Lugh le Tuatha est dit Fils du Soleil. Apollon le Grec porte le même titre –  à vrai dire, il a tant de points communs avec Lugh que de nombreux mythologues les assimilent : bien qu’appartenant à deux traditions séparées, Lugh et Apollon semblent ne faire qu’un. Les Romains, du reste, appelaient Lugh l’Apollon du nord.

 

Le géant Gargan

Les Apollon sont nombreux dans les légendes celtiques. Il semble pourtant que le véritable Apollon des Celtes soit le roi Gurguntius ou Gargan, devenu Garganus en latin tardif. Une grotte du Mons Garganus (Monte Gargano) au sud de l’Italie était autrefois consacrée à Apollon.

Des Celtes en Italie? Pour moi, ce n’est pas une découverte. L’un des deux fondateurs de Rome n’était-il pas originaire de Gaule celtique? Rémus le Rémois s’est effacé devant son jumeau Romulus, mais sa présence fut indispensable pour sacrer le premier roi de Rome.

Les Celtes ont habité bien loin des terres qui sont aujourd’hui les leurs. De nombreuses régions du monde portent encore la racine gal dans leur nom : la Galice en Espagne, la Galicie en Pologne et Ukraine, pour ne citer que les plus célèbres. On trouve des traces d’implantations celtiques au Maghreb, au Moyen-Orient. J’ai montré les étranges parentés lexicales et toponymiques entre l’arabe et le breton.

Au 19e siècle, le celtiste Henri Gaidoz lance l’idée que le géant Gargantua n’a pas été inventé par Rabelais. Gargantua veut dire dévorant, avaleur. Gaidoz pense qu’il s’agit d’un dieu gaulois qui dévorait « peut-être » des victimes humaines brulées dans des hottes d’osier. « Pour établir sa thèse et le lien avec le monde celtique, il cite un Gurguntius fils de Beleni dans les chroniques de Giraud de Barri et de Geoffroy de Monmouth, identifié  à Gwrgant du Mabinogion. (wikipédia)

Élie Henri Anatole Gaidoz (1842 – 1932) est géographe et ethnologue. Épris de celtisme et de connaissances traditionnelles, il lance deux revues consacrées à sa double passion. Il joue un rôle éminent dans le progrès des études celtiques en France qui lui vaudra le titre de chevalier de la Légion d’honneur.

 

Des serpents géants

Je souscris totalement à la thèse de Gaidoz, que Wikipédia cite du bout des lèvres, négligeant comme à l’accoutumée les thèses les plus novatrices. Tout comme Hachem le dragon d’Eden, le dieu Gargan dévorait bel et bien ses victimes. Mais il ne les brûlait pas dans des hottes d’osier, mais par le feu dévorant qui sortait de sa gueule de dragon géant.

La Gigantomachie raconte le combat terrible que les dieux Olympiens alliés aux Cyclopes ont mené contre des serpents d’une taille phénoménale. Ces serpents d’un autre âge sont quelques-uns des dinosaures qui ont survécu à l’extinction de leur espèce. Ces grands sauriens du mésozoïque ont régné sur notre planète pendant des millions d’années. Qu’on ne s’étonne pas s’ils ont développé dans leurs rangs un être supérieur, le dragon, tout comme les mammifères ont développé l’espèce humaine.

Il me semble important de souligner ce fait. Pour les Grecs comme pour les Romains, les géants ne sont pas humanoïdes, mais reptiliens. Sur les vases grecs, sur les fresques et les mosaïques romaines, la gigantomachie représente Zeus, dieu de très grande taille, combattant des serpents beaucoup plus grands que lui.

 

 

Et les savants intrigués se demandent pourquoi les géants sont représentés sous l’aspect d’interminables serpents. Leur naïveté est sans égale, parce que les géants sont des serpents. Leur taille est si imposante qu’elle leur a valu le qualificatif de géant. Ce code était connu dans l’Antiquité, il a échappé aux savants qui ne veulent pas entendre parler de serpents gigantesques.

