Dans l’Antarctique ouest, le glacier Thwaites est fissuré. Un énorme fragment se détache du continent et risque de fondre en dérivant dans les mers plus chaudes. Problème : il fait la taille de la Floride. La NASA redoute un effet domino et la disparition de toute la glace du secteur. Conséquence : le niveau des mers du globe s’élèverait de plusieurs mètres.
J’ai scrupuleusement vérifié les calculs de la NASA qui a levé ce lièvre de mer. Volume du glacier : 80 000 km3 divisés par surface des océans : 361 200 000 km2 donnent une élévation de 2,2 mètres du niveau des mers… et non près de 4 mètres comme indiqué par la NASA.
Plus de 2 mètres, c’est déjà grave : beaucoup d’îles menacées de disparition, New York les pieds dans l’eau, Amsterdam sous la mer, toutes les villes littorales noyées, des millions de personnes déplacées et probablement autant de morts par noyade, famine ou autres conséquences dramatiques des submersions… si elles se produisaient d’un seul coup, ce dont je doute.
Seulement voilà. J’émets de sérieuses réserves sur le mode de calcul choisi. En montant, l’eau va s’étendre dans les terres. Ces nouvelles surfaces conquises feront baisser d’autant le niveau général. Le calcul n’intègre pas cette donnée.
Il ne tient pas compte non plus du fait que, contrairement à ce qu’on nous a appris à l’école, parmi d’autres âneries, les eaux sont compressibles… Eh oui ! Si elles ne l’étaient pas, le niveau de la mer serait 30 mètres plus élevé. Le calcul est donc faux. Ce qui surprend. Les ingénieurs de la NASA sont capables de faire mieux.
Le niveau général ne va pas monter autant que ça. Les eaux vont s’élever beaucoup moins haut que ne l’indique cette prévision, même rectifiée par mes soins. Si les programmeurs de la NASA sont assez laxistes pour ne pas intégrer ces paramètres, ce n’est pas demain la veille que leurs astronautes iront coloniser Mars. Ou alors ?
Ou alors la NASA diffuse volontairement des informations erronées. Dans quel but ? Les Etats-Unis ont quel intérêt à paniquer le reste de la planète ? Curieuse stratégie, au moment où le pays se désengage de son rôle historique de gendarme du monde. À moins qu’il ne s’agisse d’un message à usage interne. La NASA use de son influence et de son image irréprochable pour persuader Trump-son-monde que le changement climatique est une réalité ?
Enfin bon, quoi qu’il en soit, ne nous réjouissons pas trop vite. Le chiffre obtenu par la NASA au terme d’un calcul alarmiste peut finalement s’avérer bien inférieur à l’étendue réelle du désastre. Il y a beaucoup plus de glaces à fondre que le simple glacier Thwaites : tout l’Antarctique, tout l’inlandsis du Groënland, l’ensemble des neiges et des glaciers sud-américain, européens et asiatiques.
Ce qui représente environ 33 millions de km3. Si les 80.000 m3 du glacier Thwaites font monter le niveau ne serait-ce que d’un mètre, une simple règle de trois nous indique que la fonte de toutes les glaces du monde élèverait les mers de près de… 500 mètres ! Avec le phénomène de compression des eaux, ce chiffre dégringole à 450 mètres.
Dégringole est un bien grand mot. J’aurais dû écrire : descend. Un chouïa. Ça voudrait dire des millions, des milliards de réfugiés climatiques débarquant sur les hautes terres déjà saturées par le repli des populations locales. Pour survivre, on aura tout intérêt à savoir nager, y compris en eaux troubles.
Ça laisse augurer d’une 3e guerre mondiale au corps à corps. Et au couteau, parce que les Kalashnikov AK 47 n’aiment pas l’eau de mer. Ce qui me rappelle la prophétie d’Albert Einstein : « Je ne sais pas quelles seront les armes de la prochaine guerre mondiale, mais je sais que la suivante se fera à coup de gourdins. »
Devant les nouveaux réfugiés climatiques, il y aura la réponse armée des différents pays. Riposte musclée dans la plupart des cas. Après son mur le long de la frontière mexicaine, cet abruti de Trump-la-mort n’a plus qu’à élever une digue le long de ses côtes. Pauvres étasuniens, leurs impôts vont grimper plus vite que le niveau des mers.
La menace antarctique aura d’autres conséquences. L’irruption dans les mers de cette énorme quantité d’eau douce signera la disparition de la plupart des espèces marines. Par contre, la transformation de l’eau salée en eau saumâtre permettra de cultiver de nombreuses parcelles aujourd’hui incultes.
Pourtant, la surface des terres inondées réduira de façon drastique la surface cultivable globale. Il faudra donc cesser l’élevage des animaux de boucherie. Par la force des choses, nous deviendrons végétariens stricts avec un régime de légumes et d’algues saumâtres.
Sauf les élites qui continueront à bouffer de la viande, humaine sans doute… Ben dis donc, quel chouette monde futur ça nous promet ! De quoi consoler tous les vieux comme moi de leur fin prochaine. Et si la réincarnation existe, on aura tout intérêt à bien choisir en quoi se réincarner. En courant d’air peut-être ? Ce serait le plus sûr.
Ci-dessous un planisphère de l’état actuel des côtes et des terres émergées. Regardez-le bien, demain ce souvenir vous fera rêver. A moins que de nouvelles terres viennent à sortir des eaux ? Vas-y Gaïa, vas-y la Terre, dispose de nouveaux perchoirs sous nos 14 milliards de petites pattes ! Ça urge.
Maintenant je vais vous dire un bon truc. Croire sans y croire. Intox ou pas, cri d’alarme ou pas, panique ou pas, déluge ou pas, qu’est-ce qu’on y peut ? Le mieux est de s’en foutre. Le printemps est précoce en Europe, on en profite, écoutons les petits oiseaux qui gazouillent, suivons nonchalamment le vol des premiers papillons, guettons les premiers lézards en attendant notre dernier jour. Regardez-moi. Je suis vieux, mais je suis heureux. Seul compte l’instant. Ici et maintenant. Profitons-en.
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