Stonehenge signifie « les pierres suspendues. » C’est l’un des plus fameux monuments mégalithiques au monde, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, de même que le cromlech voisin d’Avebury, en Angleterre, dans le comté du Wiltshire.
A ma première visite, je dois le dire, le monument m’a beaucoup déçu. Et ce n’était pas seulement la faute du ciel gris et du troupeau de touristes frileux. Le monument est magnifique à contempler de près comme de loin, avec ou sans soleil. Bien que les grillages et le bétonnage n’arrangent pas forcément le point de vue.
La déception vient d’ailleurs; le ressenti n’y est pas. Tout comme certaines églises médiévales, d’une magnifique apparence, et qui, déception, se révèlent mortes à l’intérieur. Mortes, c’est à dire dénuées de cette vibration splendide qui caractérise ces édifices, le vril de la terre, la vouivre.
Le Wiltshire est un comté exceptionnel sur le plan vibratoire. Le site d’Avebury, auquel je consacre de nombreuses pages, et de nombreux sites aux environs sont de pures merveilles énergétiques. Les pierres de guérison y abondent. Les très vieux chênes bénissent cette terre depuis toujours tournée vers l’esprit.
Tout est vibrant, positif, chargé d’énergie. Tout me transporte dans le Wiltshire. Tout sauf Stonehenge. Plusieurs visites ont confirmé ma première impression : malgré ces pierres colossales et fort bien ajustées, malgré la force de cette image sur la grande plaine, rien, que dalle, il ne se passe rien. Au niveau vibratoire, on est aux antipodes de l’oeil du labyrinthe, dans la cathédrale de Chartres. On est même très loin de la moindre auge de pierre taillée du Morbihan. Comment est-ce possible ?
L’histoire récente de l’ensemble mégalithique m’a apporté une possible réponse. Si cette merveille a toujours intrigué les visiteurs, on ne l’étudie que depuis peu. Les premières fouilles scientifiques ont été menées sur le site à partir de 1901 par le professeur Gowland.
De nombreuses pierres qui le composent ont été redressées et assemblées au siècle dernier par un archéologue, R. Atkinson. On n’est pas sûr que leur disposition actuelle soit celle d’origine. En tout cas, on sait aujourd’hui que l’ensemble mégalithique de Stonehenge est beaucoup plus étendu que ce simple monument bricolé par Atkinson.
Dans les années 1950, Atkinson démarra une importante campagne de fouilles et de restauration. En fait, il semble que ce brave Atkinson ait reconstruit une bonne moitié, comme nous le montre le reportage photo publié par les Russes.
Le procédé de datation au Carbone 14 fixe l’érectionla première ? de Stonehenge entre 2800 et 1100 AEC. La question est comment a-t-il daté ces pierres ? Le carbone 14 ou tout autre procédé s’avère ici inapproprié. Des dates obtenues avec des méthodes non adaptées recèlent une importante marge d’erreur.
Atkinson a tenté de reconstituer l’histoire du monument et son apparence, afin d’entreprendre la restauration. Stonehenge tel que Atkinson l’a restauré se compose de trois ensembles concentriques de pierres dont le diamètre total excède les 100 mètres.
L’ensemble extérieur est constitué de grands blocs de grès rectangulaires qui entourent un deuxième cromlech de blocs plus petits. Un cromlech est une enceinte généralement circulaire formées par des monolithes verticaux.
Le monument est entouré d’un fossé circulaire de 104 mètres de diamètre et d’un talus présentant 56 cavités de grandes dimensions : les trous d’Aubrey. Atkinson a retrouvé dans ces cavités des fragments de charbon de bois, d’os humains carbonisés et de petits objets comme des épingles à cheveux en os ou de longues baguettes de silex taillé. Stonehenge aurait ainsi été utilisé comme cimetière à crémation pendant plusieurs siècles. Mais rien ne permet de dire qu’il a été conçu pour servir de tombeau.
Les immenses monolithes de grès de Stonehenge sont venus de loin. « Il y a deux sortes de pierre à Stonehenge : les grandes pierres de sarsen qui viennent de 40 kilomètres au nord de Stonehenge en Angleterre et les petites pierres bleues de cinq tonnes qui viennent du pays de Galles. » (source) Le transport de ces blocs représente un chantier colossal qui a vraisemblablement mobilisé des milliers d’hommes durant des décennies. A moins que la magie ne soit intervenue…
Jadis une légende populaire contait ainsi son édification : Stonehenge se dressait en Irlande et non en Angleterre. Merlin l’enchanteur a conseillé au roi anglais Aurélius de dérober le monument. Comment lever des pierres aussi lourdes ? Merlin a prononcé une formule magique pour les rendre légères.
