En feuilletant les blogs allumés, je suis tombé sur un brillant article signé Stéphane, et intitulé La voie de la foudre. Contrairement à mon habitude, je vais ici le publier en quasi totalité. Avec mes commentaires.
Ce que l’auteur appelle la voie de la foudre, c’est un moyen rapide – quoique dangereux – d’obtenir l’éveil. Aussi, ajoute-t-il, cette voie « fut rarement pratiquée en raison des difficultés techniques de sa mise en oeuvre ainsi que des dangers qu’elle comporte. Bien que très connue, peu d’alchimistes en réalité l’ont pratiquée ni même percée à jour… » (source)
Ici je dois m’inscrire en faux : la voie de la foudre a été longuement et largement pratiquée dans la très haute antiquité, ce que l’auteur ne précise pas. Peut-être l’ignore-t-il ? D’autre part, les nombreux pratiquants de la voie de la foudre ne se souciaient pas d’alchimie, ils étaient des candidats à l’éveil, soucieux de récupérer leurs pouvoirs perdus. « Entourée d’un secret impénétrable, la voie de la foudre cédera pourtant aujourd’hui tous ses mystères aux chercheurs audacieux. Quand à vous-autres, trouillards et pleutres, restez en arrière, Tonnerre de Zeus ! » (source)
L’auteur, fervent adepte de l’alchimie, prétend la mettre à toutes les sauces. Tout au long de son article, passionnant par ailleurs, il nomme alchimie ce qu’il faudrait nommer éveil. L’alchimie n’est qu’une voie d’éveil parmi d’autres, tout comme la foudre. La pomme et la fraise sont deux fruits, mais leurs différences sont patentes et nul ne peut les confondre. Je me suis donc permis de remplacer alchimie par éveil dans le texte qui suit, afin d’en faciliter la compréhension pour mes lecteurs.
« L’instantanéité et la puissance d’un éclair de foudre auraient permis selon eux d’obtenir une quantité invraisemblable de lumière naturelle en un temps très court. La voie de Zeus fait donc partie des voies d’éveil les plus rapides et, sans jeu de mot, des plus fulgurantes. » Au lieu de voie de Zeus, j’aurais préféré la Voie d’Isis, puisque tel était son nom dans la longue période éclairée qui a précédé en occident l’antiquité gréco-latine. Mais sur le fond du discours, j’y souscris sans retenue.
« C’est au moyen d’un cerf-volant (notez le cerf…) que les adeptes de Zeus canalisaient la foudre, suivant en cela la logique du paratonnerre. Bien avant cette invention, les chinois avaient déjà remarqué – à leurs dépens – combien il pouvait être dangereux de s’adonner à ce petit jeu sous la pluie… Plus tard, certains alchimistes captaient les éclairs au moyen de solides géométriques en métal tels que des icosaèdres ou encore des dodécaèdres. Le pouvoir des formes est quelquefois utilisé en alchimie comme le démontre Fulcanelli au chapitre du Cadran solaire d’Edimbourg. (source)Page 305 des Demeures philosophales – tome 2
A Concarneau où j’ai vécu 12 ans, le château de Keriolet ayant appartenu au 19e siècle à une confrérie alchimique, possède une tour munie en ses heures de gloire d’un solide étoilé qui servait d’aimant pour des opérations olympiennes. Le solide est un jour tombé et se trouve actuellement rangé dans les caves du château. On l’aperçoit encore sur certaines vieilles cartes postales. » (source)
Le solide dont parle l’auteur est précisément ce que j’appelle un capteur de foudre. Il se distingue du paratonnerre par cette importante caractéristique : le capteur capte et utilise la foudre, sa lumière, sa puissance, son énergie. Tandis que le paratonnerre se contente de tout remettre à la terre, gaspillant ainsi une précieuse source énergétique, gratuite, propre et renouvelable, pour la simple raison que cette énergie-là, contrairement au nucléaire, ne marque pas au compteur. Notre époque se soucie peu de ce qui ne rapporte pas d’argent.
