Orphée aime Eurydice, une dryade. A leur mariage, la morsure d’un serpent tue la jeune épousée qui descend au royaume des Enfers. Fou amoureux d’elle, Orphée veut pactiser avec Hadès, dieu des Enfers.
D’abord, il doit affronter Cerbère, le monstrueux chien à trois têtes qui en garde l’entrée. Orphée saisit sa lyre et endort le monstre de sa musique enchanteresse. Surgissent les terribles Euménides. La lyre d’Orphée fait son office. Il est enfin devant le grand Hadès, dieu terrifiant, ténébreux, télépathe.
La lyre magique émet. Sa musique émeut Hadès qui le laisse aller avec sa bien-aimée qui devra le suivre à trois pas; Orphée ne devra ni se retourner vers elle ni lui parler tant qu’ils ne seront pas revenus tous deux dans le monde des vivants. Si ces conditions n’étaient pas respectées, Hadès reprendrait Eurydice et Orphée rentrerait seul chez les vivants.
Alors qu’Orphée s’apprête à sortir des Enfers, il n’entend plus les pas de sa bien aimée. Inquiet, impatient, imbécile, il se retourne et perd Eurydice à jamais.
Je soupçonne sa musique de ne pas être une simple mélodie. Je soupçonne la lyre qui ne le quitte jamais d’être tout autre chose qu’un instrument de musique, aussi harmonieux soit-il.
J’ai énuméré les armes magiques, couronnes et boucliers magiques, épées magiques, lance-rayons, etc, qui parsèment la légende dorée des grands anciens. Tous les pays ont d’antiques héros, des légendes qui évoquent les géants d’avant, des mythes qui parlent d’hommes supérieurs possédant des armes magiques et des voitures volantes.
La liste de ces armes est impressionnante. J’en donne un aperçu dans la partie intitulée L’arsenal des dieux. Arsenal n’est pas le mot, car à côté des armes de destruction massive on y trouve des instruments chirurgicaux, des outils d’éveil, etc.
L’outillage des dieux révèle une civilisation technologique, capable de détruire une planète ou un soleil, mais capable aussi de guérir toutes les maladies, soigner les blessés, ranimer les morts, éveiller les vivants.
Depuis des éons, les anciens astronautes sont venus terraformer, peupler, ensemencer cette planète magique, la Terre. Ils possédaient des instruments de très haute technologie. Nous n’en avons pas de semblables. Pas encore.
Comment s’étonner que nos ancêtres aient été bien en peine de décrire leurs outils ? Ces armes divines leur étaient inconnues. Les hommes en ont fait des arcs, des lances et des épées, seules armes qu’ils connaissaient. Avec les lance-rayons divins, les hommes ont fait l’ankh, le vajra, le xiuhcoatl, le marteau de Thor, etc.
La lyre appartient à cette gamme d’instruments divins. Inventée par Hermès, adoptée par Apollon, la lyre divine est un instrument de musique d’une nature toute particulière. Les sons envoûtants qu’il émet agissent directement sur l’émotionnel profond. L’auditoire aussitôt bascule côté gauche, en alpha, dans le monde enchanté du nagual. Le joueur de lyre devient maître de transe. Il peut tout obtenir d’un tel auditoire, et ne s’en prive pas.
C’est ainsi qu’Orphée endort le monstre Cerbère, gardien des Enfers. C’est ainsi qu’il apaise les Euménides et attendrit le dieu Hadès, maître des Enfers. C’est ainsi qu’il obtient le droit de ramener son aimée dans le monde des vivants. On peut dire que sa lyre est efficace…
Autre chose qui peut surprendre. L’enfer et le monde sont reliés, selon cette légende et quelques autres du même acabit. Ce lien est très présent dans le monde antique. On voit que le passage entre les deux mondes peut se faire facilement dans les deux sens. D’où la résurrection de plusieurs christs, comme Apollon, Dionysos, Mithra, Jésus ou Merlin, qui a promis de revenir.
De nos jours, les morts ne revivent pas. On ne visite pas leur monde, s’ils en ont un. Si on y va, on y reste. Il n’y a pas de Cerbère, pas d’Euménides, pas de Hadès. Il n’y a plus de passerelles entre les deux mondes. Ou si elles existent, nous n’en connaissons plus le chemin.
Mais existent-elles ? Ont-elles jamais existé ? J’en doute. Cet endroit sous terre n’est pas l’enfer au sens chrétien, avec ses diables poilus aux sabots de bouc et ses jacuzzis de lave bouillonnante. Les Enfers antiques évoquent plutôt un autre monde sous nos pieds. Un monde comme le nôtre, avec un autre patron, et d’autres règles.
On peut dealer avec Hadès. On peut endormir Cerbère. On peut jouer sa vie et sa mort. Mais la fin est connue. Nul ne peut la retarder à jamais. Ni homme, ni bête, ni dieu. Tous les êtres vivants, organiques, biologiques, doivent mourir un jour.
