Divines Maths

 

« Einstein, sans parvenir à l’expliquer, s’émerveillait que tout le cosmos puisse être décrit par les mathématiques. Lichnerowicz dit que le Créateur, c’est la Mathématique. Henri Laborit souligne que tout, dans le cosmos, est construit sur des modèles mathématiques. » (source)Richard Sünder, L’envers du réel, éditions Montorgueil 1992, p.36 

Et chaque matin Malebranche ne manquait pas de remercier Dieu que la somme des angles d’un triangle soit toujours égale à 180°… Seuls les matheux s’extasient devant les maths. Les non-matheux ne comprennent pas leur engouement. Je suis du nombre. Depuis le calcul à l’école primaire, les maths sont ma bête noire. Très bête. Très noire.

 

Échec et maths

Les maths sont la chose la plus abstraite qui soit, selon moi. Rébarbative, pénible, elle me fait scier dans la chiure. Ou le contraire. De même pour la logique, qui se ramène aux maths modernes, théorie des ensemble, tout le toutim. L’informatique, triomphe de la logique et des mathématiques, qu’engendre-t-elle ? Un monde virtuel. Si les maths sont réellement capables de décrire le cosmos, c’est qu’il est virtuel, lui aussi. Si tout est construit sur des modèles mathématiques dans l’univers tel que nous le connaissons, l’univers est virtuel. Et si le Créateur est la mathématique, je dis que le créateur est virtuel, lui aussi.

On est mal. Ceux qui ont besoin d’aide, sortez vos mouchoirs. Les malheureux qui sont en échec scolaire à cause des maths, changez de programme. C’est possible. Même souhaitable…

 

Règle unique

Je pense que le multivers est un programme, celui d’un gigantesque jeu vidéo. La vie, l’amour, la mort, la naissance, la souffrance, la joie, le chagrin, tout est virtuel. Un méga giga téra jeu vidéo où nous sommes des milliards d’avatars, tandis que des milliards de trilliards de joueurs-créateurs, des milliards de de trilliards de quadrillards de fois plus avancés que nous, s’amusent avec les futiles fragiles fusibles que nous sommes. Paf ! Court-jus. Pataf ! Grillé. Patatrraf !! Électre au cul thé. C’est comme ça.

Amis Terriens, posez-vous la question. Faut-il qu’on en ait fait des conneries pour se retrouver là ! Maintenant qu’on y est, on suivra la règle du jeu.Y a intérêt. Les dieux sont partout. Tu la fermes. Tu ne penses à rien. Tu t’écrases. Tu ne mouftes pas. Tu ne bronches pas d’un poil. Ils voient tout ce qu’on fait, ils écoutent tout ce qu’on dit.

– Allo les Grands ?? Vous m’entendez ? Ça vous plaît ce petit jeu-là, pas vrai ?

 

 

L’Intention

Tout est Conscience. Il n’y a pas de transmission d’énergie sans transmission d’information. La somme des informations qu’on reçoit s’organise à travers l’Intention. Ainsi s’articule la trinité universelle : Conscience, Énergie, Intention. (source)

Richard Sünder que j’ai cité en intro est un fondateur d’une discipline nouvelle baptisée pansémiotique. La sémiotique est l’étude des signes et des significations. La pansémiotique est une sorte de sémiotique généralisée qui repose sur le constat — ou sur le postulat — que, dans l’univers, tout est signe. Tout est signifiant. Tout informe. Tout communique.

D’accord, tout est singe. Si tu t’en donnes la peine, tu peux tout piger au quart de tour. Au millipoil. Ces signes et ces symboles ne sont pas là seulement pour faire joli. Ils nous transmettent leur énergie qui vient de loin. Très loin. Et ils nous refilent des infos par la même occasion. Saute dessus. Ne lâche pas le morceau. Tout est clair à qui sait voir. Tout est expliqué à qui sait entendre.  

 

 

 

Motte, mythe et maths

La pansémiotique veut pénétrer l’impénétrable. Mais le chemin qu’elle a choisi me déconcerte et me débecte. Tout se ramène à un seul Être : les maths. Ces savants-là confondent la cause et l’effet. La source et les moyens.

