Les anges déchus

 

Les anges déchus sont-ils encore des anges? Qui sont les anges, au fait? Des géants volants au service des dieux d’avant. Des combattants. On se souvient des six légions d’anges évoqués par Jésus au calvaire. S’ils ne sont plus au service des dieux, ont-ils droit au beau titre d’ange? Contrairement à Adam et Eve, ils n’ont pas commis de faute, mais un choix. Leur chute n’est pas une déchéance morale, mais le fait de quitter le vaisseau mère Hyperborée pour tomber sur Terre, 200km plus bas.

 

Récit Cru

« Ils étaient gigantesques. Ils savaient voler sans ailes. Du haut du ciel, ils ont vu des culs et voulu ces culs comme de gros dégueulasses. Désir vorace, mœurs de rapaces, ces obsédés salaces bravaient tous les tabous. Trouvant nos femelles à leur goût, ils ont lâché la bride à leur désir. Il s’enfla si fort que plus d’une chatte a miaulé. 

Eux des anges ? Mon cul. On dirait plutôt des beaux salopards. Ils ont fait jouir à mort plus d’une jouvencelle, dépenaillé plus d’une belle, fourré plus d’une poule, farci plus d’une moule. Descendus ici-bas pour user et abuser d’elles, par douzaines ils les ont engrossées. Quand un haut gradé a poussé sa gueulante, ils ont pris la tangente, les couilles pendantes, honteux, piteux, péteux. Il y a de quoi. Une telle union est bannie par la Loi. La punition ne tarde guère. Dès que les bâtards arrivèrent, l’enfer s’est installé sur terre. » (source)Lao Surlam, inédit

 Fiction très réelle

Les humaines ont pondu des monstres destructeurs. Leur progéniture a semé la terreur. Certains textes racontent que ces géants hybrides atteignaient l’invraisemblable taille de 150m !! Je ne sais si on peut prêter foi à cette allégation. Ce que je sais, c’est qu’un tibia humain gigantesque a été découvert vers la fin du 19e siècle en Grande Bretagne. La taille de son propriétaire aurait dépassé les 20m, ce qui est déjà pas mal.

Toujours est-il que les bâtards étaient grands et forts en proportion. J’ai évoqué leurs mauvaises manières dans plusieurs articles comme Nefilim et Les anges d’amour. Ils se sont si mal comportés que leurs patrons hi-tech ont dû s’en débarrasser. D’où la violente chasse d’eau du Déluge qu’ils ont actionnée volontairement pour nettoyer ces excréments. Triste affaire.

Certes nul n’est tenu d’y prêter foi. J’émets de sérieux doutes. Alors ? Refuser toute cette histoire comme affabulatoire ? Un détail m’en empêche, qui a son importance. Cette légende est commune aux Juifs, aux Chrétiens et aux Musulmans. Elle figure dans les trois livres saints. Ça craint malsain. Faut-il y voir une preuve de véracité ? Sans doute, d’autant que la même légende, parée des mêmes mythèmes, se retrouve en Chine dans les récits légendaires, en Inde dans le corpus sacré hindouiste, au Japon dans les plus antiques traditions, ainsi qu’en Indonésie, dans le Pacifique, en Afrique, en Amérique latine…

Il n’y a pas de fumée sans feu. Je vois dans cet épisode la confirmation de nombreuses hypothèses. Les dieux d’avant sont humains, trop humains. Aussi bien dans leur comportement que dans leur génétique. Pour se reproduire avec les humaines, ils ne se contentent pas d’une apparition solennelle et d’une bénédiction prophétique, comme l’ange Gabriel fit à Marie. Pour engrosser les filles, ils devaient les violer. C’était pour eux tout l’intérêt de la chose.

 

Ecailles vs peau douce

Sur ce chapitre, ils ont mis du cœur à l’ouvrage, les anges déchus ! Je vous le dis. Je l’ai lu dans cent textes, et je l’ai vérifié lors de mes promenades temporelles. Les Néfilim ne mesuraient pas 150m, mais dix fois moins : entre 16m et 12m. Ce qui est déjà effrayant quand l’animal est hostile. Ils l’étaient tous.

D’apparence répugnante, à cause de leur caractère reptilien, ils sentaient fort. Leur fumet épicé, aux relents chimiques, avait de quoi lever le cœur. cette puanteur s’imprégnait partout sur leur passage, ils avaient une sécrétion spéciale pour marquer leur territoire. À l’odeur, on devinait l’humeur des grands mâles et l’ardeur des fumelles, toujours en rut. 

Les dieux d’avant étaient assez dégueu selon nos critères de mammifères. Les déesses avaient des écailles. Comme tous les reptiles, elles étaient ovipares, mais la plupart du temps elles ne pondaient pas. La reproduction divine était assurée en labo par clonage dans la matrice pondeuse. Le sexe n’était que plaisir pour elles. Mais pas pour nous…

Les dieux baisaient volontiers les déesses, mais ils engrossaient aussi les humaines ou les nymphes. Avec les dieux, aucun inconvénient génétique, bien au contraire. Les rejetons avaient une apparence humaine –sauf la taille de 4m comme leurs papas divins. Ils héritaient de quelques dons paternels, de pouvoirs divins, voire d’armes puissantes comme le foudre, le vajra, l’égide, la couronne, le thyrse, l’épée hurlante de Lug, Excalibur d’Arthur, la lyre d’Orphée, le croiseur des Argonautes  et bien d’autres objets technologiques qu’on nous présente comme magiques.

 Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. (Arthur C. Clarke)

 

Surhommes s’emmerdent

Les vétérans du Vietnam ou de la guerre du Golfe connaissent bien ce syndrome ravageur : l’ennui. Entre deux missions où l’adrénaline coule à flot, opération humanitaire, exfiltration ou acte de guerre, le combattant doit l’affronter. Mortel, l’ennui s’insinue partout comme la chaleur, les moustiques, la courante et le mal du pays.

Tout surhommes qu’ils soient, les terraformeurs n’échappent pas à la règle. Plus la mission avance, plus les années passent, et plus ils se font ièch. On a pu voir ainsi les plus grands, les élus –Prométhée, Osiris, Achille et la tortue, mages, devins, savants, ingénieurs, ingénus, autant d’incarnations des plus nobles vertus– agir en parfaits trous du cul. Ils ne savent plus quoi faire pour tromper leur ennui. Alors ils trompent les maris.

Leurs distractions sont les nôtres : parties de cul, jeux vidéo ou vraies bagarres avec des drones et de la chair à canon –des troupes humaines, faut pas déconner avec la vie divine, ils nous ont créés pour ça. Nous n’existons que pour leur bon plaisir. Mais qui nous dit que c’est mauvais pour nous ? Ils nous récompensent avec des flots d’adrénaline, des endorphines diverses et variées, comme l’anandamine secrétée par l’épiphyse, dont la composition est proche du principe actif du chanvre, le tétrahydrocannabinol ou THC.

Les surhommes ne sont pas là pour le plaisir. Ils sont en mission de terraformation. Ils se font chmir en territoire hostile comme toutes les armées d’occupation. Ils flinguent tout ce qui bouge ou bien distribuent des vivres et des couvertures, voire des gadgets technologiques que nos ancêtres bas-du-front prennent pour des talismans magiques.

Tout ce que les surhommes nous ont appris s’est transformé en rituel et en magie. Toutes leurs transmissions concrètes ont été prises pour des symboles. Bien peu de leur science et de leur technologie a été recueilli par quelques anciens pays, Egypte, Sumer, Chine, Méso-Amérique… À l’épreuve du temps long, le fond s’efface, seule résiste la forme. Et plus personne ne sait ce qu’elle veut dire.

 

 

Dur désir de durer

Comme nous, les anges, les géants ou les dieux d’avant ont besoin d’adrénaline. Le désir les mène, la quête d’intensité est leur pain quotidien. Grâce à leur science, ils jouissent d’une vie si longue que l’ennui est leur pire ennemi. Voilà pourquoi ils sont insupportables. Ils n’ont de compte à rendre à personne tant que leur mission se déroule selon le plan. Ou presque. Dans cette lointaine banlieue galactique, le Cœur LactéCentre Galactique n’envoie jamais de contrôleurs. Chacun se démerde avec sa conscience, ou sans.

Occupants en terre hostile, ils sont en guerre. Et ils ont la gâchette facile. Les vies humaines ne comptent pas, la justice se fait à l’emporte-pièce. Pas de procès sur le front. Pas d’avocat quand la guerre est là. Jamais de procès en fait, jamais d’avocat. On tue d’abord, on discute ensuite. Ou pas.

Ils désirent nos femmes, nos biens, notre sang, nos enfants, nos vies. Nous sommes leur troupeau, bétail humain qu’on mène à l’abattoir par les quatre chemins qui crucifient le monde, à la ronde, à la ronde. Pour les pauvres esclaves que nous fûmes, il fallait échapper aux rafles, aux châtiments mérités ou pas, aux sacrifices humains, aux jeux du cirque, à la folie meurtrière des dieux qui s’ennuient… À la ronde, à la fronde, Allah gronde.

Les dieux ont trop de vie, nous n’en avons pas assez. On rame, on trime, on sème, on rime. On crache, on biche, on se fâche, ils s’en fichent. On crame, on grime, on aime, on mime. La vie n’est pas un dû, mais un don. Dis merci. Ils peuvent te la reprendre à leur gré.

Les dieux d’avant sont souvent le jouet de leur désir. Ce qui montre que nous n’avons eu affaire qu’à des sous-fifres. Des rustres. Pire, des pirates sans foi ni loi, renégats en marge du système galactique de terraformation planifiée.GPT Galactic Planned Terraforming Nos maîtres font main-basse sur les laissés pour compte, le rebut. Ils ont jeté leur dévolu sur la Terre il y a deux ou trois mille millénaires, depuis ils ont bossé dessus, acharnés, et nos ancêtres les ont bien aidés.

Maintenant c’est à nous de choisir. Sauver cette planète pour continuer leur œuvre, ou tout laisser tomber comme des gros porcs. Sauver tout ? ça va être très dur. Laisser tomber ? ça va faire très mal.

 

Homme, si tu projettes Ton esprit par delà lieux et temps Tu peux à chaque instant Vivre dans l’éternel.
Angelus Silesius