Il est un dieu dont on ne sait pas grand chose, un dieu celte et gaulois, et même plus ancien. Ses cornes et son environnement le font apparaître comme un hôte des bois et des forêts. Mais Cernunnos n’est ni Bacchus, ni Pan. Hélas les langues celtiques ne s’écrivaient pas. Faute d’infos, nous en serons réduit à l’iconographie pour le connaître, et aux conjectures pour le mettre à nu.
Je vous rassure, les annales akashiques n’étant pas faites pour les clébards, je compte bien vous rapporter quelques pommes d’or du joli jardin des Hespérides. Comme d’hab. Il suffit de brancher l’auto-connectique temporelle, facile, c’est plug and play.
Cernunnos n’est pas un dieu taureau comme Thor ni un dieu bélier comme Ram. Ses cornes sont celles du cerf, comme l’indique déjà son nom. Attendez voir ? Des cornes ? Pour le cerf on parle plutôt de bois. Et l’ensemble de ces bois constitue la ramure du cerf. (en savoir plus)
Pour décomposer le mot selon la langue des origines, peu d’effort à faire. Ram Ur, le dieu Ram qui vient d’Ur, dieu cornu comme les fils de Thor le Taureau et d’Hathor la Taure, les deux clans de dieux cornus, éternels rivaux, inlassables compétiteurs.
La ramure est une antenne. Comme les mini ramures du Diable et de ses diablotins du tarot de Marseille. Ces antennes indiquent que le dieu cornu possède un lien spécial avec les dieux. De ceux-ci, il tient des pouvoirs que les autres n’ont pas. Est-il chéri des dieux, ou est-il leur victime ? Posséder de tels pouvoirs entraîne de lourdes responsabilités. On doit être à la disposition de ceux qui en ont besoin. On n’a pas le droit de refuser son aide aux méritants. Mais comment les définir ? Comment écarter l’imposteur, le psychopompe, l’allumé, la folle, la goule, et les autres déviances ?
La ramure porte ce nom sublime pour nous rappeler cette vérité profonde : pas de pouvoir sans devoirs. Pas de grandeur sans servitude. Le guerrier impeccable est fait pour servir, non pour sévir. Certains policiers devraient s’en souvenir. Vigilance, tolérance, assistance.
Cernunnos (ou Carnunnos, Cernunnus) « Le Cornu » est le dieu de la virilité, des richesses, des régions boisées, des animaux, de la régénération de la vie et le gardien des portes de l’autre monde (Annwn). Il semble que son nom soit plus une épithète que son nom véritable. Cernunnos porte des bois de cerf et un torque. Il est souvent accompagné d’un serpent à tête de bélier et d’un cerf. (source)
Bien sûr, bien sûr, moi je veux bien tout ce qu’ont veut, mais ce dieu fourre-tout se cache derrière ses nombreux attributs. D’abord de quel autre monde s’agit-il ? Le mot Annwn signifie le monde des morts en gallois. Se prononce Anounn. À rapprocher du breton Anaon, les morts, le monde des morts. An Anaon = là où vont les morts… Là où sont les anciens ??? Je ne crois pas qu’il s’agisse des enfers ou du séjour des morts. Je crois que cet autre monde est celui de l’éternité. Le monde des dieux. Hyperborée.
C’est pourquoi Cernunnos incarne toutes les valeurs de la vie, positives, jouissives, naturelles. S’il garde les portes de l’autre monde, c’est en s’adonnant aux plaisirs naturels de la vie terrestre. Jusqu’à l’ivresse. En ce sens, il ressemble à Bacchus – Dionysos. Ceux qui l’imitent auront le privilège de voir devant eux s’ouvrir toutes grandes les portes de l’autre monde. Hyperborée dans sa splendeur les accueillera au Séjour Éternel des Vainqueurs. Qu’on ne s’y méprenne pas : ces vainqueurs-là sont inconnus des rings, des champs de course, de foire ou de bataille.
De celui qui dans la bataille a vaincu mille milliers d’hommes et de celui qui s’est vaincu lui-même, c’est ce dernier qui est le plus grand vainqueur.
Par un patient Djihad exercé à chaque instant sur eux-mêmes, nettoyages, épurations, contrôles, curages, vidanges, vérifs, inlassables répétitions sur d’interminables années, à travers échecs et découragements, secoués par les tempêtes récurrentes de l’ego blessé, pantelants, plus morts que vifs, ils ont fini leur parcours du combattant. Ils sont de vrais guerriers de lumière.
