L’âge d’or

À la veille d’un renouveau drastique et quasi complet, il me semble opportun de faire un double saut dans le passé. Un saut de plusieurs centaines de milliers d’années, pour ce qui est du sujet dont je veux vous entretenir. Et un saut de seulement dix ans, si l’on veut bien se reporter à la première mouture du présent article.

L’histoire de l’être humain est plus longue qu’on nous l’a dit à l’école. Beaucoup plus longue. Et bien différente aussi. A l’origine, c’était l’âge d’or. Une glorieuse époque où les hommes étaient des géants. Car nous ne sommes pas les premiers, si l’on croit l’antique sagesse des peuples telle qu’elle s’exprime dans les mythes du monde, et qu’on appelle la Tradition.

Cinq humanités se sont suivies en déclinant : la Race d’Or, la Race d’Argent, la Race des Patriarches, la Race de Bronze et la Race de Fer, la nôtre. La tradition shivaïte des Quatre yugas (âges) décrit l’aventure humaine au fil de cycles successifs, appelés kalpas, manvantaras ou mahayugas. Venons-en à l’âge d’or des légendes, où l’air était plus léger, plus doré, plus pur aussi. L’âge d’or de nos souvenirs – ou de nos rêves – a sans doute plus de réalité que d’aucuns le prétendent.

Krita Yuga

A quoi ressemblait la vie de la race d’or ? On peut l’imaginer au vu des derniers témoins dits primitifs qui subsistent encore dans les déserts d’Australie ou d’Afrique, dans les forêts dites primaires d’Amazonie, d’Indonésie ou de Nouvelle Guinée. Ces « témoins de l’âge d’or » respectent la Terre-Mère. Ils ne laissent pas de traces durables. Ils ne construisent pas de murailles cyclopéennes. Vivait-on ainsi au temps d’éden ? Des anthropologues l’ont cru, mais on peut en douter.

L’âge d’or est comme le bonheur : on ne le reconnaît que quand il est passé. (Lao Surlam)

 

En tout cas, c’est l’image paradisiaque qu’en donne l’antiquité gréco-latine, ici sous le stylet du poète latin Ovide : « Il fut d’or, le premier âge à naître : sans vengeur, sans contrainte, sans lois, il respectait la bonne foi et la droiture. Point de châtiment ni de crainte; nulle menace sur des tables de bronze et la foule suppliante ne craignait pas le visage de son juge; sans protecteur, les gens étaient en sécurité. Alors, le pin n’avait pas encore été abattu dans ses montagnes et n’était pas descendu sur les flots marins pour visiter un monde étranger. Les mortels ne connaissaient de rivages que les leurs. Nul fossé ne cernait encore aucune place-forte. Point de trompette droite, point de cor à l’airain courbé, ni de casque ni d’épée. Sans soldat, les tribus passaient de doux loisirs. 

 

 

La terre aussi, dispensée de toute obligation, sans être touchée par le hoyau, ni blessée par des araires, donnait tout d’elle-même. Satisfait des aliments produits sans aucune contrainte, l’homme cueillait les fruits de l’arbousier, les fraises des montagnes, les cornouilles, les mûres attachées aux ronces épineuses et les glands tombés de la large frondaison de l’arbre de Jupiter. Un printemps éternel ! Les zéphyrs paisibles caressaient de leur souffle tiède les fleurs nées sans semis. 

Bien vite, même, la terre vierge portait des moissons et le champ en jachère blanchissait de lourds épis. Là, des fleuves de lait, là, des fleuves de nectar; des gouttes de miel blond tombaient de l’yeuse verdoyante. (Source)Ovide, Métamorphoses, I, 89 – 11

Le mythe du Bon Sauvage

On reconnaît dans cette description la source qui a inspiré Jean-Jacques Rousseau et son mythe du Bon Sauvage. Depuis Rousseau, l’idée a fait son chemin. Elle sous-tend, par exemple, le conflit estudiantin de mai 68 en France. Des slogans comme « croissance zéro » ou encore « on arrête tout, tout de suite » montrent bien le désir de retour à la nature, à la vie simple et naturelle des peuples qui ne sont pas dans la folle farandole du progrès, de l’industrie, du travail comme valeur suprême.

