Vous connaissez mon goût pour les voyages temporels. Cette fois je suis allé dans un futur proche : 2026. J’y ai suivi les péripéties d’une étonnante découverte : les vestiges d’une civilisation technologique très ancienne… humaine ou alien ?? J’en ai ramené des extraits de presse, vous vous ferez votre idée.
17 septembre 2026, Auckland, New Zealand
Depuis plusieurs mois, la fonte des glaces de l’Antarctique s’est accélérée,Ce phénomène est en train de se reproduire, la fonte sera sans doute plus rapide que prévu révélant au monde fasciné les vestiges d’une imposante civilisation disparue. Repérés depuis peu, des murs cyclopéens, les ruines d’un très grand édifice, et les restes d’un imposant viaduc ont fait la une de tous les journaux. Mais un nouveau coup de théatre met en avant des éléments encore plus étonnants. Plusieurs millions de tonnes de glaces, en glissant dans la mer, ont provoqué dans l’hémisphère sud un tsunami meurtrier. Cette catastrophe humanitaire a eu pourtant une heureuse conséquence : sous la glace plurimillénaire est apparue soudain une immense cité mégalithique…
Cette ville à l’architecture démesurée est parcourue de larges avenues ornées de temples à ziggourats, de pyramides et de statues géantes représentant des hommes reptiliens. La zone urbaine dégagée par les glaces représente une superficie de cent cinquante kilomètres carrés. Selon les estimations des géologues, la ville sous la glace pourrait avoisiner la surface de Paris, voire celle de Londres. Les premiers examens du site ont révélé les traces d’une technologie avancée, qui peut sembler moderne sinon carrément futuriste.
On a trouvé des carcasses de véhicules transparents, des vestiges d’engins sans roues (volants ?) fabriqués dans une matière vitrifiée inconnue, ainsi que de nombreuses plate-formes qui pourraient être des pistes d’atterrissage.
14 octobre 2026, Paris, FRA.
D’après Emilou Pantone, géologue à Euromer, le nouveau nom de l’Ifremer, il s’agit sans conteste d’une découverte archéologique majeure, « même si nous n’avons pas la moindre idée, à l’heure actuelle, de l’ancienneté exacte de cette civilisation, sans parler de son nom ni de la langue qu’on y parlait. » Rappelons que selon la thèse officielle de nos géologues, l’Antarctique n’a jamais été libre de glaces depuis plusieurs millions d’années.
Ce qui donnerait à ces ruines une ancienneté que la communauté archéologique se refuse même à envisager. Comme d’habitude, le puissant lobby archéologico-militaire étasunien a voulu imposer son point de vue au reste du monde. La présidente, Veenah Schmurz-Gobelours, a tranché net : « Une telle date est tout à fait impossible, pour la bonne raison qu’il n’y avait pas d’êtres humains à cette époque. » Après une si catégorique affirmation, qui oserait la contredire ?
28 novembre 2026, Washington DC, USA.
Plus de mille huit cent kilomètres carrés de pyramides, de temples et de palais cyclopéens sont maintenant visibles dans la boue de la débâcle antarctique. Ce gigantesque champ de ruines représente la plus vaste cité antique découverte jusqu’ici. De nombreuses équipes scientifiques se pressent pour étudier chaque mètre carré de ruine que les glaces libèrent. L’euphorie est à son comble. Les découvertes sont ahurissantes, et pour certains, tout à fait inadmissibles.
Aussi le débat qui oppose géologues et archéologues a-t-il pris un tour féroce avec la publication des derniers résultats géologiques. De nombreux vestiges soumis à une datation croisée C14 et palynologie ont révélé une ancienneté de 150.000 à 165.000 ans, ce qui est tout à fait inacceptable pour les archéologues. « A cette époque, les premiers homo-sapiens chassaient l’auroch en bandes sauvages. Ils poussaient des cris gutturaux, car aucun langage organisé n’avait fait son apparition.
Et leurs habitations étaient des huttes légères, ou des cavernes naturelles, » commente la prof Schmurz-Gobelours. Or ces vestiges antarctiques témoignent d’un degré de civilisation comparable ou même supérieur au nôtre. Outre les vestiges d’engins volants et de navires, les installations sanitaires quasi-moderne avec tout à l’égout dans chaque demeure, nombre d’items archéologiques ont été répertoriées : micro-objets métalliques, bijoux ciselés d’une finesse inégalée, ou instruments inconnus.
