Tout près de chez moi, on peut admirer un fort vitrifié, ou ce qu’il en reste. C’est le camp de Péran à Plédran, au sud de Saint Brieuc. Une partie du mur d’enceinte a été reconstruite au siècle dernier par des archéologues dont la bonne volonté ne compense pas l’irrespect. Aucun d’eux n’a pu expliquer pourquoi certains murs, notamment à l’est, présentent des coulures caractéristiques d’une vitrification. Les vestiges montrent que ce fort a été détruit, mais comment? Et par qui?

 

Mystérieux murs vitrifiés

Mes parents se sont installés à Erquy en 1953. Je connais le camp de Péran depuis des années; je l’ai longtemps tenu pour une rareté. Quand j’étais apprenti du nagual Flornoy en son domaine de la Mayenne, j’ai pu voir d’autres vitrifications antiques dans le village historique de Sainte Suzanne, près du Mans, où mon benefactor s’était retiré. Au fil du temps, j’ai compris que ce phénomène de vitrification était beaucoup plus répandu que je ne l’avais cru.

Son aire d’extension est à peu près celle des Celtes — bien que ces derniers n’en soient pas forcément responsables. Sur la foi des méthodes de datation, pour autant qu’elles soient fiables, les vitrifications seraient concentrées sur une période de temps relativement courte: 600 ans, du 9e au 3e siècle AECavant l’ère commune. Ce n’est pas la proto-histoire, encore moins la préhistoire, c’est déjà l’histoire tout court, l’antiquité romaine. La fondation de Rome date du 8e siècle AEC. Après Esus Christus?

 

Tout ce qu’on sait

L’expression mur vitrifié (ou fort vitrifié) désigne des vestiges archéologiques présentant des caractéristiques impliquant une chauffe à très haute température et datant d’une période comprise entre 800 et 200 ans AEC. (Avant l’Empereur César?) Il s’agit le plus souvent de constructions composées de blocs de grès, de granite ou d’autres roches métamorphiques, soudés entre eux par un mortier noirâtre, verdâtre ou rougeâtre, ressemblant à une coulée de lave refroidie. Pour fondre de tels murs de granite, une température supérieure à 1100 et 1300°C  est nécessaire.

Des vestiges d’enceintes vitrifiées ont été découverts dans toute l’Europe du Nord (Îles britanniques, France, pays scandinaves, Allemagne, Hongrie) mais aussi en Europe du Sud (Portugal). Diverses théories ont été proposées pour expliquer la formation des murs vitrifiés mais aucune n’est satisfaisante. (wikipedia)

 

 

Pourquoi ces vitrifications?

Pourtant leur existence était déjà connue dans l’antiquité. Normal: ils appartenaient alors à un passé récent. Dont, semble-t-il, on avait déjà tout oublié. On s’y ré-intéresse au 18e siècle. Un premier mur vitrifié est signalé dans la cave d’une maison de Sainte-Suzanne en Mayenne en 1759.

Pour la petite histoire qui est la mienne, mon benefactor a fini son existence dans cette maison, une semi-ruine du 18e siècle dans son jus. Le mur vitrifié y était encore plus beau et plus étonnant qu’au camp de Péran. Rêveur, j’ai contemplé ce mur ou son frère jumeau… que je retrouve un quart de siècle plus tard dans l’encyclopédie en ligne! Du coup, j’interroge la langue des oisons. We keep aid ya signifie: nous vous aidons, ou bien: oui, nous gardons l’aide, selon le sens qu’on donne à ya.

Non loin de là, Nous-vous-aidons signale un autre mur vitrifié dans les ouvrages d’un château. C’est un naturaliste du Mans, la grande ville la plus proche de Sainte Suzanne, qui le signale en 1806. Je ne sais ce que signifie ces coïncidences, mais comme le hasard n’existe pas, elles attestent de mes liens étranges avec la vitrification. Il se pourrait bien qu’une chaude bagarre ait secoué le secteur quelques siècles avant l’empereur César. Il se pourrait aussi que ma bonne ville d’Erquy, d’une antiquité qui remonte au moins à la Grèce, comme Marseille, recèle quelque mur vitrifié qui, je l’espère, sera découvert de mon vivant.

