Comme en témoignent les traditions et les mœurs des peuples premiers, nos ancêtres ont entretenu une mentalité magique, à l’instar des primitifs actuels.

En Australie, les Aborigènes célèbrent le Temps du Rêve, paradis des origines où chacun d’entre eux trouve sa place dans cette vie. Pour eux, la réalité ordinaire n’est pas digne d’intérêt. Ils se consacrent depuis leur jeune âge à l’exploration de l’esprit.

Ces dédales intérieurs ont leur projections extérieures, ce sont les  « pistes chantées » qu’ils parcourent à travers l’outback australien. A chaque couplet, le paysage change, un animal tutélaire apparaît sur le chemin, et l’Aborigène, guidé par son chant sacré, suit sa piste de Rêve.

Dans le même but, les Indiens d’Amérique latine font un usage abondant des drogues hallucinogènes. Peyotl, Datura, Jimson weed, et surtout, avant tout, le Vin de l’esprit, l’Ayahuasca.

Contrairement aux bobos ou aux profs israëliens ou étasuniens qui s’y rendent en charters, les Indios d’Amazonie ne se défoncent pas pour oublier la médiocrité de leur vie. La leur est pleine de splendeurs et de péripéties. L’état de nature donne chaque jour sa dose d’adrénaline. Et le Rêve, ses trésors de sagesse.

Le monde oxydantalla faute est volontaire a perdu de vue tout ce qui fait la saveur de notre condition humaine : réaliser l’union sacrée de l’Esprit qui ne meurt pas et de la Matière qui se dégrade. 

La science sacrée des Atlantes avait réalisé ce pont fragile entre les deux hémisphères du cerveau, entre la raison et le délire créateur, mais ce pont fut sapé par la Grèce antique : Platon a tué Eschyle, l’Apollinien a étouffé le Dionysiaque. Les dernières sociétés d’hommes vrais, sauvages et loin des esclavages, ont continué cette tradition chamanique.

Paradoxe né de notre idiotie : alors que toutes les espèces animales, même les pires, sont jalousement protégées, ce soin louable ne s’étend pas à notre espèce. Pour les humains, il n’y a pas de tribus protégées. Brigitte Bardot ne s’occupe pas des Papous, qui le lui rendent bien.

Très résistants dans leur environnement, les Sauvages résisteront-ils à nos microbes civilisés ? Si une sale grippe les atteint, les Yanomanis ou les peuples magiques de la vallée de l’Omo peuvent très bien disparaître jusqu’au dernier…

Les Indiens d’Amérique du nord avaient différentes techniques pour se relier au Wakan Tanka : quêtes de vision ou danse du Soleil. Le guerrier se perce la peau. Il y enfile des bâtonnets où il noue des cordes qui pendent d’un arbre sacré ou d’un totem. Ensuite, il se laisse pendre dans le vide, soutenu seulement par les liens qui lui déchirent la peau. 

Il tiendra jusqu’à ce que sa peau éclate, et qu’il tombe comme un fruit mûr. Ce n’est pas du masochisme.  C’est une passion, comme celle de Jésus. Par la porte de la douleur assumée, le guerrier cherche un dépassement de soi. Il veut entrer dans le monde du Rêve, où les plus hautes aspirations se réalisent.

Pourtant ces rituels jugés barbares ont été interdits dans la plupart des états concernés. Autre rituel, les sweatlodges.ou huttes de sudation. Des super-saunas à la façon des Sioux Lakota avec la même finalité que la danse du soleil ou les drogues psychotropes : une quête de vision, retrouver le Temps du Rêve

Seul problème, mais de taille : les derniers Amérindiens, très largement coupés de leurs anciennes traditions, prétendent instituer une église de la sweatlodge aux relents de secte : rituel figé, clergé hiérarchisé, et autres signes de déclin.

Doucement, mais sûrement, le monde froid et angulaire de la raison pure et du kali yuga arrive à un point de non-retour. La messe de Descartes et les vêpres de Kant mettent une sourdine à leur carillon. Retour attendu de Bergson, de Eliade, de Steiner et de Guénon.

Il faut le chaos dans ton âme pour donner naissance à une étoile qui danse.

Friedrich Nietzsche

Retour du spirituel, tandis dans l’autre camp, les matérialistes s’enferrent dans la robotique cybernétique catégorique. Assis par terre sur leur derrière, les derniers singes mécaniques regardent un soleil de plastique se coucher derrière un mur noir.

La caverne, on n’en veut plus. Changement de cap ou pèlerinage aux sources ? Les anciens n’ont eu d’autre préoccupation que de se relier au Grand Tout, régnant sur le monde, redevenant lumière, nés de la lumière, eux par qui tout a été fait.

Les peintres rupestres n’ont pas échappé à la règle. A vrai dire, c’est la seule tâche qui vaille.

Notre mission, si nous l’acceptons, tient en peu de mots qui s’autodétruiront dans quelques secondes : « Traverser la couche d’ozone, parcourir le diamant du temps, boire le thé vert chez les Sept Sages Rishis, faire la courte-échelle à Bouddha et visiter l’ineffable objet de nos désirs protéiformes dans les avenues embrumées de notre inconscient où planent des cygnes. » (source)désolé c’est de moi

Choisis bien tes mots, car ce sont eux qui créent le monde qui t’entoure.

dicton Navajo

 

Xavier Séguin

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