Si l’on en croit Rudolf Steiner, l’argile est à la Terre ce que le plasma sanguin est à notre corps : un fluide vital d’une essence très particulière.

Qui est Rudolf Steiner ? Ce penseur autrichien(1861-1925) fonda la société anthroposophique qui, dépassant le caractère matérialiste et destructeur de la science moderne, se propose d’éduquer l’homme, d’harmoniser en lui l’être matériel et l’être spirituel, par le « don du coeur », seul capable d’équilibrer les contraires.

Le diable d’homme avait vu juste, plus encore qu’on ne pouvait le supposer.  Le cercle vicieux de la matière précipite les gens tel un maëlstrom dans les profondeurs pétrifiantes du kaliyuga.

Les super riches ont pris l’habitude de se faire changer le sang à titre d’élixir de jouvence. Ce qu’ils ignorent, c’est que le sang est un fluide spirituel : il contient la clé de l’être que nous sommes. Chacun de nous a son mystère engrammé subtilement dans son sang telle une empreinte dans la farine.

Changer le sang, vous obstruez l’accès à l’intériorité.  Ton sang est ta vie. Le mythe du vampire puise son origine dans cette évidence spirituelle.

« Si tu m’aimes, tu boiras mon sang » a dit Jésus. On l’a fait. « Faites ceci en mémoire de moi » a-t-il ajouté. On l’a fait aussi. Et puis est arrivé un qui voyait les choses derrière les choses. Il a écrit un bouquin, Vampire. Dreyer en a fait un film fou. Le culte était né, le nouveau mythe a pris racine, quoi d’étonnant, les gens le mimaient déjà tous les dimanches à la messe.

Comme chaque fois, on a pris le doigt pour la lune. On a cru au vice des vampires, on ne croit toujours pas aux vertus du sang. « Le sang est un fluide très particulier« , explique Steiner. Traitez-le comme un liquide banal et vous aurez des surprises.

 

L’âme de la chair est dans le sang.

la Bible
 

 

Le sang est spécifique et strictement individuel, le groupe sanguin n’est qu’un des innombrables paramètres – le plus grossier – qui font du sang une véritable carte d’identité de l’être, et plus encore. Mais quand on a tout oublié de la science sacrée, on s’en tient à la science carrée qui déconne et nous mutile un peu plus chaque jour. Prisonniers de la conception matérialiste du sang, les gens ont de moins en moins la possibilité de contacter leur âme.

 

 

Coupés de la nature, leur dieu intérieur devient diaphane, évanescent, quand il ne disparaît pas purement et simplement. Ce n’est qu’un exemple entre mille de ce qui arrive quand on ne croit pas à la vie de l’esprit, quand on mutile la nature humaine pour n’y voir que la structure mécaniste d’un animal-machine. Les puissants assis sur leur or ont tout intérêt à nous faire croire que nous ne sommes que des machines. C’est ainsi qu’ils nous utilisent depuis des millénaires. Voilà pourquoi je prêche l’éveil.

 

Si tu laisses quelqu’un prendre en main ton destin c’est la fin.

Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac

 

Le parallèle entre le sang fluide sacré et l’argile sang de la terre est tout à fait fécond. Il est vrai que l’argile, en horticulture, est utilisé comme du plasma de terre. Les horticulteurs s’en servent d’anti-rejet pour faire prendre une greffe végétale ou de catalyseur pour enraciner une bouture. L’argile a d’autres qualités plus mécaniques pour transmettre l’information. 

Les tablettes d’argile de Sénachérib et Assurbanipal en sont l’illustration.  

 

 

 

L’argile est utilisé dans bien des rituels magiques, danses ou transes sacrées sous toutes les latitudes. Les bains de boue argileuse sont excellentes pour la cicatrisation, le drainage et l’élimination des impuretés de la peau. Cléopâtre reine d’Egypte s’en servait déjà à cette fin. On pourrait citer aussi la couche d’argile diluvienne qui s’étendait sous les vestiges d’Ur quand Wooley y fit des fouilles. Ou encore l’argile où les dieux modèlent l’homme. 

De nombreuses légendes font état d’un dieu qui façonne le premier homme dans l’argile. La plupart de ces légendes précisent que l’argile seul ne suffit pas, il y faut aussi le sang d’un dieu. Dans la cosmogonie sumérienne, Mardouk se sacrifie et donne son sang pour que naisse l’humanité.

« L’argile pétrie avec ce sang sert à modeler les premiers hommes. Ouranos est sacrifié par Kronos, et de son sang sortent les Géants, les Furies, mais aussi la belle Aphrodite » que les Romains appellent Vénus. « Atoum, le dieu créateur des Egyptiens, tire de lui-même, sans le secours d’une femme, le premier couple divin. C’est du sang du géant Ymir que sort l’humanité selon les Scandinaves. C’est de l’holocauste de Gâyomart, dans la mythologie aryenne, que naît le premier couple humain.

De même les dieux subalternes se sacrifient pour la création ou pour le salut des hommes : Orphée, Adonis, Attis, Osiris, Zoroastre, Jésus sont dépecés, torturés. Tous sont sacrifiés ou se sacrifient. »(source)Robert Charroux, Le livre des mondes oubliés, p. 258 De l’argile catalyseur de greffe végétale à l’argile catalyseur de fécondation in vitro, ou de manip génétique, il n’y a qu’un pas. Un grand pas, sans doute. Mais il a été franchi pourtant…  

 

Xavier Séguin

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