La Nouvelle Atlantide est l’un des noms du grand empire maritime qui occupa pendant plusieurs millénaires toute l’Europe et une bonne partie de la Méditerranée. Les maîtres fondateurs du premier Empire d’Occident ont développé une civilisation agraire et artisanale résultant de la fusion de trois peuples, les Hyperboréens, les descendants des Atlantes et les Tuatha Dé Danaan. À moins qu’il ne s’agisse des mêmes…

Attendez un peu ! C’est arrivé tout près d’ici et personne n’en parle, silence total des bouquins d’histoires et des amuseurs culturels. Comment est-ce possible ? Il est vrai que ça remonte loin, juste avant l’aube de l’histoire officielle, mais c’est la porte à côté. Pourquoi n’a-t-on pas de preuves archéologiques de cette brillante civilisation ? D’abord on n’en a pas cherché, les historiens s’en foutaient car leur histoire ne sait rien sur cette période. Il a fallu attendre les recherches pétrolières de Mer du Nord.

Et on en a trouvé, des traces !  Les meilleures terres des Néo-Atlantes sont au fond de la Mer du Nord. La grande île des Quatre Maîtres, l’antique Thulé des Hyperboréens, est aujourd’hui visible sur les cartes marines sous l’appellation de Dogger Bank. C’est un vaste plateau rocheux qui constituait alors les hautes terres de Thulé. Au cours de la lente montée des eaux du dégel et des lacs glaciaires, l’île des Quatre Maîtres fut submergée, et sa magnifique capitale centrale, Edin, fut engloutie.

Ainsi le destin tragique de l’Atlantide, totalement engloutie par l’océan Atlantique en 12.500 BP, se reproduisait à l’identique pour la Nouvelle Atlantide disparue au fond de la Mer du Nord.

De nouvelles capitales se sont développées, tandis que les Néo-Atlantes étendaient leur possessions vers l’intérieur du continent. Deux anciennes capitales ont été englouties au large des côtes bretonnes, Ys dans le Finistère et Nazado en Côtes d’Armor. Deux autres capitales subsistent encore, Edinburgou Edimbourg en Ecosse – Edin-burg signifie le Fort d’Eden – et Amsterdam aux Pays Bas – le plan de la ville aux canaux reproduit le plan de Poséidopolis ou Péo, capitale de l’antique Atlantide, dans la description qu’en donne Platon dans le Timée et le Critias.

Edinburg signifie en Gaëlique le fort à flanc de colline. Je ne mets pas en doute cette étymologie, mais j’ai de sérieux doutes sur le bien fondé de l’étymologie en tant que science. Ma façon de faire en la matière est d’aller aux sons au lieu d’étudier les lettres. Ce sont les sonorités qui marquent notre inconscient, et pas l’orthographe. Aussi préféré-je m’appuyer sur la musique que j’appelle la langue des Oisons – et non des oiseaux, lisez l’article, vous saurez pourquoi. Ainsi Edinbourg signifie pour moi la ville forte de l’Eden.

 

 

Ce vaste empire de Thulé était, sur le modèle de l’Atlantide, divisé en quatre royaumes, chacun étant géré par un roi ou Maître. Quatre, et non pas trois, comme beaucoup d’auteurs l’ont écrit, sous l’influence de Georges Dumézil et de sa célèbre théorie de la tripartition fonctionnelle dans les sociétés archaïques.

Je n’ai pas peur d’affirmer que le grand Dumézil s’est trompé sur ce point, et avec lui tous ceux qui lui ont emboîté le pas un peu vite. L’île d’origine des Hyperboréens, Thulé, n’est-elle pas appelée l’île des Quatre Maîtres ? La société traditionnelle médiévale n’était-elle pas divisée en quatre collèges, et non pas trois ? Collèges que nous retrouvons sous les noms de Coupe, Denier, Bâton et Epée dans le Tarot de Marseille, et sous ceux de Pique, Coeur, Carreau, Trèfle dans nos jeux de cartes modernes.

