Le peuple errant. Aucun historien ne peut entendre cette expression sans penser aussitôt au peuple juif, chassé selon la légende de sa terre usurpée aux géants philistins et condamné par l’Eternel ou la folie des hommes à parcourir le monde, sans trêve, sans fin. Juif errant, peuple errant, filles de Sion, l’an prochain à Jérusalem, l’exode du peuple de Moïse, la terre promise, les conquêtes de David, se pourrait-il que tout cela soit inventé ?
Non pas inventé, mais emprunté en loucedé, carrément squatté, comme le coucou squatte le nid d’une autre espèce. Tous ces faits sont réels, mais ils n’ont rien à voir, ni de près ni de loin, avec le judaïsme. Ils appartiennent à l’histoire d’un autre peuple errant, une horde de guerriers d’Hyperborée, sous la conduite d’un héros qui voulut unifier le monde.
De même que les anciens Grecs se sont appropriés, avec un bonheur inégal, une somme de connaissances bien plus anciennes, les anciens Juifs se sont appropriés des bribes d’un récit initiatique très antérieur, au risque d’en dénaturer le sens profond.
Tout comme les Grecs et leurs philosophes, l’enseignement de la Torah n’est de première main. L’ancien testament a été pioché au hasard dans les textes sumériens, babyloniens et egyptiens. Son contenu était déjà très ancien du temps où les copistes juifs l’ont traduit dans leur langue. Tellement ancien qu’il n’était déjà plus intelligible…
Comment ces connaissances se sont-elles perdues ? J’y reviendrai, car c’est la clé du complot qui a totalement distordu le récit du passé humain. L’important, c’est qu’à chaque époque, un initié se lève et parle. Au temps des Lumières, parfois vacillantes, du 18e siècle en France, un de ces prophètes inspirés s’appelait Fabre d’Olivet. C’est de lui que je tire l’essentiel de mes connaissances livresques de Rama. Complétées par d’amples emprunts akashiques, pour moi comme pour lui.
Selon Fabre d’Olivet, les Gaëls d’Europe occidentale -qu’il nomme des Celtes, déjà- n’ont pas accueilli le jeune druide Ram avec enthousiasme, bien au contraire. Cet empêcheur de sacrifier en rond ne les gênaient pas outre mesure, en fait ils s’en foutaient.
« Les Celtes d’Europe qui persistèrent dans le culte de Thor, et qui, malgré l’opposition de Ram, continuèrent d’offrir à leurs farouches divinités des sacrifices humains, regardèrent d’abord le schisme qui venait d’avoir lieu parmi eux, comme peu considérable. Ils donnèrent même aux sectateurs de Ram un nom qui peignait moins la haine que la pitié. C’était pour eux un peuple égaré, Eskwander. »
Ici, l’auteur ajoute une note que je reproduis in extenso : « J’ai déjà dit que la racine Ask, Osk, Esk, avait désigné un peuple sous le rapport de multitude ou d’armée. Le vieux mot français Ost, une armée, en dérive. Le mot Wander réunit au radical Esk, pour signifier un peuple errant ou égaré, vient du primitif Wand, un tourbillon; de cette dernière racine se sont formés le saxon, l’anglais, l’allemand Wind, le français Vent et le latin Ventus.
Au reste, c’est du radical Osk, un Peuple, que dérive notre terminaison moderne ois. On disait autrefois Gôl-osk pour Gaulois ou ou Gôl-land-osk pour Hollandais, le peuple des Terres Basses; Pôl-land-osk, pour Polonais, le peuple des Terres Hautes. » (source)Fabre d’Olivet, Histoire philosophique du genre humain, 1822
J’ajoute que ce terme osk, dérivé plus tard en ois, est celui que l’on retrouve caché derrière la Mère l’Oie et sa fameuse Langue des Oisons.
Ce nom, illustré par le succès, transporté, par la suite des temps, de tout le peuple sur le chef en particulier, devint le nom générique de tous les héros qui se signalèrent par des exploits éclatants.
