L’espace et le temps sont les deux éléments constitutifs d’une seule et même chose. Nos physiciens l’ont compris depuis longtemps, même si la chose reste un peu abstraite…
Gregg BradenDes réserves s’imposent sur l’impeccabilité de sa démarche. Voir en fin d’article pose la question qui tue : puisque nous concevons le temps comme une onde, à quoi peut-il bien ressembler ?
Il peut sembler étrange de se demander si le temps a une forme. Pourtant l’idée n’est pas nouvelle.
En 1913, le mathématicien Elie-Joseph Cartan a proposé un nouveau type de mathématiques susceptible d’expliquer certains mystères de l’espace-temps que les théories d’Albert Einstein ne pouvaient élucider. Ses travaux ont débouché sur la théorie Einstein-Cartan qui décrit l’espace-temps comme « un mouvement spécial qui suit une trajectoire particulière pour créer un effet unique. » Ce qui, convenons-en, ne signifie pas grand’chose… On peut se demander quel est ce mouvement, quelle est cette trajectoire et quel effet produisent-ils ?
« Il s’agit d’un mouvement tournant, exercé sur une trajectoire spirale, et l’effet s’appelle champ de torsion. » répond Braden en s’appuyant sur les découvertes mathématiques les plus récentes. Il ajoute : « Considérer l’univers sous l’angle des champs torsions amène de grandes découvertes. »
Un champ de torsion ? J’explique. Tout champ électromagnétique s’accompagne d’un champ de torsion, qu’on appelle aussi champ scalaire ou champ de spin.
Un champ de torsion est causé par les spins ou rotations des particules : en pivotant sur elles-mêmes, les particules transportent de l’information sans énergie. Il existe des champs de torsion dynamiques, et d’autres, statiques, qui sont générés par les formes.
Découverte majeure : 1 la forme de l’espace-temps est le moule qui détermine toutes les formes naturelles de la matière. Dans un article précédent, on a vu que la spirale est une forme spontanée: on comprend maintenant pourquoi.
En fait, à cause de la forme du moule, la spirale est la forme la plus répandue dans la nature. C’est aussi la plus commune dans l’univers. Tant pour les formes les plus vastes, comme les galaxies, que pour les plus petites, invisibles à l’oeil nu.
Autres découvertes : 2 La spirale détermine la forme de notre galaxie, la Voie Lactée, ainsi que de toutes les galaxies spiralées. 3 L’orbite de chaque planète adopte une forme spiralée au fil de sa révolution autour du soleil. 4 Les systèmes atmosphériques prennent souvent une forme spiralée : voir les cyclones. 5 Le vent crée des entonnoirs en spirale dans les trombes d’eau ou tornades. 6 Un vortex en spirale se forme quand on vide un évier; il tourne dans le même sens que les cyclones. 7 Beaucoup de graines, comme celles du tournesol, sont disposées en spirale. D’autres ont une forme qui les fait chuter en spirale. 8 La forme de la coquille de nombreux coquillages marins ou non est une spirale parfaite. 9 L’ADN, qui définit une bonne partie du corps humain, a une structure en spirale. Des naturalistes visionnaires comme Théodore Schwenk et Viktor Schauberger ont consacré leur vie à étudier le rôle des spirales dans la nature. Elles y sont omniprésentes et semble-t-il indispensables.
Or, comme on vient de le voir, toutes ces spirales ne se sont pas formées instantanément. Il faut du temps pour développer une galaxie, du temps pour former un cyclone, du temps pour façonner un coquillage. C’est le temps, et le temps seul, qui transforme en spirale la révolution éliptique d’une planète autour de son étoile. Comme l’étoile elle-même suit son mouvement propre, l’ellipse planétaire se transforme en spirale. Ou plutôt, en hélice.
L’hélice est une spirale particulière qui conserve le même rayon à chaque spire. Ainsi, la chaîne d’ADN est une hélice. Une double hélice, pour être précis. Exactement comme l’escalier du château de Chambord, un escalier en hélice double aux rampes et balustres sculptés dans le beau tuffeau de Loire. Gravir ses degrés royaux est un enchantement pour les yeux comme pour l’esprit. La classe pour tous…
Vive la Révolution Française !En spirale, elle aussi Plaignons les peuples des monarchies qui sont encore assujettis…
Le physicien Fibonacci a fait une découverte aux conséquences encore plus étonnantes : une spirale régulière, sans doute la plus répandue dans la nature, permet de tracer le fameux rectangle d’or, c’est pourquoi on l’appelle la spirale d’or ou spirale de Fibonacci.
En fait, cette spirale reproduit les nombres de la suite de Fibonacci, qui détermine la fameuse proportion d’or, tellement utilisée dans la nature mais aussi dans l’architecture classique ou antique.
Et en reproduisant fidèlement la suite de Fibonacci,
la spirale d’or décrit un rythme particulier.
Ce rythme est la forme du temps.
Gregg Braden en déduit une méthode intéressante pour calculer la durée des différents cycles qui constituent notre monde.
« Il y a des cycles en toutes choses. Il y en a dans la météo, l’économie, le soleil, la guerre, les formations géologiques, les vibrations atomiques, le climat, les humeurs humaines, le mouvement des planètes, les populations d’animaux, l’apparition des maladies, le prix des marchandises et des actions en bourse, ainsi que dans tout l’univers. » (source)Gregg Braden, Marcher entre les mondes
Valable seulement dans notre univers fondé sur le temps. Dans un univers éternel, c’est à dire instantané, la spirale n’a plus lieu d’être.
Les cycles suivent le rythme du temps. Ils sont donc calés sur la suite de Fibonacci, ils ont le profil de la spirale d’or. Voilà une grille de rythme qui peut décrire avec précision de quoi sera fait notre avenir. Autant la méthode paraît séduisante pour l’esprit dans sa rigueur mathématique, autant son application laisse à désirer. Comment savoir à quel point du temps caler le premier nombre de la suite de Fibonacci ?
Comment savoir à quelle date commence le cycle ? Braden propose d’appliquer la séquence spirale d’or au codex maya. Le problème est que pour prédire ce qui va arriver en 2012, il faudrait savoir ce qui est arrivé au cycle d’avant. Et là-dessus, nos proto-historiens pédalent dans la semoule la plus profonde.
Braden fonde sa démonstration sur ces bases très discutables, et d’ailleurs très discutées par la nouvelle histoire et la nouvelle archéologie. Basée sur du vent, sa pyramide ne résistera guère aux outrages du temps. Dommage…
La méthode est intéressante : elle pointe le lien étroit qui unit aujourd’hui les sciences exactes et la tradition.
Mais son application reste bien hasardeuse. En bâtissant sur du sable, on ne peut rien espérer de bon ni de durable. Il faudrait d’abord revoir de fond en comble et la chronologie protohistorique et les événements de la pré-antiquité, ce que Braden n’a pas eu la lucidité de faire.
Et surtout le gaillard est à prendre avec des pincettes : étasunien jusqu’à la caricature, il se pavane dans la presse people et il fait le beau sur les plateaux de télévision.
Pis que tout : Braden gouroute à qui mieux-mieux. Le mouvement qu’il a fondé est réputé sectaire. La vanité des gourous éloigne d’eux les vrais chercheurs. Un maître n’a d’existence que par ses disciples, qui lui font cadeau de la leur.
Ne cherche pas de disciples, tu n’auras que des zéros.
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