J’ai longtemps hésité à vous parler de la spiritualité d’Égypte antique. Souvent présentée de façon confuse, elle donne l’image d’une discipline touffue, exotique et sans grand rapport avec notre vision contemporaine.
On s’en détourne donc, convaincu de son manque d’intérêt dans la société moderne. Je suis persuadé du contraire, et je vais vous dire pourquoi. Moins mentale qu’on peut le croire, la spiritualité égyptienne recoupe exactement la partition de l’être en ses trois composantes telle que j’ai pu l’exposer. Elle décrit avec précision nos trois personnes éthérées et matérielles, comme l’a toujours enseigné la tradition à laquelle j’appartiens.
C’est la façon dont certains spécialistes ont interprété cette science qui l’a rendue absconse, obscure, imbitable. Il est temps d’aborder ce chapitre et de redresser quelques excès issus comme toujours du mental aberré. Je crois que je me suis laissé influencer trop longtemps par ces soi-disant spécialistes et leurs conceptions rébarbatives.
Une fois de plus, je laisse la parole à Wikipédial’encyclopédia orthopédia multipédia histoire d’en corriger les ignorances et autres âneries officielles. Je critique sévèrement cette institution, mais je m’en sers pourtant. Tout compte fait, une boussole qui indique le sud est tout aussi utile qu’une autre. À condition de le savoir. Soyons juste : les errements conformistes et coincés de cette mare aux canards m’ont bien souvent – malgré eux – ouvert des portes sur des jardins merveilleux.
« Le ka est l’énergie vitale et un double spirituel qui naît en même temps que l’humain. Le ka survit dans la tombe après la mort grâce au culte funéraire et aux livraisons d’offrandes alimentaires.
Le ba, improprement traduit par âme, est un principe spirituel qui prend son envol à la mort du défunt. Cette composante représente l’énergie de déplacement, de dialogue et de transformation inhérente à chaque individu. Bienheureux qui a atteint le statut de puissance spirituelle supérieure, lumineuse et efficace. » (source)
Tout cela peut sembler étrange. Cette bizarrerie s’explique : le commentateur ne comprend rien à ce qu’il raconte et ne voit même pas de quoi ça parle. Il en va de même pour la plupart des commentaires, traductions ou explications égyptologiques, logiques, anachroniques, conformistes et toutes ruisselantes de judéo-islamo-christianisme.
À l’instar de mon saint patron Nietzsche, je suis allergique à l’esprit académique et à la bureaucratie de l’esprit. Laissez-moi traduire ces affirmations désuètes dans un langage plus familier. Le ka, d’après la description, correspond au corps subtil qui porte l’énergie vitale de la kundalini. Il apparaît dès la conception, parce qu’il résulte de la réunion du corps physique et de l’âme immortelle, le ba égyptien. Le ka est la partie mortelle de notre esprit, celle qui concentre l’énergie vitale inépuisable issue du ba, c’est à dire de l’aura, de l’âme immortelle.
La formule ATH KA PTAH est souvent traduite par Le deuxième cœur du Dieu Ptah. Ka n’est pas le cœur, et pourtant le corps subtil est aussi appelé le corps du cœur, parce qu’il contient le mouvement incessant des émotions et parce que la jonction du ka et du corps physique se joue au chakra du cœur.
Ainsi c’est par le cœur que se produit l’union de l’Esprit et de la matière, pour la plus grande élévation du cœur qui devient sacré cœur ou corps glorieux. La croyance égyptienne que le ka peut survivre à la mort du corps par les ressources de l’embaumement et des offrandes de nourriture est une superstition tardive, déjà très imprégnée de symbolisme, qui est ce qui reste quand on a tout oublié. La version originale de ces pratiques est beaucoup plus réaliste.
L’âme et le corps ne pourraient communiquer et se rejoindre sans cet intermédiaire qui possède une nature double, matérielle et spirituelle. Ainsi il joue un rôle de catalyseur, il permet aux deux autres composantes de s’harmoniser. Au fil du temps et du travail sur soi, le guerrier de lumière permet à l’âme immortelle d’informer toute la matière de son corps physique. Ce qui ne se fait pas sans un travail de toute la vie.
Quand le ba – ou l’âme ou aura ou luminosité subtile – pénètre le ka ou corps subtil, on parle d’éveil. Sur le chemin intérieur du tarot initiatique, c’est l’arcane XVI La Maison Dieu. Et quand l’aura pénètre et informe l’ensemble du corps physique, habitant ainsi la totalité de l’être, on parle d’illumination. C’est l’arcane sans nombre, le Fol ou Le Mat.
Toutes ces questions ont fait l’objet de nombreux articles. Je m’en suis déjà expliqué longuement dans les chapitres Secrets de guérison, Journal du guerrier et Journal du sorcier. Vous trouverez ces chapitres sur la page d’accueil en cliquant sur Présent continu.
Je ne souhaite pas y revenir dans cet article. Ce qui me motive ici est d’entrer dans la vision des anciens Égyptiens, qui me paraît très proche de l’enseignement de Carlos Castaneda, lui-même écho américain des enseignements de Lama au Tibet.
Dans mon article Nos trois personnes, je fais le point sur cet enseignement. Par l’intermédiaire de Jean-Claude Flornoy qui a retrouvé d’anciennes mémoires, j’ai été mis en contact avec la religion de Ptah.
Une véritable mine d’infos précieuses peuvent se lire sur ce pectoral de Toutankhamon. On y voit le jeune pharaon entre la déesse Sekhmet et le dieu Ptah – tous deux bleus de peau. Selon certains auteurs, la race bleue, race divine, a disparu depuis le départ des dieux.
Quant au jeune roi Toutankhamon, force est de constater qu’il n’est pas blanc. Noir ou métis, telle est son appartenance ethnique. Je me marre, je pense à cet égyptologue imbu de la supériorité raciale des blancs comme lui. Ces histoires de pharaons noirs, ça lui colle des boutons. Tant pis, je dis ce que je sais. Personne n’est forcé d’y croire. L’évidence a tendance à tuer l’âne qui laisse braire son ânier. C’est son affaire, et son panier.
Qui est Ptah ? C’est évidemment la prochaine question à laquelle je vais devoir répondre… très prochainement.