Ainsi débute l’évangile de Jean : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu ». A l’origine de toutes choses se trouve le son – le son intelligent, signifiant, c’est à dire la parole, le verbe. La parole est au son ce que le rayon laser est à la lumière. Dans les deux cas, la vibration est organisée, canalisée, rendue signifiante, active et porteuse d’effet.
La physique moderne nous enseigne cette évidence : toute transmission d’énergie est aussi une transmission d’information. Ceci est valable dans le domaine de l’énergie sonore comme dans tous les autres. Quand on croque une pomme, l’énergie de la pomme nourrit notre corps grossier, tandis que la forme de la pomme nourrit notre corps subtil. Si le fond de l’échange est bel et bien l’énergie, notre corps subtil se nourrit aussi de la forme, de la couleur, de la texture, du goût, du parfum et de mille autres composantes. Plus la nourriture est vivante, plus l’information est riche et précieuse.
Transformée par les procédés industriels, elle perd toute qualité naturelle, et travaille contre l’harmonie du corps subtil. Dans un monde où domine le profit matériel, ni le profit du corps subtil ni l’éveil de l’esprit n’intéressent l’industrie du nombre.
La musique tient une place essentielle dans la vie sociale, politique et religieuse de la Grèce antique. Pour les Grecs, la musique est le plus beau des arts, en même temps qu’une science, objet des plus hautes spéculations philosophiques ; en ce sens, les Grecs lui ont accordé plus d’importance qu’aux arts majeurs que furent pour eux la poésie, la danse et la médecine.
Le rôle essentiel de la musique dans le monde grec apparaît dans plusieurs de leurs mythes : celui d’Orphée, qui réussit grâce à sa musique à convaincre le dieu des enfers, Hadès, de rendre à la lumière du jour son épouse Eurydice, est considéré comme le mythe fondateur de la musique ; mais il est attesté surtout par de très nombreux témoignages littéraires, papyrologiques et épigraphiques, par les représentations figurées sur la céramique, par les vestiges que nous avons conservés de leurs instruments à cordes, à percussion et à vent, et par plus d’une cinquantaine de partitions.
À l’époque archaïque (des origines au 6e siècle AEC), la musique est pratiquée uniquement par des musiciens professionnels, les aèdes et les rhapsodes, qui déclament les mythes en s’accompagnant d’un instrument et transmettent la musique oralement. Pendant la période classique, du 6e siècle AEC au 4e siècle AEC, la musique commençant à faire partie du système éducatif, est de ce fait plus répandue. Dès cette époque, la théorie musicale est connue du point de vue mathématique et acoustique, grâce à Pythagore et à ses disciples. Par la suite, Aristoxène de Tarente confirme l’importance de l’oreille dans la perception des sons. (source)
La musique est de tous temps, de tous lieux. Aussi loin que remonte la mémoire des chercheurs et des peuples, on retrouve ses traces : instruments de musique, récits, mosaïques, fresques, papyrus ou vases décorés, l’iconographie musicale de l’antiquité est beaucoup plus riche que la musique proprement dite. Sait-on que la majeure partie de l’art et de la science antique n’a pas survécu à la chute de l’Empire Romain ? « Les œuvres de plusieurs grands poètes et philosophes de l’Antiquité ont totalement disparu, ou ne subsistent que dans les citations désordonnées d’autres auteurs. D’autres aspects de la culture eurent un sort pire encore : ainsi, on ignore tout de la musique que jouaient les trompettes de Jéricho. Du riche legs musical de l’ancienne Rome, tout ce qui reste est le morceau d’une unique mélodieCe passage a été enregistré par Gregorio Paniagua, Musique de la Grèce antique, Harmonia Mundi 1979 ne durant même pas vingt-cinq secondes. » (source)J.M. Greer, L’Atlantide, un héritage des temps anciens, une prophétie cachée, Québec, 2009
Que dire alors des musiques primitives d’Afrique, d’Amérique ou d’Asie ? On sait qu’elles étaient principalement des musiques de transes, mais bien malin qui peut les interpréter aujourd’hui. Les musiques chamaniques antiques de l’Inde et du Tibet m’intéressent tout particulièrement, mais comment entendre d’elles autre chose que des discours et des théories ? Il faut remonter le temps, retourner entendre ces sons disparus qui subsistent encore, sous une forme ténue, dans l’immense catalogue vibratoire qui constitue une des couches subtiles de la sphère terrestre. La difficulté est d’y parvenir…
Par la tierce oreille, les Rishi entendent le Ṛta, rythme du cosmos qui pulse dans la course harmonieuse des étoiles. Ils le traduisent d’abord en vibration sonore qui exerce son influence sur la nature, en régulant la succession des saisons, et en induisant la rectitude et la simplicité chez les êtres humains.
