On apprend des choses incroyables en épluchant la Torah. Il s’agit du livre le plus sacré du Judaïsme, le prototype de la Bible, en quelque sorte. Mais les deux livres saints ne sont aucunement des copies conformes. La Torah est beaucoup plus explicite. Pour moi, en tout cas. Le lecteur jugera.
Dans la Torah, le protocole autour de l’Éternel est très détaillé, avec une précision maniaque. Pourquoi donc ? On verra que c’est par prudence. L’Éternel n’est pas commode, et son châtiment plutôt expéditif. Il ne connaît que la peine capitale. L’exégèse rabbinique glose sur ces versets de façon stupéfiante. Rien n’est compris comme on peut le lire. Tout est interprété, détourné, glosé. Chaque horreur, chaque excès est tourné en symbole. Le feu est l’amour de dieu à notre égard. Ne sommes-nous pas ses créatures ?
Rabbins et kabbalistes adorent ratiociner. Ils débattent à perdre haleine sur la symbolique. Et ils sont rarement d’accord entre eux, forcément. Leurs histoires sont tellement tirées par les papillotes. Mental que tout cela. Couper les cheveux en quatre pour mieux nier l’évidence. À chaque ligne elle saute aux yeux. Aussi est-il fondamental de détourner l’attention du lecteur.
Les anciens ont décrit ce qu’ils voyaient. Leurs descriptions sont d’un réalisme terrifiant. Tout le boulot des kabbalistes a été de dissimuler cet aspect terrible en l’habillant de couleurs moins voyantes. En l’émasculant. En le dissimulant sous des commentaires hors sujet.
« Les Elohîm créent l’Adama à leur image, elles-ils le crée femelle et mâle. » (source)Berechit (Genèse)1:27 Les Dieux-Déesses créent la femme-homme à leur ressemblance, bisexuée, androgyne. À leur image, vraiment ? Les dieux d’avant étaient-ils androgynes ? Sans doute, si l’on en croit la Torah et la Bible. Le dieu appelé Elohim existe en sept exemplaires, et son nom, selon la grammaire de l’hébreu, est tout à la fois féminin-masculin …et pluriel. Un pluriel bien singulier pour un dieu unique. Il est vrai qu’il est unique en sept exemplaires.
L’Adam, le premier être humain, n’est pas mâle. Adam, de son vrai nom Adamah, est androgyne. Dans un seul corps cohabite Lilith et Adam, la Femme et l’Homme. Un rabbin dira : le principe féminin et masculin. J’appelle un chat un chat, et charabia un charabia. Il ne s’agit pas de deux principes, mais de deux sexes. Le texte est clair. Adamah est hermaphrodite, voilà tout. Bisexué. Donc bisexuel. Beaucoup d’animaux sont hermaphrodites. Notamment la tortue d’eau douce et d’autres reptiles. Veux-tu imiter ton dieu ? Deviens bisexuel comme lui, en attendant qu’il te pousse un autre sexe. Ou que la chirurgie te le donne. Mais ce n’est pas donné.
Adamah signifie la terre, l’humus, la glèbe. La Bible nous donne l’image d’un dieu potier qui façonne la forme d’un être humain bisexué. Dieu lui insuffle la vie dans les narines. Le souffle divin est un feu dévorant qui anime l’être inerte. Avant son baptême du feu, Adamah n’est qu’un golem. Et ensuite, quel est-il ? Ou elle ?
Qu’est-ce qu’un golem et comment l’obtient-on ? Issu de la tradition ésotérique juive, et notamment de la kabbale, en voici le mode d’emploi. Un magicien pétrit le golem avec de l’argile rouge, à l’imitation des Dieux Elohim dans la Genèse. Le golem ainsi créé a l’aspect et la taille d’un enfant de dix ans. Le magicien écrit sur son front le mot emeth,vérité. Aussitôt le golem respire, bouge et ressent. Il est vivant.
Dans les légendes juives du Moyen Âge, le golem est une figure d’argile. Pour sauver la communauté des pogroms, un rabbin lui donne vie en inscrivant sur le front du golem le mot אמת, emeth,vérité. On peut tuer le golem en effaçant la première lettre du mot, ce qui donne le mot מת, meth, mort. (source)
Ce golem, être dépourvu d’âme, robot humain, évoque un spectacle qui m’a profondément marqué, celui des zombies dans les champs d’Haïti.
