Délire qui revient souvent dans les rêves ordinaires : l’impression de voler. La sensation du vol plané, la pression de l’air sur notre peau, la liberté d’évoluer en 3D. On se réveille avec le sentiment que s’envoler est la chose la plus naturelle du monde.

Mais dans les rêves non-ordinaires, voler est le seul moyen de se déplacer. L’astral fourmille d’êtres volants. Les marcheurs y sont beaucoup plus rares… Pourquoi ne puis-je m’envoler quand tout mon être me dit que c’est ma vraie nature ? Notre élément n’est pas la terre où nous rampons. Ni la mer dont nous serions jadis sortis. Notre élément, mes chéris, c’est l’air. C’est l’éther de l’espace infini. L’humain est assoiffé d’air pur, il est hanté, l’azur, l’azur, l’azur, l’azur ! (source) Que jamais il n’étreint… Il fut un temps où nous volions, mes chers amis, comme un avion sans aile. Il fut un temps où nous pouvions narguer les oiseaux, car pas un, fût-ce une oie sauvage, ne pouvait grimper aussi haut que nous. Maintenant les hommes volants enfilent des combinaisons spéciales et se jettent dans le vide qu’ils perforent à une vitesse inouïe. Ils le font parce que c’est leur nature. Quelque chose leur dit qu’ils doivent le faire. Ils ont raison.

« L’idée de naviguer ou de s’élever dans les airs est aussi ancienne que l’humanité. S’élever dans les airs, ce fut de tous temps le désir des hommes : faire comme les dieux de l’antiquité et de la mythologie auxquels on attribuait souvent des déplacements aériens. Certains, tels Mercure, étaient représentés avec des ailes.aux talons La légende la plus connue est celle de Dédale et d’Icare enfermés en Crète, dans le labyrinthe. Pour s’enfuir, Dédale a l’idée de fabriquer des ailes semblables à celles des oiseaux, confectionnées avec de la cire et des plumes. Dédale met en garde son fils, lui interdisant de s’approcher trop près du soleil. Mais Icare, grisé par le vol, oublie l’interdit et prenant trop d’altitude : la cire fond progressivement ! Ses ailes finissent par le trahir et il meurt précipité dans la mer… 

Plus proche de nous, dans la religion chrétienne, les anges, les archanges et les séraphins sont toujours représentés avec des ailes. Il en est de même dans d’autres religions où les livres saints sont de véritables volières. À notre époque, on s’intéresse moins aux ailes. Les seuls attributs que l’on emprunte encore au monde animal, ce sont les cornes et encore, plutôt pour les attribuer aux autres que pour s’en parer soi-même. En 350 AEC, Aristote étudie le vol des oiseaux pour le comprendre, mais aussi à la recherche d’une application pratique. À l’époque de la Grèce antique, on cherchait déjà à pénétrer les mystères du vol. Des condamnés à mort étaient attelés à des oies et précipités du haut de falaises. On devine le résultat. » (source)  Nils Holgersson a pourtant réussi cet exploit dans le célèbre livre de Selma Lagerlof… (source)

 

 

Les anciens se souvenaient de la réalité des dieux volants. Les anges et les archanges n’avaient pas d’ailes, ils volaient comme nous marchons. Ils avaient également des engins volants. Tout ce panorama encore présent dans l’imaginaire collectif a fait le lit de notre désir de voler. Nous nous souvenons, nous aussi, malgré le triste état dans lequel est réduit notre corps physique, bien incapable de convoquer le corps de gloirele corps glorieux des chrétiens est un autre nom pour le corps astral à son secours.

Il y a des sorciers et des chamanes qui volent. Castaneda consacre un chapitre au vol du sorcier. (source)Carlos Castaneda, L’herbe du diable et la petite fumée La première fois qu’il va chez celui qui allait devenir son initiateur, le sorcier yaqui Juan Matus, celui-ci lui fait une démonstration propre à faire exploser le mental du jeune Castaneda, qui n’était alors qu’un étudiant en ethnologie plein de candeur et de suffisance. Dans sa mentalité carrée et bornée, un tel fait est impossible, inadmissible, voire terrifiant. Ce qui fait bien rire le vieux sorcier. N’a-t-il pas atteint l’effet recherché ? Il voulait ouvrir une brèche dans la continuité ordinaire du jeune homme, afin d’atteindre le nagual. Il y est parvenu tout de suite. Le nagual est une notion difficile à résumer, à la fois une réalité cosmique, un lieu de conscience et une personne. Je conseille à ceux qui ne sont pas familiarisés avec cette notion de se reporter à l’article La Règle et le Nagual.

