Les calendriers parallèles

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Depuis que les humains veulent noter le temps qui passe, de nombreux calendriers ont vu le jour, basés sur des calculs et des origines différentes. Résultat : impossible de s’y retrouver, les datations sont devenues très hypothétiques…

Le temps, mes amies, mes chers amis, le temps est une mer sans limite, une mer loin d’être calmée. Le temps fait des vagues, certaines monstrueuses au point d’engloutir des mondes, des peuples, des espèces.

Pour noter le temps, les peuples ont inventé le calendrier. Mais il n’y a pas de calendrier universel, ils varient selon l’époque et les cultures.

Actuellement sur terre une douzaine de calendriers ont cours de façon parallèle afin de fixer la fuite du temps. 

Comment fixer l’insaisissable ? Définir le temps est une gageure ! Tant ont essayé qui sont tous oubliés : le temps triomphe toujours à la fin.  Autant définir la mesure. Au lieu de se demander ce qu’est le temps, on peut déjà se demander : qu’est-ce qu’un calendrier ?

« Un calendrier est un code créé par une société ou une civilisation pour qu’elle puisse s’organiser et se développer à travers un réseau de repères spatio-temporels. C’est le point de référence de toute activité au sein d’une société. Ainsi, le principal repère de notre civilisation est appelé calendrier grégorien. Malgré l’existence parallèle de calendriers chinois, bouddhiste, juif, arabe et d’autres moins utilisés, personne ne remet en question le calendrier grégorien. » (source)Wikipedia Il est devenu planétaire bien avant la mondialisation actuelle. Mais pas unique. Les autres calendriers restent en vigueur dans chaque zone calendaire.

 Un peu comme l’anglais, devenu la langue des échanges internationaux, n’a pas aboli les autres langues. D’où un problème de conversion qui ne date pas d’hier : sur le calculateur d’Anticythère, remarquable mécanique antique, il y avait parmi les multiples engrenages un système de conversion entre les calendriers grecs, romains et égyptiens.  

Ensuite, Jules César remit un peu d’ordre dans le bazar en instaurant un calendrier astronomiquement juste. Nous l’avons gardé avec quelques modifs du pape Grégoire qui l’a signé.

Le calendrier grégorien s’applique à notre système d’espace-temps tridimensionnel. Il s’articule à partir de la mesure du mouvement de la Terre autour du Soleil, et plus généralement du calcul de la vitesse du déplacement des objets physiques dans l’espace.

Il se fonde uniquement sur des données physiques et ne connaît aucune limitation de temps. Aussi longtemps que la Terre tourne sur elle-même et autour de Soleil, on peut continuer à calculer en termes de nombre de jours et de nombre d’années.

Et rien n’interdit, par exemple, de faire un calcul concernant un événement qui se serait produit il y a un milliard de milliards d’années ou de faire une prédiction à propos de ce qui se passera en l’an 10.000 milliards de notre Ère chrétienne.

Selon notre vision cartésienne de l’univers, il faut qu’un jour ou une année ou une période se termine pour que le jour ou l’année ou la période suivante puisse commencer. » (source) La vision spirituelle des Mayas coïncide avec la vision de la physique quantique.

De même qu’il existe des calendriers parallèles, il y a plusieurs façons de concevoir le temps. De même qu’il existe de nombreux univers, ici-bas différentes échelles de temps coexistent et différents systèmes spatio-temporels fonctionnent simultanément.

 

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D’autres conceptions encore plus éloignées du calendrier actuel ont eu cours dans le passé. Le calendrier maya est fondé sur la notion spirituelle de création en constante évolution.

Cette vision est très proche de celle de Malebranche, qu’il a baptisée la création continuée. Pour Malebranche, Dieu intervient à sans cesse pour maintenir l’univers dans la perfection originelle de sa création, tout en soutenant sa constante évolution. On dit que Malebranche en bon chrétien remerciait Dieu chaque matin de faire que la somme des angles d’un triangle reste égale à 180°. Tout à fait maya ! A cette différence près, mais elle est de taille, que Malebranche, disciple de Descartes, ne concevait pas le temps cyclique comme les Mayas, mais linéaire comme les Grecs.

Tandis que pour des Mésoaméricains comme les Olmèques, les Aztèques ou les Mayas, « il existe un commencement, une évolution basée sur un principe « action-réaction », et un aboutissement à tout processus, qui donne naissance à un nouveau cycle. Mais le nouveau cycle ne succède pas au précédent comme une année succède à une autre; il l’absorbe tout en l’intégrant, comme une pomme continue à vivre à travers celui qui l’a mangée et qui en a donc absorbé l’énergie vivante. 

Ce qui explique la complexité du calendrier maya. En effet, le calendrier maya se compose de plusieurs calendriers fondés sur des échelles de temps différentes. Ces calendriers – le Tzolkin, le Haab, le Tun qui intègre les deux précédents, soit suivant un cycle long soit suivant un cycle calendaire – s’agencent entre eux un peu à la manière d’un mécanisme d’horlogerie. » (source)  Mouais. Une telle science surprend totalement chez un peuple réputé proche de la nature. On dirait le résultat d’une observation des astres et de leurs cycles sur de très longue période de temps, comme si les Mayas avaient hérité d’une mémoire antérieure.

On dirait que les Mayas ou leurs ancêtres en savaient très long sur les astres et les chemins de l’espace.

Les Dieux ont toujours soif, n’en ont jamais assez Et c’est la mort, la mort toujours recommencée.
Georges Brassens