Le naturaliste Louis Maulny, né au Mans en 1759, est l’auteur de la première mention scientifique des pierres vitrifiées. Il les décrit ainsi en 1806 : « avant de rentrer dans la ville, La Houssaye me montra à l’extrémité de la terrasse de son jardin un pan de mur des anciennes fortifications, dont les pierres et le mortier sont passés à l’état de verre, dont la couleur est d’un vert noirâtre. Ce pan de mur a environ soixante et dix pieds de longueur (23 m environ) sur huit pieds d’épaisseur (2,60 m) et trois à quatre pieds d’élévation (1 m à 1,30 m). Il n’est guère possible d’expliquer comment a pu s’opérer cette fusion : il a fallu un feu bien violent pour pénétrer une masse de pierres de cette nature et la réduire en verre. »  (wikipedia)

Bien violent en effet! Quel feu nu pourrait atteindre la température de 1300°? Aucun. On peut l’obtenir dans un four, jamais en plein air. Alors? Comment nos ancêtres ont-ils vitrifié leurs remparts? Et pourquoi l’ont-ils fait? L’enquête s’annonce ardue: ce savoir-faire semble sorti du néant. Il n’a duré que 6 siècles pour disparaître totalement ensuite. Et avec lui, les méthodes utilisés et les finalités recherchées.

 

Ces mythes ignorés

La raison et la logique n’iront pas plus loin. Au-delà, il y a l’or des mythes. La mythologie celtique est quasi ignorée du grand public, probablement parce que les Celtes comme les Gaulois se méfiaient de l’écriture, privilégiant la transmission orale. En France, depuis Charlemagne, l’histoire scolaire se fonde sur l’écrit. Chez nous, à part Jean Markale qui a su toucher un vaste lectorat international, les passionnés de celtisme sont discrets. Il n’en est pas de même sur les îles britanniques où l’on trouve de nombreux spécialistes très pertinents. De quoi compenser nos faiblesses…

 

 

Dans son best-seller La femme celte Markale fait le rapport entre les forteresses vitrifiées et les châteaux de verre, villes de verre, etc. qui abondent dans la mythologie celtique. « Il faut voir dans ce procédé de vitrification l’origine des traditions concernant l’Urbs Vitrea, Care Gwtrin et autres lieux du genre Royaume de Gorre, c’est-à-dire des Cités de Verre qui se rencontrent si souvent dans les romans arthuriens et d’une façon générale dans toutes les traditions mythologiques irlandaises ou bretonnes. Les Villes Blanches de la tradition orale, qui désignent toutes d’anciennes forteresses ruinées, sont un souvenir évident de cette technique, par ailleurs parfaitement oubliée. » (Markale, op cit)

Le royaume de Gorre est un territoire imaginaire, cité dans la légende arthurienne. Il a pour capitale la ville de Bade, où Méléagant, prince de ce royaume, retient Guenièvre prisonnière. Wikipedia (FR)

 

Le feu du ciel

Si toutes les cités de verre, châteaux de verre, ou villes blanches désignent effectivement d’anciens forts vitrifiés, le phénomène est beaucoup plus large que ne l’admettent les archéologues. Merci monsieur Markale! 

Dans son ouvrage consacré à Merlin l’enchanteur, une note en fin de volume précise : « Dans l’Historia Brittonum, l’auteur prétend que « la quatrième nuit, toute la citadelle fut embrasée par le feu du ciel. » Ce qui prouve une origine surnaturelle, conclut le chercheur indépendant Roland Comtehttp://ilesaunord-du-monde.blogspot.com/2014/07/lenigme-des-forts-vitrifies.html — à qui cet article doit beaucoup.

Je ne crois pas que ça prouve quoi que ce soit. Le feu du ciel c’est d’abord la foudre, qui n’a rien de surnaturel. Un lance-flamme non plus. Il est juste anachronique si on refuse d’admettre que notre lointain passé ait été technologique. Un dragon qui crache le feu ne serait pas plus surnaturel qu’un lance-flamme, pour peu qu’on y voit autre chose qu’une affabulation de conte de fée. Sans s’en émouvoir, on pourrait lire: toute la citadelle fut embrasée par le feu du ciel, craché par un dragon volant.

Les dragons ont existé: toutes les mythologies les mentionnent, identiques. Je pense même qu’ils existent encore, quelque part sous nos pieds. La Gnose les appellent des Archontes.

 

L’île de la Tour

L’Ile de Tory, située au large de la côte occidentale de l’Irlande, est un haut-lieu des vitrifications. Autrefois nommée Torinis, de Tor Inis = Ile de la Tour, elle doit son nom à l’une de ces nombreuses round towerstours rondes qui se dressent encore par centaines sur l’Ile VerteIrlande ainsi qu’en Écosse. On ne sait toujours pas quel en était l’usage véritable. L’hypothèse la plus commune les fait remonter aux tout débuts de l’ère chrétienne ;  elles auraient alors servi de clochers ainsi que de tours de guet mais aussi de chambres-fortes dans lesquels les moines auraient entreposé le trésor des monastères, pour le protéger des raids vikings.