Les pauvres choux ! On a les savants que notre ignorance mérite.

Pour les anciens, les humains de très grande taille ne s’appellent pas des géants, mais des Titans ou des Cyclopes. À preuve, la mythologie gréco-latine fait état d’un combat mythologique contre des humains de très grande taille : la Titanomachie. Pas de géants là-dedans. Les géants sont des reptiliens.

 

Un titre universel

Le géant Gargan, reptilien, archonte et dragon, s’inscrit dans un mythe solaire associé à l’adoration du feu. Cette adoration du feu pourrait faire référence à sa qualité de cracheur de feu. Mais je vois autre chose dans ce mythe solaire.

La mythologie grecque raconte qu’Apollon conduisait le char du soleil. Un jour, cédant à la prière de son fils Phaéton, il lui permit de prendre les commandes de l’engin volant hyper-lumineux.

Du feu sortait de ce char, un feu dont l’éclat éclipsait le soleil. Mais était-ce bien le char du soleil? Le pilotage du grand engin était ardu. Le jeune Phaéton ne put éviter une sortie de route, et le soleil enflamma la terre.

Comme son père Apollon avant lui, Phaéton était nommé Fils du Soleil. Bizarrement, tous les plus puissants des dieux antiques ont reçu ce titre de Fils du Soleil.

En Égypte, le titre exact était Fils de Ré Atoum, le dieu solaire. Les pharaons des premières dynasties ont été appelés Fils du Soleil eux aussi.

De l’autre côté de l’Atlantique, on retrouve ce titre dans les Andes: l’Inca, prêtre-empereur de son peuple, était adoré sous le nom de Fils du Soleil. 

Un des nombreux titres portés par les hauts dignitaires tibétains d’autrefois, comme le Karmapa, était aussi celui de Fils du Soleil.

Les empereurs de Chine, autoproclamée le pays sous le ciel, reçurent eux aussi le titre de Fils du Soleil, tel le mythique empereur Yao, au nom qui se prononce comme Yahveh ou Jah.

L’omniprésence antique de ce titre pose question. Bien sûr, aucun de ces dieux ou demi-dieux n’est issu de notre étoile, le Soleil, où l’extrême élévation de la température rend impossible la vie humaine ou divine.

 

 

Tuatha et Fomoire

Lugh était fils d’un Tuatha dé Danann et d’une Fomoire, clan rival des Tuatha. Fomoires et Tuathas étaient des ennemis mortels qui se sont toujours livrés une guerre sans merci. Les deux clans de géants reptiliensou de reptiles gigantesques avaient la même origine, Hyperborée, dont Platon dit qu’elle était l’origine de tous les dieux d’avant.

Lugh avait pour père Cian le Tuatha et pour mère Ethniu la Fomoire, fille du dragon Balor. Si le dragon Lugh est un Fils du Soleil, ses parents le sont aussi.

L’épithète Fils du Soleil serait alors une distinction sacrée, tel le titre de Hadj que porte le musulman ayant accompli le pèlerinage à la Mecque. Or si le titre de Hadj est porté par tous les pèlerins, celui de Fils du Soleil semble beaucoup plus sélectif.

Plus qu’une simple distinction, il dénote une appartenance, une origine. Celle d’Hyperborée?

 

Héliogabale

La première fois que j’ai vu ce titre apparaître hors du contexte mythologique dans l’Empire Romain historique, c’est avec le jeune empereur Héliogabale venu de Syrie.

Cet être faible et superficiel avait été gâté par ses ascendantes, les princesses syriennes. Heureusement, son règne absurde et cruel ne dura que quatre ans.

Toutefois, ce jeune fou a reçu la distinction suprême de Fils du Soleil, jadis réservé aux dieux d’avant. Il n’était pas reptilien, il ne venait pas d’Hyperborée.

