Sous le signe du Tétramorphe

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Il est possible que vous n’ayez jamais entendu parler du Tétramorphe, surtout si vous n’êtes ni docteur en théologie ni membre du fan-club d’Ezéchiel. 
 
Le Tétramorphe, ou les quatre vivants, ou encore les quatre êtres vivants, représente les quatre êtres ailés tirant le char de la vision d’EzéchielEz 1 ; 1-14  que l’on retrouve ensuite dans l’Apocalypse de Saint Jean.Apoc 4; 7-8. Plus tard, les Pères de l’Église y ont vu l’emblème des quatre Évangélistes : le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l’ange pour Matthieu et l’aigle pour Jean. Ils accompagnent souvent les représentations du Christ en majesté. 
 
L’ange est Matthieu : son évangile débute par la généalogie de Jésus.
Le lion est Marc : au début de son évangile, Jean-Baptiste crie dans le désert.
Le taureau est Luc : Son évangile débute par Zacharie qui offre un sacrifice à Dieu, or dans le bestiaire traditionnel, le taureau est signe de sacrifice.
L’aigle est Jean : son évangile commence par le mystère céleste. (source)
 
La question que je me pose est la suivante : est-ce que ces quatre vivants sont symboliques ? Question qui en entraîne une autre : sont-ils vraiment d’origine chrétienne ? Ou bien, comme la plupart des symboles chrétiens, sont-ils le recyclage d’un concept plus ancien ? Issu de la Vieille Religion, par exemple ?
 
 
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En tant que symbole, on les trouve présents dans l’imagerie médiévale non chrétienne, je pense aux arcanes du Tarot de Marseille. C’était un jeu d’argent qui se jouait à l’origine dans les tripots des bas-fonds, un jeu aux images puissantes et aux leçons de vie très précieuses, jeté dans les bistrots par des initiés telle une bouteille à la mer. Rien de chrétien dans les arcanes du Tarot de Marseille. Certes, on y rencontre le Pape, personnalité chrétienne, mais on y trouve aussi la Papesse, qui n’a rien d’orthodoxe. Comme je l’ai expliqué dans plusieurs articles, le Tarot est initiatique, mais l’initiation qu’il dispense est pré-chrétienne, elle est issu de la science des druides, du culte d’Isis,  et des surhommes d’Hyperborée.
 
 
monde-xxi-200poLes arcanes supérieurs du Tarot sont numérotées de I à XXI. On y trouve aussi l’arcane Le Mat, qui n’a pas de numéro : c’est l’ancienne excuse qui peut intervenir à tout moment de la partie, à tout moment de la quête intérieure. L’arcane ultime, XXI – Le Monde, nous montre un hermaphrodite dans une mandorle de feuillage. Mandorle est le mot Occitan pour Amande, car cette sorte d’auréole en affecte la forme. Aux quatre coins de la mandorle, tels les quatre horizons qui crucifient le monde, on trouve les quatre êtres en question. Ici, ils ne sont pas du tout reliés aux évangélistes, ils représentent le monde. D’autres indices, notamment dans la hiéroglyphique égyptienne, me laissent à penser que le Tarot est très antérieur au Moyen-Age. Il est directement issu de la sagesse atlante et hyperboréenne. Il vient des dieux d’avant, des terraformeurs qui nous ont conçus, éduqués, instruits et façonnés à leur image dans l’espoir qu’une espèce évoluée (ou presque…) soit capable de prendre le relais à leur départ.
 
Il s’agirait donc d’un emprunt que la nouvelle religion chrétienne a fait aux religions et aux sagesses qui l’ont précédée. Pourquoi s’en étonner ? La pratique est universelle, sempiternelle. Sans nos ancêtres, où serions-nous ? Chacun de nous construit sa foi du jour sur d’anciennes croyances qu’il n’a plus. On fait tous du neuf avec du vieux. Oublions l’invention récente des évangélistes, et cherchons ensemble à quoi d’autre peuvent correspondre les quatre êtres, l’Ange (ou l’Homme), l’Aigle, le Lion et le Taureau. Les deux derniers renvoient aux ères astrologiques du Lion (-10000 à -8000) et du Taureau (-4000 à -2000) ou plutôt de la Taure, c’est à dire de la Vache. J’ai dit de la Taure, j’aurais pu l’écrire de l’Hathor.
 
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Quant aux deux premiers êtres, l’Ange et l’Aigle, ères astrologiques inexistantes, doivent renvoyer à autre chose. Je penche pour le scénario suivant : Le nouvel Adam-Eve règne sur le monde par l’Ange qui a créé sa chair, par l’Aigle qui lui a fait don de l’esprit, du temps où les dieux étaient sur terre, entre – 10000 et -2000.
 
Moi qui voulais vous parler des mystères du Tétramorphe, me voilà parti sur l’arcane XXI du Tarot de Marseille. Les deux sujets, pour moi, n’en font qu’un seul. Le Tarot de Marseille expose les différentes étapes d’une vie humaine, il raconte aussi, en double lecture, les différentes étapes de l’histoire cachée de notre espèce. Tant il est vrai que l’ontogenèse reproduit la phylogenèse, comme disent les philosophes ; ce qui veut dire en français que l’histoire de l’individu correspond à celle de son espèce. Si le temps m’est donné, je conterai un jour ces différentes étapes de notre histoire cachée, qui correspondent aux 22 arcanes majeurs du Tarot de Marseille.
 