Le mot pogrom (d’origine russe : погро́м) signifie « destruction, pillage ». Il est utilisé spécifiquement dans plusieurs langues pour décrire les attaques, accompagnées de pillages et de massacres, contre les Juifs en Russie, perpétrées le plus souvent par des communautés politiques ou religieuses, sans réaction des autorités ou avec leur assentiment, entre 1881 et 1921. Des violences similaires, mais d’ampleur plus limitée, surviennent à la même époque en Allemagne, en Autriche, en Roumanie et dans les Balkans. Raul Hilberg définit le pogrom comme « une brève explosion de violence d’une communauté contre un groupe juif qui vit au milieu d’elle-même ». (source)
Les pogroms, localisés en Europe centrale, ont donc frappé les Juifs ashkénazes. Au cours de l’errance du peuple juif, deux communautés distinctes se sont formées, l’une en Europe centrale et de l’est, l’autre en Afrique du Nord, principalement au Maghreb. Si les coutumes et les costumes sont différents, il n’y a pas d’antagonisme entre les Ashkénazes et les Séfarades.
Isha et Ish, la Femme et l’Homme, pourraient se traduire Femme de Feu, Homme de Feu.
En hébreu, femelle se dit NQBH, néquéva qui signifie réceptacle — et mâle se dit ZKR, zakhar qui signifie souvenir, mémoire. Le feu se dit Esh. En tant que mâle, Jésus est mémoire. Il se souvient de cet état premier, c’est pourquoi il dira : « Je suis venu jeter le feu sur le monde et j’attiserai jusqu’à ce qu’il allume« . (source)évangile de Thomas L’ancien testament dira de même : « YHVH est un feu dévorant » (source)Deutéronome 4:24
Pour écrire femme en hébreu, on rajoute un hé au feu, ce qui donne Isha, femme. Pour écrire homme, on rajoute un yod au feu, ce qui donne Ish, homme. L’homme comme la femme sont des enfants de feu et les enfants du feu — issus des dieux-déesses dont la nature est celle du feu dévorant.
« Yah est l’un des noms de l’Infini. Une abréviation du tétragramme sacré symbolisant par le Yod, le principe masculin et le Hé, le principe féminin. » http://ourimvetumim.over-blog.com Yod Hé Vau Hé, tel est le nom de Yahweh, masculin et féminin. Yah a beaucoup d’autres noms. Il s’appelle aussi Elohim, à la fois masculin-féminin et pluriel. Le tétragramme est une autre façon de le nommer. En effet l’Éternel est tellement sacré que son nom ne doit pas être banalisé. Il mérite un tel respect qu’on donne un autre nom à son nom. Yod Hé Vau Hé se dit Yah ou Yahweh, mais les Juifs religieux ont aussi recours au surnom tétragramme, ou mieux encore, tétragramme sacré.
Vrai, quel luxe de précautions ! Il faut de très bonnes raisons pour se comporter de la sorte. Voyons plutôt. Le feu marche devant lui, Et embrase à l’entour ses adversaires. Car voici, l’Éternel arrive dans un feu et ses chars sont comme un tourbillon. Il convertit sa colère en un brasier, et ses menaces en flammes de feu. (source)Psaume 97:3
L’Eternel est un dieu colérique, un dieu jaloux. Car le feu de ma colère s’est allumé, Et il brûlera jusqu’au fond du séjour des morts; Il dévorera la terre et ses produits, Il embrasera les fondements des montagnes. (source)Exode 24:17
Un dieu qui fait peur, car on ne sait jamais s’il s’est levé du bon ou du mauvais pied. Et tous les Juifs le craignent, même ses prêtres. L’aspect de la gloire de l’Eternel était comme un feu dévorant sur le sommet de la montagne, aux yeux des enfants d’Israël. (source)Psaume 21:9
On dirait que ce dieu-là est si ombrageux qu’il peut punir de mort le moindre affront des petits humains. Ils se prosternent devant lui, ils l’adorent sans discontinuer, et ils font bien : le moindre écart est puni de mort. Il n’y a aucun jugement, aucune sentence n’est prononcée, la seule chose qui sort de SaLa majuscule n’est pas de mon fait, j’imite les Juifs croyants… bouche est un feu dévorant et crac ! Plus personne. Ma parole n’est-elle pas comme un feu, dit l’Eternel. Et comme un marteau qui brise le roc? (source)Jérémie 23:29
On ne peut pas être plus clair ! Je comprends qu’on soit hyper poli avec un Dieu comme ça.