Ce titre lui fut donné parce qu’il avait été adoubé par le feu céleste : des boules de foudre l’avaient éveillé, faisant de lui une sorte de bouddha idiot.

La cour de Syrie possédait un bétyle, ou pierre à foudre. Elle a le pouvoir de transformer l’éclair mortel en innocentes boules de feu roulant.

C’est grâce à ce feu roulant qu’Héliogabale reçut l’éveil.

Sous l’influence de sa mère et de sa grand-mère, les princesses syriennes, le jeune illuminé créa un nouveau culte dédié au dieu Mithra

Ainsi naquit Sol Invictus, la religion romaine du Soleil Invaincu, qui devait par la suite évoluer en christianisme.

 

 

Soleils de foudre

Qu’en conclure ? Bien des choses, dont celle-ci : le Soleil dont ces élus se disent les Fils ne serait-il pas plutôt ces boules de feu, la foudre en boule ? Quand un éclair frappe un arbre, le point d’impact apparaît tel un mini soleil, dont il a l’éclat et le rayonnement : les anciens avaient noté ce phénomène, ils savaient que ces petits soleils donnaient aux hommes l’esprit parfait de l’éveil, aussi figuraient-ils des rayons dardés tout autour de la tête des élus, les Fils du Soleil, ceux qui avaient reçu l’éveil par la grâce des soleils de foudre.

Les rayons ardents du soleil qui ceint la tête de Sol Invictus – comme celle de la statue de la Liberté, d’ailleurs – apparaissent aussi comme les éclairs bienfaisants, atténués par leur éclatement en boules de foudre, qui donnent aux hommes les attributs divins, c’est à dire les pleins pouvoirs de l’éveil. Ces rayons figurent en même temps le rayonnement spirituel qui émanaient des élus du Soleil.

Mais l’enquête ne s’arrête pas là.

 

L’ancre du Soleil

Une autre pierre se dresse au centre des antiques cités des Andes, on l’appelle Intiwatana, l’ancre du Soleil. Elle est présente à Machu Picchu, comme dans plusieurs autres sanctuaires d’éveil par la foudre. 

Ces explications sont partiellement vraies, mais restent frustrantes. Il leur manque la vision qui fait naître l’éclair de la compréhension dans l’esprit du lecteur. je ne puis donc m’en contenter. Cette ancre du soleil, notamment, me semble absurde. Pourquoi le soleil aurait-il besoin d’un point d’ancrage? Et pourquoi Phaéton n’a pu guider le char du soleil ? Les anciens savaient parfaitement que le soleil se meut sans aucun véhicule, sans char ni barque.

Pourquoi le soleil aurait-il besoin d’un engin volant pour le porter ? Ou plutôt, de quel Soleil veut-on parler ?

 

 

Barques solaires

Les barques solaires de l’iconographie égyptienne me semblent d’un parfait ridicule de la part d’un peuple si cultivé, mené depuis des siècles par de grands initiés. Ces barques solaires, cet ancrage de pierre pour y fixer le soleil, ce char du soleil qui dévie de sa route, la responsabilité d’Apollon sur la conduite dudit char, tout ceci donne à réfléchir.

Je sens poindre une conclusion qui va en étonner plus d’un, vu la stupeur émerveillé dans laquelle elle me plonge déjà. L’ancre du Soleil, la pierre où le Soleil s’accroche, doit justement jouer un rôle dans ce processus sacré.

On peut se demander si, comme le bétyle d’Héliogabale, elle ne servait pas à éclater l’éclair mortel en boules d’une totale innocuité pour l’homme, néanmoins capable de créer dans le système nerveux central la juste surtension qui lui permet de muter, d’entrer en possession de sa nature divine. Si cette hypothèse est la bonne, l’étude des autres Fils du Soleil, issus de cultures lointaines et apparemment sans contact, devrait nous en apporter la confirmation.