Les sauvages ont cette supériorité sur les civilisés : eux ne travaillent pas. Ils pêchent, ils chassent, récoltent des racines et des baies, cultivent chacun leur lopin de terre en guise de potager. mais ils n’ont ni patron, ni collecteur d’impôts, ni sécurité sociale. Quand un sauvage devient trop vieux pour subvenir à ses besoins, pas de problème, il se repose et toute la communauté villageoise prend soin  de lui.

Je crois que les Africains, qui sont les premiers Homo Sapiens, ont connu une phase de développement qui a duré longtemps. Ils ont habité des villes, ils ont colonisé des terres sauvages en Europe, en Asie et en Amérique où ils ont bâti des temples et des cités. A cette époque, les Blancs vivaient encore comme des sous-développés, ils se sont soumis à leurs maîtres noirs.

Et puis les Africains se sont lassés de ce mode de vie. Ils ont désiré retourner à la vie sauvage, pour laquelle leurs anciens éprouvaient une grande nostalgie, entretenue par les récits très embellis du paradis terrestre que faisaient les conteurs autour du feu. S’ils se sont lassés de la technologie, c’est que celle-ci ne leur avait pas apporté le bonheur qu’elle promettait. Elle n’avait apporté que mort et désolation. 

C’est pourquoi les Africains, d’un commun accord, ont renoncé aux machines et au monde qu’elles transforment. Ils avaient soif de nature, de vie sauvage, au mépris du confort qui amollit les corps et les cœurs. Ils ont repris le chemin de l’aventure humaine, dans une nature magnifique, celle d’une l’Afrique qui disparaît sous nos yeux. Quoiqu’il en soit, la première lignée humaine est issu de cette terre africaine. Il est logique qu’elle soit aussi la première à connaître le développement des terraformeurs.

 

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L’énergie d’Or

L’âge d’or fut une ère de tempêtes et de fulgurances. L’énergie favorite des dieux d’avant était la foudre. Ils avaient disposés sur toute la terre un système de capteurs de foudre, les pyramides, les obélisques et les pyramidions, et des lignes à haute tension, les alignements de menhirs à polarité alternée. Le résultat était que tout autour du globe, sur les montagnes et les pyramides, le roulement continu du tonnerre faisait partie du mode de vie. Le tonnerre est un bruit terrifiant. Il s’accompagne d’une très forte lumière. Tout comme certaines armes de l’arsenal des dieux d’avant. Des armes de destruction massives qui ont toutes les caractéristiques de bombes nucléaires.

Quand on évoque l’âge d’or, on voit des palmiers sous les cocotiers au son fatal des ukulélés. Oui fatal. Le paradis pour tous n’en est un pour personne. Et l’âge d’or n’avait rien d’un paradis pour les humains. Peinards dans leur planète insonorisée, les dieux s’en foutaient des éclairs et du tonnerre, ils sirotaient l’hydromel frappé dans leur cratère décoré d’un petit palmier. Ils bossaient dur, notez bien. Certains avaient même des ampoules aux mains à force de manier le fouet. Normal qu’ils profitent un peu de leur statut divin quand ils se retrouvent entre potes. C’est humain.

Il faut effacer les images idylliques. L’âge d’or c’est le roulement continu du tonnerre et des flashs dans la gueule à longueur de vie. Les adeptes du verlan et les fondus de la Langue des Oisons l’auront déjà compris. Age Or = Orage.

Les armes d’Or

Cette version de nos origines peut être vérifiée par des faits, croyez-moi. Toute l’histoire de notre planète est à réécrire. La tâche est immense, alors il faut bien commencer par le commencement. C’est un des propos de ce site.

Et si les véritables hommes du Satya Yuga avaient été bien différents de nos bons sauvages ? A dire vrai, plus loin on remonte dans le temps, et plus les découvertes archéologiques montrent un haut degré de développement. Ainsi, dans le Mahabharata, qui se déroule à l’âge de bronze, Arjuna rencontre un dieu survivant de l’âge d’or, Shiva, qui lui donne Pasupata, arme de destruction massive dont les effets sont ceux de l’arme atomique.

Il est d’ailleurs fort probable que l’âge d’or ait dégénéré en une guerre des dieux entre eux, avec un conflit atomique généralisé, qui déclencha un interminable hiver nucléaire, l’âge de glace.

 

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Age d’or, disiez-vous ? Orage, ô désespoir !

Nul ne peut rien vous apprendre à part ce qui repose à demi endormi dans l’aube de votre connaissance. (Khalil Gibran)

 
Croire à l’histoire officielle, c’est croire des criminels sur parole.
Simone Weil