Un chercheur tibétain, AA Baylai, constate une évolution majeure visible depuis quelques décennies dans la conscience animale. Presque une révolution pour certaines espèces. Il s’agit de l’accession à la conscience individuelle.

Les animaux partagent une conscience collective, ils n’ont pas d’âme individuelle, mais une âme groupe au niveau de chaque espèce. C’est la théorie de Rudolph Steiner, qui désigne la conscience collective des animaux, ou l’âme-groupe de chaque espèce, par le terme d’égrégor. Le fondateur de l’anthroposophie a développé ce sujet au cours de plusieurs conférences qui sont restés fameuses.

Mais Steiner sent le soufre. Il n’est généralement pas étudié par la science dominante. Pourtant son point de vue sur la conscience animale reste la vision généralement admise en éthologie.Etude scientifique du comportement animal J’ai longtemps partagé cette conviction fondé sur mon expérience concrète et réitérée de la vie sauvage.

Or il se trouve que certains animaux, notamment ceux qui sont en contact étroit avec les humains, sont en train de changer. Ils semblent acquérir des comportements conscients, affectifs ou sociaux, qui témoignent de leur accession au stade d’êtres individualisés. 

Notre responsabilité est engagée dans cet énorme défi, aider les animaux à grandir. C’est leur tour. Et pourtant, bien des humains n’ont pas encore compris l’écrasante nécessité du règne de l’amour. Ils aiment les animaux surtout dans leur assiette.

Mon amie l’abeille

J’adore les reportages animaliers. Ceux d’entre vous qui ont eu comme moi l’occasion d’observer le comportement des abeilles butineuses savent comment elles communiquent entre elles. Si l’une des ouvrières découvre un arbuste mellifère ou un nouveau pré fleuri à butiner, elle revient vers ses congénères pour exécuter une petite danse volante.

Bzz, bzz, elle tourne, virevolte, maque une pause, se décale vers la droite, vers le haut, puis recommence à danser. L’observateur n’a aucun doute à ce propos : il s’agit bel et bien d’un langage. Cette intuition forte est confirmée par l’éthologue. Les abeilles se communiquent par leur danse la nature, le lieu, la distance et l’abondance du nouveau butin. Ainsi toutes les butineuses pourront prêter aile forte à la découvreuse.

Figurez-vous que l’autre jour, une abeille est venue vers moi et a commencé sa danse devant mes yeux. pas de doute, c’est bien à moi qu’elle voulait faire passer son message ! Je n’en revenais pas. Que me voulait-elle ? Je l’ignore. C’est là qu’on regrette de ne pas avoir appris le langage des abeilles.

Je suppose qu’elle m’a dit : « Holà, les humains ! Calmez-vous avec vos herbicides et autres désherbants mortels pour nous ! J’ai encore trois copines qui sont mortes d’avoir butiné des espaces agricoles gorgés de glyphosate.Vous nous aimez bien, vous adorez notre miel, alors respectez-nous comme nous respectons vos apiculteurs ! »

Elle m’a fait sa danse pendant plusieurs minutes, à quelques centimètres de mon visage, et puis elle est repartie à son travail, comme une honnête ouvrière. Décidément j’adore les abeilles, et je suis triste pour elles.

Le regret du corbeau 

Les psychophysiologistes sont fascinés par la langue des animaux. Généralement le public est peu informé sur ce qui se trame dans les laboratoires où l’on cherche l’étincelle de l’intelligence chez ces êtres vivants qui sont bien souvent nos compagnons et dont nous ne soupçonnons pas un instant qu’il puissent penser… et peut-être même avoir une opinion sur nous !

On avait appris à un corbeau à ouvrir une boîte qui portait un point sur son couvercle pour picorer un grain contenu dans la boîte. Quand le couvercle de la  boîte portait deux points, l’oiseau l’ouvrait et picorait deux grains, idem avec 3, 4, 5,(…), point, tracés sur le couvercle.

Un jour un expérimentateur disposa quatre boîtes, avec des points sur le couvercle. L’oiseau picora exactement le nombre de grains marqués sur les boîtes, mais dans la boîte marquée cinq, il n’en prit que quatre. L’oiseau entra dans sa cage après l’expérience et l’expérimentateur s’apprêtait à écrire sur son carnet de laboratoire « expérience manquée » quand l’oiseau se mit à sauter de toutes parts dans sa cage en sifflant. L’expérimentateur le laissa revenir auprès des boîtes. Il se précipita vers la boîte 5 et piqua le grain oublié. Ensuite il entra, tranquille et satisfait, dans sa cage.

L’oiseau pense, se souvient, et juge ses actes… qui peuvent le perturber sur le plan émotionnel. (source)

Le maître des animaux

L’homme sacré que nous fûmes, l’homme spirituel que nous sommes en train de redevenir a été créé il y a très longtemps pour être le maître de cette planète. Maître, ce qui veut d’abord dire responsable. Notre espèce est la gardienne du temple Terre. Nous sommes les jardiniers de ses paysages et les gardiens de son zoo. Au fond de notre cœur, engrammé dans nos gènes, il y a l’amour de tous les êtres vivants. Dans cette source intime, caractéristique divine de notre espèce, s’origine cette inépuisable tendresse de l’enfant pour une boule de plumes ou de poils…

C’est pourquoi la dernière phase de notre rapport avec les animaux sera la reconnaissance de leur égalité de droit avec nous autres. Un jour prochain la charte des droits de l’animal sera partout respectée. L’homme arrêtera de se nourrir de la chair des animaux. Il arrêtera de les contraindre à vivre dans des forceries exigües. Il arrêtera de les torturer dans des expériences de vivisection ou des tests cosmétiques. Il arrêtera de les martyriser dans des abattoirs, halal ou pas. Il arrêtera de les enfermer, de les brimer, de les chasser. Un jour, demain, qui sait ?

En attendant chacun de nous peut balayer devant sa porte. Cette irrésistible épidémie des animaux de compagnie est la dernière insulte à nos frères inférieurs. Avoir un chien ou un chat, ce n’est pas aimer les animaux. Car leurs aliments proviennent d’animaux martyrisés, comme on l’a dit. Avoir un python chez soi ou des poissons décoratifs, c’est aussi égoïste. La domestication est une erreur, un crime et une prison. Les animaux ne sont pas faits pour vivre avec nous, comme nous, enfermés dans des boîtes. Ils sont faits pour la vie sauvage. Un beau jour, il faudra ouvrir toutes leurs cages. Et les nôtres aussi… 

Bien sûr il y a des exceptions. Les animaux de compagnie ou les chiens guides se justifient par l’aide qu’ils nous apportent, et le bien-être qu’ils en retirent.

La vie est une, animale, végétale, minérale et même astrale, invisible pour nos yeux humains, la vie est partout une et indivisible. Et la vie seule peut soigner le mal de vivre. Ainsi des psychothérapeutes ont découvert que la compagnie des animaux donne d’excellents résultats pour traiter l’autisme ou les déficits psychomoteurs. Ce n’est pas seulement avec ses yeux que le chien d’aveugle aide son maître. C’est aussi – et surtout – avec sa tendresse, son affection, son attachement, sa présence chaleureuse et joyeuse autour de lui.

Xavier Séguin

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