Durant sept jours, Aaron et ses fils, les prêtres du Très Haut, se sont consacrés à l’office. Arrive le huitième jour : le service du Tabernacle va commencer. Le tabernacle est la maison du dieu, ou dans un langage rabbinique : la Demeure visible de la présence Divine sur terre. Le service du Tabernacle est une grande cérémonie pour accueillir le Très Haut. De l’apparat, du luxe — autant que peuvent en faire les bédouins du désert, mais sur ce coup-là, ils se décarcassent.
Bref, ils sont tous à s’activer, morts de trouille. Comme on connaît ses saints on les honore. Leurs chefs, Moïse et Aaron, n’en mènent pas large, mais ils doivent sauver la face. Et comme ils sont les chefs, ils se doutent bien que le Très Haut, Hachemautre nom de Yahweh Dieu de son petit nom, ne va pas s’en prendre à eux. Ce en quoi ils se foutent le doigt dans l’œil.
Moïse et Aaron se sont rendus dans la Tente d’Assignation. (source)Torah 9: 23 Les deux chefs vont dans une tente qui sert à l’accueil du Très Haut. Pourquoi ce surnom, au fait? C’est tout simple : parce qu’il est très haut dans le ciel. Très très haut. On ne voit qu’un petit point, mais on sait que c’est lui à cause du barouf infernal et des flammes de l’enfer qui rugissent et rougissent tout autour de lui. Il vient, notre Dieu, il ne reste pas en silence. Devant lui est un feu dévorant, autour de lui une violente tempête. (source)Hébreux 12:29
Son arrivée est tout sauf discrète. Les Juifs appellent ça « la gloire du Très Haut. » Moi je veux bien. Reprenons. Moïse et Aaron se sont rendus dans la Tente d’Assignation et lorsqu’ils en sont sortis, ils ont béni le peuple. La gloire d’Hachem s’est alors révélée à tout le peuple. (source)Torah 9: 23
Mais il y a bien pire. Aaaron le célébrant et ses fils qui l’assistent dans son sacerdoce ont eu l’idée de l’honorer avec de l’encens. C’est un truc qui se fait, et l’invité remercie de cette délicate attention. Mais pas Hachem, oh non ! Les fils d’Aaron, Nadav et Avihou, ont pris leurs encensoirs, les ont allumés, y ont ajouté de l’encens ; et ils ont offert un feu non autorisé devant Hachem, Qui ne leur a pas demandé de le faire. Le feu a surgi devant Hachem et il les a consumés et c’est ainsi qu’ils sont morts devant Hachem.
Un feu non autorisé ! Le feu est l’apanage du céleste lance-flammes. Le feu sacré serait-il de meilleure qualité ? Surtout d’une plus grande efficacité…
Moïse a dit alors à Aaron : « C’est ce dont Hachem a parlé lorsqu’Il a dit ; parmi ceux qui M’approchent, je montrerai moi-même ce qui est sacré ; à la vue de tous ceux qui m’honoreront » (source)Torah 10:1-3
Fin de la séquence. On ramasse les corps calcinés et on loue l’Éternel.mais toujours à des prix modérés. (Merci Popeck) Personne ne s’émeut plus que ça. Vous avez vu la réaction de Moïse : –Ah oui, Il m’avait prévenu, c’est son truc à Lui. Respect !
