Le plus grand mystère de Jésus, c’est lui. A-t-il vraiment vécu son histoire sainte en Judée ? Est-il né vers l’an 01 ? Rien de tout ça n’apparaît certain. Son existence même est sérieusement remise en question par les textes anciens.

« Ce Jésus semble avoir fait peu ou pas d’impression sur ses contemporains. Aucun lettré de son temps ne l’a mentionné dans tous les textes connus. Les Évangiles n’ont pas été écrits en son temps, ni par ceux qui l’ont connu physiquement. Les livres saints ont été composées après la mise en place de l’église, certains jusqu’au 2ème siècle après Jésus-Christ, ou plus tard encore, au gré des besoins de l’église. La plupart des chercheurs croient que le premier livre du Nouveau Testament est la Lettre aux Thessaloniciens, écrite peut-être en 51 après Jésus-Christ par Paul, qui n’a jamais vu Jésus en personne et ne connaissait donc pas les détails de sa vie. » (Sources)www.bible.chez-alice.fr: « L’Encyclopédie des mythes et des secrets », de Barbara Walker, p. 471, 

On peut y ajouter cette déclaration, péremptoire et sans appel : « Qu’est-ce que disent les auteurs païens de l’époque de Jésus sur lui? Rien. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’existe pas la moindre mention de Jésus par ces contemporains païens. Il n’y a pas de trace de naissance, de transcription de procès, de certificat de décès. Il n’y a pas la moindre expression d’intérêt, pas de calomnies, pas de références passées, rien. Même dans tout le premier siècle, il n’y a quasiment pas de référence à Jésus par une source non juive ou non chrétienne. » (source)Bart Ehrman, Professeur de l’Université de Caroline du nord

 

Jésus a-t-il existé? 

Alors ? Comment et quand la fable de Jésus a-t-elle vu le jour ? « Les évangiles sont tous des contrefaçons sacerdotales rédigées plus d’un siècle après leurs prétendues dates. » (source)Joseph Wheless,  « La contrefaçon dans le christianisme »

Ceux qui ont inventé certains des évangiles et des épîtres « alternatifs » ont même admis qu’ils avaient forgé les documents. La contrefaçon pendant les premiers siècles de l’existence de l’église était manifestement effrénée, si commune en fait qu’une nouvelle expression a été inventée pour la décrire : « Fraude pieuse. » Une telle tromperie est fréquemment admise dans L’Encyclopédie Catholique. Certains des « grands » pères de l’église, tel Eusebius, ont été reconnus par leurs propres pairs comme étant d’incroyables menteurs qui ont régulièrement écrit leurs propres fictions sur ce que « le seigneur » avait dit et fait pendant « son » séjour allégué sur la Terre.

« Les croisés ne trouvèrent pas Nazareth en 1090 et ce sont les Chevaliers de la Croix qui, au XIIIe. siècle, fondèrent le village de Nazareth »
 
Comme le fait justement remarquer Édouard Dujardin, la littérature paulinienne « ne fait nulle part mention de Pilate, ni des Romains, ni de Caïphe, ni du Sanhédrin, ni d’Hérode, ni de Judas, ni des «saintes» femmes, ni d’aucun des personnages du récit évangélique de la passion, et sur celui-là elle ne fait jamais la moindre allusion; en définitive, elle ne mentionne absolument aucun des «événements» de la passion, directement ou par allusion. » (source)Histoire antique du dieu Jésus, par Édouard Dujardin, p. 33.-
 
«Dorénavant, nous ne connaissons plus Jésus-Christ en tant qu’homme mais comme un signe, un principe.» (source)II Corinthiens V, 17
 

C’est seulement au milieu du IIe siècle de notre ère, exactement en l’an 144, quand le chrétien gnostique (docète) Marcion et ses partisans furent chassés de Rome que l’Église (et surtout celle de Rome) condamne « ceux qui niaient que Jésus fût venu dans la chair » (2ème Épître de Jean I,7 ). Jusque là, cette thèse avait pût être soutenue, prêchée sans contradicteur par Marcion, Basilide, Valentin etc… Sans oublier que les auteurs de l’Apocalypse, au début du IIe siècle de notre ère, qui attendent encore la venue du Christ sur la terre.C’est seulement vers l’an 150 de notre ère que la communauté romaine se détache des chrétiens gnostiques (les docètes : Marcionites, Valentiniens, Basilidiens etc) et élabore le mythe d’un Jésus crucifié dans la chair, mythe inconnu jusque-là (même par les auteurs des épîtres attribuées à Paul). C’est à cette époque et selon les besoins de la controverse, qu’on rédige dans les évangiles, les récits de la vie terrestre d’un Jésus bien différent de « l’être purement céleste seul connu » avant l’an 150 de notre ère.Mais parfois le doute s’exprime de façon moins modérée, comme dans la bouche du Cardinal Giovanni de Médicis, peu après son intronisation papale sous le nom de Léon X en 1520 : « On sait de temps immémorial combien cette fable du Christ a été profitable à nous et à nos proches. » [Quantum nobis nostrisque ea de Christo fabula profuerit, satis est omnibus seculis notum.]

