J’ai une grande affection pour la construction sacrée médiévale. Les cathédrales gothiques et les églises romanes, les cryptes et les labyrinthe m’ont toujours fasciné. J’ai une tendresse toute particulière pour Chartres, sa colline, sa cathédrale et son labyrinthe.

La colline sacrée des anciens druides dominait l’ancienne forêt des Carnutes, détruite par la queue du cheval de Gargantua, si l’on en croit Rabelais. Maintenant à la place de cette forêt magique, les tracteurs géants des céréaliers de la Beauce produisent du blé industriel.

Toutes les cultures, toutes les sagesses ont recherché l’harmonie, avec une belle constance et plus ou moins de réussite. Mais c’est incontestablement en extrême-orient que l’art de l’équilibre parfait entre les forces de la nature a trouvé ses plus subtils développements.

« Le Feng Shui est un art chinois qui recherche comment équilibrer les énergies qui nous entourent dans nos habitations, nos lieux de travail. Par le maillon de l’homme, le Feng Shui relie les énergies telluriques à celles du cosmos. Les personnes qui vivent dans des lieux où les énergies sont harmonieuses ont une vie plus heureuse, une famille plus unie, des revenus plus élevés et sont en meilleure santé. » (source) Dans la mentalité chinoise, tout est codifié, tout a une double signification, rien n’est anodin. Dans la nôtre, plus cartésienne, tout est mesurable.

Largement inspirée du Feng-Shui, la géobiologie est l’étude quantifiée des influences cosmotelluriques sur la vie. On y mesure l’activité cosmotellurique selon une échelle, celle de Bovis. A ce jour, le point le plus puissant est l’œil du labyrinthe de la cathédrale de Chartres qui vibre à 18.000 bovis, devançant de très peu le Potala à Lhassa, Tibet, dont le point nodal vibre à 17.800 bovis.

On ne peut effectuer que de très courts séjours sur de tels points. En règle générale, un point inférieur à 4.000 b est dangereux : on ne peut y vivre. Entre 6.000 b et 9.500 b se situent les meilleurs lieux de vie. Au dessus de 12.000 b, on trouve les hauts lieux spirituels de toutes les religions.

L’œil, c’est la partie centrale, généralement circulaire, d’un labyrinthe. De la même façon, on parle de l’œil d’un cyclone. Au sommet de l’échelle Bovis, donc, il y a l’œil du labyrinthe de Chartres. C’est le point central, en forme de rose, d’un grand labyrinthe incrusté dans le dallage. Avant d’y parvenir, le pélerin décrit un chemin en spirale, ou plutôt en double hélice, à cause des demi-tours incessants. Cet œil partage le plus haut taux vibratoire connu avec le Potala à Lhassa. 

On sait que la cathédrale actuelle a été bâtie sur un puissant dolmen, au sommet d’une colline druidique. Du temps des Gaulois, la colline de Chartres où s’élevait ce grand dolmen dominait la forêt des Carnutes, forêt sacrée pour les Druides, qui est devenue la plaine de Beauce. Il vibre bien, ce vieux dolmen, avec son point du célébrant juste sous l’œil du labyrinthe. Certes, on ne le visite pas, son existence est même un pseudo secret. Sous la nef, une crypte est ouverte au public.

Elle comprend une chapelle latérale et un espace central clos par une épaisse muraille. Derrière se cache le puissant dolmen des Carnutes. D’où le labyrinthe au-dessus de lui. 

Rien que pour ça, Chartres vaut le déplacement. Le visiteur voulant tester la puissance de ce chakra de la terre n’a qu’à s’y tenir un instant. Il sentira un flux subtil le parcourir des pieds à la tête… la suite du ressenti doit être vécue. L’expérience est sans danger, mais attention à la charge : quitter au premier signe désagréable.

Si vous voulez attirer quelqu’un sur un point d’énergie, tracez une marelle sur le sol, en ayant soin de positionner le ciel de votre marelle sur le point vibrant. Tous les enfants, et même les grands, iront poser leurs pieds dans le demi-cercle du ciel.

Le labyrinthe des dallages ne procède pas autrement. Il nous incite à parcourir jusqu’au bout sa spirale pour savourer le triomphe du point central, vibrant divinement.

Ou, à défaut de parcourir la spirale en son entier, il nous invite à nous tenir un instant sur son œil.

Tournant le dos au chœur,
plongez les yeux dans la grande rose magique.
Et pffuit, laissez la place à l’œil.

Entrez dans la ronde

Pour bien des gens, dans ce coin du monde, la ronde c’est le labyrinthe de Chartres. On n’oublie pas de sitôt son premier séjour au début du chemin de Compostelle. Quand on se tient enfin, pieds nus, au centre de l’œil. Incapable de vous raconter ma première rencontre, trop lointaine, avec cet œil ravageur, je laisse la parole à Anatole qui l’a vécue récemment :

Approchez une nouvelle fois de la cathédrale de Chartres. Avant même d’y pénétrer, vous apprendrez un détail que seul un amoureux de son histoire peut vous dévoiler : en entrant par la porte de droite, vous passez sous un diablotin si ricanant qu’il vous dissuaderait presque de poursuivre. Une heure plus tard, quand, apaisé, vous sortirez par l’autre côté, c’est un jumeau endormi qui vous accompagnera. L’un des mystères de Chartres qui en recèle bien d’autres. Avancez dans la nef. Choisissez un siège, dénudez vos pieds, placez-vous debout sur l’œil du labyrinthe, le dos tourné au chœur.

Alors portez votre regard vers l’immense rosace. En quelques secondes, celle-ci s’anime, se déforme, éclate en tous sens. Une sensation étrange pénètre votre corps. Soudain, vous avez le sentiment d’une chute en arrière. Une voix vous chuchotte « retire-toi ». La séquence aura duré à peine une minute. Mon guide, à part ces deux mots, ne m’a rien révélé de ce qui m’attendait. L’autre « novice » connaîtra les mêmes sensations. Mais ce n’est pas fini. 

Aussitôt sortis, nous constatons que nos portables, chargés le matin même, sont devenus inutilisables, batteries à plat. Comment expliquer un tel phénomène ?

Hélas, Chartres ne se livre pas au premier venu. (source)

Anatole me fait rire. S’il était venu ici sans moi, aurait-il vécu les mêmes phénomènes ? Qu’il me permette d’en douter. Ses capacités de perception subtile ne sont pas assez développées encore, il a besoin d’un gaillard de mon acabit pour booster ses sensations fines. Ce qui a été le cas, indiscutablement. Anatole m’en parle encore, il ne s’en est pas remis.

Il y est retourné avec une amie réceptive, à ce qu’il m’a dit. Pas assez réceptive sans doute, car comme je l’aurais parié ils n’ont rien senti du tout. Tu as bien raison Anatole, les lieux de pouvoir ne se livrent pas au premier venu.

 

Xavier Séguin

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