Vienne ton règne !

 

À relire d’un œil adulte les prières de mon enfance, je fais d’étranges découvertes. Dans le Notre Père, on dit : Que ton règne vienne. Allons bon ! Le règne de Yahweh Zeus n’est pas encore arrivé. On n’est pas sorti de l’auberge. Ça fait 4000 ans qu’on en parle, du Père Céleste. Et son règne reste à venir ! Pauvre Terra…

 

Autant l’avouer, j’ai changé. Remis à neuf. Tout le monde change avec le temps. Me vlà rendu tout frais pondu. Un bébé de 73 ans propre et vacciné. Veux-tu m’adopter ? Non ? Tu préfères adopter l’Éternel ? J’y crois pas. Yahweh a changé à ce point-là ?

 

Sans déconner ?

Vienne son règne ?? Sans déconner ??? Vraiment ça fait pas sérieux. Le dieu tout-puissant n’arrive pas à séduire toute la terre après 4000 ans d’efforts soutenus. Héros d’un bouquin qui cumule le record de vente absolu, chiffré en milliards : la Bible. C’est à dire le Livre. Aussi le judaïsme, le christianisme et l’islam sont appelées les religions du Livre.

Fameux bouquin. Chez les protestants on le trouve dans tous les tiroirs ! Quel flyer ! Quel flair ! Mais quel flip ! Quel flop aussi. Il n’y a guère que les protestants qui lisent encore l’ancien testament. Soit tu perds ton temps, soit tu perds la foi. Ce qui n’est pas mon cas. Cette foi-là, je l’ai perdue depuis longtemps. La Bible n’y est pour rien. Fumeux bouquin…

Bien des croyants ont perdu cette foi-ci. Sans avoir lu la Bible, la Torah ni le Coran, ils ont choisi. Ils servent un autre maître, le dieu de l’époque. Au nom du pèze et du fric et du saint bénéfice, amène !! Ces chrétiens-là trouvent le pognon moins abstrait, plus facile à servir. Et à s’en servir. On croit rêver !! Ce monde est fou, parole de cinglé.

Nul ne peut servir deux maîtres. Soit il sert Dieu, soit il sert l’argent. (Jésus)

 

Cauchemardesque

On croit rêver : c’est un cauchemar ! Comment s’explique cette descente vertigineuse vers le déni, l’ignorance, la bêtise et bientôt le néant ? Comment ?? J’ai répété cent fois méfiez-vous du mental, déjouez les programmes du cerveau, coupez-vous la tête, 7 milliards de Terriens l’ont pris au pied de la lettre. 7 milliards de crétins. Nous vlà bien. L’enfer est grand ouvert. L’irrésistible chute. L’escalade du pire.

La Bible est toute à la gloire de notre père qui est dans les cieux. C’est vague comme adresse. Réjouissez-vous, j’ai trouvé où. Du moins le crois-je. En Alcor, soleil mineur de la constellation la plus connue, Ursa Major la Grande Ourse. La troisième planète d’Alcor s’appelle Ur et c’est de là qu’ils sont venus. Notre père et ses potes — il n’était pas tout seul. Il avait du personnel sous ses ordres. Des légions d’anges. Des chérubins tueurs en série, massacreurs de foule et dératiseurs de planètes infestées d’humains comme la nôtre…

La terre est infestée d’humains (Hubert Reeves)

 

Looser

Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du Mal. Amen

C’est la version catho, lue et approuvée par les instances ecclésiales. On y apprend que Yahweh Zeus est au ciel. Je vous ai dit où exactement : sur la planète UR, étoile Alcor, constellation de la Grande Ourse, Ursa Major. Son nom n’est toujours pas sanctifié depuis le temps qu’on le demande ? Ils sont sourds là-haut ? Sa volonté n’est pas exaucée sur Terre, normal, il est loin. Mais qu’elle ne soit pas exaucée au ciel, ça choque. Même chez lui, il ne fait pas le poids. On lui reproche d’être un général de l’armée des anges, et pas le big boss titulaire désigné par les Sages d’Alcor. 

Souvenez-vous, Yahweh a usurpé le trône de Rama Baal vieillissant. Il veut qu’on l’appelle patron des caïds, il ne règne ni chez nous ni chez lui. Une sorte de looser intersidéral. C’est sidérant.

Comment pourrait-il nous donner du pain ? On en manque régulièrement, les grandes famines en attestent. Ça ou autre chose, on s’en prend plein la gueule. maintenant on sait d’où ça vient. Si Yahweh nous pardonne nous offenses aussi mal que les humains se pardonnent entre eux, la cote du pardon est en chute libre sur la terre comme aux cieux. On l’a dans le cul mes bien chers frères. (à suivre)sauf en cas de fin du monde

 

Si jolie

(Je préfère)

Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l’Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Éparpillées
Émerveillées elles-mêmes d’être de telles merveilles
Et qui n’osent se l’avouer
Comme une jolie fille nue qui n’ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons.