La haute hiérarchie catholique de l’époque ne croit pas en l’histoire du Christ mais utilise cette légende pour convertir les masses. (Sources)www.bible.chez-alice.fr: Jean Bâle, « L’art de ne croire en rien » éditions Rivages p142, Le mensonge chrétien (Jésus-Christ n’a pas existé) … Arthur Heulhard 1908, Histoire abrégée de l’Église de Jésus-Christ, principalement pendant les siècles du moyen age Émile Guers page 537 Mais alors, pourquoi inventer un Jésus qui n’a pas existé ? Voici l’histoire. Après l’intronisation du christ empereur Constantin au concile de Nicée,  les événements que j’ai décrits ont amenés les légats de Rome à mettre en place une nouvelle idole pour le peuple orphelin. Parmi ces légats romains réunis en Avignon pour un concile de la dernière chance, se trouvait un brillant philosophe et un grand érudit, Thomas, originaire d’Aquin. C’est ce Thomas qui eut l’idée d’un prophète juif. C’est aussi Thomas qui a proposé le nom de Jésus qui devait faire florès. Ainsi a commencé la plus grande entreprise de falsification de notre histoire, qui en a pourtant connu de nombreuses et de savoureuses. Et les premiers papes sont donc ceux d’Avignon…

L’empereur Constantin fut le vrai Christ. Plus tard, les légats romains ont inventé Jésus. Voici la suite de l’histoire.

Au départ, il y avait les églises romanes, innombrables, et les cathédrales gothiques bâties pour un vieux culte à un empereur oublié. Il y avait des brigands sans foi ni loi qui pillaient les campagnes. 

 

La solution, sublime dans sa simplicité, fut l’invention du doux Jésus, seul capable de remplir les églises, et de mater les brigands.  Mais avant la grande peste, il y eut ce Christ-Empereur à tel point pénétré de sa gloire qu’il fit ériger des milliers de temples sublimes, d’une efficacité et d’une beauté qui déplacent encore les foules. Sans Héliogabale l’illuminé, aurions-nous connu un allumé du calibre de Constantin ? C’est douteux. Ils sont l’un comme l’autre les symboles de l’hubris, la démesure qui s’empare de Rome. Si l’envie vous prenait de prier le personnage composite qu’on a appelé Jésus, plutôt que nourrir un égrégore,voir plus bas rendez-lui son nom : à la Noël priez le petit Mithra, à Pâques priez Enoch et à la fête du Christ-Roi priez donc ce bon Constantin

 

Jésus l’égrégore

Tous les signes sont là, on peut les lire. L’église inventée, pourtant juive par Jésus, est surtout romaine par Paul, le vrai fondateur. Mais tout de même, inventer Jésus, quel culot ! D’autant que tout le monde y a cru et y croit encore. C’est de plus en plus facile, car l’énorme foi de l’ensemble des croyants a fabriqué un égrégore, une âme-groupe qui répond au nom et aux qualités de Jésus tel qu’on se le représente. Sachez qu’en priant Jésus, vous invoquez un égrégore, une entité psychique, un démon…  

Ces entités dites égrégores sont des parasites qui se nourrissent de notre énergie et/ou de nos émotions. 

Mais ne craignez rien : le plus souvent, votre prière sera reçue et exaucée par votre maître intérieur, qui est votre âme immortelle, émanation de la Source.

Non, mes amies, ne craignez rien, le Serpent n’a fait que votre corps de chair, vous êtes bien davantage, trois personnes en une seule, vous êtes divines. Cessons de croire que le Serpent est le diable. Car le Serpent est en nous aussi bien : n’avons-nous pas un cerveau reptilien ? Et la kundalini qui se déploie le long de la colonne vertébrale lors de l’éveil, ne l’appelle-t-on pas le serpent de feu ?

 

 

Jouons un peu

Jésus était un homme parfait, a écrit A. J. Cronin, mais Confucius était plus drôle. Il est vrai que Jésus ne fait pas trop d’humour. Sauf une fois : « Moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » (source)Matthieu 16, 17 Fabuleux jeu de mots, bravo Jésus ! Voyons ce que ce fabuleux jeu de mots donne en Anglais, par exemple ? « Now I say to you that you are Peter, and upon this rock I will build my church. » Ah ? bah non, le jeu de mots n’est plus là. Lost in translation. En latin c’est à peine mieux : Petrus et petra, ça s’approche mais on n’y est pas. Notons qu’en grec le jeu de mots marche moins bien qu’en français. Ne parlons pas du copte, langue que Jésus était censé parler : dans cette langue, ce jeu de mots n’est pas envisageable…

Tout se passe comme si Jésus s’était exprimé en français, dites donc ! Dans aucune autre langue le jeu de mots ne fonctionne. A quoi ça sert que le petit Jésus il se décarcasse ? Plus sérieusement, rien d’étonnant à ce que le jeu de mots ne fonctionne qu’en français, car il a été écrit d’abord en français vernaculaire avant d’être traduit en grec par St Thomas d’Aquin lui-même, qui fut l’un des inventeurs de Jésus.

