Quoi que je fasse, où que j’explore, il semble que je me heurte aux parois du Bocal. Où que j’aille, aussi loin que je pousse mes explorations des terrae incognitae,Latin : terres inconnues je ne peux pas me perdre : je suis toujours sur une branche de l’Arborescence qui tient lieu d’univers. Et pas trop loin de mon point d’origine, en plus. C’est comme si j’étais tenu en laisse.

 

Cette arborescence sous-tend le monde sensible, qui est virtuel, et non réel. Elle te fait tourner en rond, sans fin tu reviens sur tes pas, tu recoupes tes propres traces comme les Dupondt dans le désert, et les vestiges que tu découvres, c’est toi qui les a perdus au tour précédent. Quel que soit le sujet que tu explores, caché derrière lui il y a la seule réalité ultime, le Grand Logiciel. Quoi que tu cherches, ta quête est celle du logiciel / arborescence de la matrice qui tout enfante, tout dirige et tout résume. Un gigantesque jeu multidimensionnel où tu n’es qu’un pion sur l’échiquier des Entités, nos maîtres. Tu peux les nier, tu peux les appeler Podzeb, Nib ou Keud si ça te chante, tu ne feras pas disparaître les traces de leur action sur terre.

Le printemps des éons

Ça se voit sur toi comme sur moi, ça se voit sur nous et surtout sur tout. Les sensitifs l’ont compris depuis longtemps, les éruptions solaires sont de plus en plus fréquentes, des myriades de photons bombardent la Terre, le taux vibratoire de la planète ne cesse d’augmenter. Tu l’as sûrement remarqué. La lumière n’est plus la même, les couleurs des fleurs sont plus vives, leur parfum plus capiteux, l’air est plus vif, les oiseaux chantent ensemble, le soleil éblouit davantage, son éclat sur la mer fait ruisseler des millions de paillettes qui sont la chair des fées, les animaux sont plus intelligents et communiquent mieux avec les humains, il y a parmi nous de plus en plus d’éveillés qui illuminent le paysage et font grimper encore le taux vibratoire de la Terre, tant et si bien que le changement va devenir perceptible même pour les notaires et les hommes de loi. Les banquiers et les trésoriers vont s’en rendre compte ensuite, puis les journalistes parisiens et les chroniqueurs de TPMP. Et enfin les politiques, toujours bons derniers à piger la musique. Pardonnons-leur, ceux qui les critiquent ne voient pas l’étendue de leur mérite : manchots et aveugles pour la plupart, ces héros s’obstinent à tenir la barre malgré leurs handicaps qui leur ôtent toute chance d’y parvenir. Ne t’en fais pas, tout ça, c’est dans le programme.

Le cerveau produit de la lumière, le cerveau des grands éveillés en produit tant que leur visage rayonne — on les nommait jadis Fils du Soleil. Dans l’art religieux, on représente cette effusion lumineuse par une auréole, c’est une forme codée dont le sens originel n’était pas connu des peintres et des sculpteurs. Le voile de l’oubli est tombé sur ces réalités de l’humanité précédente. En attendant qu’il se déchire, demandons à Isis de nous donner ses lumières. Ô Isis, par l’éclat salvateur de ta foudre, déchire le voile qui obscurcit nos regards, ô sainte Isis, fais que nos yeux se dessillent. La lumière qui tombe du ciel est plus vive et plus forte, grâce à l’afflux de photons. La lumière qui brille dans nos yeux devient plus forte et plus vive, elle aussi. Cette lumière est d’amour pur. Voilà pourquoi le personnel politique n’y a pas accès. Pas encore… 

 

Humblement, je suis un conteur,  jongleur d’idées, dompteur de phrases, donneur d’images à colorier. C’est toi, lecteur, contemplateur, qui peut y mettre tes couleurs. Je ne défends aucune vérité, aucune erreur. Je ne soutiens aucune thèse que je ne puisse aussi bien réfuter à quelque autre endroit de la saga. Les théories sont comme les modes, elles changent au gré des vents. Quand elles surviennent, on les brocarde, on en rit. Puis on s’y fait, on les revendique, tout le monde les tient pour acquises. Alors on passe à autre chose et tout le monde les oublie. Je n’ai aucune affection particulière pour les idées que je lance en l’air. Je ne tiens pas boutique, je ne suis pas sectaire, je n’ai rien d’un gourou. L’idée même de religion m’offense, sans préjudice du respect dans lequel je tiens toutes les pratiques rituelles, même les plus absurdes. Question absurdité, je ne crains personne. Chacun est libre d’être idiot à sa manière dans ce monde idiotissime. Ça fait même partie du jeu.

Mon but n’est pas de révéler quoi que ce soit. Qui m’en donnerait l’autorité ? Les secrets que je vous livre sont des rêves, des contes initiatiques, des musiques célestes ou humaines, trop humaines. Ils se contredisent, bien sûr, car ma pensée ne s’organise pas dans un système quelconque. Søren Kierkegaard l’a écrit : l’existence fait éclater tous les systèmes. Il signait par ce trait la fin des philosophes. A Kant les vacances ? Je n’y suis pour Bergson. Althusser à rien. Nietzsche hinauslehnen. Descartes a joué. Ne pas confondre : bombe aux gros seins et Platon. Aristote et ses Aristochats. Hegel comme un porc qu’on égorge. L’ovophile ose œuf, le veau philosophe. Foin de jeux de mots laids pour gens bêtes, je referme l’apparente aise et reprend le fil au zoo. 

