Je lis, j’écoute, je regarde, j’apprends sans cesse. Et je me réjouis de chaque découverte. L’autre jour, j’entends ceci : « Le phénix est un oiseau magnifique qui brûle et renaît de ses cendres ». Cette phrase anodine a fait jaillir une évidence dans mon esprit. Le phénix n’est pas ce qu’on croit.

J’entends bien, c’est un oiseau magnifique, merveilleux, incroyable et tout ce qu’on veut, mais je doute qu’il s’agisse d’une créature vivante. Le phénix est autre chose. Sa réalité devient si évidente que je suis bien surpris de ne pas y avoir songé plus tôt.

Tous les contes merveilleux qui ont bercé mon enfance sont restés à jamais gravés dans ma mémoire. Ils venaient de très loin, je l’ai toujours su. Je les ai ruminés des années durant, jusqu’à ce que leur porte s’ouvre. Alors je suis entré dedans. J’avais 6 ans, 8 ans, 12 ans, à effeuiller les pâquerettes, à conter fleurette aux coquelicots, à courir dans les prés sans tique, le long des étangs sans moustique. Tout était moins hostile en ces temps. C’était avant le règne de l’égoïsme, avant le diktat de l’argent tout-puissant.

Je vivais comme un schtroumpf sans âge. Bleu des pieds à la tête, azur sous le bonnet phrygien que paraît-il je portais bien. La coiffe de Mithra, quand il n’était plus là, est devenue la mitre des premiers papes et des évêques qui perpétuent son souvenir.

Étrange affaire, honorer un gaillard qu’on appelait le Christ longtemps avant Jésus, et qui lui aurait servi de modèle… Si l’on peut nourrir quelques doutes sur la réalité historique de Jésus, ses nombreux modèles, eux, ont bel et bien existé.

Mitre, Mithra. De plus en plus gauchies, faussées, dénaturées, à mesure qu’elles s’éloignent de la source, les religions s’empilent les unes sur les autres comme leurs temples s’empilent sur les hauts lieux. Il y a bien plus de vérité, de sincérité et d’élévation dans l’animisme que dans la Bible, la Torah ou le Coran. 

Les Mille et une nuits ont été blanches pour moi aussi, fébrile lecteur de 12 ans, à rêver devant ces contes aux accents troublants. Dieu que le bonheur est proche, à écouter l’amie Shéhérazade, si belle et si traîtresse ! Et l’énorme oiseau Roch, qui tient entre ses serres des morceaux de montagnes pour écraser tous les janissaires du vizir. Et la belle captive qui toujours se refuse ! Dieu que le bonheur est lointain…

L’oiseau de feu m’allume. D’un coup je me consume. Je brûle, et c’est d’amour pour toi. La légende est volage, qui s’envole avec moi. J’ai compris !

L’oiseau Roc

« Le phénix, ou phœnix (du grec ancien φοῖνιξ / phoînix, « rouge pourpre »), est un oiseau légendaire, doué d’une grande longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s’être consumé dans les flammes. Il symbolise ainsi les cycles de mort, de résurrection et de noblesse. Des oiseaux fabuleux semblables au phénix se trouvent dans la mythologie persane sous l’appellation de Simorgh ou Roc, chinoise sous le nom de Fenghuang, amérindienne avec Oiseau-tonnerre ou aborigène en Australie avec Oiseau Minka.
 
Il s’agit d’un oiseau fabuleux, originaire d’Arabie, et rattaché au culte du Soleil, dans l’ancienne Égypte, où il était vénéré. Selon les auteurs classiques grecs et latins, le phénix était une sorte d’aigle ; son plumage était splendide et se paraît de couleurs éclatantes. Caius Julius Solinus par exemple nous parle de son aspect dans son Polyhistor. » (source)
 
 
Pourquoi cet oiseau de légende, assez invraisemblable, voire grotesque, nous a tous tellement frappé quand nous avons lu son histoire ? Je vais vous le dire. Il nous a plu parce qu’on l’a bien connu. Ami ou ennemi, ce prédateur volant a hanté nos rêves et nos cauchemars, il y a bien des éons. La mémoire collective de l’humanité nous a permis de le reconnaître. 
 
Le phénix vit très longtemps, plus longtemps qu’un humain, plus longtemps même qu’une génération. Vieux comme les mondes, il est rattaché au culte du soleil. Qu’est-ce que le Soleil ? Je l’ai déjà montré souvent, notamment dans l’expression les Fils du Soleil. Les petits malins ont déjà compris. Il ne s’agit pas de l’astre solaire, notre étoile, mais d’un astre artificiel, habité par les dieux d’avant, qu’on appelle aussi les anciens astronautes.
 
Et le phénix, alors ? Pour moi, l’affaire est claire. Qu’on l’appelle Phénix, Simorgh ou Roc, cet oiseau est un engin volant. Comme les Kérubim, qu’on appelle des chérubins et qui n’ont rien d’angelots fessus, mais tout d’engins de destruction et de mort.
 
