« Le grand problème du monde occidental, c’est la manière dont il a coupé les hommes de la nature. Il considère la nature comme inanimée et ne voit pas son âme. Il y a une solitude qui nous vient de ce que nous sommes coupés de la nature, des étoiles, des animaux, des plantes et de la joie inhérente au monde naturel. »
Ainsi parle Jamie Sams, indien Hopi. Les Aborigènes, eux, nous voient comme des mutants. D’où notre dépression chronique. La terre est notre source vitale. Se priver de son énergie, c’est la mort subtile, une anémie énergétique qui cause bien des maladies du corps et de l’âme.
La terre et la nature sauvage sont puissamment vivantes, et nourrissantes leurs pulsations. Les indiens d’Amérique disent que la terre est Wakan, c’est à dire sacrée. Les Aborigènes d’Australie voient en elle la porte du Rêve. Ce qui rend le désert si beau, disait le Petit Prince, c’est le puits qui s’y cache. Ce qui rend la nature si puissante, ce sont les Portes qu’elle recèle. Des passages vers l’Ailleurs que les géobiologues appellent des chakras de la Terre, et les Naguals des lieux de pouvoir.
Les peuples de tradition chamanique ont gardé la connaissance des énergies subtiles qui baignent le corps de notre mère la terre. Ils savent trouver les courants où circule l’énergie sacrée. Ils savent éviter les endroits où la nocivité l’emporte. C’est pourquoi leur culture est supérieure à la nôtre. Pieds nus pour mieux sentir les plus infimes variations du flux subtil, les Aborigènes ont chanté leurs chemins enchantés. Pieds nus en toute saison ou à la rigueur des mocassins légers voire des sandales.
Les mocassins des Amérindiens et les sandales des moines ont une raison sacrée. Une raison énergétique. Malheureusement, la culture planétaire actuelle considère la chaussure comme un signe de développement, et ceux qui n’en ont pas sont appelés, non sans mépris, des va-nu-pieds. Heureux sont-ils, ces va-nu-pieds : ils sentent encore la bienfaisante énergie qui monte en eux de Notre Dame la Terre. Cette énergie est vitale, aussi nécessaire à notre survie que l’air ou la nourriture.
Pourtant l’époque actuelle l’ignore presque totalement.
Ce qui n’a pas toujours été le cas.
C’est la connaissance parfaite de ces énergies subtiles qui a permis aux compagnons médiévaux d’ériger des monuments vierges de toute nocivité. Ils avaient en effet constaté que l’activité cosmo-tellurique engendre des résidus nocifs. Les géobiologues les ont redécouverts, ils les appellent les réseaux Hartmann, ou réseaux H. Pour créer les conditions propices à l ‘élévation spirituelle, les bâtisseurs des cathédrales médéviales ont fait des sortes de cages de Faraday :
les pierres vives y captent tout rayonnement nocif.
Dans les églises romanes, les réseaux H sont repoussés jusque dans l’épaisseur des murs ; ainsi la nef en est-elle purgée. Mais cela crée souvent une zone de forte négativité juste à l’extérieur des murs. Pour utiliser cette négativité, les compagnons romans mirent le cimetière autour de l’église : ainsi la négativité des abords de l’église maintenait les revenants dehors. Dans les cathédrales gothiques, par contre, les réseaux sont aspirés par la voûte et émiettés par des éclateurs.
Ces éclateurs sont des plexus de pierre, des éléments « décoratifs » tel les tores, les chapiteaux, les sculptures diverses, les épaulements, les rosaces, les gargouilles.… Rien n’est uniquement décoratif dans la construction sacrée, chaque élément architectural a sa fonction géobiologique, et d’autres fonctions plus triviales, comme de servir de gouttière pour les gargouilles, ou de tenir les morceaux de vitrail dans le cas des rosaces. Et ça n’empêche pas chacune de ces pierres d’être joliment sculptée.
Ainsi la spirale du labyrinthe qui orne souvent le dallage a sa fonction énergétique propre, ressentie par ceux qui la parcourent. Les nefs du ciel emportaient les fidèles dans la lumière blanche. Bâtis par des êtres inspirés, ces machines à faire des dieux, par quel prodige ont-elles surgies chez nous ? L’art de la construction sacrée s’est manifesté brusquement en Europe occidentale à partir du 11ème siècle, et s’est éteint avec la fin de l’ordre du Temple, au 13e siècle.
