Ce programme n’est plus disponible, le cycle des Rencontres étant terminé. Il est remplacé par des stages individuels.
Avec mon cher ami Alain Aillet, de nombreux échanges de cœur à cœur nous réunissent, soit par e-mail, soit par des voies plus subtiles. Il a réagi avec affection teintée d’inquiétude à mes publications très directes au sujet des Rencontres. Je lui ai répondu avec la même affection et une confiance absolue.
Cet échange peut en éclairer beaucoup sur la nécessité qui me pousse à organiser les Rencontres pour l’âme. Il est donc utile d’en faire profiter mes lecteurs.
Envoyé: mercredi 8 mai 2019 à 01:07
De: « Alain AILLET »
À: « Xavier Séguin »
Objet: Se protéger…
De: « Alain AILLET »
À: « Xavier Séguin »
Objet: Se protéger…
Salut Sorcier,
Voilà l’expression même de la dichotomie. Tu parles de se protéger alors que tu t’exposes au possible. Ton adresse, tout…
La démonstration.
Tu ne crains rien ou tu cherches à braver les forces négatives ? Fais gaffe à tes os, Sorcier, trop de malveillants rôdent et je suis loin, je ne peux accourir dans l’instant. Dans ce monde de tarés, tu as cependant mille fois raison. La démonstration, encore… Alors explique moi ta démarche, au travers de tes généreuses rencontres, d’attirer du monde ainsi auprès d’un anti-gourou. Tu ne cherches pas à faire du pognon, c’est sûr. Alors ? Tu vas essaimer ton savoir, l’heure est à l’héritage ?
Voilà l’expression même de la dichotomie. Tu parles de se protéger alors que tu t’exposes au possible. Ton adresse, tout…
La démonstration.
Tu ne crains rien ou tu cherches à braver les forces négatives ? Fais gaffe à tes os, Sorcier, trop de malveillants rôdent et je suis loin, je ne peux accourir dans l’instant. Dans ce monde de tarés, tu as cependant mille fois raison. La démonstration, encore… Alors explique moi ta démarche, au travers de tes généreuses rencontres, d’attirer du monde ainsi auprès d’un anti-gourou. Tu ne cherches pas à faire du pognon, c’est sûr. Alors ? Tu vas essaimer ton savoir, l’heure est à l’héritage ?
Beaucoup de tes Écrits (tu me sais lecteur attentif) parlent de la fin, de l’après, de ce que ton pote Aubert décrivait si bien « c’est sûr, il y a un monde ailleurs » ? La peur ou l’attirance du vide, de l’astral, de l’apesanteur, du grand tout ?
Je me dis aussi qu’il doit y faire bon, tellement ils sont nombreux à nous attendre derrière la porte ou au bout du couloir. Ce jour-là me tend les bras. Pourquoi ces rencontres, ces détails (qui me rappellent tant une parenthèse guérisseuse qui a marqué ma vie à jamais) de ce que tu proposes ? Mais tu sais aussi que je me fous de la réponse, n’en attends aucune. Mon propos est que tu fasses gaffe, le monde a besoin de toi.
Par ailleurs, quelle profusion d’articles, c’est magnifique. Inspirant. Putain de moine, la Bretagne me manque !
À bientôt, ici ET ailleurs.
Je t’embrasse
AA
À bientôt, ici ET ailleurs.
Je t’embrasse
AA
Envoyé: mercredi 8 mai 2019 à 08:07
De: « Xavier Séguin »
À: « Alain AILLET »
Objet: Me protéger ? Obéir.
De: « Xavier Séguin »
À: « Alain AILLET »
Objet: Me protéger ? Obéir.
Bonjour mon Alain,
C’est toujours une grande joie de recevoir un mot de toi, ami selon mon cœur. Tu dis que je m’expose. C’est sans doute vrai, bien que je ne le ressente pas le moins du monde.
Je m’offre, je me donne, oui, une force irrésistible me pousse à le faire, j’obéis. Il y a beau temps que je ne résiste plus à ces impulsions qui viennent du ventre. Elles font partie de la Règle non-écrite dont parle abondamment Castaneda. J’écoute cette voix muette, j’écoute mon instinct qui ne m’a jamais trompé, même lorsqu’il m’a fait faire des choses apparemment absurdes, ou contre ma nature.
