Parmi les récits merveilleux qui abondent dans la Bible comme dans tous les antiques livres saints, l’histoire de Jonas renferme un grand secret. Suivez-moi pas à pas, je vous emmène visiter les caves pleines de surprises de la mythologie hébraïque.
Tout d’abord, voici l’histoire que conte la Bible : « L’Éternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas fut dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits. Jonas, dans le ventre du poisson, pria l’Éternel, son Dieu. Il dit : Dans ma détresse, j’ai invoqué l’Éternel, et il m’a exaucé; du sein du séjour des morts j’ai crié, et tu as entendu ma voix. Tu m’as jeté dans l’abîme, dans le cœur de la mer, et les courants d’eau m’ont environné; toutes tes vagues et tous tes flots ont passé sur moi. Je disais: je suis chassé loin de ton regard ! Mais je verrai encore ton saint temple.
Les eaux m’ont couvert jusqu’à m’ôter la vie, l’abîme m’a enveloppé, les roseaux ont entouré ma tête. Je suis descendu jusqu’aux racines des montagnes, les barres de la terre m’enfermaient pour toujours; mais tu m’as fait remonter vivant de la fosse, Éternel, mon Dieu ! Quand mon âme était abattue au dedans de moi, je me suis souvenu de l’Éternel, et ma prière est parvenue jusqu’à toi, dans ton saint temple. Ceux qui s’attachent à de vaines idoles éloignent d’eux la miséricorde. Pour moi, je t’offrirai des sacrifices avec un cri d’actions de grâces, J’accomplirai les vœux que j’ai faits: le salut vient de l’Éternel. L’Éternel parla au poisson, et le poisson vomit Jonas sur la terre. » (source)
Totalement imbécile. Comment peut-on avaler une telle fable ? Un gars bouffé par un poisson ! Non, pardon : par une baleine ! Elle l’a mangé tout rond, sans mâcher, pourtant sa maman lui avait interdit, ça donne des gaz. Sans déc, vous y croyez, vous ? Non, bien sûr. Même un enfant hausserait les épaules. Alors une question : pourquoi cette histoire naïve à force d’invraisemblance a-t-elle traversé les siècles ? Pourquoi figure-t-elle non seulement dans la Bible, mais aussi dans le Coran et le corpus hébraïque ? Pourquoi n’a-t-elle pas disparu ? Pourquoi n’est-elle pas tombée dans l’oubli, comme tant d’autres foutaises ?
Je vais vous le dire. Ses racines sont solides, et sa signification, pour moi, certaine. Le clergé chrétien ne s’en est pas préoccupé une seule seconde. Une seule chose importait alors : il y avait là-dedans une excellente façon de conforter l’autre belle fable, la principale, celle du bon Jésus. Parce que Jonas est resté trois jours au fond de la mer, et Jésus est resté trois jours au tombeau avant sa résurrection. Notez que Jonas ne dit pas « au fond de la mer » mais « au fond du séjour des morts« . Ce qui accentue la ressemblance. Heureuse coïncidence arrangée, que les curés de choc et les popes stars n’ont pas manqué de souligner. Et ce depuis le Moyen-Âge. Lisez plutôt :
« J’ay veu sortir le mort tout vivant du tombeau.
Tout ainsi le Prophète appast de la baleine,
Fut vomy franc de mort, plein de force et d’haleine,
Apres trois jours passez dessus le bord de l’eau. » Marin Le Saulx (source)
Le parallèle Jonas – Jésus s’est poursuivi durant des siècles. Je gage que certains sermons cathos y reviennent encore, même s’il n’y a plus grand monde pour les écouter.
« C’est le divin Jonas qui pour ses compaignons
Fut jette dans la mer repaistre les poissons
Et fut enclos trois jours dans l’horrible balayne,
Et jette sur le bord de la cité prochaine,
Afin de convertir les habitans du lieu,
Apaisant la vengeance et le courroux de Dieu.
Et qui fut celuy là à qui la mort cruelle
A bien voulu quitter la cedule mortelle,
Et qui tout englouty au profond du tombeau,
A surmonté la force en ce pays nouveau ?