Pour la pensée myotiquedésolé…, tout est clair, limpide, évident. La conscience divine ? Pas de problème. Dieu est dans la machine. Il s’appelle mathématiques. On a écrit jadis que les mathématiques sont le langage de Dieu. La pansémiotique va plus loin. Le langage devient l’Être suprême. Les maths sont Dieu.

D’accord. Yahweh assis sur sa motte. Bonjour le mythe. Dans ce cas qui a inventé les maths ? Elles sont là de toute éternité ? Mouais…

Même au niveau des sonorités, la pansémiotique confine à la pataphysique.

 

Pataphysique

Cette parodie de science apparaît dans Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, livre écrit par Alfred Jarry en 1897-1898. Elle est alors définie comme « science des solutions imaginaires qui accorde symboliquement aux linéaments les propriétés des objets décrits par leur virtualité. » cite Wikipédia.

Pour moi la Pataphysique est une grosse farce estudiantine,comme Wikipédia ? un délassement de potaches en mal de bachotage, une flamboyante connerie qui a le mérite de se foutre des pseudo-sciences comme de la science tout court. Et Dieu sait qu’elle est courte !

Seulement voilà. En prenant au sérieux la définition délirante, on découvre avec stupeur que la pataphysique et la pansémiotique sont des cousines proches. Des voisines de palier. Des jumelles où on regarderait par les petits bouts… Si la pataphysique se décrit comme science des solutions imaginaires, la pansémiotique se prête au même jeu. « Ma conscience se faufile dans une forêt d’analogies auxquelles je prête une pertinence. » dit Raoul Vaneigem, cité par Alain Snyers pour illustrer la pansémiotique dans un article éponyme. Tant qu’à faire, je préfère Baudelaire.

En exergue de ce même article, qui se veut le faire-part de naissance ou la profession de foi du pansémioticien, on peut lire cette boutade : PAN c’est miotique. Ce qui ne signifie rien, mais ça fait rigoler les joyeux déconneurs. Jarry lui-même eut apprécié… Pour ma part, je suppose que Pan s’est mis aux tics eut été de meilleur aloi… Bienveillante sagesse de la Langue des Oisons !

 

Jung et Jarry

Cet auteur semble ignorer les travaux de Carl Gustav Jung sur la synchronicité. Il ne s’intéresse pas non plus à mes propres recherches sur la langue des Oisons, mais ça, c’est excusable : je ne suis pas Jung. Si la langue des oisons a elle aussi son petit côté pataphysique, ça vient sans doute de la ville de Laval, Mayenne, où j’ai vécu plusieurs années mémorables en compagnie de JCD et JCF. Figurez-vous que Laval se trouve être la ville natale d’Alfred Jarry, empereur de la déconne. Alors la contagion…

Quel mal y a-t-il à donner une forme légère et drôle aux mystères du multivers ? N’a-t-on pas le droit d’énoncer des choses sérieuses sans se prendre au sérieux ? Si, on en a même le devoir. Trop de chieurs nous bassinent en s’écoutant parler de sujets auxquels ils n’entendent rien, habillant de mots tordus leurs pensées confuses, et dissimulant tant bien que mal leur vide intérieur sous des oripeaux qu’ils jugent crédibles. Ils sont bien les seuls.

 

 

Ils habitent Laval

Un monde qui reposerait sur les mathématiques ne pourrait pas être vrai.Il ne pourrait être que virtuel. Je n’ai jamais oublié la belle formule de mon maître ès philosophie l’abbé Jean Millet : « Les mathématiques sont un magnifique château de cristal. Hélas, ce bel édifice qui brille de mille feux ne repose sur rien.« 

L’abbé Millet partageait son temps entre deux continents, l’Europe et l’Amérique. Il passait l’année scolaire au collège Stanislas à Paris, où il fut mon prof bien aimé. Pendant les vacances d’été, il s’envolait vers le Québec où il donnait donnait des cours et des conférences à l’université de Laval.