Eskwander a donné le français escouade, et ses dérivés escadron, escadrille, et l’anglais squadron. Je pense qu’il a donné aussi le français esclandre, comme étant le comportement habituel de l’escouade. Quant au suffixe esk, il apparaît dans Tudesque, Mauresque, Esquimau…
On trouve dans les livres sacrés des Hindous que Ram portait le nom de Deva-nahousha, l’Esprit divin. Il paraît certain que c’est de ce nom, vulgairement prononcé Deo-naûsh, que les Grecs ont tiré leur Dionysos. Après s’être assuré de l’île sacrée de Lanka, Ram revint dans les contrées septentrionales de l’Asie, et s’en empara. les villes saintes de Balk et de Bamiyan lui ouvrirent leurs portes, se soumirent à son culte.
De là, traversant l’Iran, il se porta vers l’Arabie, dont il reçut les hommages. Après avoir visité la Chaldée qui lui appartenait, il revint sur ses pas, et se présenta sur les frontières de l’Egypte. Le Pharaon qui y régnait, jugeant que la résistance serait inutile contre une puissance devenue si formidable, se déclara son tributaire. Celui d’Ethiopie imita son exemple. De manière que des bords du Nil à ceux du Gange, et de l’île de Lanka aux montagnes du Caucase, tout subit ses lois. » (source)Fabre d’Olivet, Histoire philosophique du genre humain, 1822
La partie occidentale de l’Europe, que les livres hindous nomment Varaha, et la partie orientale, qu’ils nomment Kourou, furent également visitées par les armées de Ram qui y fondèrent des colonies. (…)
Il est vrai que l’empire de Rama couvrit une zone beaucoup plus vaste que l’Asie. Une bonne part de l’Afrique et de l’Europe tombèrent aussi sous sa coupe. Fabre d’Olivet y inclus même les Amérique, et s’étonne de l’ampleur d’un tel exploit.
« Ces conquêtes s’étendirent sur toute le terre habitée. Comme il ne paraît pas possible que la vie d’un seul homme ait suffi à tant d’événements, il est probable que, selon la manière d’écrire l’histoire à cette époque reculée, on a mis sur le compte du fondateur du culte, tout ce qui fut fait par ses lieutenants ou ses successeurs. » (source)Fabre d’Olivet, Histoire philosophique du genre humain, 1822
Ou par ses frères. J’ai aussi envisagé cette hypothèse que le nom de Rama soit devenu un titre porté par tous les successeurs. Mais il est possible que Rama, d’origine Hyperboréenne, donc divin, ait pu vivre beaucoup plus longtemps qu’un simple mortel. Fabre d’Olivet sans s’en rendre compte nous pose une curieuse énigme : pourquoi Rama a-t-il commencé ses conquêtes par l’Inde, lui qui venait de Celtie ?
Pourquoi la conquête des terres séparant la Celtie de l’Inde s’est-elle effectuée, selon Fabre d’Olivet, après la conquête de l’Inde ? Rama est revenu sur ses pas, ce qui étrange, comment a-t-il pu enjamber ces pays non-conquis pour gagner l’Inde ? Silence de Fabre d’Olivet. Les historiens appuient ses dires, car les grandes invasions indo-européennes, effectuées par des Celtes, ont bien eu lieu de l’Inde vers l’occident.
D’autres auteurs, moins inspirés ou moins précis, ont retourné les conquêtes dans l’autre sens, de l’ouest vers l’est. C’est une erreur que j’ai un temps partagée. Ram a d’abord gagné l’Inde avant de conquérir l’Europe de l’Est et le Moyen Orient. Mais comment ? Il y est allé en bateau ? Non, je ne crois pas.
Ram possédait un arsenal terrifiant, ce que Fabre d’Olivet ne pouvait soupçonner il y a deux siècles. Il se servait aussi d’un engin volant, la Toison d’Or, qui lui permettait de se rendre d’un bout à l’autre de la terre en quelques instants. Il n’y a pas de prouesse à à conquérir et à gérer la planète entière quand on dispose d’une durée de vie faramineuse, d’armes de dissuasion totale et de moyens de transports très rapides.
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