Enfin, le meilleur modèle d’organisation sacrée traditionnelle, à savoir la théocratie du Tibet, n’est-elle pas elle aussi partagée en quatre collèges qui regroupent la totalité de l’activité humaine sous l’autorité du DalaiLama, chef temporel de la théocratie, et surtout celle du KarmaPa, chef spirituel, l’équivalent du Pape des catholiques ?

Sans le savoir probablement, JRR Tolkien nous a parfaitement décrit cet empire sous le nom de Terre du Milieu. On y retrouve la quadripartition chère aux Celtes, avec le partage en quatre pays. On ne peut que s’émerveiller du génie de Tolkien – ou de la qualité de ses informations – d’avoir nommé son pays mythique « Terre du Milieu » car c’est effectivement un des noms qu’a porté l’Hyperborée. Il est vrai que Thulé en a porté beaucoup, ce qui n’a fait, au cours des âges suivants, qu’augmenter la confusion des exégètes.

Le plus souvent, cet empire s’appelait la Nouvelle Atlantide, tant était grande la nostalgie qu’avait laissé dans les coeurs la disparition de la Première Atlantide de l’âge d’or. Elle s’appelait Eden ou Edin –  terre de prodiges où la vie durait mille ans d’un bonheur sans nuage. La Nouvelle Atlantide n’était pas, tant s’en faut, la terre merveilleuse et douce à vivre. Certes il y poussait des fruits aujourd’hui disparus, les pommes d’or – et d’autres variétés de fruits et de légumes délicieux y poussaient en grande abondance.

D’où le surnom que cette terre a reçu de Jardin des Hespérides, en hommage au Jardin d’Eden d’outre Atlantique.

Les pommes magiques font aussi penser à l’île des Druidesses chère à la mythologie celtique, Avalon, l’île aux pommes ? Ces prouesses agricoles ainsi que les bêtes magnifiques issues des élevages de Thulé ont été conquis de haute lutte par les Tuatha : ce fut l’enjeu de la seconde bataille de Magh Tuired, lorsque les Fomoires vaincus ont accepté de transmettre leur savoir ancestral à Lug, chef de guerre des Tuatha Dé Danaan. La prospérité des Hyperboréens – tel fut le nom des Néo Atlantes – devint légendaire.

Leur réputation de faiseurs de miracles commença à gagner l’orient. Et la puissance formidable de leur arsenal décourageait les envahisseurs potentiels. La flotte des Tuatha était constituée de plusieurs navires géants, aux mêmes dimensions que l’arche de Noé décrite dans la Bible.

Ces navires avaient des coques métalliques et des moteurs aux vapeurs de mercure les propulsaient très rapidement sur l’eau comme sous l’eau. Des bribes de technologie avancée ont été préservées très longtemps dans plusieurs conservatoires sous la garde d’hommes et de femmes de connaissance, ce qui explique pourquoi – et surtout comment – des engins volants ou des armes « modernes » ont été décrites à différentes époques de notre histoire, et dans des lieux très éloignés.

Mais au fil des siècles la mer a continué de monter. Les quatre royaumes se sont trouvé morcelés par de nombreux bras de mer. Plusieurs capitales ont disparu. Les quatre capitales des quatre maîtres étaient alors Edinbourg en Ecosse, Amsterdam aux Pays Bas, Tara en Irlande et Nazado vers le plateau des Minquiers au large d’Erquy en Bretagne.

 

 

Et puis les Quatre Maîtres ont cessé de coopérer. Des dissensions internes ont dégénéré en luttes fratricides, l’empire envahi par les eaux s’est réduit comme peau de chagrin.  Les Maîtres ont dû quitter la Terre du Milieu avec armes et bagages. Certains sont allés vers l’ouest avec Cuchulainn le Dogue d’Erin, d’autres sont allés vers l’est avec Ram le Bélier d’Edin. Une nouvelle époque allait commencer, une nouvelle ère, et avec elle l’orée de notre histoire officielle. Celle qui ment si souvent.

 

Xavier Séguin

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