Ça t’arrivera aussi. Ne perds pas de vue ton but. Sois toujours toi, ne fais plus de concession à l’époque, aux mœurs, aux crétins bêlants. Tu vaux mille fois mieux quand tu aimes. Reste au centre de toi-même. Fuis les nuits blêmes. Les brèmes. Le carême. Les parcs à thèmes. Les anathèmes. Le mal suprême. Les schèmes. Les items. Les nems. Les deuxièmes. L’antépénultième. Wakatépé baboune.
Mourir n’est rien. C’est vieillir qui nous tue.
Le serpent à tête de bélier est une piste que je souhaite fructueuse. Qui dit bélier dit Rama, et mon petit doigt ajoute que Cernunnos le Cerf pourrait bien être un rival de Ram le Bélier… Ou un successeur ?
Il y a chez Cernunnos une bienveillance, une bonhomie qui se lit sur ses traits. Rama n’exprime pas cette simplicité-là. Il s’est orientalisé. Intériorisé. Il semble très loin des contingences mortelles et des petits tracas de ses ex-semblables… Cernunnos est plus proche, trop peut-être. Un père aimant, un compagnon, un guide solide, un consolateur, un protecteur facile qui t’aide à te défendre toi-même.
Quand Cernunnos sourit, il tient les clés du paradis. Gardien de l’autre monde, il en porte la porte. Par lui l’humain accède à la grandeur. Voyez la forme de ses cornes. Elles épousent le pentacle, qui d’ordinaire signifie magie. Ici le pentacle nous parle de la planète des dieux. Voyez les cinq pointes de l’Étoile. Elles représentent les quatre îles-continents d’Hyperborée. Et la pointe du haut désigne le cinquième continent, le mont Olympe, la montagne sacrée, Amarnath, le séjour des dieux suprêmes.
Dans la mythologie grecque, l’Olympe est le séjour du dieux des dieux, Zeus et de son épouse Héra — en qui il convient de voir la véritable patronne de tout le bazar, la Grand Déesse. Par chauvinisme, les Grecs ont relocalisé l’Olympe chez eux. Ces relocalisations sont systématiques. Chaque pays désire s’approprier la légende en la situant sur son territoire. Ainsi la Grande Bretagne et la petite Bretagne se bagarrent depuis des siècles pour la possession du tombeau du Merlin. En Brocéliande ? À Glastonbury ? Attendez, on n’est déjà pas sûr de l’existence historique de Merlin, ni d’Arthur, ni de la Table Ronde ! Alors le tombeau du magicien, hein…
Cernunnos (ou Cernunno, Kernunnos) n’est en aucun cas un diable ni un démon. C’est un dieu celtique, et peut-être même préceltique, dont le nom signifie le « Cornu ». Et c’est justement son aspect de dieu cornu qui, à la suite de Pan, l’a fait assimiler au Diable par le christianisme. On voit, certes, en Cernunnos, un « Seigneur des Enfers », mais cette qualité infernale, comme dans le cas du dieu grec Hadès, par exemple, doit être prise dans le sens de « monde des morts » et non comme le synonyme d’un royaume des peines perpétuelles tel que le conçoit le christianisme.
Cernunnos est aussi un Maître des animaux, un Roi des forêts, un dieu de la Chasse qui incarne le renouveau de la Nature : les moissons ne proviennent-elles pas du domaine souterrain où règne ce dieu redoutable ? C’est également un dieu de la Magie. En tous les cas, Cernunnos est une divinité importante qui est parfois identifiée au Dis Pater, c’est-à-dire, le Souverain de l’univers souterrain qui règne sur le monde des Morts (que l’on enterre) et qui patronne la fertilité (les grains germent dans le sol). (source)
J’ai choisi cet extrait du blog cité en source, j’aurais pu en retenir un autre. Celui-ci est loin d’être le pire, il semble sincère et modéré. Hormis une préférence inquiétante pour la pensée dominante issue de l’ancien paradigme…
Je me livre à cet exercice de détection du parti-pris pour vous démontrer ceci : pas besoin de censure, pas besoin de complot, tout le monde se débrouille très bien pour censurer et comploter tout seul. C’est devenu un jeu, une marotte, un passe-temps qui fait plus de mal à la vérité que quatorze encycliques. C’est dire !
Les Celtes font de Cernunnos le gardien de l’autre monde ? À ce mot déclencheur, le parti-pris intervient : autre monde = enfer. Donc Cernunnos est le diable. Mais notre auteur vient de dire que non. Alors une pirouette : il ne s’agit pas de l’enfer chrétien, avec les flammes, la torture et tout le reste. Cernunnos protège l’entrée du séjour des morts. N’empêche. Cette restriction n’élimine pas le contresens. À force de jongler avec des mots dont le sens est imprécis, l’auteur est un peu perdu, comme nous tous.