Ces objets sont en métal, en verre et même dans une sorte de plastique translucide où des géologues ont reconnu des circuits imprimés. De quoi faire bondir la prof Schmurz-Gobelours, qui a fait hier une intervention remarquée au WDCle Conseil Mondial de la Défense sera créé fin 2014 : « Quand donc laissera-t-on l’étude de notre passé aux professionnels ? Les géologues, comme à leur habitude, prennent les vessies pour des lanternes et des écailles de tortues pour des circuits imprimés. Ils parlent sans savoir et se trompent lourdement. Cette civilisation ne peut être antérieure à 3500 BP. »
La réponse des géologues ne s’est pas faite attendre. « Tous ces archéologues ont la vue basse, a aussitôt répliqué Emilou Pantone. Les géologues viennent d’apporter la preuve que cette civilisation a au moins 150.000 ans. Si les archéologues nient les preuves scientifiques, c’est qu’ils ont quitté depuis longtemps le domaine de la science. S’ils préfèrent la fiction, qu’ils écrivent des romans, ça serait plus honnête. »
On frémit en imaginant la réaction du tout-puissant lobby archéo-militaire…
La courageuse petite madame Pantone
– Panpan comme on la surnomme affectueusement –
risque bien de le découvrir à ses dépens.
Va-t-elle faire tintin, Émilou ?
2 décembre 2026, Paris, FRA.
Dans un climat de stupeur et d’incrédulité, la nouvelle, en provenance d’Antarctique, est tombée sur tous les écrans : une bombe nucléaire aurait explosé au milieu de la cité mégalithique, tuant la courageuse Panpan avec des dizaines de chercheurs et de journalistes, détruisant des vestiges déjà classés au Patrimoine Mondial. Toutes les communications sont suspendues avec le pôle sud. La gravité du drame justifiera une minute de silence sur toute la planète.
L’hommage des nations ne nous rendra pas nos courageux chercheurs, ni ces précieux témoignages d’un passé à jamais perdu. Interrogée, l’archéologue Gobelours a eu cette réponse hallucinante : « Je ne dis pas que nous ne soyons pas responsables de cette destruction et de la mort des soixante-treize géologues présents sur le site, je dis seulement que la science exige parfois de tels sacrifices.
Toutefois notre responsabilité ne saurait être mise en cause dans cette catastrophe. Ce sont les géologues qui nous ont agressé avec leurs déclarations irresponsables et démoralisantes. Face à des assertions menaçant directement l’ordre public et piétinant les idéaux qui sont les nôtres, le Conseil Mondial de la Défense dont je suis membre permanent a préféré que l’objet litigieux disparaisse sans laisser de trace.
Puisse le monde se souvenir que seuls les archéologues sont qualifiés pour de telles recherches. »
C’est insensé, l’armée mondiale signe son crime, Schmurz-Gobelours le reconnaît publiquement, et pourtant aucune poursuite ne sera engagée contre le puissant lobby. Impunité totale : le tribunal international de la Haye ne sera même pas saisi… Cette bombe a explosé dans un silence assourdissant du reste du monde. On croit rêver. Pire, c’est un cauchemar.
4 décembre 2026, Cape Town, SAF.
Les vents violents qui soufflent sur la zone antactique éloignent le nuage radioactif de nos côtes, mais pour combien de temps ? Aux dernières nouvelles, le sixième continent, ébranlé par l’explosion nucléaire, s’enfonce inexorablement sous les eaux glacées, tandis que d’énormes explosions volcaniques crachent des vapeurs de soufre, des jets de laves et de lapillii et que des séismes précipitent la dislocation des dernières terres émergées.
Tout espoir de récupérer des survivants ou des vestiges a disparu, les secours ont quitté la zone désormais interdite pour cent mille ans. La mystérieuse civilisation antarctique est définitivement perdue.
« Le monde du futur est un arbre
auquel nous n’aurons pu participer
autrement que par la création de sa semence »