La tour de Babel

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Au temps où les Dieux et leurs anges vivaient parmi les hommes, des géants marchaient aussi sur la terre. Ces géants étaient les fils bâtards des anges et des humaines.

Ils avaient une force colossale, mais ils étaient féroces et durs avec les hommes qui les évitaient. Pourtant une lignée de géants était l’amie et l’alliée des petits hommes, et faisait tout pour les aider. Ils s’appelaient les Guiborim. Ils étaient gigantesques et très costauds, et en plus intelligents, industrieux, habiles au travail du fer, de la brique et du bois. Mais les Guiborim étaient mortels. Une envie terrible les rongeait : échapper à la mort ; égaler les Dieux. Leur ravir le secret de la vie éternelle. Alors les orgueilleux Guiborim résolurent de les défier. Ils voulaient « se faire un nom » aussi ont-ils bâti une tour gigantesque pour s’élever au niveau des Dieux. Peut-être ne s’agissait-il pas vraiment d’une tour, mais c’est une autre histoire

« Les Guiborim ou Héros sont le deuxième groupe formant le Grand Mélange, ce sont des héros de grand renom. » (source)Gen 6,4. Ils sont de la souche des hommes de Babel qui dirent : « Allez, bâtissons une ville de grand renom ! » Et ils bâtirent des temples et des écoles, non pas en l’honneur de YHVH, mais pour leur propre gloire. » (source)Josué 14:3 Personne n’est parfait. La Bible poursuit : « Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent.

Ils se dirent l’un à l’autre: Allons ! faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore: Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. Dieu descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et le Dieu dit: Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils ne se comprennent plus entre eux. Et Dieu les dispersa loin de là sur la face de toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela Babel, car c’est là que Dieu confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que Dieu les dispersa sur la face de toute la terre. (source)Genèse 11 1-9

 

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Avant Babel, nous dit le Bible, « Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. » C’était la Planète Babel… Ou alors tout le monde se comprenait sans langage. Par télépathie, comme la plupart des animaux. La transmission de pensée, le pouvoir de faire circuler des images, des mots, des idées ou des sensations d’une personne à une autre sans moyen technique, d’esprit à esprit sans le secours des télécoms ni de Google. La télépathie est restée très longtemps la communication ordinaire des êtres humains.

Très longtemps, les hommes se sont compris sans le secours de la parole. Les ressources de la vocalisation étaient alors réservées au chant, comme les oiseaux ou les mammifères marins. Ces êtres supérieurs se comprennent sans avoir besoin de sons ni de gestes, même s’ils ne dédaignent pas de s’en servir. Les chants des animaux ne constituent pas des informations utiles à transmettre, ils sont comparables à la poésie, à la musique des hommes. 

Aujourd’hui encore, la télépathie représente l’essentiel de la communication entre humains. Prêtez-y attention, vous comprendrez qu’elle est partout. Echanger d’esprit à esprit, consciemment, sciemment, comme nos lointains ancêtres, est le meilleur moyen de reprendre le dialogue silencieux avec les plantes, les pierres, les arbres et les chers animaux, qui ont fait preuve à notre égard d’une patience admirable.

 

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Mais un dieu jaloux a confondu nos pensées, et les hommes ont dû se servir du langage articulé pour se comprendre. Enorme déchéance, voici encore un de nos pouvoirs divins qui fiche le camp; par la volonté d’un dieu, s’il vous plaît ! Les hommes se sont mis à babiller comme des petits enfants. Babil, qui vient de Babel. La langue des Oisons est décidément partout !

 

Les Dieux ont toujours soif, n’en ont jamais assez Et c’est la mort, la mort toujours recommencée.
Georges Brassens