril. Je m’attendais donc à ce qu’elle dévore à belles dents ce don d’énergie, comme ça se passe d’ordinaire.

Eh bien pas du tout. Au lieu de rendre à la nature le surplus d’énergie non utilisé, cette personne l’a purement et simplement refusé. Le paquet d’ondes m’est revenu en force, destructeur. J’ai passé une après-midi de chien. Je me traînais, épuisé, livide, au bord de la nausée. Je n’avais plus un seul atome d’énergie utilisable.

 

Le refus de guérir

Il peut arriver que la personne demandeuse refuse la guérison malgré elle. Le surmoi juge que la dose est trop forte, il craint que le câblage subtil ne supporte pas la surtension. L’inconscient prend alors la décision de fermer les portes subtiles, alors que la conscience l’ignore. Le corps subtil va alors dissiper la surcharge dans l’environnement immédiat.

Mais il y a une autre attitude, que je peux qualifier d’agressive. Au lieu de dissiper le surplus énergétique autour de soi, le patient intercepte le paquet d’ondes avant qu’il ne touche son corps subtil et le retourne à l’envoyeur, violemment, de manière délibérément hostile. Si cette attitude est salvatrice dans le cas de magie noire, elle est imbécile et injuste dans le cas de magie blanche. Mais comme le cas peut se présenter, autant en être averti.

Tout refus de prêt ou de don d’énergie s’origine dans un refus inconscient de guérison. Quand le refus est conscient, l’ego dominant prend le dessus, et on se retrouve dans le cas de figure du combat de sorciers. Pour le patient, c’est sans conséquence, ni positive ni négative. Mais il n’en va pas de même pour le guérisseur.

Choc en retour. Il reçoit son énergie de guérison transformée en énergie destructrice, avec une intensité multipliée par dix. Pour lui, c’est l’épuisement total. Il lui faut plusieurs heures, voire plusieurs jours, pour récupérer son niveau habituel d’énergie. Pendant la phase de récupération, le guérisseur est vidé. Il peut cultiver des pensées morbides, une forte paranoïa, voire des pulsions de suicide. Son malaise peut entraîner une perte de connaissance avec formation d’engramme.

 

Le scalaire de la peur

J’ai expérimenté cette déconvenue au cours d’une guérison à distance par le biais des ondes scalaires. La première séance fut tout à fait concluante, l’amélioration du malade était nette. Aussi me suis-je lancé en confiance dans la deuxième séance. Refus total du malade, à son insu bien sûr. Je me suis ramassé une violente beigne en pleine tronche. Charmant ! Subtile mais destructrice…

Ce qui console, c’est que le malade n’a pas à en souffrir. La guérison est un vrai sacerdoce, un don de soi. Encore faut-il s’assurer de la solidité et de la réactivité de notre forteresse intérieure. Tester à loisir nos sept enveloppes, et leur capacité protectrice. On peut se faire confiance, car les protections subtiles sont en place.

 

 

 

Il est donc vital d’apprendre à se protéger. La pratique de la guérison est une action à haut risque. Première précaution indispensable : le guérisseur ne propose jamais ses services. Il doit attendre qu’on lui demande d’intervenir. C’est dur à vivre parfois, mais c’est toujours indispensable.

Le guérisseur ne doit tenter de guérir que les malades qui le veulent vraiment, absolument, sans hésitation. Mon benefactor disait que le malade ne doit pas seulement en avoir marre de sa maladie. Il faut qu’il en ait marre d’en avoir marre. Le guérisseur ne doit pas s’exposer au risque d’un refus inconscient de guérison. Voilà pourquoi il importe de faire parler le malade, de tout et de rien, librement, pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. C’est ce que je fais quand j’ai le moindre doute.

Guérir ou pas, c’est toujours le choix du malade. Aucun guérisseur n’est tout-puissant. Amis guérisseurs, attention à l’ego : c’est votre pire ennemi. Le libre arbitre du malade est plus puissant que toutes les médecines et que tous les guérisseurs et faiseurs de miracles.

 

Quand tu auras désappris d’espérer, je t’apprendrai à vouloir.
Sénèque