Du moins c’est l’explication généralement admise. Je me demande si tor veut bien dire la tour. On peut rapprocher de l’allemand Tor, la porte. Et si ces tours étaient des portes? Des portes vers le monde de dessous, l’inframonde colonisé par les Reptiliens. Ou des portes vers d’autres dimensions, l’hyper espace, ou quelque chose du genre. N’oublions pas que les Archontes –donc Balor et les siens– venaient d’ailleurs. Ce sont des voyageurs des étoiles. Il faut bien qu’ils disposent d’astroports… ou d’astro portes?

 

 

Des tours mégalithiques

Ces tours si nombreuses ne ressemblent pas aux autres constructions. Comment expliquer que la plupart d’entre elles sont encore debout et le plus souvent intactes, alors que les monastères qui les entouraient ont été rasés ? L’extraordinaire qualité de leur architecture, faite de pierres magnifiquement appareillées sans mortier explique sans doute en partie le mystère. Ces tours sont l’œuvre des civilisations mégalithiques.

La tour de Tory Island a marqué si fortement l’histoire locale que l’île elle-même a pris le nom de la tour. Tor Inis, île de la tour en celtique irlandais. Enez Tor en breton.

Les Fomoires avaient installé leur camp de base précisément sur cette île. Depuis Torinis, ils lançaient leurs expéditions militaires sur l’Irlande, alors occupée par leurs ennemis les Tuatha, le Peuple de Dana Ann. Roland Comte a écrit dans son sitehttp://ilesaunord-du-monde.blogspot.com/2014/07/lenigme-des-forts-vitrifies.html   « Les Tuatha Dé Danaan étaient dans les Iles au Nord du Monde, apprenant la science et la magie, le druidisme, la sagesse et l’art. »

 

Sept Jours de la Création

Les Quatre Îles du Nord sont souvent attestées dans la mythologie d’Irlande et d’Écosse. Ce sont les quatre quartiers d’Hyperborée. Ce sont les quatre continents qui forment le monde extra-terrestre du grand vaisseau-mère. Les dieux d’avant sont venus ensemencer Terra il y a plusieurs milliards d’années. Le grand vaisseau Hyperborée est revenu sur notre planète quatre fois ensuite pour l’aménager, la bâtir et la peupler. 

Pour leur sixième intervention, il a quelques millions d’années, les dieux d’avant sont venu créer notre humanité qui connaît actuellement son déclin final. L’ultime fin du kali yuga peut hélas durer encore un siècle ou deux… L’âge d’or est toujours reculé, sans cesse remis aux Calendes.Georges Brassens, Mourir pour des idées C’est frustrant, mais en même temps on n’est pas pressé: ce nouvel âge d’or sera notre fin. Il sera pour la sixième humanité. Nous avons déjà connu le nôtre il y a soixante deux mille ans et des brouettes. Les visites des dieux d’avant sont contées dans la Genèse biblique sous le nom des Sept Jours de la Création. Des sacrées journées qui ont pu durer plusieurs milliards d’années.

Et le septième jour les dieux se sont reposés…

 

Les dieux d’Hyperborée

Ni les Tuatha, ni les Fomoires n’étaient originaires d’Irlande. Ils venaient des quatre îles du Nord du Monde, un autre nom pour Hyperborée, vaisseau mère des dieux d’avant, comme tous les autres dieux. Les Tuatha comme les Fomoires étaient dotés de puissants pouvoirs et d’armes réputés magiques. En y regardant de plus près, cette magie-là évoque certaines de nos techniques les plus modernes et les plus destructives, comme les armes bactériologiques, le laser ou le canon à plasma.

La Bible évoque la destruction par Yahweh Sabaoth de deux villes, englouties sous la Mer Morte. Sodome et Gomorrhe semblent avoir été rasées par deux bombes nucléaires.

Le Mahabharata, lui aussi, abonde en descriptions très réalistes d’armes dévastatrices. Sans ambiguïté, le texte sacré hindou les présentent comme telles, des engins de mort dont certains pouvaient réduire en cendres des villes entières. Les descriptions sont aussi précises que terrifiantes. Quelques-unes ressemblent aux armes atomiques actuelles. D’autres évoquent des armes de très haute technologie que nos ancêtres ont dû connaître pour les décrire si bien.  Ces armes de destruction massive ne sont pas toutes réinventées à l’heure actuelle, mais avec l’aide des Archontes, un nouvel Oppenheimer aura tôt fait de les mettre au point.

