En tant qu’être, je n’existe pas. Et pourtant, rien n’est plus réel que moi. Je suis le patrimoine sacré de notre espèce, pourtant je n’appartiens à personne. Je suis la sagesse, l’aventure et l’avenir du monde, rien de grand ne s’est fait, ni rien ne se fera sans moi. Je suis l’histoire d’Eden, je suis l’incroyable saga de l’espèce humaine.

Je suis l’épopée retrouvée de notre humanité, celle d’Eden, celle d’Adam, mais avant, je suis fille des Géants. Je suis nous, je suis toi. Je suis Eden Saga. Tandis que notre histoire officielle s’arrête au plus proche déluge, l’énorme Saga d’Eden déroule ses volutes sur des millions d’années. Voire des milliards. Il y en a des mystères dans la Saga humaine ! Il y en a des histoires qui se ressemblent et se répètent à l’infini ! 

Mais d’abord, qu’est-ce que le temps ? Une réalité immuable, ou juste une illusion, une catégorie de l’entendement, comme disait le vieux Kant. Les anciens Grecs, Egyptiens, Romains croyaient au temps cyclique, où les événements forment des séquences qui se répètent à l’identique, dans un ordre aussi invariable que celui des saisons. Et pour en rendre compte, ils ont hérité d’une ancienne sagesse, les mythes. Le temps cyclique devient l’éternel retour. Il est représenté par les phases de la lune, inaltérables. 

Ou par une frise, peut-être la plus célèbre et la plus répandue dans le monde antique, la frise dite grecque

On y voit se répéter, invariables, les mêmes mouvements vers le haut ou le bas, le progrès ou le déclin, en une chaîne de séquences identiques.

Pour les anciens, les grands cycles du temps sont au nombre de quatre : l’âge d’or, où les dieux vivaient parmi les hommes ; l’âge d’argent, où les hommes étaient des géants ; l’âge de bronze, où des demi-dieux, les héros et les dévas, se sont battus sans fin les uns contre les autres ; et enfin, l’âge de fer, où nous nous languissons dans l’attente d’un nouvel âge d’or. A dire vrai, de notre passé récent, nous ne savons que peu de choses. L’histoire menteuse nous cache la vie d’avant.

Comprendre d’où tu viens, c’est savoir qui tu es pour deviner où tu vas.

Lao Surlam

 

Quant à notre passé plus ancien, Claude Lévi-Strauss et les autres anthropologues étudient les sauvages qu’ils rebaptisent peuples premiers, témoins de l’état de nature originel. Ce qui est douteux…

 

 

Il est vrai que le chamanisme et nagualisme offrent une voie royale pour entrer dans le monde du Rêve que nous avons oublié. Mais les sauvages ne sont pas de fidèles témoins de nos origines : les Olmèques ou les Sumériens jouissaient d’un confort qui n’a rien à envier au nôtre.

Et en pleine préhistoire, vivaient des êtres civilisés, avec des avions, des ovnis et des fusées…

Sait-on que les dieux d’avant maîtrisaient la foudre ? Sait-on qu’ils connaissaient l’électricité,le magnétisme, les bombes atomiques et les rayons lasers ? Qu’ils avaient mis au point des machines géantes pour capter la géo-énergie, et que leurs centrales électriques étaient aussi des temples ? Sait-on que dans ces temples, les initiés étaient transformés en dieux ?

Tous ces peuples, et bien d’autres avant eux, ont atteint les sommets où nous nous croyons seuls, et beaucoup les ont dépassés. On les a oubliés comme on nous oubliera.

 

 

Sait-on que la majeure partie de l’art et de la science antique n’a pas survécu à la chute de l’Empire Romain ?

« Les œuvres de plusieurs grands poètes et philosophes de l’Antiquité ont totalement disparu, ou ne subsistent que dans les citations désordonnées d’autres auteurs. D’autres aspects de la culture eurent un sort pire encore : ainsi, on ignore tout de la musique que jouaient les trompettes de Jéricho. Du riche legs musical de l’ancienne Rome, tout ce qui reste est le morceau d’une unique mélodieCe passage a été enregistré par Gregorio Paniagua, Musique de la Grèce antique, Harmonia Mundi 1979 ne durant même pas vingt-cinq secondes. » (source)J.M. Greer, L’Atlantide, un héritage des temps anciens, une prophétie cachée, Québec, 2009 

Nous serons logés à la même enseigne, voire pire.

L’essentiel de notre mémoire est aujourd’hui stocké sur des supports qui deviendront illisibles si notre société industrielle venait à disparaître. Comment nos descendants pourraient-ils lire un dvd ? un cd ? ou même un disque vinyl.

Ne croyez pas que les livres resteront. Il se trouve que, dans un souci de rentabilité, les papetiers fabriquent un papier très acide qui sera décomposé dans un siècle. Jusqu’au 19e siècle, on employait un papier beaucoup plus durable, fabriqué avec des chiffons, et non avec la cellulose du pin. Encore avant, on utilisait le cuir pleine fleur de certains animaux, comme le veau, d’où son nom de velin. Bref, on peut déjà dire adieu à nos livres sur papier moderne. Le remède serait dans les livres en ligne ? Oui, sauf si internet s’arrête. Idem pour les livres numériques. Ainsi l’ensemble des données actuelles sera inaccessible pour nos descendants. Comme le sont pour nous les données d’Atlantide ou d’autres mondes perdus.

Face à ce triste constat, mon choix est fait. Je donne aux femmes et aux hommes de ces temps troublés, la fine fleur et la moisson de mes recherches. C’est pour eux. J’en ai fait ce livre virtuel et gratuit par la grâce d’internet, monde éphémère et transparent, où tout est mouvant, émouvant comme ces mots d’amour qu’on écrit sur le sable d’été et que la vague a tôt effacé. Je vous les donne sans restriction, sans hésitation non plus. Elles m’ont demandé toute cette vie, et une bonne dizaine d’autres, vécues avant, ou ailleurs.

D’innombrables voyages m’ont permis de sillonner cette planète et son passé vertigineux. Cette facilité de transport est bien pratique quand on a le projet de raconter le passé. Mais je ne suis pas dupe : mon vain effort passera comme le reste, il n’en restera rien. Sauf la bribe sacrée que tu gardes dans ton coeur. Tant que ton cœur battra, mon effort est mon droit.

 

 

« Vanité des vanités, tout est vanité. Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ? Une génération s’en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours. Ce qui fut, cela sera. Ce qui s’est fait se refera. S’il est une chose dont on dise : Tiens, ceci est nouveau, cette chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés. Il n’y a pas de souvenir d’autrefois, et même pour ceux des temps futurs : il n’y aura d’eux aucun souvenir auprès de ceux qui les suivront. »

Ainsi parlait l’Ecclésiaste, Salomon le Grand, roi de Jérusalem.

 

Poussières
frileuses et frivoles
imbues de leurs cendres

Carolyne Cannella

 

 

Xavier Séguin

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Xavier Séguin

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