Erquy, plage Saint Michel

 

Erquy, Côtes d’Armor. J’y ai grandi de vacances en vacances, et j’y coule à présent une retraite studieuse, consacrée à l’écriture et à l’exploration méticuleuse du paradis de mon enfance.

Cette fois, je vous propose de m’accompagner dans un de mes sites de prédilection, la lagune de l’Islet qui sépare Erquy des Sables-d’Or. Il s’y trouve un alignement remarquable de trois rochers en forme pyramidale — naturelle, bien sûr, qu’est-ce que vous allez chercher ! Il s’agit de la Roche du Marais, plantée dans la lagune, de la pointe du Champ du Port et de l’îlot Saint Michel.

Depuis mon plus jeune âge, je rôde autour de cette lagune, que les cartes appellent le Marais. Il y pousse des salicornes, les dunes se hérissent d’oyats, les oiseaux de mer y nichent en saison et survolent les promeneurs en criaillant. Tout est mer dans cette terre noyée. Les parfums de varechs, d’iode et d’embruns salés, le vent de mer qui ne s’arrête jamais,  les cris des mouettes, des pétrels et des goëlands, et surtout, avant tout, la magie figurative des grands rochers anciens, couverts de coquillages ou de lichens, selon leur altitude. Venez, jetez un coup d’œil, et comme moi succombez au charme de ce petit coin sauvage, la côte des Caps, entre le Cap d’Erquy et le Cap Fréhel.

 

Le long de la jetée ci-dessus, faisant face à la chapelle Saint-Michel ci-dessous, il y a une pente rocheuse que l’on voit dans l’ombre sur la photo ci-dessus. La pente rocheuse fait face au large. Elle est dans l’alignement exact de l’îlot Saint Michel et de la Roche du Marais que j’ai montré en début d’article. La pointe du Champ du Port, elle, est un peu décentrée vers l’est. Cette pente de roche semble avoir été égalisée à une époque inconnue. Comme vous pourrez le voir plus bas, elle est semée de trous, faits par des chocs si violents que la roche s’est fissurée. Ce pourrait être les impacts de projectiles tirés depuis la mer vers la côte, durant la dernière guerre peut-être, bien que les archives locales n’en fassent pas état. Et ce pourrait être bien autre chose…

Les emmerdes volent toujours en escadrille.
Jacques Chirac