Les Fomoires ne sont bons qu’à se battre. Hideux et démoniaques, pères du chaos et de la destruction, ils livrent une guerre permanente à tous, dieux ou humains. Mais leurs ennemis préférés sont leurs alter-ego, les Tuatha Dé Danann. Ces deux tribus sont des ennemis irréductibles, et pourtant inextricablement liées par des croisements familiaux. Leur éternel conflit est conté dans le Cath Maighe Tuireadh, source de la plupart des informations que je rapporte dans ces lignes.

 

 

Baal+Or

Dans la mythologie celtique irlandaise, Balor le monstre est roi des Fomores ou Fomoires. Inhumain dans son aspect comme dans ses actes, doué d’une force invincible, le géant Balor a tout du dragon. Son nom m’a résisté, j’ai demandé conseil à un ami cher, Alain Aillet. Spécialisé dans la langue des origines qu’il traque depuis dix ans, il est l’auteur de plusieurs articles remarquables dont je ne saurais trop vous recommander la lecture:  La langue d’or,  Les sons et les langues, Planète Babel, Le langage archétypal, De Tautavel à Bozouls, La planète E.

Comme à son habitude, Alain Aillet l’a déchiffré aussitôt. D’après lui, Balor vient de Baal+Or = Le dieu Baal venu d’Our, planète de la Déesse Ana — ou Dana Ann pour les Irlandais.

Balor était une sorte de cyclope dont l’œil énorme envoyait des éclairs meurtriers. Ou bien, comme le dieu Hachem dans la Torah, un vieux dragon cracheur de feu. Lui et son peuple de démons sont des Archontes, issus d’Hyperborée comme les autres dieux, peuple de la déesse Dana Ann.

Le roi des Fomoires était surnommé Balor au mauvais œil. Ce grand œil avait le pouvoir de tuer quiconque faisait l’erreur de le regarder en face. Il était ouvert seulement pendant les batailles et il pouvait décimer de grandes armées. Il était si grand qu’il a fallait quatre hommes pour soulever les paupières. (source)  Quatre servants d’une machine de guerre? Balor, une machine? Ou bien, tel le cyclope Goliath de la Bible, ou le cyclope Polyphème de l’Odyssée, Balor était-il tellement fatigué, las d’une vie trop longue, qu’il ne pouvait plus faire fonctionner ses muscles?

 

La forteresse de Lugh

Sans forcer le trait, Balor pourrait être un des gigantesques robots exterminateurs de la Guerre des Etoiles« C’est un géant effrayant dont l’unique œil foudroie toute une armée lorsqu’il soulève les sept paupières qui le protègent». Cet œil maléfique devait, pour faire son œuvre de mort, être maintenu ouvert grâce à des crochets métalliques manipulés par plusieurs aides qui se tenaient soigneusement à l’écart.

Les descriptions de Balor font froid dans le dos. Elles évoquent plus une machine de guerre qu’un être vivant, même monstrueux. S’il avait été une machine, comment aurait-il pris compagne? Comme sa femme Tuatha aurait-elle pu lui donner une descendance? Et pas n’importe laquelle: son petit-fils est resté le plus célèbre des dieux celtes, Lug, qu’on écrit aussi Lugh.

C’est à Lugh qu’est dédiée la ville de Lyon, Lugdun en gaulois, qui devint Lugdunum en latin. Dunum vient de dun, qui signifie la forteresse en langue celte. On retrouve Lugdun dans la bonne ville de Loudun, une autre forteresse du dieu Lug.

 

Moïtura

Roi des Fomoires, le géant Balor avait établi son quartier général sur Tor-iniz (l’Ile de la Tour). Là, le dragon était chez lui comme son petit-fils, Lugh le Tuatha, était chez lui dans sa forteresse de Lyon.

En Irlande, les Fomore et les Tuatha de Danaann se sont affrontés dans les trois batailles de Moïtoura qui s’écrit Maighe Tuireadh. Lors de l’une des trois batailles, le dieu Lug, un cyclope lui aussi, parvint à neutraliser l’œil de Balor, qui ravageait les rangs de ses compagnons. Il lui creva l’œil avec sa lance personnelle, que les textes désignent sous le nom de Gae Bolga, la lance d’Assal, l’un des quatre objets magiques provenant d’Hyperborée.