(à suivre)sauf en cas d’épouvantable malheur du monde

 

 

L’œil éteint

Regardez le Bon Dieu de Bons Dieux sur l’image. Vous l’avez vu ? Dites-moi s’il a l’air bon. Pas vraiment. Et le Fils ? Il roupille, il a l’œil torve. Les deux même. Pas du tout les yeux d’un dieu. Mi-sournois mi-crétin. Ça l’affiche mal. C’est qui le peintre ?

Jean Bourdichon, né à Tours(En Touraine ? Mais alors il n’est pas berrichon ! Mais non c’est pour la rime) en 1456/1457, et mort à Tours en 1520/1521, est un peintre et enlumineur de la cour de France entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle. Il fut peintre en titre de quatre rois de France, Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier. (source)

L’art dérouille. La foi part en couille. Bourdichon barbouille à la patte-mouille. Il se débrouille pour les bouilles et les mains des humains. Mais quand il doit peindre un piaf, il piaffe, il pouffe et fait plouf. C’est ouf. Son machin blanc ressemble à tout sauf une colombe. On dirait du guano. Du vomi de pingouin. Bon dieu, la honte !! Et pour le regard du Fiston Béni, il abuse. Des yeux de drogué qui part en vrille. Bourdichon n’est pas folichon. Travail de cochon.

Bourdichon, Jean Bourdichon ? Sans déconner ? Je l’ai bien connu le JB, c’était mon prof aux beaux-arts ! On se foutait de sa gueule, on criait dans l’atelier : J.B au gibet !! Ahah, la déconne ! Il est mort y a longtemps ? En 1521 ? Ah merde, je suis désolé pour lui… Notez qu’il s’en fout je suppose. Depuis le temps, il a dû s’habituer. Non, le choc c’est pour moi. À peine je retrouve mon prof, j’apprends qu’il est mort il y a cinq siècles ! J’en savais rien. (à suivre)sauf en cas d’internement psychiatrique de l’auteur

 

Pater Prévert

« Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres » Tiens, tiens ? Maître Prévert manie la rime maline câline avec le brio d’un moi-même ! Je vois de qui je tiens ce tic poétique…

Dépêchez-vous, mangez sur l’herbe, un de ces jours, l’herbe mangera sur vous. (Jacques Prévert)

 

Tout-puissant ?

À en croire la toute fin du Pater catho, le Mal qui règne ici-bas est hors de portée du Maréchal des Anges. Il y a un despote qui nous tient entre ses mains contre lequel Yahweh Dieu ne peut rien. Alors pourquoi se dit-il tout-puissant ? Le gros mytho !

Les souhaits que le catho adresse à son dieu dans cette célèbre prière sont aussi impossibles que naïfs. Chaque verset du PCPater Catho contient son lot d’âneries et de mensonges. Dire que c’est Jésus lui-même qui l’a enseigné à sa bande ! Ben mon vieux, on a raison de dire tel père, tel fils. Notez qu’on dit aussi le contraire : À père avare, fils prodigue. Je ne sais si son père était radin, mais le fils faisait dans les largesses. Souvenez-vous de la multiplication des pains, quand il a sorti de son chapeau magique dix mille pains et dix mille poissons. La foule rassasiée, il en est resté sept grands paniers ! Bonjour le gâchis !

Mais je reste fixé sur le tout premier souhait qui me reste en travers du corps : Que ton règne vienne !

 

Ça va pas ?!

Que Zeus déboule avec ses légions d’anges ? Ça va pas la tête ? Alors qu’on est déjà la propriété exclusive d’un Principal Démon ! Vains dieux, ça nous promet une de ces castagnes !! Et qui ça dans le rôle de la chair à canon ? Nous, mes cons ! Comme d’hab.

 

Franchement.

Vienne ton règne !! Merdalors. Je dirais plutôt : S’en aille ton bail. Fais-toi oublier, c’est le plus simple. Reste chez toi. Accepte un rôle subalterne, ça fera du bien à ton ego. Je te dis ce qui est, on n’a pas besoin de toi. Franchement. 

Avec toutes nos armées, tous nos armuriers, tous nos engins de mort, toute notre science, toutes nos techniques de pointe, on devrait venir à bout du Principal Démon avec la même efficacité que pour la paix dans le monde et le réchauffement climatique. Pas de souci, on assure !

Franchement, quand on voit le talent de ce peintre, on ne peut qu’avoir foi dans l’homme.

 

 

Foi dans l’homme…

…et choisir la femme.
Revienne son règne.

Une femme ? C’est un homme réussi. (Claude Lelouch)