Un voyage magique en Ardèche, sous l’œil poétique de Ludmilla, qui soutient depuis des années l’aventure Eden Saga, et qui mérite donc amplement cette place d’honneur. Pour illustrer les images, l’article commence par un très beau poème d’Henri Michaux: Milla vous laisse savourer cette mise en bouche avant le régal des images… 
 

Agir, je viens

Poussant la porte en toi, je suis entré
Agir, je viens
Je suis là
Je te soutiens
Tu n’es plus à l’abandon
Tu n’es plus en difficulté
Ficelles déliées, tes difficultés tombent
Le cauchemar d’où tu revins hagarde n’est plus
Je t’épaule
Tu poses avec moi
Le pied sur le premier degré de l’escalier sans fin
Qui te porte
Qui te monte
Qui t’accomplit
Je t’apaise
Je fais des nappes de paix en toi
Je fais du bien à l’enfant de ton rêve
 
Afflux
Afflux en palmes sur le cercle des images de l’apeurée
Afflux sur les neiges de sa pâleur
Afflux sur son âtre… et le feu s’y ranime
AGIR, JE VIENS
Tes pensées d’élan sont soutenues
Tes pensées d’échec sont affaiblies
J’ai ma force dans ton corps, insinuée … et ton visage, perdant ses rides, est rafraîchi
La maladie ne trouve plus son trajet en toi
La fièvre t’abandonne
La paix des voûtes
La paix des prairies refleurissantes
La paix rentre en toi
Au nom du nombre le plus élevé, je t’aide
Comme une fumerolle
S’envole tout le pesant de dessus tes épaules
accablées
Les têtes méchantes d’autour de toi
Observatrices vipérines des misères des faibles
Ne te voient plus
Ne sont plus
Équipage de renfort
En mystère et en ligne profonde
Comme un sillage sous-marin
Comme un chant grave
Je viens
Ce chant te prend
Ce chant te soulève
Ce chant est animé de beaucoup de ruisseaux
Ce chant est nourri par un
Niagara calmé
Ce chant est tout entier pour toi
Plus de tenailles
Plus d’ombres noires
Plus de craintes
Il n’y en a plus trace
Il n’y a plus à en avoir
Où était peine, est ouate
Où était éparpillement, est soudure
Où était infection, est sang nouveau
Où étaient les verrous est l’océan ouvert
L’océan porteur et la plénitude de toi
Intacte, comme un œuf d’ivoire.
J’ai lavé le visage de ton avenir.

 

Henri Michaux
(Un grand merci à Alain Aillet qui m’a suggéré ce poème)

 

 

 

 

LA GRANDE DEESSE

 

Utérus sacré de la Terre Mère en pleine lune – Chassezac – Ardèche, France (source)photos Milla Zahno 27.6.2018

 

« Au commencement était la Déesse, elle a porté en son ventre toutes les espèces vivantes, elle nous a donné naissance, et nous avons grandi sur elle. Et ceux qui meurent, c’est en son sein qu’ils reposent. Nés de l’argile qui est la chair de la terre, tous les vivants y retourneront. Le culte de la Déesse-Mère fut longtemps la seule religion connue. Ce culte se pratique encore chez la plupart des peuples premiers, mais sous la forme du respect envers ce qui vit, respect de la nature, paix avec les éléments, empathie avec le cosmos. » (source

 

Ludmilla Zahno

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