« Tout néant est néant de ce dont il résulte », a écrit Hegel dans un super polar qui s’appelle La phénoménologie de l’esprit et qui présente une vision simple de la vie. Simple à condition d’aimer les jeux mentaux et les casse-tête… Pour Hegel, il n’y a pas de néant absolu, tout néant est relatif. Il dépend de l’état antérieur. Il n’y a pas de montagne sans vallée, dit-on. Hegel sous-entend que le néant a une cause. Le néant ne peut lui-même être la cause de quoi que ce soit, das ist unmöglich. « Tout néant est néant de ce dont il résulte. » Cette phrase sibyllinevoire sept à huit byllines m’a donné envie de relire Hegel. La philo, ça te remonte comme une drogue. C’est hallucinant tout pareil. Tu as des visions splendides, panoramiques, le monde se déroule, tout devient clair, l’harmonie s’installe et puis l’effaceur passe sur le tableau, c’est la redescente, tu n’y comprends plus rien, le flip revient.

Les histoires que je raconte sont vraies, puisque je les ai inventées moi-même, écrivait Boris Vian. L’historien, au contraire, croit que l’histoire est vraie parce qu’il ne l’a pas inventée lui-même. D’autres l’ont fait bien avant lui. Laissez-moi vous dire ceci : quoi qu’on veuille démontrer, la logique s’y prête, les preuves affluent, la démonstration se tient. On peut démontrer tout et son contraire. J’ai pu démontrer que l’historicité de Jésus Christ est douteuse, mais je peux tout aussi bien démontrer que son passage sur terre ne fait aucun doute. Il s’est marié avec sa disciple préférée, Marie-Madeleine. Après son départ, les trois Maries ont quitté la Palestine pour débarquer aux Saintes-Maries de la Mer, Marie-Madeleine était enceinte, elle a mis au monde un fils élevé en Arles, et ses descendants ont formé la dynastie des Mérovingiens qui ont régné sur la France médiévale. Clovis et ses pairs descendent du Christ Jésus.

 

 

Jésus n’est pas mort sur la croix, un autre s’est substitué à lui, qui a donné sa vie pour que Jésus vive. Il a quitté la Palestine par la Mer Rouge, il a débarqué en Inde du Sud où il a prêché durant vingt ans sous le nom d’Isha, lui qui s’appelait Ieschoua à Jérusalem. De nombreuses théories ont été brodées sur sa vie, toutes sont vérifiables, démontrables et dignes de foi, c’est l’affaire de chacun d’y croire ou d’en douter.

C’est ça qui m’a fait toucher les parois du bocal. Tout est vrai, rien n’est faux, mais des vérités contradictoires ne peuvent co-exister que si elles sont gérées par un plan d’ensemble. Un plan qui repose sur la logique, et rien que sur elle. Une telle chose existe, ça s’appelle un programme informatique. Contenu dans un logiciel. Sous-tendu par une arborescence. Le nom, vous le connaissez : Matrice 2018.4. En fait, peu importe la version, l’algorithme est toujours le même.

Et ça tourne, tourne, tourne, ça t’emporte où tu veux.
Et tu roules, roules, roules sur terre et dans les cieux. 
Le temps coule, coule, coule, t’étais jeune et t’es vieux.
Ton tour passe, passe, passe et fait pleurer tes yeux

Un jour, le film s’arrête. La vie tombe comme la nuit. Plus rien. Quelle importance ? D’autres pantins viendront, qui passeront aussi. Un jour, l’aventure s’arrête. Ou pas… On dit que la vie continue sur un autre plan. Mais alors, tout ce qu’on a appris ne nous servira plus ? Douteux gâchis…

A 70 ans, je n’arrête pas de travailler ma prononciation anglaise. Pour effacer l’accent français au maximum. J’apprends des tournures de phrases, des mots, des expressions, avec la façon correcte de les prononcer. Mais à quoi ça sert à l’âge que j’ai ? Ma connaissance de l’anglais n’est pas parfaite, loin de là — mais elle est largement suffisante pour l’usage que j’en ai. Pourquoi vouloir encore m’améliorer ? Et ça se produit à l’identique dans toutes les branches du savoir. J’étudie, je me cultive, sans répit la connaissance me dévore et j’y succombe avec délice. Il ne se passe pas une journée sans que j’apprenne une foule de choses nouvelles. Pourquoi ? Mais pourquoi donc, grands dieux du centre galactique ?? Je vous le demande ???

C’est comme si je me préparais à une nouvelle vie où je garderais toutes les connaissances que j’ai acquises dans celle-ci. Mais il n’y a pas de nouvelle vie. Il n’y a que celle-ci, avec toutes ses vies parallèles. On n’a pas de seconde chance. Il n’y a pas de planète B. Autant l’accepter. Et puis vivre, nom des dieux ! Vivre comme jamais, Shiva Shakti, toute les nuits, toute la vie !!

 

Xavier Séguin

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