Le jeune Rama se voit confier une mission d’adulte alors qu’il est encore un enfant. Il doit exterminer une horde de démons, les Rakshasas. La description de ces monstres humanoïdes les apparente aux géants Néfilim, bâtards des dieux astronautes Anounna et des humaines.
La puissance de l’intention soutient le bras du jeune homme. En peu de temps, il défait ces horribles tueurs et les expédie ad patres. Le sage ermite Vishvamitra qui lui a confié cette redoutable mission félicite Rama pour son éclatante victoire ; il lui donne de nombreuses armes, de deux types principaux, shastra et astra.
Shastra est une arme de poing comme l’épée, la lance ou massue. Astra est un projectile volant type missile qu’on invoque en récitant des hymnes. Rama reçoit aussi des projectiles de contre-attaque, des missiles anti-missiles et des boucliers magnétiques appelés upasamhaara astra.
Le Ramayana et d’autres textes sacrés de l’Inde védique ont fait l’objet d’une traduction originale : à la place de termes sybillins, le traducteur a donné aux armes leur nom moderne. L’effet est saisissant. Malheureusement je n’ai pas la référence de cette traduction copiée sur le web en 2007. Si d’aventure un internaute a des précisions à ce sujet, qu’il me contacte, merci. Place au texte.
« Je vais te donner tous ces missiles divins par lesquels tu vaincras des dizaines de dieux, démons, ou même géants, reptiliens et autres, ainsi que tous les terriens. Que la force soit avec toi. Rama, je te donne le disque hautement divin Danda le Justicier ; et aussi le disque de Vertu et le disque du Temps; et encore le disque de Vishnu; le disque d’Indra et ses missiles explosifs; le meilleur trident de Shiva; le missile appelé Crête de Brahma; le missile qu’on nomme le Brin d’Herbe et le très redoutable missile de Brahma.
« Oh tigre des hommes, oh prince Rama, je te donne deux masses d’arme à l’éclat étinceant, le BatteurModaki et la Tour de guetShikari Oh, Rama, voici que je te donne encore trois noeuds coulants nommés Lacet de VertuDharma Paasha Lacet de l’HeureKaala-Paasha et Lacet de VarunaVaruna Paasha, l’étau du dieu de la pluie ainsi que Varuna astra, la roquette de dieu de la pluie, son arme inégalée.
« Oh fils de Raghu, je te donne aussi deux bombes, Le Séchoirshushka et Le DétrempeurAardra et je te donne encore les missiles de Shiva et de Narayana, les deux armes ultimes ».
Le lecteur se dit qu’ainsi bardé d’armes explosives hautement létales notre jeune héros ne craint plus rien ni personne, et que son arsenal personnel est au complet. Ce en quoi il se trompe lourdement.
L’effroyable liste est loin d’être terminée, ce qui me laisse songeur. Comment, après avoir lu ces lignes, certains archéologues peuvent-ils encore nier notre passé technologique ? Comment les prêtres, les pasteurs, les rabbins, les imams et autres serviteurs divins peuvent-ils nier la violence et l’agressivité des dieux d’avant ? Comment tous nos éducateurs ont-ils réussi ces tours de passe-passe ? Il fallait que nous soyons bien endormis !
Le jeune prince Rama, lui, ne dort pas. Au contraire, il se frotte les yeux, émerveillé par la puissance de ses nouvelles armes. L’ermite Vishvamitra reprend sa distribution.
« Oh, impeccable Rama, accepte ce missile antimissile bien connu, la Tour,Shikhari et cet autre , l’arme du Dieu du Feu, Le Souffle.prathama. Accepte aussi celui du Dieu de l’Air. Oh Vainqueur des démons, je te donne ces deux missiles spéciaux, La tête de chevalHaya-chira et Le lutteur.Krouncha
Voici encore deux Roues, l’une est habitée par le pouvoir de Vishnou, et l’autre par la puissance de Rudra.
« Je te donne toutes les armes des démons, à savoir la mortelle PesanteKankaalam et ces piques empoisonnées Kapaalam et Kankanam, pour l’élimination de ces démons mêmes. Oh, puissant fils armé des meilleurs rois, je te donne un grand missile nommé Vaidyadhara et un joyau d’épée nommée Nandana.
Voici encore Le Stupéfiant,Mohana le missile très apprécié par Gandharva, le missile appelé L’EndormeurPrasvapana et la douce LénifiantePrashamana, qui apaise la colère de l’ennemi. »
La litanie se poursuit sur de nombreux versets qu’il serait fastidieux de reproduire ici. Les autres armes remises à Rama sont Le Ruisselant,varshaNa L’Egouttoirshoshana Le Mouilleur,santaapana le Très-Humide,vilaapana L’Empoisonneur, L’Inhumain,manava Le Monstre,paishaca Le Glacial,shishira L’Hallucinant,Maya-Maya et Le Soleil des SoleilsTeja-prabha avec une bonne douzaine d’autres bombes, roquettes et missiles tous plus terrifiants les uns que les autres.
Ce texte appelle de nombreuses remarques, en plus de celles que j’ai notées plus haut. Il faut d’abord noter qu’il est tiré du Ramayana ou Parcours de Rama, qui a été écrit entre le 3e siècle AEC et le 3e siècle EC. C’est à dire bien longtemps après la vie terrestre de Rama, que je situe à l’orée de l’ère du Bélier, vers 2000 AEC. Ce qui est selon Davenport la date de la destruction de Mohenjo-Daro par une bombe atomique. Les archéologues indiens avancent la date de 1750 AEC, et je veux bien les suivre sur ce point. Cette date correspond selon moi à l’établissement de l’empire de Rama sur les Indes et l’Himalaya.
La description détaillée de ces armes terribles est rendue bancale par l’ignorance où se trouvait l’auteur sur la nature exacte de cet armement. Aucune de ces armes n’était plus disponible au 3e siècle AEC. Elles sont donc embellies, magnifiées, divinisées pour ainsi dire, et toujours présentées sous une forme astrale, ce qui est sans doute très éloigné de la réalité du champ de bataille.
Les dieux d’avant possédaient un arsenal qui n’a rien de virtuel. Les effets de leurs bombes sur les êtres vivants ont été décrits ailleurs. Je n’y reviendrai donc pas.
Certains lecteurs français familiers du Ramayana s’étonneront de ces descriptions en termes modernes. Dans la version française du Ramayana, on ne trouve rien de semblable en effet. Les armes y sont traduites comme des flèches, des lances, des gourdins, des dagues ou des épées, aucune mention de bombes ou de missiles.
Il est vrai qu’on peut traduire les termes sanskrits d’une façon comme de l’autre, mais je trouve assez ridicule de parler d’une flèche qui crache le feu de mille soleils, ou d’un gourdin qui lance des éclairs.
La version française publiée par La Pléiade Gallimard sous la direction de Madeleine Biardeau me semble volontairement réductrice. Les armes données à Rama y sont présentées de la façon la plus anodine possible, contrairement à la version anglaise dont j’ai fait la traduction ici.
Sur ce point comme sur tous les autres, ayant fait part de mon point de vue, je laisse toute liberté au lecteur de se faire sa propre opinion. Namasté!