Formule magique ou pas, le montage approximatif a dénaturé à jamais la puissante énergie qui régnait jadis en ces lieux. Le règne de l’à-peu-près et du n’importe-quoi est responsable de l’arnaque de Stonehenge. Atkinson ou pas, ces pierres parlent d’un autre temps, aux moeurs bien différentes, qui n’a que faire du mépris dont les ignorants l’entourent.
La fonction de Stonehenge a inspiré de nombreuses théories, dont la plupart sont liées à la prédiction des phénomènes astronomiques : éclipse de soleil et de lune, solstice et équinoxe, calcul du calendrier selon les positions du soleil et de la lune par rapport à la Terre.
Ainsi, pour plusieurs auteurs, le monument mégalithique de Stonehenge serait à la fois un observatoire astronomique et un calendrier précessionnel.
Là, je ne peux m’empêcher de rire. Pour remplir ce type de fonctions, nos grands ancêtres avaient certainement des calculateurs plus pratiques ! Il y a là-dedans une forme de mépris indécrottable.
Nous imaginons que nos lointains ancêtres étaient forcément bien plus bêtes que nous, ce qui n’est pas prouvé, au contraire.
Je ne conteste pas les savants calculs des astronomes d’outre Manche. Amateurs ou non, on sait combien ils sont férus de rêve et de précision.
Mais on sait aussi que ces blocs étaient par terre depuis des lustres, redressés au siècle dernier par des êtres dénués de vision intérieure et de tout sens du sacré ! Sous la direction d’un nommé Atkinson, qui semble s’être dédié surtout à la recherche du spectaculaire.
Un fameux pied de nez à tous les théoriciens qui ont glosé à n’en plus finir sur un monument dont les positions précises des pierres, ainsi que les propriétés géobiologiques ont été définitivement altérées.
Les savantes conclusions que certains ont tiré de la position de ces pierres, paraissent dénués de fondement. Et leurs auteurs passent pour des cuistres.
Pourtant je ne veux pas m’attirer trop d’ennemis parmi mes amis chercheurs de vérité du Wiltshire. Je suis tout près, l’espace de cet article, à épouser leurs vues.
Il est fort possible que ce monument ait été disposé de façon à exprimer la réalité de la précession… A une époque où ce phénomène venait d’apparaître, ç’aurait été une astucieuse façon de dater l’édifice pour la postérité.
En ce cas, Stonehenge aurait été bâti peu de temps après le grand déluge, il daterait donc de douze mille ans et des patates…
Mais ce genre de point de vue m’a toujours dérangé. Les anciens semblent n’avoir vécu que pour nous transmettre des informations. Ils ont vécu pour eux, pour leurs enfants, comme nous. Combien d’initiatives récentes ont pour but de transmettre des informations à la postérité ? Bien peu, en vérité. Et je pense vraiment qu’il en a toujours été ainsi à toutes les époques.
Alors Stonehenge ? Qu’est-ce au juste ? L’évidence pour moi est qu’il s’agit d’un des derniers ouvrages de la grande civilisation des mégalithes, que je ne puis me résoudre à assimiler à l’autre glorieuse civilisation pré-antique, celle des Pyramides.
Cet assemblage de menhirs taillés et verrouillés avec soin a été fait pour travailler l’énergétique. J’y vois pour ma part la réalisation mégalo du plus puissant des pièges à foudre.
Peut-être a-t-il fonctionné quand Merlin l’a rebâti avec ses pouvoirs magiques ? Mais le traitement que lui a fait subir l’improbable Atkinson l’a tué à jamais.
L’archéologue n’avait aucune prédisposition pour l’énergétique. Il est même possible que le plan initial du monument n’ait pas été celui-ci. Sans parler de son histoire et de la date trop récente de son érection.
L’archéologie est définitivement une chose trop sérieuse pour qu’on la confie aux archéologues, même Britanniques. Triste chapitre où l’on voit comment les rêves ne sont parfois que les tristes fumées des naufrageurs sur les récifs de l’aventure.
Décevant chapitre où l’on découvre comment l’illustre Hugo Pratt s’est abusé lui-même : dans son album Les Celtiques, il nous montre l’ami Corto Maltese, beau marin et nonchalant gentilhomme de fortune, déambulant dans un monument dont les pierres étaient encore éparses à l’époque où Pratt situe son récit.
Les plus grands auteurs ne sont pas à l’abri d’une erreur. Ce qui incitera mes lecteurs, je l’espère, à l’indulgence pour celles qui sont ici.