Il est temps de revenir aux origines officielles des quatre vivants, à savoir la vision d’Ezéchiel. Le prophète biblique aurait vu une grande roue qui tournait dans le ciel, avec une petite roue tournant au centre de la roue.
 
 
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Ezéchiel nous décrit l’approche d’un grand vaisseau spatial, avec les engins monoplaces qui en jaillissent. Monoplace ? C’est vite dit. Les engins volants ont la taille d’un petit hélicoptère, ils sont capables de vol stationnaire, et sont configurés d’une bien étrange façon : 

« Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes (…) leurs sabots étaient comme des sabots de bœuf » (Ez 1, 6-7). « Quant à la forme de leurs faces, ils avaient une face d’homme, et tous les quatre avaient une face de lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à gauche, et tous les quatre avaient une face d’aigle. » (Ez 1, 10).

Il s’agit de quatre créatures célestes identiques dotés chacun de quatre pattes de taureau, de quatre ailes d’aigle, de quatre mains humaines et de quatre faces différentes d’homme, de lion, de taureau et d’aigle. Ces quatre créatures ont leur place au pied du trône de la gloire de Dieu, commente Wikipédia. 

Que Wikipédia veuille m’excuser, ce charabia n’a aucun sens. Platon n’a pas compris la description d’un appareil photo que lui fit quelque druide en Bretagne. Comme la technologie était quasi inexistante à son époque, sa compréhension du monde ne pouvait inclure un appareil photo. De même, l’auteur du texte biblique n’a pas compris la teneur technologique de la vision d’Ezéchiel.

Le trône de la gloire de Dieu désigne ces deux roues concentriques qui tournent  dans le ciel, où je vois le vaisseau-mère des dieux terraformeurs. Et les hélicos qui gravitent autour du trône emportent quatre passagers dans leur bulle de plexiglas. Quatre vivants sont embarqués dans le cockpit transparent qui donne l’illusion d’un seul être à quatre faces.

Qui sont-ils ? Ici chacun peut faire preuve d’imagination. J’y vois pour ma part les représentants des quatre humanités qui ont précédé la nôtre. L’ange est la première humanité, celle des géants de 50 mètres de haut, les cyclopes. L’aigle est la deuxième humanité, celle des hommes volants, des serpents vautours ou serpents à plumes. Le Lion est l’humanité suivante, celle des devas, demi-dieux ou héros. Le Taureau, ou plutôt la Vache est l’humanité qui a précédé la nôtre, quand les femmes étaient dominantes et dominatrices : l’ère des Matriarches.

Ce sont les quatre fées qui se sont penchées sur notre berceau, ce sont nos quatre horizons, nos quatre sources, les quatre fleuves d’Eden, les quatre îles qui partagent le paradis terrestre. On peut aussi les appeler la Papesse, l’Impératrice, l’Empereur et le Pape. Nos quatre initiateurs.

 

 

Ainsi donc

Chacun ses croyances, et les vaches sacrées seront bien gardées. Nos ancêtres ont tout gobé. Ils ont avalé des couleuvres avec l’aisance d’un charmeur de serpents.  Pendant des siècles, enfermés dans des bibliothèques strictement protégées par le Saint Siège, les textes sacrés étaient inaccessibles. Jusqu’à l’invention de la typographie vers 1440, tous les écrits étaient recopiés par des copistes. Des moines, le plus souvent.  Ils recopiaient dans leur couvent ce que le supérieur leur disait de recopier, omettant et ajoutant ce qu’il leur indiquait. Le contrôle de l’église catholique a été quasi total pendant tout ce temps.

Une foule d’anecdotes bidons, pleines d’erreurs et d’anachronismes, a été ajouté par les copistes. C’était compter sans le web, sans la diffusion planétaire de tous les textes jadis inaccessibles. Et de rectifier le tir.

Je suis mythologue et philosophe. En ami de la sagesse, je porte sur toutes les mythologies un regard critique : est-ce vrai ? Est-ce déformé ? Est-ce exagéré ? Pour quelles raisons ? Mon travail n’a d’autre but que de regarder en face la vérité — si une telle chose existe ! — avec un œil critique et l’esprit débarrassé de tout a-priori. C’est pour cette raison que vous êtes nombreux à me lire. Vous savez que vos convictions vous appartiennent. Elles vous aident à vivre, loin de moi l’idée de les dynamiter, du grec ancien dunamos, qui veut dire ange.

Que ceci n’empêchent pas les croyants de croire, ni les incrédules de ne pas croire. Toutes les croyances sont infiniment respectables, bien que je préfère m’aligner sur l’éternel principe d’incertitude, choisissant de croire sans y croire.

 

Nombreux sont les pièges de la suffisance.
Carlos Castaneda