Le tonnerre de Perun

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Dans la mythologie païenne des Slaves, le dieu principal s’appelle Perun ou Перун (prononcez Péroun). Régnant au sommet du panthéon divin, il est le maître de la foudre, ce qui fait de lui l’équivalent slave du dieu germain Thor, entre autres, mais pas seulement.

Perun est aussi l’homologue du dieu grec Zeus, du dieu romain Jupiter, du dieu celte Belenos, du dieu maya Chac, du dieu aztèque Tlaloc, du dieu phénicien Baal, du dieu hébreu Yahveh, du dieu yorouba Shango, du dieu indien Indra, du dieu japonais Raijin et de tous les dieux qui dans les différentes croyances mythologiques sont reconnus maîtres de la foudre. Il y en a un sacré paquet. Ce qui pose question.

D’accord, rien d’étonnant à ce que les dieux soient les maîtres des éléments. Protecteurs des humains, ils ont la maîtrise des catastrophes et la toute-puissance pour les éviter. Mais la foudre n’est pas la seule calamité qui puisse s’abattre sur le pauvre monde. 

Si cette tradition universelle était une aimable invention, née de la fantaisie d’un conteur, les attributs divins seraient différents d’un pays à l’autre. Ici le tout-puissant maîtriserait les inondations, ailleurs les volcans, ailleurs encore les tremblements de terre, les incendies, la sécheresse, les maladies mortelles, les chutes de météorites, les invasions de criquets, que sais-je encore ? 

Eh non, le dieu des dieux maîtrise la foudre, partout, dans toutes les légendes. Comme si ça reposait sur des faits réels. C’est là qu’intervient l’hypothèse des anciens astronautes. Certains chercheurs pensent que jadis, il y a un nombre appréciable de millénaires, ou de centaines de millénaires, des dieux sont arrivés sur leur planète vagabonde, qui était un vaisseau-mère de la taille de la lune. Leur chef était le maître de la foudre.

Toutes les régions du monde ont reçu la visite des dieux du ciel. Chacun a pu apprécier leur puissance, leurs méthodes et leurs armes, dont la foudre était la principale. Et puis, chaque pays en a fait sa religion, donnant des noms différents à ces dieux de l’espace. C’est fou, donc ça a des chances d’être vrai.

 

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Géant d’une force surhumaine, Perun porte une barbe couleur d’or cuivré. Il monte un char de feu tiré par un bouc. Le bouc, comme le bélier, est l’animal fétiche des dieux d’avant, qui sont les terraformeurs de notre planète et les pères de notre espèce.

Les dieux cornus tel Bélénos le Bélier, Ram le Bélier, Baal le Bélier, Yahveh le Bélier, Cernunnos le Cerf, Dyonisos le Bouc, Perun le Bouc, Marduk le Bouc, sont ensuite devenus les démons, quand une nouvelle religion a détourné l’ancienne. Ainsi, le christianisme diabolisa l’ancien administrateur de la planète, Saddam ou Satan, qui d’un seul coup devint diabolique et malfaisant, accompagné de son animal totémique, le Bouc.

Perun a pour arme une hache puissante, qui revient toujours dans sa main, comme le boomerang des Aborigènes d’Australie. Il s’agit, n’en doutez pas, d’une arme technologique, tout à fait comparable à nos armes modernes ou mieux, aux armes de SciFi. Mais Perun a surtout un nom qui pour moi, évoque quelque chose de fort. De très très fort. Ecoutons plutôt.

Une chercheuse qui m’est chère, Milla Zahno, m’a envoyé un lien vers le dieu Perun en soulignant la ressemblance entre Pérou et Perun. Tandis que je méditais les sonorités familières de ces deux syllabes, Pé Roun, je ne pouvais me dissimuler l’étroite ressemblance avec ce lointain pays, le Pérou. Et c’est là que j’ai tenté le saut périlleux de l’esprit, comme dit si bien Castaneda.

 

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Que faut-il ajouter à Pérou pour obtenir le son Péroun (Perun) ? La lettre finale, N. Quel site péruvien célébrissime commence par un N ? Le plateau de Nazca, évidemment, avec ses lignes et ses animaux magiques dessinés sur les kilomètres de sable du haut plateau, qui semblent avoir été tracés là pour être vus du ciel. Les roches de Nazca sont couvertes de nombreux pétroglyphes préhistoriques, et les grottes ont révélé des momies et des artefacts pré-incas en très grand nombre.

On le sait, je suis fidèle à la démarche ancienne des Oisons, les enfants de la Mère l’Oie qui parlent couramment cette langue secrète appelée la Langue des Oisons. J’ai développé avec un autre chercheur aussi bargeot que moi, Alain Aillet, une méthode exploratrice des langues radicalement différente de la linguistique.

Nous ne tenons compte que de la langue orale. La façon d’écrire une langue est très variable en effet, ce qui empêche les comparaisons quand on se tient à la dimension écrite. Concernés uniquement par les phonèmes, nous sommes arrivés à des résultats surprenants : des parallèles troublants existent entre toutes les langues.

L’existence d’une langue première, universelle, est attestée pour Alain comme pour moi. Sans doute s’agit-il de la langue des dieux astronautes, qui d’après les traditions antiques et les diverses mythologies nous ont tout appris. Cette langue unique a connu sa fin lors de l’épisode biblique de la Tour de Babel, qui n’était pas une tour mais un astroport. 

Revenons au Pérou et à Nazca. Pérou-Nazca. Si l’on considère le nom Perun sous le seul aspect phonétique, pé roun, il nous manque le son ASCA ou ASKA. Or ce mot existe dans la langue salve, aska c’est le tonnerre, justement.

Dans les contes des babouchkas, le dieu Perun est souvent nommé Perun Aska, Péroun Tonnerre, puisque le tonnerre est sa caractéristique première et son arme favorite. Géant d’une force surhumaine, le dieu péruvien Viracocha porte une barbe couleur d’or cuivré. Le dieu Perun a la barbe rousse, comme le dieu Tiki-Viracocha, au Pérou. Trop de coïncidences pour invoquer le hasard, qui, comme chacun sait, n’existe pas.

 

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Pérou Nazca, Perun Aska, nous avons affaire à une seule et même personne, une seule légende, commune à deux pays tellement éloignés, la Russie et les Andes, qu’on ne peut imaginer une colonisation de l’un par l’autre.

Il faut donc que la racine commune, et encore parfaitement présente, vienne d’une langue universelle antérieure, celle des dieux d’avant. La certitude que nous avions, Alain Aillet et moi-même, trouve ici une confirmation époustouflante. Le monde et notre histoire sont beaucoup plus passionnants qu’on a tenté de nous le faire croire…

Difficile de ne pas se prendre au jeu. Vous aussi, vous y viendrez, si ce n’est pas déjà fait. Chercher les mots au-delà des lettres, chercher les mots cachés dans les sons. Comprendre la Langue des Oisons.

 

Pour qu’une chose mérite d’être dite, il faut qu’elle soit bonne, utile et vraie. Les trois, et dans cet ordre.
Marie Bénazet