Et Aaron qui vient de perdre ses deux fils ? Il se tait. On n’a pas intérêt à moufter devant le Très Haut. L’incident est clos, l’incendie demeure. Et l’Éternel de conclure : Ma parole n’est-elle pas comme un feu ? Et comme un marteau qui brise le roc? (source)Jérémie 23:29
Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. Si quelqu’un veut leur faire du mal, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis; et si quelqu’un veut leur faire du mal, il faut qu’il soit tué de cette manière. Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie pendant les jours de leur prophétie; et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toute espèce de plaie, chaque fois qu’ils le voudront. (source)Apocalypse 1:15
Problème de traduction ? A-t-on jamais vu des oliviers ou des chandeliers avec des bouches, et qui plus est des bouches qui crachent le feu ? Les seuls êtres capables d’un tel exploit appartiennent aux mythologies. Ils ont maintenant disparus, mais je sais qu’ils ont jadis régné sur cette planète. Ce sont des dragons.
Deux espèces de dragons aujourd’hui disparues, que les Hébreux, faute d’autres mots, ont baptisé ainsi. Nous avons déjà rencontré un problème semblable avec les géants de Babel, ces hommes de renom. Le renom en question n’était rien d’autre qu’une fusée, dont la construction et l’usage était strictement réservés aux maîtres venus de l’espace, les Elohim, des reptiliens androgynes. Les géants ont voulu leur faire concurrence, il leur en a cuit. Au sens propre — si j’ose dire !
Et le Très Haut, celui qui vole au-dessus des nuages, appartient à la même espèce : Le feu marche devant lui, Et embrase à l’entour ses adversaires. Car voici, l’Éternel arrive dans un feu et ses chars sont comme un tourbillon. Il convertit sa colère en un brasier, et ses menaces en flammes de feu. (source)Psaume 97:3
Il ne se contente pas de voler, il a aussi des chars volants. Des astronefs en langue moderne. Ce qui trace le portrait d’un tyran, chef de guerre, plein de morgue et cette assurance que donne une indiscutable supériorité sur un peuple de gens simples, dépourvus de ressources militaires, en tout cas bien incapables de tenir tête à ce redoutable intrus sorti tout droit du pire des cauchemars : un dragon qui crache le feu.
Sur le Mont Sinaï, il se plaint à Moïse que son peuple ne lui obéit pas. Quand Moïse l’éveillé est parmi eux, les Juifs lui obéissent. Mais sitôt qu’il s’absente, les Juifs reprennent leurs offrandes à Baal. On les comprend. Baal est le maître tyran de cette partie du globe. La charge lui en a été confiée par la Grande Déesse, quel que soit le nom qu’on lui donne, ou bien il l’a prise par la force. Dragon lui aussi, il souffle le feu de l’enfer, comme l’attestent les tablettes sumériennes.
Baal n’est pas moins redoutable ni moins violent que le dragon Hachem. Que doivent faire les Juifs ? Lui refuser les honneurs qu’il réclame, au risque de perdre la vie ? Certes, Hachem les a choisi comme son peuple. La belle affaire ! Il n’en est pas moins tyrannique. Il aurait fallu proposer aux dragons de s’affronter en duel. Le spectacle eut été joli et distrayant. Si par bonheur l’un des deux venait à périr, il n’y aurait plus qu’un seul tyran à supporter.
Quelle qu’en soit l’issue, les Juifs avaient tout à y gagner. Au lieu de ça, ils ont tout noté pour la postérité, qui s’est empressée d’y voir la parole d’un dieu vivant, le seul dieu s’il vous plaît !
Un Dragon terrifiant est jadis descendu du ciel pour oppresser les seuls Juifs. Et ainsi, trois mille ans après cet épisode haïssable, les ravages détestables de ce dragon caractériel sont devenus la base des trois religions qui rassemblent la plus grande partie des humains… Il faut ajouter que tous ces humains pieux et sincères n’ont pas compris un traître mot de la véritable histoire.
De ses chandeliers et de ses oliviers cracheurs de feu et massacreurs du pauvre peuple, les fourmis que nous sommes ont fait des anges purs et radieux. Et de ce Dragon tonitruant, aussi orgueilleux qu’injuste, les mal-aimés que nous sommes ont fait un dieu d’amour.
Injuste ciel!!! On se demande à quoi ressemblerait un dieu de haine?
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