 

Bioluminescence

Il faut ajouter une autre branche à l’arbre fulgurant. Dans la plupart des mythes, les choses les plus énormes sont à prendre au pied de la lettre. Si certains éveillés étaient nommé Fils du Soleil, n’est-ce pas parce qu’ils brillaient comme lui ? Leur peau brillait d’un éclat que le regard humain peinait à soutenir. Les rayons autour de leur tête pourraient figurer cet éclat.

Ce phénomène existe dans le règne animal, on l’appelle la bioluminescence. De nombreux animaux marins des grandes profondeurs génèrent ainsi leur propre lumière pour percer les ténèbres. La bioluminescence est causée par des bactéries, ou par une élévation importante du taux vibratoire, dans le cas de la personne humaine.

La bioluminescence est aussi une caractéristique du cerveau humain… en attendant de devenir celle de notre peau.

 

 

Les dieux brillaient

Yahveh était bioluminescent. Lugh, Apollon, Rama, Cuchulainn, Enki, Zeus, Mithra sont décrits ainsi dans les différentes légendes. Certains aliens le sont aussi. Un jour, les humains de cette planète seront bioluminescents à leur tour. Ce n’est qu’une question de taux vibratoire. Or celui de la planète ne cesse de grimper, notamment grâce aux flux de particules d’énergie venus des tempêtes solaires, de plus en plus violentes, de plus en plus fréquentes.

Si les dieux luminescents ont créé l’Humaine à leur image, elle est luminescente en puissance, et tous ses frères le seront aussi. Car tu es lumière, née de la lumière, et par toi tout a été fait.

 

Soleil d’Hyperborée

La clé que j’ai trouvée, je vous la donne. Elle est si simple que je n’aurais pas pu la trouver d’emblée. Le Soleil dont il est question n’est pas notre astre, qui s’écrit sans majuscule. Le Soleil était le nom que les humains donnaient jadis au gigantesque vaisseau-mère suspendu dans le ciel du nord, Hyperborée.

Sa lumière éclipsait totalement celle du lointain soleil. Il n’y avait plus de nuit dans l’hémisphère nord. Dans ce vaisseau-île, vivaient les grands lumineux, les ingénieurs et les techniciens surdoués qui ont terraformé la terre.

Ils avaient le culte de l’éveil, qu’ils savaient provoquer de multiples façons. Les humains qui étaient élevés chez les Solaires étaient investis des pouvoirs des grands éveillés, prophètes, mystiques, etc. On les nommait Fils du Soleil, car c’est du Soleil qu’ils étaient descendus sur terre.

 

L’éveil antique

 

 

La langue des voyous

Et cette conclusion, qui ne ferme rien mais ouvre en grand les portes de l’esprit, donne un tout autre sens à cette remarque de Fulcanelli : « L’argot reste le langage d’une minorité d’individus vivants en dehors des lois reçues, des conventions, des usages, du protocole, auxquels on applique l’épithète de voyous, c’est à dire de voyants, et celle plus expressive encore, de Fils ou Enfants du soleil. L’art gothique est, en effet, l’art got ou cot, l’art de la lumière ou de l’esprit. » (Fulcanelli, Le mystère des cathédrales, p.11, 12)

Sous le nom de Fulcanelli parurent Le Mystère des cathédrales en 1926, et Les Demeures philosophales en 1930. Ces ouvrages se proposent de décrypter la symbolique alchimique de plusieurs monuments, comme la cathédrale Notre-Dame de Paris, la cathédrale d’Amiens, l’hôtel Lallemant de Bourges, l’obélisque de Villeneuve-le-Comte, etc

 

Fils du Soleil parce que nés de la lumière d’Hyperborée, la planète vagabonde des terraformeurs, le vaisseau-mère des dieux d’avant qui apportent au monde l’esprit divin, celui de la Déesse, celui qui a fait d’un animal l’Adam humain.

 

Hyperborée

 

Terraformeurs

 

 

Xavier Séguin

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