L’Atlantide aux Bermudes

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Les Dialogues de Platon sont la première source fiable qui mentionne l’Atlantide. L’illustre philosophe grec était connu pour sa rigueur intellectuelle et son absence totale d’humour, contrairement à son successeur Aristote qui a composé un traité sur le Rire, malheureusement perdu comme nous le raconte Umberto Eco dans Le nom de la rose.

Ce trop grand sérieux nous incline à penser que Platon n’a jamais conté de fariboles. Une étude détaillée du Timée nous a montré ce qu’on peut penser de ses descriptions, et où, d’après Platon, pourrait se situer l’Atlantide engloutie. Dans le Timée, Platon compare la surface de l’empire atlante à celle du Maghreb et du Proche Orient. Il est fort possible que cet empire ait eu de très grandes dimensions, mais l’île – ou les îles – principales étaient sans doute bien plus petites.

 

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Dans un autre dialogue, le Critias, Platon donne à l’île principale d’Atlantide des dimensions plus raisonnables : autour d’une plaine centrale de 250.000 km2, une chaîne de montagnes et la mer juste derrière. Ce qui revient à mesurer, pour l’île d’Atlantide, une surface n’excédant guère 500.000 km2. Cette remarque a son importance, car c’est sur ce point seul que Platon se contredit. En effet, dans le Timée qu’on vient de citer, il dit : « Cette île était plus grande que la Libye et l’AsieL’Afrique du Nord et le Moyen-Orient réunies. »

Ce qui représente une surface bien supérieure. Par cette brèche, tous les incrédules se sont engouffrés. « Platon a tout inventé » ont-ils glapi, et l’affaire fut close. Et si ‘la Libye et l’Asie réunies’ désignaient tout l’empire atlante ? Les rois atlantes régnaient « sur beaucoup d’autres îles ainsi que sur quelques parties du continent » nous dit Platon. On aurait donc une île principale de 500.000 km2 engloutie au large du golfe du Mexique, cette île étant reliée à l’Amérique par le chapelet des îles antillaises. Ceci n’a rien d’invraisemblable.

La thèse de l’Atlantide sous le triangle des Bermudes s’en trouve largement confortée. Plus loin, Platon indique que les rois atlantes régnaient sur des parties du continent de l’autre côté. Voyons un peu quelles parties de l’Amérique auraient pu être des colonies atlantes ? D’abord, les parties les plus proches des Bermudes et des Antilles, c’est à dire la Mésoamérique, dont les légendes racontent comment les peuples locaux ont été civilisés par des dieux blancs venus de l’Atlantique.

 

Il y a ici une belle concordance, qu’il importait de souligner.

 

Mais l’occupation du continent américain par les Atlantes ne s’est pas limitée à la Mésoamérique. La légende des dieux blancs civilisateurs est également présente dans les Andes pré-incas. Tiki Viracocha aurait joué pour ces peuples montagnards le même rôle que les Serpents à Plumes en Mésoamérique. Les vestiges qu’ils ont laissés sont des plus impressionnants et témoignent assez de la grandeur et de la puissance de leur civilisation. Ainsi nous contemplent les têtes géantes négroïdes attribuées aux Olmèques.

Et Tihuanaco, Machu Picchu, Ollantaytambo, Cuzco, Sacsayhuaman et leurs consoeurs, les fabuleuses cités des cimes pré-incas, construites avec les  pierres les plus énormes, taillées de la façon la plus complexe. Gageons qu’elles remontent à -13.000, et même avant sans doute. D’autres colonies atlantes ont pu s’étager sur toute la rive orientale de l’Atlantique, du Brésil jusqu’à la Terre de Feu, et même sur la partie de l’Antarctique qui était alors libre de glaces, d’après les portulans de l’amiral turc Piri Reis.

L’histoire de Platon appelle un autre point important. Dans leur guerre de conquête, les Atlantes ont envahi l’Europe et la Méditerranée avant le déclenchement du cataclysme qui a emporté leur île. L’avaient-ils prévu ?

 

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Leur science leur avait-elle permis d’anticiper l’inondation dévastatrice, mettant leur peuple à l’abri des deux côtés de l’Atlantique ? En tout cas, d’autres légendes, nombreuses, montrent que les «dieux d’avant» avaient prévu le déluge, puisque tous les Noé du monde ont été prévenus par les «dieux» de construire une arche ou un refuge. Entre les «dieux» de la Bible et les Atlantes de Platon, il n’y a qu’un pas. Un tout petit pas . Après tout, les Elohim sont aussi des êtres humains, avec les désirs et les défauts qui sont les nôtres.

Au cours des grands conflits, les Olympiens ont utilisé les Elohim, qu’ils appellent leurs alliés. Des preuves solides que ceux-ci et ceux-là étaient de la même race, la nôtre. Les Elohim, les Atlantes, les Olympiens, les Ases du Valhalla, les Tuatha Dé Danann, les Quetzalcoatl, les Viracocha et les Ramas étaient parfois rivaux, parfois alliés. Ils aimaient la guerre, ils utilisaient des armes terribles, ils avaient des esclaves, ils étaient durs et cruels .

Vous l’avez compris : ces gens-là n’étaient pas des dieux du tout. Le vrai Dieu est en vous, et vous le savez bien.

 
L’Orient désigne le monde spirituel où se lève le pur soleil intelligible, et les Orientaux ceux dont la demeure intérieure reçoit les feux de cette éternelle aurore.
Henri Corbin