Nous avons le pouvoir de nous envoler. Je crois que nos ancêtres lointains s’en sont servi. Voler par le simple pouvoir désinhibiteur de l’esprit. Décoller comme les lamas tibétains qui lévitent, planer comme leurs cerfs-volants rituels. Dès que les inhibitions sont levées par une drogue comme le LSD, certains sujets sont intimement persuadés que leur corps est plus léger que l’air. Dans les années 70, de nombreux accidents ont eu lieu sur des consommateurs d’acide lysergique qui se sont défenestrés. Les malheureux ont été victime d’une illusion fatale. Voyons laquelle. Sur le fait que l’être humain peut voler sans recourir à une quelconque prothèse, juste avec le corps qu’il a reçu à la naissance, ces victimes ne se trompaient pas. Leur erreur fut de croire qu’ils en avaient la capacité sans avoir effectué le nécessaire travail sur eux-mêmes. 

Pour en venir à des points de vue plus triviaux, voici celui de l’analyse psychologique des rêves : « Si le désir de voler est un des grands rêves de l’homme, c’est l’un des plus exaltants et des plus communs aussi à son sommeil. Nous avons tous eu, au moins une nuit, cette faculté de voler, de planer dans les airs. Ces rêves sont enivrants et procurent beaucoup de plaisir. Malheureusement, leur signification n’est pas très positive. Voler symbolise un désir de légèreté, un besoin de fuite du quotidien et de la réalité. On vole pour échapper à ses problèmes et se libérer du poids des contraintes, de la pesanteur journalière. On survole le monde comme on survole ses difficultés, sans les affronter. Ce sont des rêves de compensation qui nous procurent une nécessaire échappée pour nous soustraire à une réalité trop pesante, un vécu trop difficile, trop lourd ou terrassant. Nous avons besoin de nous envoler pour nous libérer de trop de contraintes et décoller d’un quotidien morose, machinal, accablant ou anxiogène. C’est toujours une fuite vis-à-vis de nos problèmes. » (source)

C’est surtout une fuite vis-à-vis de la prison où ce corps impuissant nous enferme. Le jeune enfant a toujours accès à la mémoire de l’humanité, il le garde parfois en grandissant. Adulte, il pourra rester visionnaire, artiste ou poète. Il se souvient du vol libre, état naturel de nos très lointains ancêtres. Si nous avons volé jadis, pourquoi ne le pouvons nous pas aujourd’hui ? Alors, en rêve, chaque nuit, on vole, on vole. Inépuisables oiseaux de nuit, nous parcourons des distances énormes, sautant d’étoile en étoile, avalant les années-lumière comme de simples gaufrettes, hmm, ça croustille, c’est bon !

 

 

Les pouvoirs de l’être humain sont potentiellement les mêmes que les pouvoirs divins, puisque selon la Bible et d’autres mythologies, les dieux ont créé l’humain à leur image. Nous avons toutes et tous en nous le germe de la divinité que nous pouvons devenir. C’est le but de l’existence humaine, changer l’homme en dieu. C’était la raison d’être des terraformeurs  : la quête de l’éveil. Ça l’est resté pour les très antiques civilisations premières, bien antérieures à Sumer, à l’Inde et à la Chine. Elles sont aujourd’hui largement oubliées… voire totalement niées par une majorité de spécialistes, archéos, anthropos, paléontos et autres rigolos appointés par le système. 

L’homme actuel est castré. On en a fait une sorte de zombie, tout juste bon à produire pour consommer ce que d’autres ont produit. Ça enrichit ceux qui ne foutent rien. Curieux de tout, le poète latin Térence écrivait : « Je suis humain, rien de ce qui est humain ne m’est étranger. »  Deux mille ans plus tard, T’es-Rance pourrait écrire : « Je suis zombie et rien de ce qui ne sert à rien ne m’est étranger. » 

Dernier avatar de la merdasse dite progrès, le big data nous a tous transformés en produits. L’humain s’achète et se vend super bien. L’esclavage a changé de look, mais il n’a pas disparu. Révolutionnaires, à vos pioches !! La Bastille mentale reste à détruire…

 

Xavier Séguin

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