Ce jour peut être drastiquement reculé à l’aide de drogues comme le nectar et l’ambroisie. Mais tôt ou tard le serpent pique et tue, l’ordre des Reptiliens se manifeste et reprend ses droits, et même les dieux n’y peuvent rien.
Seul l’amour est plus puissant que la mort. Orphée pactise avec Hadès. Il endort Cerbère. Il amadoue les Euménides. Poussé par l’amour fou, emporté par les ondes magiques qu’il émet avec sa lyre, Orphée peut réussir.
Mais il est mortel. L’angoisse altère son jugement. Orphée commet la faute impardonnable. Eurydice est-elle encore derrière lui ? Il n’entend plus ses pas. Il veut la voir, il croit l’étreindre mais ses bras se referment sur l’ombre. La belle est perdue. Le pacte est rompu. La passerelle a disparu.
Il s’agit selon moi d’une véritable aventure dans un pays dont l’existence réelle ne peut être mise en doute. C’est le monde du peuple de Hadès, teuth hadès, ceux d’en bas. Des dieux, si l’on veut. Les dieux d’avant n’étaient pas des dieux au sens moderne du terme. De même les morts d’avant étaient bien vivants. Les enfers antiques ne sont pas les enfers chrétiens.
Le christianisme moderne, celui de Jésus le composite, représente un grand bond en arrière par rapport au christianisme antérieur, celui des christs Prométhée, Apollon, Dionysos, Orphée, Mithra et consorts… Une régression considérable. De l’éveil au sommeil profond. Du surhomme solitaire au sous-homme en troupeau.
Les christianismes d’avant Jésus se sont succédés dans une cohérence précise. Alliés des humains, les différents christs ont tous favorisé l’éveil. Le christ Rama, tout guerrier conquérant qu’il fut, a été un grand initiateur spirituel, révélant aux humains un chemin d’éveil parfait et sans écueil. Son enseignement s’est répandu dans toute l’Asie, et la dernière partie de sa vie a été entièrement consacrée à l’éveil.
Sous le nom de Lama, Rama le sage fut en effet le véritable fondateur du bouddhisme, plusieurs millénaires avant Sakyamuni Gautama le bouddha historique. La tradition asiatique a conservé la trace de ce très antique bouddha nommé le Bouddha Blanc. Il s’agit du grand Rama. Hélas, le temps et l’érosion ont ravagé son enseignement, aujourd’hui dénaturé.
Ceux qui me lisent depuis des années savent la tendresse toute particulière que je cultive pour le grand Rama, un christ selon mon cœur. Les hommes d’occident ont tout oublié de lui, de ses origines extra-terrestres et de ses exploits incroyables.
Seule l’Asie a gardé le souvenir de Rama – un souvenir déformé. Chaque pays a tiré Rama vers lui, en relocalisant sur son territoire national les exploits multiples du demi-dieu.
Prométhée est le modèle des christs premiers. Beaucoup plus tardif, Rama est l’archétype des christs modernes. Christ de l’ère du Bélier, Rama annonce le christ de l’ère des Poissons, Jésus.
A ceux qui attendent le prochain christ, celui du Verseau, je recommande la patience. Selon diverses légendes religieuses, ce christ sauveur ne devrait pas se manifester avant un bon millier d’années…
Orphée tient sa lyre de son père Apollon. C’est son attribut, comme ce fut celui de son père. Tous les dieux, tous les héros antiques ont leur attribut. La lyre d’Apollon, l’égide d’Athéna, l’éclair de Zeus, le vajra d’Indra, mais aussi l’épée magique de Cuchulainn, celle de Lugh, le marteau de Thor, l’épée Durandal de Roland, l’épée Excalibur d’Arthur, autant d’attributs magiques qui ressemblent à des gadgets électroniques tirés d’une science-fiction qui reste à inventer.
Existe-t-il, le lance-rayons qui tue ou qui guérit, qui blesse ou qui éveille, qui fait perdre la raison ou qui transforme en animal ? Les dieux d’avant l’avaient, les hommes ne l’ont pas.
Existent-ils, les caissons d’éveil, les sous-marins volants, les couronnes guérisseuses, les marteaux bâtisseurs ? Les terraformeurs avaient plus d’un tour dans leur sac, et plus d’un gadget dans leur arsenal.
Sans compter la nourriture des dieux d’avant, le nectar et l’ambroisie. Sans compter les élixir de longue vie, les eaux de jouvence, eau de foudre ou de jade, dont Salomon emplissait sa mer d’airain ? Sans compter les capteurs de foudre qui couronnaient son temple ? Et les machines volantes que le grand roi posaient sur les « trônes de Salomon » ? Les dieux d’avant nous ont instruits, mais nous avons presque tout oublié. Voilà pourquoi je nous aide à tout redécouvrir.