Mais d’où venait-il ? De très loin en arrière. La construction sacrée était la grande spécialité des bâtisseurs mégalithiques. Ceux qui ont élevé les dolmens, les pyramides et les murs cyclopéens. Les dieux anciens. Les Atlantes… L’esprit souffle où il veut, le sacré s’incarne quand il veut. Pourtant on en reste pantois. A travers quels mystérieux dédales temporels cette connaissance disparue depuis dix ou douze millénaires a-t-elle ressurgi dans l’Europe du 11ème siècle?
Jadis, le courant cosmo-tellurique circulait autour du globe par de vastes flux. Ce sont des couloirs d’énergie, d’une largeur d’environ 50 km, circulant selon un axe est-ouest. Les Anciens les ont nommés flux sacrés. Puissants fleuves d’énergie, ces flux avaient été canalisés par un maillage de menhirs, véritables aiguilles d’acuponcture terrestre, qui ont hélas presque tous disparus. Après la Grande Galipette du déluge, ces flux ont perdu beaucoup d’intensité, mais ils sont restés actifs.
Au Moyen-Age, les compagnons ont tenu compte de ces flux pour y construire les cathédrales. Leurs tours et leurs flèches y formaient des relais et des aiguillages. Autant que possible, ils ont bâti les cryptes sur un dolmen, car ils avaient la même science de l’énergie que les Mégalithiques. De nos jours, les géobiologues ont ressuscité cette vieille pratique des sourciers. D’après leurs observations, l’énergie qui circule dans les flux sacrés est une réalité tout à fait perceptible et enregistrable.
Beaucoup plus fréquents, et moins bénéfiques que les flux sacrés, les réseaux Hartmann sont les résidus du cosmo-tellurisme. Ils forment une sorte de maillage énergétique serré, orienté sud-nord et ouest-est. Ce quadrillage couvre toute la planète, mer comprise. Les mailles font environ 2 m sur 2 en France, mais leur taille peut varier sensiblement suivant les points du globe. Autre fait qui peut avoir son importance : toutes les dix mailles, on rencontre un double réseau.
Le croisement de deux doubles réseaux est préjudiciable au vivant. C’est un point négatif, comme les Libera-Me dans les églises médiévales, ou l’Hotié de Viviane en Brocéliande. Ainsi, quand par malheur un double réseau se croise juste sur votre lit, vous risquez insomnies, maux de tête ou plus dommageable. Notons qu’il existe aussi des triples réseaux, qui sont encore plus puissants, donc, dans certains cas, encore plus dangereux. Leur occurrence est irrégulière. En cas de doute, n’hésitez pas à contacter un professionnel.
Mais voyons un peu le point de vue de la science dominante : « La géobiologie est l’étude ésotérique de l’ensemble des influences de l’environnement sur le vivant, et notamment des ondes liées aux champs magnétiques et électriques, courants d’eau souterrains, réseaux métalliques, failles géologiques, etc. Elle se distingue nettement de son homonyme, la géobiologie scientifique, branche de la paléontologie liée à l’histoire naturelle. » Il est vrai que ces deux disciplines n’ont que le nom en commun.
« La géobiologie est vue par certains comme un champ d’étude irrationnel et, de ce fait, elle est souvent assimilée à un ensemble de croyances. Elle tente en effet d’aborder les liens existant entre un lieu et la vie avec un autre regard que celui des sciences exactes. » Bien sûr, la pensée dominante, résolument côté droit, boude cette discipline réservée aux sensitifs; mais il est piquant qu’elle fustige ces prétendues croyances, elle qui gobe sans broncher les délires de Darwin !
Le point de vue du géobiologue s’approche beaucoup de celui de l’Atlante. Le jeune Yanomani aura spontanément ce point de vue, de manière quasi-instinctive. L’Atlante l’avait aussi, de manière plus rationnelle. Terre sacrée, tel est le nom de notre mère à toutes. Elle qui a veillé sur nous depuis si longtemps, et plus encore, ne vaut-elle pas qu’on veille un peu sur elle ? Certains soirs d’espoir, la lumière se fait si belle, on finirait par croire que tout peut s’arranger.
Alors… Imiter les Indiens d’Amérique et d’ailleurs. Marcher nus pieds sur la terre douce, marcher nus pieds sur la pierre, sur le sable, sur la lave durcie, sur la mousse, sur le gazon frais, dans l’eau, dans la boue… mais pieds nus, toujours, sans se lasser. Floc, floc. En marchant, activer sa pompe à énergie, relancer une fonction vitale ignorée, se nourrir des bonnes vibrations de la terre. Flap-flap, têter la source, humer, vibrer, danser dans l’air diaphane, s’évaporer dans la rosée, nus pieds, doucement, longuement, jusqu’à demain qui viendra bien.
La terre a une peau et cette peau a des maladies ; une de ces maladies s’appelle l’homme.
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