Les Reines du Monde

 

Pour les Juifs, le monde a été créé il y a 5770 ans et des patates. Le monde avec son big bazar d’étoiles et de quasars, de naines rouges et d’amas galactiques, le monde aurait démarré le 23 janvier 3732 AEC. Le Big Bang aurait eu lieu la veille. Un mardi.

Blague à part, la date est peut-être exacte. Mais pas le tableau. Il ne s’agit pas de la création du monde, mais de celle de notre humanité, la quatrième. Ce jour-là, sur le coup de midi dix, le vaisseau-mère Arcturus s’est immobilisé au dessus du Pôle Nord. Aussi les humains de la quatrième race l’ont-ils nommé Hyperborée, qui veut dire au dessus du Pôle Nord. Ce vaisseau géant était en provenance du superamas galactique de la Vierge, ce qui nous reporte à la fin de cette ère géologique, vers 10.514 AEC. Allons bon ! La date juive n’est pas la bonne non plus. Tant pis.

10.514 AEC. Cette date-là, elle a fait date. C’est l’année du grand chambardement, l’année où le Commodore Atlas a loupé son décollage aux commandes du vaisseau-mère Isis. Enorme sphère de 3000 km de diamètre, le vaisseau Isis est retombé lourdement dans l’océan Atlantique, où il a levé une vague aussi haute que lui. C’est pourquoi les humains l’ont baptisée Atlan-tide, qui signifie le tsunami d’Atlas. La date, on s’en souvient très bien, c’est celle du Déluge. C’est par le Déluge et ses milliers de morts que le vaisseau Isis a terminé son séjour chez nous en tant qu’île de l’océan Atlantique où il était resté plus de mille ans. 

La relève a été assurée la même année, le 12 mai 10.514 AEC – ou bien huit mille ans plus tard, le 14 juillet 2.504 AEC, il y a deux écoles- en tout cas, par le vaisseau-mère Arcturus, ou Hyperborée, ou Nibiru, ou Hercolobus, ou la comète Vénus pour les lecteurs de Velikowski.

 

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La même année les Terraformeurs sont revenus de leur super-amas, car ils ne voulaient pas nous laisser trop longtemps sans surveillance. Ils avaient déjà trop investi sur cette planète et notre espèce. 

Ces surhommes venaient de loin, ils savaient ce qu’ils faisaient. Cette affaire-là leur coûtait pas mal d’énergie et de soins depuis déjà pas mal de millénaires. Eux, ou leurs alter-ego les Planificateurs, avaient veillé jalousement sur toutes les étapes de la Terraformation de cette planète, la troisième du système solaire.

Voilà l’histoire. Elle est vraie. La date du 24 novembre 10.514 AEC est celle que les historiens futurs devront retenir comme le début de notre race, celle du Fer. Avant cette date, il y a le mur de la mémoire. Quasi infranchissable. Le Déluge forme un écran presque aussi opaque que le Big Bang. Qui se souvient de ce qui s’est passé avant ? ça remonte au déluge. Ces choses-là sont trop oubliées.

Alors l’actuelle et présente humanité va sur ses 13.000 ans. Trop jeune pour mourir. Quoique ? Les dieux d’avant, les Terraformeurs de la Vierge, ont arbitrairement fixé la durée de la vie humaine à 120 ans. Peut-être ont-ils fixé, tout aussi arbitrairement, la durée de vie d’une humanité à 12.000 ans ? Auquel cas, videz vos comptes d’épargne, la fin du monde est proche.

Quand ils ont créé notre humanité, ils n’ont pas eu de mal à trouver la graine : les humains peuplaient déjà cette planète depuis des lustres. Ils ont simplement pris de l’ADN humain et l’ont mélangé au leur.

Coup de génie : ça nous a donné accès à la transcendance. L’humain avait enfin un pont en lui vers le divin. Le Dr Melvin Morse prétend que nous avons une ligne directe avec Dieu. Il pourrait bien avoir raison.

 

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Cette transcendance nouvelle a créé un fameux appel d’air, les humains ont commencé à grimper, grimper de plus en plus haut. Recherche de visions, quête de l’éveil, les humains se sont pris pour des dieux.