Cette tour de Concarneau est bien singulière, dans sa fonction comme dans sa forme, et notre auteur Stéphane ne manque pas de le noter. « Le genre de tour, non pas de Magdala, mais de celle qui orne joliment l’arcane XVI du Tarot de Marseille ; j’ai nommé la Maison Dieu. » (source) Il est vrai que la comparaison s’impose, et pas seulement sur la forme. La Maison Dieu est l’arcane qui représente l’éveil. Pas besoin d’y ajouter de connotation alchimique, l’éveil se suffit à lui-même, il outrepasse toutes les techniques. En tout cas, bravo à l’auteur pour cette comparaison éloquente !
« Maintenant que nous avons compris comment il est possible de condenser en un temps records une telle dose de lumière, reste à savoir comment la retenir et la capturer dans un réceptacle dédié. C’est à la mythologie que nous nous adresserons encore, et d’une façon très simple. Le Dieu grec du tonnerre et de la foudre est Zeus, et son corollaire romain Jupiter. Si nous nous souvenons que le métal associé à la planète Jupiter est l’étain, nous avons déjà résolu une partie de l’énigme. » (source)
L’auteur veut absolument que la foudre soit un élément de la science alchimique, et il suppose donc que le facteur d’éveil de la foudre est dans sa lumière. Non, la foudre éveille par son implosion qu’elle communique au système nerveux central ; éveil, fulgurance, la lumière n’en est que la conséquence.
Il faut la capter sans retenir ce qui tue. Le capteur et surtout l’éclateur jouent un rôle primordial dans cette opération. Comment conserver ce qui dans la foudre éveille l’être, et ce qui dans la foudre le tue ? La solution est peut-être dans cet usage des formes géométriques, ce que l’auteur nomme un solide… Capter la foudre à l’aide d’une forme dont la géométrie a le pouvoir d’éclater l’éclair et de séparer sa force destructrice de sa force d’éveil et d’émerveillement. Transformer l’éclair mortel en boules de foudre, sans danger pour la vie organique. Tel était sans doute le rôle de ces énigmatiques solides.
Mais ça, Stéphane n’en est pas conscient. Pas encore. A ceci près, la parenté de ses recherches avec les miennes est suffisamment forte pour me scier total. Les annales akashiques sont ouvertes et tout le monde y va … Tant de convergences me saisissent ces temps derniers, il faudra bientôt que la lumière soit. Pour tout le monde.
Quel rapport entre Jupiter, l’étain et la foudre? C’est un tout petit mot qui va nous le dire par la langue des oiseaux.il faut dire des Oisons Vous savez qu’un éclair c’est de l’électricité statique qui se manifeste par l’entremise de conditions météorologiques particulières. Vous savez aussi que la foudre n’est ni plus ni moins qu’une grosse étincelle. Si nous décomposons ce mot, nous obtenons la formule étin – celle qu’il faut entendre étain – scelle et par extension, étain – sel. Le secret est ainsi libéré de sa gangue. Car le sel d’étain qu’il est possible d’isoler est le réceptacle ou l’aimant (en alchimie on dira un mercure) le plus approprié pour retenir la colère de Zeus et la sceller par la même occasion. L’étain (ou éteint) est maintenant allumé, c’est le moins qu’on puisse dire ! »
Là, j’hallucine. Voilà que ce brillant auteur ne se contente pas de développer des idées très proches des miennes, il utilise aussi mes méthodes d’investigations. En un mot comme en cent, je l’adore !! La langue des Oisons, qu’il appelle comme presque tout le monde la langue des oiseaux, voilà selon moi la clé de bien des mystères très antiques.
Les dieux d’avant, ces farceurs pédagogues, ont engrammé dans toutes les langues des mots-images, des jeux de mots, des clins d’oeil innombrables faits pour ceux qui n’ont ni les oreilles bouchées ni la tête endormie. La langue des Oisons, ou langue des enfants de la Mère l’Oie, est issue du langage codé des bâtisseurs des cathédrales médiévales. Elle est initiatique, drôle et passionnante.
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