Soyons clair. Je pense que Cernunnos est le gardien du seuil. Il préside à l’initiation suprême : la découverte de l’autre côté du décor. L’entrée dans l’astral. Un autre monde où les êtres sont moins visibles, moins matériels, mais plus présents puisque toujours avec nous. L’espace et le temps n’y existent pas, ils sont réservés au monde où l’on s’ennuie. Un autre monde où prime l’émerveillement — ce qui se raréfie ici.
Non, Cernunnos n’est pas le dieu de la mort, mais celui de la vie. La preuve : il patronne la fertilité. En quoi la mort est-elle fertile ? Conscient de la contradiction, notre auteur se raccroche aux branches : il est le dieu du monde d’en dessous, donc des récoltes (les grains germent dans le sol) nous dit-il en parenthèses. Encore un bel exercice d’équilibre sans filet. Tout ce qui pourrait le faire tilter, le mettre sur la voie, il l’ignore et l’explique sans flamme, sans panache, sans vista. Fascinant travail de brouillage mental. Et on s’étonne que nos enfants se fassent chier à l’école ! Ceux qui s’y plaisent m’inquiètent davantage…
Maintenant l’ultime question : Cernunnos est-il l’héritier de Rama ? Est-il plus ancien encore ? Pour tenter d’obtenir une réponse, on peut scruter son nom. Que signifie Cernunnos ? En interrogeant la langue des origines, de laquelle l’allemand est fort proche, on obtiendra Kern Nun Aus, cœur/centre maintenant dehors. Ce que je pourrais facilement interpréter ainsi : le dieu parti, le dieu d’avant.
Tout ce que je peux conclure, c’est que Kernnunos est un ancien dieu, donc il devient automatiquement le diable de la nouvelle religion. Mais Rama le cornu est assimilé au diable lui aussi par les traditions occidentales. Ils se ressemblent tant ces deux-là. Ne seraient-ils qu’une seule personne, encore une fois ? Alors voilà. Pourquoi pas Kernnunos, frère de Rama ? Cuchulainn Kernnunos, une identité remarquable. Aussi plausible selon moi que celle de Cuchulainn et de Kukulkan, le Quetzalcoatl des Mayas.
Tout est si touffu quand il s’agit de Rama, de ses ancêtres, de ses frères et de son incroyable descendance ! Le père des ramifications…
« Salut Sorcier, Je viens de lire ton article, évidemment jubilatoire. Cernunnos est un passeur. Entre le monde des vivants et le monde des morts, sans doute. Comme le cerbère antique, chien à trois têtes (un treskel, ancêtre du teckel donc) gardien des enfers. Même confusion ici entre les enfers chrétiens et le monde des morts mais peu importe. C’est ce qui me plaît tant, me stimule tant dans tes capacités à éviscérer les légendes, trifouillant de ton scalpel la tripaille confuse des histoires nous étant parvenues. Tout finit par faire sens, dégagé de l’inutile vernis dogmatique des experts consanguins auto-élus.
Reprenons, Cernunnos est une forme du Cerbère grec. Cer(n)ber. Le cœur de l’Ours??? Ce lien avec le monde des morts, Anaon, où j’entends parler d’ancêtres davantage que de morts, est le lien avec le lieu d’origine. Ce que nous dit la « Ram-Ur » qui m’a fait frétiller comme un gardon.
Rama, Cernunnos, Cerbère et tous leurs avatars sont-ils la forme humaine du « moyen » d’entrer en communication avec le monde d’avant, le monde d’au-dessus? Sont-ils la représentation des antennes de l’astral, la sagesse décrite pour comprendre le lien nécessaire à la nature pour accéder à l’élévation, la transcendance ? Sont-ils la recette alchimique de la sagesse, qu’il nous reste à décrypter ? Ils sont en tout cas une même histoire, vue sous des angles différents, tu l’as mis en lumière. Total code !!! Je t’embrasse »
Qui a creusé ces galeries et ces villes souterraines, et pourquoi tout ce travail ?
"J'en ai haussé des femmes ! J'en ai osé des flammes !" (Cahiers Ficelle, inédit)
En 1312, l'empereur du Mali regagne l'Amérique, le continent de ses lointains ancêtres.
Le symbole suggère, l'image montre. Que montre le caducée, arme d'Hermès ?
Ils viennent de la littérature, de la bd, de la pop, de ce qui court,…
Leur mouvement permet la vie, leur ouverture permet la clarté, leur vigueur permet l'éveil.