 

Un pieux mensonge

Ainsi les Pères de l’Eglise ont inventé Jésussa gentille maman et son cocu de père. Rome était aux abois, affolée par la dislocation rapide de son empire, minée par l’effroyable peste qui tua les deux tiers de la population européenne, terrifiée par la montée des brigandages et des actes de barbarie, elle choisit la ruse : l’imposture était un pieux mensonge. Seule la puissance d’une religion centralisée pouvait conserver à l’empire le pouvoir d’éviter une terrible régression culturelle, économique et sociale.

 

 

 

L’église remplace l’empire

Le pouvoir temporel, c’est ce que l’église de Rome n’a cessé d’exercer au cours des siècles à travers ses conflits avec les différents royaumesempires ou républiques. Sans doute fallait-il que cette nouvelle église se fourvoie, non parce qu’elle est la fille du serpent, mais parce que c’est une des religions du kali yuga, l’âge sombre où toutes les valeurs sont inversées. Le temps de la lumière n’était pas venu, il fallait que le règne des ténèbres aille jusqu’à son terme. Ainsi vont les cycles.

 Il était utile et nécessaire que les humains s’enfoncent encore dans les profondeurs de la matière. Ainsi, comble de paradoxe, les dieux des trois religions du livre sont trois usurpateurs qui cherchent à nous faire croire qu’ils sont l’Unique. Ils se disent aussi le Suprême, l’Infiniment Juste et Bon, mais leurs querelles et leur jalousie montrent qu’il n’en est rien. Il n’y a pas de Dieu unique, nous sommes si nombreux ! Mais il n’y a qu’un seule Source pour tous les dieux que nous sommes. 

La Source est en nous, c’est notre âme si l’on veut.

 

Jésus fils de qui ?

Quand Jésus parle de son Père qui est dans les cieux, de qui parle-t-il au juste ? Sûrement pas de Joseph. Alors ? Est-il fils du Serpent créateur ? Fils du chef des archontes ? Il nous parle d’un être et non d’un principe. Il ne nous parle pas de la Source, mais d’une création de la Source. Le démiurge, il le connaît, car il a médité le livre d’Enoch, qui fut son livre de chevet. (source)M. Baygent, L’énigme Jésus 

Jésus savait à quoi s’en tenir sur toutes ces choses. Mais pas nous. Du temps de Jésus, le kali yuga n’avait que deux mille ans, à présent il en a le double. Bien peu de vérité surnage dans un océan d’erreurs. Quel sera le sort de cette pauvre église ? Le même que celui des autres religions, la disparition pure et simple. Rapide et sans bavure. Tournons la page, tournons la tête vers un chemin qui sorte enfin des chiottes, un joli sentier sans merde. Toutes les religions ont raison dans ce qu’elles affirment et tort dans ce qu’elles nient.

Cessons de refuser, de nous fermer. Laissons les enfants s’épanouir, laissons-les trouver la voie divine loin des carcans, des combines… et loin des prêtres. La dernière chance de l’église : vivre avec son temps. Qu’elle renonce au mensonge, qu’elle ouvre les caves du Vatican. Fini le rétro, vive la Mère Courage.

Si la réalité intéressait les gens, ils éteindraient la télé et regarderaient par la fenêtre.

Jean Yanne

 

 

Ainsi donc

Chacun ses croyances, et les vaches sacrées seront bien gardées. Nous ancêtres ont tout gobé. Ils ont avalé des couleuvres avec l’aisance d’un charmeur de serpents. C’était compter sans le web, sans la diffusion planétaire de tous les textes jadis enfermés dans des bibliothèques strictement protégées par le Saint Siège. N’oublions pas que jusqu’à l’invention de la typographie vers 1440, tous les écrits étaient recopiés par des copistes. Des moines, le plus souvent.  Ils recopiaient dans leur couvent ce que le supérieur leur disait de recopier, omettant et ajoutant ce qu’il leur indiquait. Le contrôle de l’église catholique a été quasi total pendant tout ce temps.

Une foule d’anecdotes bidons, pleines d’erreurs et d’anachronismes, a été ajouté par les copistes. Que ceci n’empêchent pas les croyants de croire, ni les incrédules de ne pas croire. Je suis mythologue, je porte sur toutes les mythologies un regard critique : est-ce vrai ? Est-ce déformé ? Est-ce exagéré ? Pour quelles raisons ? Mon travail n’a d’autre but que de regarder en face la vérité — si une telle chose existe ! — avec un œil critique et l’esprit débarrassé de tout a-priori. C’est pour cette raison que vous êtes nombreux à me lire. Vous savez que vos convictions vous appartiennent. Elles vous aident à vivre, loin de moi l’idée de les dynamiter, du grec ancien dunamos, qui veut dire ange.

Toutes les croyances sont infiniment respectables, bien que je préfère m’aligner sur l’éternel principe d’incertitude, il est bon de croire sans y croire.

 

 

 

Xavier Séguin

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