Savoir et devoir

Habiter notre vouloir, c’est regagner nos pouvoirs. La peur, selon Castaneda, est le premier ennemi du guerrier. Assumer notre vouloir, c’est vaincre la peur.

Quand la peur est vaincue, on entre dans Savoir. C’est souvent le premier pouvoir qui vient, suivi par Voir. Il y a une différence entre les deux. Savoir, c’est être sûr de quelque chose. On a une vérité qui s’inscrit en nous, sans faire aucun effort mental, on sait tout sur n’importe quel sujet. Savoir est la base de la télépathie. C’est aussi puiser à la  la GBU, source de tous les Savoirs. Voir est plus précis que Savoir. On peut distinguer les formes invisibles et les couleurs subtiles, non pas avec les yeux du corps, mais avec le troisième oeil, le chakra du front.

Quand le troisième oeil est grand ouvert et actif, le guerrier voit. C‘est un régal qui souvent ne dure pas. Bien des voyants ne sont que des sachants. Au bout du compte, Savoir est tout aussi efficace. On peut voir que telle aura est arc-en-ciel, mais même quand on ne la voit pas, on peut savoir qu’elle est arc-en-ciel. Voir ou Savoir entraînent un nouveau danger qu’on appelle le retour d’ego. L’ego, ce petit maître, n’est jamais totalement maté. Il veut s’approprier les miracles qui arrivent, se glorifier de la clarté dans laquelle il s’éblouit lui-même.

Ce n’est pas sa place, il doit rester à la niche, mais il a tellement pris l’habitude de fourrer son nez partout qu’il ne va pas s’arrêter d’un coup. De plus, le guerrier ébloui risque d’écraser les autres, se rendant odieux et ruinant les aspects positifs de ses pouvoirs. Le guerrier fait face à son deuxième ennemi, la clarté. Il faut qu’il apprenne à porter des lunettes de soleil pour l’esprit. Qu’il cesse de jouer à s’éblouir et à fatiguer les autres. Qu’il boive à la source vive sans s’enivrer, avec modération. Sinon les gens vont lui lancer des pierres.

D’autres pouvoirs, très nombreux, peuvent arriver ensuite. Ils se rattachent tous à des catégories du voir : nous avons vu le voir et le savoir, restent le Prévoir, voir le futur. Et le Pourvoir, qui est un prêt ou un don d’énergie pour guérir autrui.

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Enfin et surtout, il faut faire la place royale au devoir. Dès le premier don reçu, le guerrier sait qu’il n’agira plus pour lui mais pour la communauté des humains de bonne volonté. Chaque don élargit ses moyens d’action, il élargit aussi ses responsabilités. Le guerrier devient complet en assumant ses trois facettes, indissociables, inter dépendantes : homme de savoir, homme de pouvoir et homme de devoir. Les dons qu’il fait reflètent ceux qu’il reçoit. Car le Vivant profuse l’abondance.

Tu deviens guérisseur, tu seras faiseur de miracles. Tu as le don, tu dois, tu n’as pas le choix. Que dois-tu ? Remercier, d’abord. Remercier pour le don reçu. Donner le fruit du don, sans autre salaire que le don que te font ceux à qui tu donnes. 

Devoir est ton devoir. Tu devras aider, guérir, bénir, effacer les brûlures, lisser les plaies, combler l’attente, interminable toujours, que vivra tout oeuf divin plongé dans la ténèbre. L’oeuf attend depuis des lustres éteints, l’oeuf attend que la lumière illumine et chasse à jamais le remord de ne pas être. La règle du guerrier de lumière, cette règle non-écrite qu’il nous faut suivre, toutes et tous, hausse l’exigence à son ultime degré. La règle est dure, mais c’est la règle. Nul ne peut s’y soustraire.

L’adulte est responsable de tout ce qu’il dit. Le guerrier est responsable de tout ce qu’il fait. L’homme de savoir est responsable, non seulement de ce qu’il fait, mais de ce qui lui arrive. L’homme de pouvoir est responsable, non seulement de ce qui lui arrive, mais de tout ce qui arrive. L’homme de devoir est responsable, non seulement de tout ce qui arrive, mais de tout ce qui est arrivé. C’est l’ultime degré du devoir qui incombe au guerrier de lumière. Seul, il ne peut plus rien faire. L’étape suivante est collective.

Qui donc est responsable de ce qui arrivera ? Chacune et chacun de nous. Toutes et tous. Ensemble. Unies, unis sur terre.

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J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable.  Je fixais des vertiges. (Arthur Rimbaud)

 

Quand tu auras désappris d’espérer, je t’apprendrai à vouloir.
Sénèque