Le feu qui sort des réacteurs du Phénix donne l’impression qu’il s’enflamme, que le feu le consume sans le tuer toutefois. Au contraire, après avoir allumé ses réacteurs, il décolle et file dans l’azur. Le feu ne l’a pas détruit, il lui a rendu la vie. Ainsi le Phénix peut vivre encore et encore, indéfiniment en fait, même si de temps en temps il est obligé de mourir pour revivre. La légende a retourné sa veste. J’adore !
 
 
« Le Simorgh (en Persan سيمرغ ), Simorgh ou Sênmurw en moyen-persan (Pahlavi), connu aussi sous le nom de Sîna-Mrû (Pâzand), est un oiseau fabuleux de la mythologie perse. Il était de grande taille, puisqu’il pouvait transporter un chameau ou un éléphant, l’oiseau mythique Simorgh fait montre d’une grande animosité envers les serpents. Son habitat naturel est un lieu où l’eau se trouve en abondance. Dans un récit iranien antique, il est dit que le Simorgh vit 1700 ans avant de plonger de lui-même dans les flammes, et dans d’autres récits plus tardifs, il est dit qu’il est immortel et possède un nid dans l’arbre du savoir. » (source)
 
Le phénix est de grande taille. De nombreuses personnes peuvent monter à bord. Un éléphant peut même embarquer dans ses soutes. On imagine mal un véritable oiseau capable d’une telle prouesse. Pour moi, l’histoire de l’éléphant n’est pas un détail, mais la confirmation qu’il s’agit bien d’un avion ou d’une navette spatiale.
 
En résumé, le phénix est éternel, il ne peut mourir, il est assez grand et fort pour emporter dans les airs des hommes ou un éléphant, il bombarde ses ennemis, et au lieu de mourir comme tout le monde, il prend feu et renaît de ses cendres. Cette histoire est connue dans toute l’Asie. La légende existe, avec des variantes, dans de nombreux pays. Le phénix change de lieu, de nom, de style, mais ses caractéristiques principales demeurent.
 
On apprend aussi que le Simorgh n’aime pas les serpents. Détail qui a son importance, et qui nous renseigne sur l’origine du conte. Il y avait au moins deux camps antagonistes chez les dieux astronautes : les humanoïdes « à notre image » et les reptiliens. Parfois ils s’entendaient entre eux, parfois ils se faisaient la guerre. Un conflit atomique généralisé a probablement mit fin à la dernière période d’occupation de la terre par ces envahisseurs, qui sont aussi nos propriétaires, que ça nous plaise ou non.
 
Cet engin volant appartient à l’autre camp des dieux d’avant, le camp des ennemis des Reptiliens. On voit comment la légende a travesti des faits qui aujourd’hui nous paraîtraient simples, mais qui, pour nos ancêtres primitifs et sans notions aérospatiales, étaient incompréhensibles. Il en est ainsi de toutes les légendes, de la Bible, du Popol Vuh, des différents Livres des Morts, et des innombrables textes sacrés védiques ou autres de l’Inde antique. Ceux qui les ont rédigés n’étaient pas des témoins directs. Ils n’ont pas compris ce qu’ils n’avaient pas vu.
 
« D’après la légende iranienne, il est dit que cet oiseau est si vieux qu’il a déjà vu trois fois la destruction du monde. Pendant tout ce temps, le Simorgh a tellement appris qu’on pense qu’il possède le savoir de tous les âges. Les Perses sassanides croyaient que le Simorgh amènerait la fertilité sur la terre et scellerait l’union de la terre et du ciel. Il nichait dans l’Arbre de vie, Gaokerena, et vivait dans la terre de la plante sacrée Haoma, dont les graines pouvaient guérir de tout mal. Dans les croyances iraniennes ultérieures, le Simorgh est devenu un symbole de divinité. » (source)
 
Cette extraordinaire longévité du phénix fait référence aux guerres monstrueuses qui ont opposé les différentes races divines. Après chaque guerre plus meurtrière que la précédente, tandis que les cadavres d’une civilisation détruite jonchaient le sol parmi les ruines, les survivants humains terrifiés voyaient revenir dans le ciel un engin volant qui crache le feu. Ils en ont déduit que cet oiseau magique était immortel. A sa façon, il l’était. On ne se débarrasse pas facilement des dieux d’avant, de leurs armes et de leurs guerres.
 
« Quand le Simurgh s’envolait, les feuilles de l’arbre du savoir tremblaient, causant la chute des graines de toutes les plantes. Ces graines se répandirent dans le monde, prenant racine pour devenir chaque espèce de plante ayant jamais vécu, et guérissant toutes les souffrances de l’humanité. »  (source) Là c’est encore plus clair. Ce grand oiseau qui sème les graines, toutes les graines bénéfiques qui profitent aux humains, c’est un module de survie, chargé à ras bord de matériel génétique, qui participe à l’ensemencement de notre bonne vieille terre. C’est pour moi la confirmation que les terraformeurs ont apporté tout ce qu’il fallait pour transformer notre planète sauvage en une terre accueillante, vivable et belle. J’ai détaillé ce point dans un autre article, L’arche de Noé.
 
 
 
Xavier Séguin

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