Encore Laval ! Pourtant mon bon maître Millet n’avait rien d’un pataphysicien. C’était un sage, passionné de la connaissance et de sa transmission. Un héros universel. Sa parole lui survivra.

Les maths ne reposent sur rien. N’apportent rien. Ne débouchent sur rien d’autre qu’elles. Je refuse ce carcan étouffant, castrateur, létal. Les maths ne sont qu’une description de l’univers visible, qui en admet plus d’une. Les artistes et les poètes sont plus aptes à décrire notre multivers. Géniale pertinence. Ils se foutent des maths. Les guerriers du nagual s’en tapent bien davantage.

 

Pour des cailloux

On m’objectera que les ingénieurs de la NASA ne feraient rien sans les maths. Je répondrai en citant l’anecdote de Castaneda. C’était en 1969. Le 20 juillet. Le jour où Aldrin et Armstrong entament leur descente vers la Lune. Toute la planète regarde la télé, Castaneda aussi. Encore tout excité, il va voir son benefactor Juan Matus.
– Vous avez vu ça, Don Juan ? On a marché sur la lune ! On a rapporté des kilos d’échantillons ! C’est un exploit historique !
-De quel exploit parles-tu ? Les sorciers y vont toutes les nuits. Mais ils sont incapables d’en ramener un seul caillou.

Ainsi donc, on serait allé sur la Lune juste pour quelques kilos de cailloux ?

 

Deux mondes opposés

Deux mondes s’opposent. Celui des rêveurs et celui des ingénieurs de la NASA. Inutile de te dire lequel a ma préférence.

Tant que tu continueras à croire que le monde bâti sur un modèle mathématique est plus réel que l’autre monde, tu mourras en mourant. Et tu ne seras pas le seul dans ce cas-là ! Si au contraire l’humanité choisit le chemin du rêve, de l’inexplicable, de l’imaginaire triomphant, des mystères infinis, elle a des chances d’être sauvée. Mais à ce que je vois, les chances sont minces. Le désir de changement est trop mince.

« Si tu ne meurs pas de ton vivant, tu mourras en mourant » (Devise des Chevaliers Teutoniques)

 

Dans le premier cas, l’argent restera maître du monde, car il est quantité. L’argent et ses corollaires : la volonté d’écraser les faibles, d’exploiter les masses, de réduire les peuples en esclavage, de tuer l’ennemi, de massacrer les trésors du passé, d’ignorer ce qu’on ne peut comprendre, de mépriser ce qui ne suit pas la voie générale, d’assassiner les nuances, de refuser la loi d’amour.

Dans le second cas, un vrai changement de cap permettra à ce monde de survivre. Mais dans quel état ! Une nouvelle terraformation s’avérera indispensable. Les dieux d’avant ou leurs enfants viendront sans doute nous donner un coup de main. Discréto mon poto, car les Grands Dieux du Centre Galactique pourraient s’en irriter. Les petits dieux nos créateurs leur ont promis de ne plus intervenir dans l’évolution de l’espèce humaine. Une espèce de cons jusqu’ici. On se réveille les loirs ! Il y a la mer à boire !

Je me suis réveillé pour voir que tous les autres dormaient encore. Alors je me suis rendormi. (Léonard de Vinci)

 

À la quantité s’oppose la qualité. Le travail sur soi, le respect de l’autre, la tolérance, l’empathie, le rêve, la créativité, la libre association, le délire révélateur, la poésie, l’art digne de ce nom, sans prix, sans cote : voilà le monde de la qualité. Il est vaste comme l’univers, aussi varié que lui.

 

 

Maths et dessin

Pour finir, cette blaguounette en guise de travaux pratiques pour te perfectionner dans la Langue des Oisons. Sur Alcor comme à la maison.

Fred : Service après vente, bonjour !
Omar : Vous savez les matières que je préférais à l’école ?
Fred : Non.
Omar : C’était maths et dessin.
Fred : ?
Omar : Maths et dessin ! Maths et dessin !!

 

Je voudrais que la terre s’arrête pour descendre 
Serge Gainsbourg