Ce fut notre Sauveur. » Gabrielle de Coignard (source)
L’horrible baleine et ses sucs gastriques inoffensifs a fini par recracher Jonas sain et sauf comme la terre du tombeau a recraché Jésus bien vivant. La mort n’a pas voulu d’eux…
Naturellement je ne peux pas me contenter de ça. Vous non plus, j’en suis bien certain. Revenons aux fondamentaux. Ma méthode d’investigation du passé consiste à étudier les mythes concordants. Si plusieurs récits mythologiques racontent la même histoire, s’ils sont géographiquement éloignés, il y a peu de chances que les récits aient été colportés d’un pays à l’autre : j’y vois des signes de véracité du mythe en question. Si en outre de très nombreuses traditions évoquent les mêmes faits, j’ai tendance à les tenir pour vrais. Je pars du principe que le temps fait son tri. Il efface les fantaisies et les foutaises, mais préserve les histoires qui peuvent instruire l’humanité future.
Cette histoire en fait partie. Il y eut de nombreux Jonas, en Asie, en Afrique, au Moyen Orient et même en Amérique. Une question : pourquoi ? La réponse est évidente et n’a rien à voir avec les trois jours dans le séjour des morts et la résurrection miraculeuse. Le poisson, ou la baleine, n’était pas animal, mais mécanique. Propulsé par le fameux moteur atlante. Il s’agissait, bien sûr, d’un sous-marin. Tout simplement.
Les textes hindouïstes -vedas, Ramayana, Mahabharata- évoquent des navires capables d’aller sous la mer. Les glyphes d’Abydos nous en montrent un magnifique, parfaitement identifiable. Là encore, la mauvaise foi des égyptologues oppose une fin de non-recevoir. Ils nous font le coup du palimpseste. Ce qui ferait rire, si c’était sans conséquence. Un peu de bon sens ! Rien n’est jamais nouveau sous le soleil. Quelque soit l’invention, c’est une redécouverte : une civilisation antérieure y a déjà pensé. Un peu d’humilité…
D’un seul coup, tout s’éclaire. Le sous-marin de Yahveh ! Dieu devait adorer ce moyen de transport commode, rapide, discret et assez spectaculaire pour asseoir son ascendant sur les humains crétins. Chœur courroucé des passéistes : archéos, anthropos et préhistos vont nous chanter « non, non, il n’y a pas eu de civilisation développée dans le passé, parce que sinon, on en aurait des traces… » Mais il y en a ! La baleine dirigeable, cétacé clair comme trace ! Et le Jonas non digérable, il vous dit quoi ? Vous me fatiguez, messieurs les passéistes, vous n’y connaissez rien et pire, vous en êtes fiers.
Une lectrice a réagi à cet article. Pour elle, ce qui compte dans le mythe de Jonas, c’est la référence à l’ère astrologique des Poissons. Je rappelle que l’ère actuelle est Poissons,Verseau, déjà ? Je ne crois pas… il s’agirait donc de l’ère précédente, il y a vingt-cinq millénaires. Ça ne date pas d’hier. Pourquoi pas ? Sauf qu’il faut prendre le problème à l’envers.
Cette période protohistorique a été nommée ère des Poissons par nos lointains ancêtres parce qu’ils ont observé de nombreux sous-marins, qu’ils nomment des poissons crachant des hommes vivants, et même des hommes-poissons, des plongeurs, que nous appelions hommes-grenouilles quand j’étais petit. De nombreuses traditions font état de dieux-poissons. Ummo, Oannès et même Vichnou en font partie. Le dieu inca Viracocha est sorti du lac Titicaca, tandis que le dieu aztèque Quetzalcoatl est arrivé par l’océan Atlantique sur un radeau de serpents.
Les astronomes ont observé sous quelle constellation la terre se trouvait alors, et ils baptisé cette constellation : Poissons. Le nom des constellations décrit ce qui se passe quand cette constellation règne sur terre. Ce qui explique pourquoi le nom ne correspond pas le moins du monde à la forme. La casserole de la Grande Ourse en est un bon exemple.
Cette grosse pierre sculptée pose une foule de questions auxquelles je vais tenter de répondre.
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