Qu’elle ait été ou non travaillée par l’homme, qu’elle soit grosse ou petite, la pierre a de nombreux secrets à nous transmettre. Il ne s’agit pas de connaissance livresque, mais intime et sacrée : la chair des pierres.
Leur bouche qui se colle à notre oreille. Leur conscience au rythme infiniment plus lent que la nôtre peut devenir mémoire vive et nous envoyer des images, des sons…
D’abord, quelle origine ? Pierre d’un mur ou pierre du chemin, mégalithe ou galet, toute pierre se souvient à jamais de sa carrière natale, et de la position précise qu’elle y occupait. C’est son orientation. La pierre possède un zénith et un nadir, ses pôles positif et négatif, et quatre points cardinaux. Elle est polarisée.
Apprendre à lire la mémoire des pierres, c’est d’abord lire cette première couche d’information, touchant à l’origine de la pierre : son orientation originelle, sa nature, son âge, etc. Une deuxième couche d’information est accessible ensuite, les souvenirs géologiques de la roche mère : déluges, fournaises, séismes.
Et aussi les accidents particuliers de la vie la pierre : éclatement, écaillage, polissage, martelage, enfouissement, etc. Mais la pierre contient d’autres mémoires. La haute technologie se sert sans cesse de ces propriétés mémorielles des pierres, et notamment des plus nobles d’entre elles, les cristaux.
Inutile de s’appesantir sur cette propriété physique des cristaux de quartz qui animent nos montres et nos pc. Ce qu’on ne sait pas, toutes les pierres ont ce talent. Elles sont des montreuses de passé.
Et je ne parle pas des pierres dites « naturelles ». D’autres, d’une ancienneté incroyable, ont été façonnées par l’homme. Par l’homme, ou par une autre créature intelligente, un de ces géants qui nous ont précédés sur cette planète.
En 1999, un professeur russe, Alexander Chuvyrov, fait une découverte archéologique remarquable. On l’a appelé chez un particulier qui a trouvé une étrange dalle enfouie dans son jardin. Intrigué, Chuvyrov comprend rapidement de quoi il s’agit, car il est spécialisé dans la recherche d’artefacts.
La dalle est si lourde qu’il a fallu plus d’une semaine pour la déterrer. Elle pèse au moins une tonne et mesure 1,5 m de haut, 1 m de large, 1,5 m d’épaisseur. Nommée Pierre de Dashka, on lui donna ensuite le pompeux titre de carte du Créateur.
Un groupe de spécialistes russes et chinois dans les domaines de la cartographie, de la physique, les mathématiques, la géologie, la chimie, et les vieilles langues chinoises a identifié l’artefact comme une carte en relief de la région de l’Oural avec les fleuves Belya, Ufimka et Sutolka.
Ce qui correspondrait aujourd’hui à une carte 3D pour des études d’architectes, géomètres ou militaires : une sorte de représentation de travaux de génie civil, avec déversoirs, système d’irrigation et barrages.
La carte contient également de nombreuses inscriptions. Au début, les scientifiques ont cru à une vieille langue chinoise, mais il semble qu’il s’agisse d’une langue hiéroglyphique-syllabique inconnue. La pierre de Dashka subit encore des examens scientifiques et n’est pas accessible au public. (source)
La Pierre de Dashka détaille des travaux de génie civil, des déversoirs, un système d’irrigation et de puissants barrages. À ce jour, l’ancienne technologie utilisée pour faire cette carte est inconnue et extrêmement avancée. Les chercheurs russes la pensent dater d’environ… cent millions d’années, mais la pierre ne permet pas une datation certaine.
Quoi qu’il en soit, ce serait une preuve définitive de l’avancée technologique et de la maîtrise aérienne des grandes civilisations du passé. L’Oural livre peu à peu ses secrets (pyramides, murs cyclopéens, mégalithes) et c’est notre histoire dégagée de ses artifices et mensonges qui apparaît. La pierre trouvée dans la pyramide de Bosnie pourrait appartenir à cette catégorie.
Artefacts ou naturelles, les pierres parlent du passé qu’elles ont traversé. Elles ont enregistré toutes les scènes à résonance émotionnelle dont elles ont été les témoins silencieux. C’est la troisième couche d’informations accessibles à l’homme. Et sans cliquer !
Les moellons des châteaux forts ont enregistré des images d’héroïsme et de bassesse, des costumes et des mœurs, des ris et des chants qui se perdent dans notre oreille interne.
Écoutons ces images qu’elle nous livre à demi, message un peu déteint qu’on ausculte et dont les contours peu à peu se précisent. Lire les pierres.
Le monde actuel, froid et techno, nous donne une image chiffrée du bonheur et c’est là son erreur. Gageure d’enfer ou sinécure naïve, ce monde chiffré nous déteint sur les mains.
Nos doigts tourne-boutons pressent les touches tactiles du néant tandis que de pulpeuses naïades se noient sous nos yeux las.
La pierre qui sait, parlera. Interroge la table de pierre, taol-men, elle te dira. Du passé, faisons table rase. Mais qu’elle soit de pierre ou de bois, ce qu’elle a vu, la table te le dira. Par ses images, le passé revivra.
Cette propriété des pierres n’avait pas échappé aux grands anciens, qui utilisaient des miroirs d’obsidienne polie pour visualiser des images venues d’ailleurs. Ou de jadis ?
Les pierres savent toutes faire cela. Mais comme nous n’avons pas tous la capacité de lire directement dans leur mémoire, certains savants plus ingénieux fabriquent des instruments de pierre qui font apparaître clairement leur message minéral.
Comme le miroir fumant de Tezcatlipoca ou les cristaux de nos mémoires informatiques. Chez les Aztèques, Tezcatlipoca le Miroir fumant est le Dieu de la mémoire et des grottes, il lit l’avenir dans son Miroir d’obsidienne ou dans la roche du Cœur de la Montagne.
Ce qu’il faisait, tu peux y parvenir. C’est plus facile que de prononcer Tezcatlipoca. Beaucoup d’exploits qui étaient jadis réservés aux dieux ou aux héros nous sont aujourd’hui accessibles.
Si nous n’y parvenons pas, c’est souvent un pur problème de programmation. Ici encore, les pierres peuvent nous aider. Certains chercheurs ont supposé que les crânes de cristal des Mayas sont des enregistrements de notre lointain passé.
Mais, ont-ils ajouté, si ces crânes sont des sortes de DVD, nous ne possédons plus le lecteur adapté. L’erreur de ces chercheurs est de croire que la technologie prédiluvienne était identique à la nôtre.
D’importantes différences distinguent notre science de celle des Atlantes. Ces crânes sont bel et bien des enregistrements, mais pas besoin d’appareil pour en lire les images. Il suffit de s’y brancher.
Tout homme porte en lui, inconsciemment, la mémoire d’anciennes civilisations. De même, le rocher est-il un fragment de la mémoire du monde.
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