Cet objet avait lui aussi des propriétés extraordinaires : il ne manquait jamais son but et, après avoir accompli son œuvre destructrice, il revenait dans la main de son maître. Pour le refroidir, on devait le plonger dans un chaudron rempli de poison ou de fluide noir, que l’on a assimilé à du sang humain.

 

 

Gae Bolga

Jean Markale donne plus de détails sur cet instrument fabuleux : « Lug est le possesseur d’une lance magique qui fait penser aux flèches à la fois meurtrières et guérisseuses d’Apollon. Elle s’appelle Gae Bolga. C’est l’emblème de l’éclair. Elle provient d’Assal, une des îles du nord du monde (Hyperborée) d’où étaient originaires les Tuatha Dé Danann. Cette lance avait un pouvoir venimeux et destructeur et, pour atténuer ce pouvoir, il fallait plonger la pointe dans un chaudron rempli de poison et de ‘fluide noir’, c’est-à-dire de sang. Après avoir été lancée, en utilisant un cri particulier, ibar qui signifie if. Une fois touché son but qu’elle ne ratait jamais — « sa valeur est telle qu’elle ne frappe pas par erreur » — elle retrouvait d’elle-même la main du dieu grâce à un autre cri, athibar. « Elle revient en arrière jusqu’à la main qui l’a lancée » conclut le Cath Maighe Tuireadh». (source)Jean Markale, dans Les Celtes et la civilisation celtique

Qu’était donc cet objet ? Quelle ahurissante technologie était mise en œuvre par Balor et par Lug pour se faire la guerre ? Ces flèches à la fois meurtrières et guérisseuses et l’emblème de l’éclair évoquent les lance-rayons de l’antiquité grecque et égyptienne. Des rayons sortaient de l’ankh, une arme de poing, ou de la couronne d’Osiris, ou de la lyre d’Orphée, ou du tyrse de Dionysos, ou du caducée d’Hermès — ces « armes » lançaient des rayons qui pouvaient tuer ou guérir, transformer ou éveiller: au choix du tireur.

Par contre, la vitrification ne vient pas nécessairement d’une arme ou d’une bombe. La période des murs vitrifiés est trop brève et trop localisée pour être assimilée à l’arsenal des dieux d’avant. Le roi monstrueux des Fomoires, Balor ou Baal d’Our, semble une piste plus sûre. N’est-il pas étrange que la Tour de Toriniz,voir l’image en tête d’article l’endroit précis où résidait le géant Balor, ait été vitrifiée? Par quelque moyen surnaturel utilisé par Balor ou par Lugh, son agresseur?

 

Des dieux jaloux

Non, ça n’a rien d’étrange ni de surnaturel. Encore faut-il comprendre les mythes, non comme des récits à valeur symbolique, mais comme la description de monstres bien réels qui ont peuplé notre lointain passé, un passé d’horreurs qui se sont vraiment produites. Balor est un Reptilien, comme tous les dieux d’avant. Ce sont ces Reptiliens qui nous ont créés, ce sont eux aussi qui nous ont exploités, torturés, brûlés vifs, exterminés et dévorés, le cas échéant.

Des dragons qui crachent le feu afin de rôtir leurs victimes humaines. Des monstrueux serpents volants capables de vitrifier le granit avec leur haleine flamboyante. La Bible ne dit-elle pas que Yaweh Sabaoth, dieu des armées, avait placé deux chérubins pour garder l’accès du paradis terrestre? Ainsi l’Eden ne risquait aucune intrusion, car leurs épées flamboyantes pouvaient faire fondre la pierre dure et vitrifier sa surface aussi facilement que ne le ferait les laves volcaniques.

Les épées flamboyantes sont une métaphore pour désigner le feu qu’ils crachaient, des flammes dont la température pouvait atteindre 1500°C. Dans la Torah, Hachem, le dieu de Moïse et de David, est décrit comme Balor. Un monstre reptilien vindicatif et colérique. Je suis un dieu jaloux, a-t-il coutume de s’exclamer avant de rôtir quelques-uns de ses serviteurs humains qu’il va ensuite dévorer en se cachant dans la Tente du Rendez-Vous, pour être à l’abri des regards.

On imagine bien que le repas d’un dragon était franchement dégueu. Si vous avez déjà vu un serpent baver sur sa proie jusqu’à la transformer en une sorte de boule gluante avant de l’engloutir tout rond, vous comprendrez de quoi je parle. Leur salive contient des traces du venin qu’ils produisent. Ce venin facilite la digestion des reptiles, exactement comme le font les acides que secrète notre estomac.

 

 

 

 

 

Xavier Séguin

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Xavier Séguin

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