Le règne de la terreur

 

J’évoque ailleurs les armes effroyables dont les dieux terraformeurs se sont servis pour se détruire. Et détruire atrocement une bonne partie de la population terrestre dans un conflit nucléaire généralisé. 

Obus, missiles, bombe à hydrogène, bombe à neutrons, bombe à fragmentation, rayon de la mort, laser tueur, napalm, gaz destructeur, armes biologiques, les dieux possédaient un arsenal impressionnant. Et ils s’en sont servi tant et plus. Qu’ils les appellent arme d’Agneya, Narayana, ou Pasupata,  arme de Shiva, les Maîtres de la Foudre ont utilisé sans scrupule des armes terrifiantes, dont certaines évoquent même des bombes nucléaires. Est-ce l’une d’elles qui a détruit l’Atlantide ? Il se pourrait aussi que l’Atlantide n’ait pas été détruite. Platon nous dit qu’en l’espace d’une nuit, l’île géante a disparu. Et si elle n’avait pas été engloutie par l’océan atlantique au fond duquel on peine à trouver sa trace ? Si elle avait décollé des flots pour rejoindre l’espace, son domaine ? Mais c’est une autre histoire… 

 

Le grand cataclysme causé par les hommes ?

Certes, il ne faut pas compter sur les textes anciens pour décrire des engins ou des armes technologiques. Cela pourrait provenir d’un problème de traduction. Supposons qu’il n’y ait pas de mot dans le vieux sanskrit pour désigner un pistolet laser? Ils l’ont appelé une épée. On peut trouver des exemples de ces changements avec Excalibur, l’épée magique du roi Arthur ou avec l’arme du Cuchulainn. Pour la période décrite dans le Mahabharata, c’est à dire le Dwapara yuga ou âge de bronze, ces armes puissantes sont exceptionnelles. Dans les bagarres ordinaires, Krishna et Arjuna se servent d’épées et de flèches. Peut-être parce que les copistes de ces récits anciens ne savaient plus de quoi parlait l’auteur original ? La technologie s’oublie vite quand on est revenu au stade primitif

Rarement, les héros du Mahabharata ou des autres épopées indiennes font appel à la « technologie divine » legs manifeste de la civilisation précédente. Eh oui, les dieux de l’âge d’argent étaient de grands amateurs de castagne. Tout comme les héros de la race de bronze ou les hommes d’aujourd’hui, la race de Fer. De là à se dire qu’une destruction massive ait pu causer jadis un hiver nucléaire long et terrible, il n’y a qu’un pas. D’autant que cette période a existé : les géologues l’appelle le Würm-Wisconsin, ou dernier âge glaciaire. En attendant le prochain, toujours pour le même motif ? 

A l’âge de bronze, ces armes sont gardées en lieu sûr, ce qui peut se comprendre si elles ont déjà ruiné la terre dans le passé. Les héros se contentent donc des armes blanches. Il y a pourtant des entorses au règlement. Mais elles sont assez rares, et toujours pour des motifs graves. Ainsi, à la veille d’un cassage de gueule exceptionnel, le demi-dieu Rama se rend chez l’ancien dieu Shiva, afin de lui emprunter l’arme absolue, Pasupata. Cette arme n’est pas en possession de Rama ni d’Arjuna, les héros de l’âge de bronze.  Elle reste la propriété des dieux des âges précédents, comme Shiva. Ce sont en effet les dieux de l’âge d’or qui ont mis au point ces engins de mort.

 

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Des arsenaux divins avaient été aménagés, de manière à ce que quelques élus puissent y avoir accès, dans les cas graves, pour régler rapidement un conflit majeur. Touche par touche, un singulier âge d’or émerge du passé lointain. Nos débuts sont très éloignés de l’état de nature et de la vie sauvage des manuels scolaires. D’ailleurs faut-il parler de début ?  

Un cycle se termine, un autre commence… Contrairement à l’image Koh Lanta et Robinson Crusoë qu’on nous en a fait, l’âge d’or se caractérise par une hyper-technologie, une énergie surabondante, des êtres aux pouvoirs immenses servis par un sous-prolétariat humain corvéable à merci, et qui servait souvent de chair à canon. Ces armes effroyables dont j’ai dressé la liste non exhaustive dans les articles précédents, font comprendre à quel point les pauvres humains devaient être terrifiés. Les boucheries militaires des dieux d’avant ont dépassé en horreur et en barbarie tous nos conflits historiques, même la guerre de 14-18, même Hitler et sa Shoah, même le crime contre l’humanité commis par les Etats Unis à Hiroshima et Nagasaki.

L’âge d’or, d’accord, mais pas pour tout le monde… A l’époque, il valait sans doute mieux faire partie de l’élite des géants que du sous-prolétariat humain. D’autant que les géants, faute de nourriture, ont fini par manger les hommes. Tous les pays possèdent des litanies de légendes où il est question d’ogres terrifiants à qui le village doit offrir une jeune fille à chaque pleine lune… Ces monstres de l’âge de bronze, minotaures ou cyclopes, étaient les bâtards des dieux d’avant, ces bons géants disparus… On peut en inférer que les rites de sacrifices humains sont une survivance du temps terrible où les géants se nourrissaient des enfants des hommes… De la même façon, les ogres ne sont pas seulement légendaires, d’où la puissante terreur qu’ils nous inspirent.

 

 
Ces terreurs que n’importe quel psychomachin dira imaginaires nous sont inspirés par des événements vrais. Des événements si marquants qu’ils se sont imprimés dans l’inconscient collectif, et qu’ils nous inhibent aujourd’hui parce que notre nature humaine ne les a pas oubliés. Hélas j’ai bien peur que cet avertissement collectif soit trop inconscient encore pour nous éviter le pire : que ce scénario recommence, puisque l’histoire bégaie. Et que cette humanité finisse comme la précédente, dans un brasier nucléaire général. 
Méfiez-vous de tout, la matrice est partout, mais pas la Résistance.
Lao Surlam