Pour y parvenir, les Rishi traduisent la vibration sonore en versets bien cadencésrik, rig comme dans rigveda de chants védiques. Ces strophes votives constituent une arme puissante contre les forces du chaos et du désordre. Faut-il entendre le mot arme comme un terroriste l’entendrait ? Je le crois. Le son est une arme, en effet.
Certaines fréquences sonores sont pathogènes, voire létales. Pourquoi s’en étonner ? Le son est une onde comme les autres, plus puissante peut-être. Les ondes peuvent charmer, envoûter, éblouir, brûler, disperser, réduire en cendres. Le génial Hergé le savait bien quand il nous a régalé du son qui détruit le verre, dans L’affaire Tournesol. On connaît des voix suraigües qui brisent les coupes de cristal.
Le son fondamental de notre bonne vieille terre, je l’ai dit, est un beau FA dièse 463,26. C’est à la fois son cri ultime et primal. Il est possible, en le modulant sur un instrument idoine, de trouver la juste longueur d’onde qui annihilera la gravité terrestre.
Oh pas beaucoup, pas très loin. Mettons, faire décoller un cendrier quelques centimètres au dessus d’une table, en attendant de faire décoller la table. Et avant de faire décoller votre maison, prévoyez des vêtements chauds. Dans l’hyperespace ça caille sévère.
Sur le plan musical, en ce qui concerne les utilisations non artistiques des sons modulés, la préhistoire est un champ exploratoire encore plus passionnant, mais aussi plus inaccessible.
Les grottes peintes étaient des temples initiatiques où le son jouait le premier rôle. Voici la double base de la sonologie atlante : l’auditorium – ou le temple – doit être réglé sur la fréquence 110 Hz, pour mettre les auditeurs en état de réceptivité accrue. Les instruments et les voix doivent s’accorder en LA-432 Hz et non LA-440 Hz, comme c’est généralement le cas depuis qu’un concile d’abrutis a en a décidé ainsi, on se demande bien pourquoi. La fréquence LA-432 Hz représente en effet la fréquence cosmique, celle de la lumière, selon Robert Charroux.
Pour peu qu’on utilise la bonne fréquence, on peut induire chez l’auditeur des états modifiés de conscience – hallucination, vision, flash, compréhension totale, etc – mais aussi des états émotionnels rares – empathie, ouverture du cœur, curiosité, bienveillance, enthousiasme, etc.
Héritiers d’une civilisation ininterrompue depuis cent mille ans, voire beaucoup plus, les Atlantes maîtrisaient ces techniques et l’ingénierie architecturale qui en découlent. D’où l’efficacité de leurs temples et de leurs voûtes, encore bien active. Je veux parler des abris sous roches ou des grottes peintes au même titre que des temples cyclopéens : tous ces ouvrages sont d’origine atlante, selon moi. Je sais bien que cette affirmation va choquer plus d’un professionnel de la préhistoire, mais je n’en ai cure : dès qu’on leur parle d’Atlantide, on perd tout crédit à leurs yeux.
Sous leur apparence souvent brute, austère, dépourvue d’ornements, ces temples pré-antiques sont super efficaces. Ils évoquent des machines, tout comme les cathédrales médiévales. Qu’ils soient bâtis ou creusés dans la roche, les temples mégalithiques sont de remarquables machines à Rêver. Nous avons vu que les cathédrales gothiques en sont aussi, exactement de la même nature, en utilisant les mêmes énergies. Rien d’étonnant à cela, les deux traditions étant reliées, comme je l’ai montré.
Une mention spéciale à la crypte romane qui mérite assez les titres que la tradition lui donne : caverne sainte, grotte bénie, matrice mystique, Saint des Saints, kundalini express, tempête des chakras, temple ultime de Shiva, lieu d’éveil et d’effusion, athanor de transfiguration. La crypte apporte les bénéfices naturels d’une caverne, notamment l’effet de voûte – ou envoûtement – combinés à la géobiologie d’un point puissant, repéré par un sorcier voyant ou quelque autre saint homme. Elle apporte aussi l’effusion vigoureuse de la Vouivre qui tonifie le corps et dynamise l’esprit… mais peut ruiner le cœur.
Quand j’écris ces lignes, les deux cryptes romanes que je préfère pour la douce violence de leurs effets sont la crypte de St Benoît sur Loire et celle de Vézelay. Je ne doute pas que mes lecteurs piqués au vif m’indiqueront d’autres cryptes à découvrir… mon corps subtil s’en réjouit déjà. Si je peux y aller à cheval dans la journée, je m’y rendrai, ça va de soi.