Je dis les humains, je devrais dire les humaines, car en ce temps-là, il n’y avait pas encore beaucoup de mâles dans le paysage.

Eh non, que voulez-vous, Monsieur Gros Macho n’a pas été le premier à fouler le sol de la bonne vieille planète bleue. Contrairement à l’enseignement exotérique de la Bible, la tradition ésotérique enseigne que la femme a été créée d’abord, pour le bon plaisir des dieux.

Pendant des siècles, des millénaires, la femme n’a eu comme partenaires que les dieux reptiliens, super intelligents, surdoués, magiques, tout-puissants, cultivés, bagarreurs et teigneux. Elles se sont bien marrées avec eux, d’ailleurs elles ont pris leurs qualités comme leurs défauts. Les Amazones étaient des guerrières impitoyables, que d’aucuns ont dépeintes comme cruelles. Elles étaient surtout implacables, ce qui est la première qualité du guerrier.

La reine du monde fut d’abord la déesse Gé ou Gaïa, que les Hébreux appellent Lilith, la première humaine. Je dis reine du monde, je devrais dire reine des Amazones, car tel était son titre et sa gloire.

Puis lui succéda sur le trône mondial Hathor la Vache Sacrée, sous le signe du Taureau. Elle appliqua sa règle sévère mais juste sur des temps troublés. Puis ce fut le règne d’Isis cornue, mère de l’éveil, qui donna aux humains l’accès au plan divin. La lumière perçait les ténèbres. Mais la paix féminine s’est arrêtée, car rien ne dure. Et vient Rama le réconciliateur des Femmes et des Hommes. Mais c’est une autre histoire.

 

 

Le matriarcat fut d’abord le paradis sur terre, surtout pour les femmes. Quand le premier Adam fut fabriqué, il prit peur de la redoutable Lilith, la Matriarque. 

Celle-ci n’avait que mépris pour ce chétif sans écailles. Il ne savait rien faire, ni compter, ni conter, ni voler, ni nager, ni cuisiner, ni jouer de la mistenlaire. Passe ton chemin, lui disait-elle. Va jouer dans le mixer. 

Gravement vexé, Adam réclama aux dieux une femelle plus soumise. Le dieu des dieux en a concoctée une splendide, pourrie de qualités. Et pourrie de défauts, aussi, forcément. Vous l’avez reconnue, c’est la blonde Eve, deuxième femme d’Adam. Et ça sent déjà la fin du matriarcat…

Depuis lors, il y a les filles d’Eve la soumise et les filles de Lilith la révoltée. N’importe qui peut les reconnaître en les croisant dans la rue.

 

Les faits

Bon, et les faits réels que cette légende dissimule si mal, où sont-ils ? Les voici. Les Amazones représentent la première forme de notre humanité actuelle, qui fut d’abord exclusivement féminine. Des premiers temps du matriarcat nous viennent les cultes de la Déesse Mère, Pachamama, la Sainte Vierge, images de la femme mère, douce et protectrice.

Ensuite, les Amazones ont incarné l’autorité absolue, sous la direction tyrannique de leur reine, dont le pouvoir couvrait toute la terre. La domination des femmes ou Amazones était garantie par les dieux reptiliens, tout puissants, auxquels nul humain ni humaine n’avait intérêt à se frotter.

Tant que les Grands Serpents ont protégé les Amazones et leur reine, ce régime fut inébranlable. Et puis les dieux sont partis. Les Amazones ont durci le ton, incontrôlables. Leurs crimes de sang à l’égard des mâles devenaient odieux, immondes. Ils appelaient un châtiment exemplaire. L’humanité fut à deux doigts d’une guerre des sexes, solution finale, phase terminale, fin d’une belle aventure. Et Rama vint qui sauva tout.

 

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Note à benêtdétail qui tue : Tous les événements cités ici sont authentiques. Pour préserver l’intimité de la planète et la pudeur des protagonistes, j’ai changé toutes les dates

If music be the food of love, play on.
Will Shakespeare