Chrétien ou pas, on croit connaître Jésus, jusqu’au jour où on découvre qu’on ne le connaît pas du tout. Sa mère, la douce Marie des Evangiles, si lisse et si clean, se pourrait-il qu’on se trompe sur son compte encore plus lourdement ?
Pour certains, la Vierge Marie se réduit à de lointains souvenirs de catéchisme. Pour d’autres, c’est une vaste blague qui ne tient pas la route. Pour d’autres encore, c’est aussi solide que le Pont Neuf, qui est le plus vieux pont de Paris.Authentique
Marie, la mère de Jésus, qui a conçu notre sauveur en dehors de toute liaison charnelle, Marie la très sainte, Marie l’immaculée conception, voilà l’article de foi qui lie les Catholiques Romains; et plus encore les adeptes du Culte Marial, ou religion de Marie. Pour eux, la Sainte Vierge est très réelle. Elle est un des avatars de la Grande Déesse.
Cette madone incontestée, cette reine des cieux, Notre Dame du Bon Secours, cette étoile de la mer qui brille aussi sur la houle des blés chers à Charles Péguy, Notre Dame de Chartres, très sainte patronne des hommes qui souffrent, Notre Dame de Paris, mère miséricordieuse qui prend dans ses bras bleus ceux qui l’aiment, Marie qui console, qui berce, qui réconforte et qui bénit, se pourrait-il que tu sois quelqu’un d’autre ?
C’est en tout cas la thèse d’Anton Parks, chercheur iconoclaste et visionnaire. Après l’épopée des Anounnaki qu’il tient pour les créateurs de l’espèce humaine, Parks s’en prend au mythe de Marie dans Le Testament de la Vierge.
En un mot, sa thèse consiste à suggérer que cette bonne vierge n’est pas très catholique. Ce ne serait qu’une pieuse reproduction de la toute première Reine des Cieux, la grande déesse Isis, la déesse-mère.
Beaucoup d’autres auteurs l’ont dit avant lui, mais Parks entend en finir une bonne fois pour toute. Il accumule un nombre invraisemblable de preuves, dont beaucoup font vaciller le lecteur. Déjà écrasé par d’éprouvantes considérations linguistiques que l’auteur lui détaille avec sadisme, le pauvre lecteur peine à suivre ce polyglotte qui lit les écrits cunéiformes de Sumer et d’Assyrie, les hiéroglyphes d’Egypte avec une écoeurante facilité. Sans les avoir jamais étudiés !! Le lecteur, bien forcé de lui faire confiance, découvre avec stupeur que la grande Isis était aussi nommée Reine des Cieux, ce qui se disait Méri en Egypte, et Myriam chez les hébreux, ou bien Marie chez nous.
Il constate que Marie a conçu un enfant sans rapport charnel, exactement comme Isis/Méri, qui a conçu son fils Horus par les moyens de la génétique in vitro. Se pourrait-il que Jésus, lui aussi, soit un bébé éprouvette ? Ou pire encore, se pourrait-il que Jésus ne soit qu’une fable ? Son père Joseph, le singulier absent qui ne peut être, au mieux, qu’un père adoptif, ressemble assez à Osiris, absent lui aussi. Rappelons qu’Osiris fut tué par son frère Seth, puis coupé en morceaux et jeté dans la mer. Sa femme inconsolable, la belle Isis, a rassemblé tous les morceaux de son défunt mari, sauf un, son sexe, qui fut dévoré par un poisson.
Isis ramène donc à la vie un Osiris sans sexe, incapable de se reproduire. Elle conçoit Horus par la puissance de son esprit, c’est à dire par la génétique, précise finement Anton Parks.
De la même façon, le petit Jésus conçu par l’opération du Saint Esprit pourrait bien évoquer une conception en laboratoire. Et hop. Un saint pape en syncope. Vague de suicides au vin de messe frelaté chez les cathos bon teint. Mais attendez ! Le pire est à venir. La belle histoire du petit Jésus pourrait n’être qu’un copié-collé de la belle histoire du petit Horus. Horus qu’on appelait le Mési, qui veut dire « fait à l’image » de son père. Comme Jésus fut « fait à l’image de son père » qui est dans les cieux. On a donc Isis/Mérie, modèle de Myriam/Marie. Et aussi Horus le Mési, modèle de Jésus le Messie. Quel hasard parfait ! Mais non, bien sûr, il n’y a pas de hasard.