Un exemple : en février dernier, j’étais en visite au Mont Saint Michel avec ma chérie qui ne le connaissait pas. Tu sais que je m’habille de façon un peu fantaisiste pour un vieux. Fringues népalaises ou kashmiri only. De plus, été comme hiver, je ne porte jamais de chaussettes, je suis toujours en sandales de moine. C’est plus pratique pour me mettre nu-pied sur un point vibrant, dans une cathédrale ou dans la nature. Bref. On me remarque. Tandis que nous escaladions les ruelles du Mont, une bande de galapiats de 12 à 15 ans me balance des quolibets et m’affuble de noms d’oiseaux. D’ordinaire, je ne bronche pas. Je fais un petit sourire à l’agresseur et je passe mon chemin. Mais cette fois, quelqu’un en moi prend la parole par ma bouche. « Salut les petits cons. Passez votre chemin avant que je vous colle mon pied au cul. »
Cet autre Xavier s’exprime calmement, aimablement, mais les mots sont durs et drus. Tandis qu’il les réduit en miettes avec ses paroles cinglantes et tranquilles, je suis affolé.
Je me dis – je LUI dis : Mais arrête ! Qu’est-ce qu’il te prend ? Ferme-la ! Ce ne sont que des sales gosses !!
Ma chérie est tout aussi sidérée que moi-même. Elle a compris comme moi que je ne m’adresse pas au groupe, mais juste à une gamine de 15 ans qui ne me quitte pas des yeux tandis que la bande tourne les talons. J’aurais sans nul doute oublié l’incident si la nuit suivante, cette gamine n’était pas venue me voir en astral dans mon sommeil. Ce qu’elle m’a avoué fait mal. Une enfance violée, ballotée de foyers en familles d’accueil, une adolescence au bord du gouffre, en proie au dégoût et au désespoir, et pourtant c’est un enfant cristal, éveillée de naissance, qui a reconnu en moi un autre cristal susceptible de l’aider.
Elle est revenue deux ou trois fois depuis. Toujours en astral. Mais elle va recroiser ma route tôt ou tard en chair et en os. C’est un besoin puissant pour elle, inexplicable, comme mon comportement parfois si déroutant, qui pourtant doit être impeccable. On juge l’arbre à ses fruits.
Pourquoi les Rencontres ?
Me protéger ? La meilleure façon de me protéger, c’est de m’exposer encore et toujours davantage. M’offrir en partage, car seul le don de soi me comble. Et surtout, avant tout, plus que tout : obéir. L’obéissance est la règle monastique que je préfère. Les grands mystiques chrétiens ou islamiques ont cultivé cette obéissance jusqu’aux frontières de la folie. Ce sont pour moi des exemples merveilleux. Le renoncement à cet ego dominant que j’abhorre. L’antidote à l’égoïsme dominant. Je ne fais pas partie de leur coterie, mais je partage avec les moines et les derviches les délices de l’obéissance.
Maintenant je réponds à ta question : pourquoi les rencontres ? Je ne sais pas. Oui, je suis un anti-gourou. Je n’ai nul besoin d’adeptes, d’émules ni de suiveurs. D’ailleurs j’ai quitté sans regret face de bouc et sa following-mania. Ça me laisse plus de temps pour mes articles. J’écris comme un fou, sans savoir les mots que mes doigts forment sur le clavier, et quand je me relis, en fait, je me lis. Je découvre. Souvent je me dis : « Incroyable ! C’est toi qui as pondu ça ? » Mais non, c’est l’autre en moi. Celui qui est mon maître, et qui me fait la joie de descendre en moi quand ça lui va.
Braver les forces négatives ? Elles ne sont pas à l’extérieur, elles sont en chacun de nous. Nous sommes notre enfer et notre paradis sur terre. Je ne cherche rien d’autre que le plaisir de retrouver, rencontre après rencontre, des amis fidèles qui marchent au même pas. Ils sont comme cette gamine du Mont Saint Michel, ils m’ont reconnu, nous faisons un bout de route ensemble. Le gourou, lui, veut garder près de lui le cercle de ses fidèles. Je chercherai plutôt à rendre à mes amis l’usage de leurs ailes. Ils savent voler, ils n’osent pas encore. Ils savent guérir, que ne se guérissent-ils eux-mêmes ? Les rencontres sont l’aboutissement du site, le passage de l’autre côté du miroir virtuel.
Tu es mon ange gardien, même si tu ne peux accourir dans l’instant, je te porte en moi sans cesse. Tu me protèges. Ils sont tous mes anges gardiens, je les protège en retour de la négativité qui est en eux. Oui, la Bretagne te manque autant que tu lui manques. Si tes occupations nous empêchent de se voir ici, sois sûr que nous nous voyons ailleurs bien bien souvent. D’où la force de l’affection qui nous lie. Comment renoncer à l’amour ? Que pèse la peur face à lui ?
Bisous
XS