Asar, en Egypte antique, c’est le nom du dieu Osiris. L’université du Caire, enfin libérée, s’appelle Al-Azhar, le Hasard… ou Osiris ? Qu’importe, puisque Hasard est Osiris. Autre chose : dire que Jésus a été fait à l’image de son père des cieux, c’est oublier Joseph, son père officiel, qui n’y fut pour rien.
« Les écritures bibliques nous racontent les histoires de deux Joseph bien distincts : Joseph, le fils de Jacob et de Rachel, dans l’Ancien Testament ; et Joseph, bien-aimé de Marie, dans le Nouveau Testament. Ces deux personnages n’ont, au premier abord, aucun point commun. Cependant, si nous partons du principe que la nativité de Jésus ressemble à celle d’Horus, nous risquons de découvrir en Egypte des traces de l’histoire christique. Le Joseph de l’ancien Testament est berger : Osiris aussi. » (source)Anton Parks, Le Testament de la Vierge Dans sa version sumérienne, Osiris/Enki est d’abord le berger du bétail, puis le berger du troupeau humain qu’il a créé.
Notons que Jésus, à son tour, sera nommé le bon berger des brebis humaines. Bis repetita placent… La répétition fait toujours plaisir…
« Les frères de Joseph virent que son père l’aimait plus que tous ses autres fils. » (Source)Genèse 37:4 Cette haine envers Joseph est étrangement identique à celle des dieux Anunnaki envers Enki/Osiris.
Parks note aussi que Rachel, mère du premier Joseph, présente d’étranges ressemblances avec Nout, mère d’Osiris. Puis il nous embarque dans un tunnel de considérations archéo-linguistiques qui fatiguent les néophytes et irritent les spécialistes.
Dommage, car cet auteur tient le bon bout. Il ne lui manque que la parole.Gag idiot car Parks serait plutôt verbeux Au bout du pavé, on a le sentiment tenace que l’histoire de Marie est un habile remake. Il est vrai que Parks s’y entend pour noyer le poisson… ou le poison ? Brodé par on ne sait qui sur un canevas égyptien, voire atlante, l’histoire de Marie est vraie d’un bout à l’autre, mais rien ne s’y est déroulé comme on nous l’a dit.
Elle ne s’appelait pas Marie ni Myriam. Ça ne se passait pas en Palestine ni en Judée ni même en Samarie. Son fils ne s’appelait pas Jésus non plus, mais Horus. Ça rime, ça ressemble, c’est bien fait mais…
Les vrais cinéphiles préféreront la version originale. Les honnêtes chercheurs de vérité feront de même. Il verront alors que la sainte mère d’Horus, la déesse Isis, n’est qu’un avatar de la Grande Déesse primordiale. Elle vit encore après des dizaines de millions d’années. Elle réside au ciel, plus précisément sous l’étoile Alcor, dans la Grande Ourse. C’est Elle, Ana ou Ama, notre Mère comme celle de la Terre. Nous lui devons tout. On l’appelle Notre Dame Anne.
Chacun ses croyances, et les vaches sacrées seront bien gardées. Nos ancêtres ont tout gobé. Ils ont avalé des couleuvres avec l’aisance d’un charmeur de serpents. Pendant des siècles, tous les textes sacrés sont restés enfermés dans des bibliothèques strictement protégées par le Saint Siège. N’oublions pas que jusqu’à l’invention de la typographie vers 1440, tous les écrits étaient recopiés par des copistes. Des moines, le plus souvent. Ils recopiaient dans leur couvent ce que le supérieur leur disait de recopier, omettant et ajoutant ce qu’il leur indiquait. Le contrôle de l’église catholique a été quasi total pendant de longs siècles.
Une foule d’anecdotes bidons, pleines d’erreurs et d’anachronismes, a été ajouté par les copistes. C’était compter sans le web, sans la diffusion planétaire de tous les textes jadis inaccessibles. Et de rectifier le tir.
Je suis mythologue et philosophe. En ami de la sagesse, je porte sur toutes les mythologies un regard critique : est-ce vrai ? Est-ce déformé ? Est-ce exagéré ? Pour quelles raisons ? Mon travail n’a d’autre but que de regarder en face la vérité — si une telle chose existe ! — avec un œil critique et l’esprit débarrassé de tout a-priori. C’est pour cette raison que vous êtes nombreux à me lire. Vous savez que vos convictions vous appartiennent. Elles vous aident à vivre, loin de moi l’idée de les dynamiter, du grec ancien dunamos, qui veut dire ange.
Que ceci n’empêchent pas les croyants de croire, ni les incrédules de ne pas croire. Toutes les croyances sont infiniment respectables, bien que je préfère m’aligner sur l’éternel principe d’incertitude, choisissant de croire sans y croire.
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