L’encyclopédie assyrienne nous donne la version originale de la Genèse. Une des versions originales, plutôt. Car il y en a eu beaucoup, la pire étant sans doute la genèse biblique, déformée par l’ignorance et le désir de nouveauté. Près de cent tablettes d’argile racontent la création du monde et de l’homme selon Sumer.
Pour Sumer, le monde commence par une rencontre, celle de l’eau douce et de l’eau salée. Abzu, l’océan primordial d’eau douce, est de sexe masculin. Il se situe à l’intérieur de notre planète. Il s’unit à une sorte de dragon femelle, Tiamat, l’eau salée. De leur union naîtront tous les astres et toutes les planètes. Un troisième personnage, présent dès l’origine, est Moummou, ou Mercure.
À l’origine de leur séjour terrestre, les dieux terraformeurs se révoltent contre leur travail ingrat. Le dieu Enki, est né de l’argile primordiale de l’Apsû – la masse d’eau douce dans les profondeurs de la terre. Il est chargé de résoudre ce problème.
Langue des Oisons
Enki est le dieu des eaux souterraines, qui, selon la cosmologie mésopotamienne, coulent entre la surface de la terre et les Enfers, espace nommé l’« Abîme » : l’abzu, l’apsû qui se prononce l’absou et se comprend là d’sous en langue des Oisons. Sumer se prononce Soumer et se comprend sous mer en langue des Oisons.
Les dieux sumériens et mésopotamiens ont chacun une tripotée de noms, ce qui rend pas la compréhension facile pour les non-initiés : le dieu Enki / Ea / Nudimmud / Ninshiku demande à sa mère, la déesse Inanna / Namma / Ninmah, de façonner un homme avec cette même argile. La déesse mouille la terre et elle lui donne vie : « Quand tu auras pétri le cœur de l’argile provenant des rives de l’Apsû, on donnera forme à ce fœtus. Quand tu auras déterminé sa nature, tu fixeras son destin. »
Le destin de cette créature sera donc de servir les dieux.
Je conte une autre version de cette création, dont plusieurs détails méritent d’être cités.
Enki et la déesse Ninmah donnent naissance aux hommes, mais les deux divinités, prises d’ivresse, modèlent auparavant sept êtres humains ratés ou handicapés auxquels Enki assigne pourtant une place dans la société.
Les dieux volants sont venus des étoiles lointaines pour assurer la terraformation de notre planète qui était sauvage. S’ils ont fait l’homme, c’est pour qu’il travaille à leur place. Un autre chapitre de cette genèse selon Sumer n’est pas moins intéressant, où l’on apprend comment les dieux Anounnaki, fatigués de se taper tout le boulot, décident de créér un travailleur primitif.
Ainsi naîtra l’Homo sapiens : vous et moi, chers amis. L’homme… et surtout la femme.
Cette genèse étrange a toujours été comprise comme une figuration animiste. Un songe creux. Un mythe. Or il y a mythe et mythe… Les mythes antiques, les vieilles légendes sont à l’opposé du sens actuel. Contrairement aux affabulations des mythomanes, ces récits sont le testament des Dieux : un témoignage concordant à travers le monde, aux accents troublants, inédits.
Selon moi, mythologue mythomaniaque, ces récits méritent d’être pris au sérieux. Ils nous décrivent l’histoire d’avant l’histoire et ils m’émerveillent aux accents d’un passé qui fut grand, plus grand que le présent et de beaucoup.
L’archéologue et linguiste Samuel Noah Kramer a publié un livre intitulé History Begins at Sumer – L’histoire commence à Sumer. dans le sud-est de l’actuel Irak, la civilisation a commencé à développer des centres urbains dans les années – 5000 et – 4000. Elle a atteint un pic dans les années – 2000. Le titre du livre de Kramer – L’histoire commence à Sumer – était peut-être provocateur.
Au milieu du vingtième siècle, après tout, il y avait des littéralistes bibliques qui prenaient l’histoire de la création de la Genèse pour argent comptant, tandis que des universitaires comme TS Eliot voyaient la Grèce comme la source de la civilisation européenne et ne se souciaient pas de remonter plus avant.
Cependant, quand Kramer a publié L’histoire commence à Sumer, les cunéiformes et les hiéroglyphes avaient été déchiffrés depuis cent ans, et l’archéologie des années 1910, 20 et 30 avaient produit des découvertes si envoûtantes qu’on ne pouvait plus voir la Grèce classique comme la source de la civilisation européenne, ni l’Ancien Testament comme très différent des traditions littéraires et théologiques de son temps et de son environnement.
Dans les années 1950, pour ces esprits courageux et curieux qui cherchaient à en savoir plus sur les racines de la culture européenne, il y avait de plus en plus de panneaux fléchés pointant vers la littérature de l’âge du bronze – Égypte, Anatolie et surtout Mésopotamie. (source)
Maintenant seuls les conservateurs rétrogrades font mine d’ignorer que le Sahara fut une région fertile autour du gigantesque lac Triton, ou que l’Arabie heureuse était plus heureuse encore quand d’épaisses forêts et de verdoyantes pâtures la recouvraient toute, ou que l’Afrique Noire avait depuis des dizaines de millénaires conquis toutes les terres les plus riches des deux hémisphères, que ses femelles étaient guerrières, que tous ces Noirs étaient des géants de 4m, et que les plus anciennes civilisations d’Europe comme les Vikings et les Celtes étaient des géants noirs pacifiques et cultivés.
Revenons à Moummou, Tiamat et Abzu. L’intéressant mélange de l’eau douce et de l’eau salée révèle la portée du message. On notera que l’eau salée représente l’élément feu, à travers l’image du dragon. Il faut mentionner la présence d’Hermès / Mercure.
S’agirait-il de notions scientifiques déguisées ? On ne peut s’empêcher de le penser, en effet. Selon nos astrophysiciens, la soupe primitive dont tout est issu provient de ce mélange eau douce/salée, ou eau/feu.
L’argile jouera le même rôle dans la création de l’homme. On a donc affaire à un condensé de connaissances antérieures, physiques et chimiques, sous une forme accessible aux demeurés que nos ancêtres étaient devenus.
Les Sumériens auraient-ils pu comprendre la version sans image ? On en doutera. Une chose est sûre : les peuples qui ont suivi étaient de plus en plus bêtes.
« Ros uri sal », dit la vieille devise alchimique. « La rosée brûle le sel », voilà la première étape du grand-oeuvre alchimique.Avis aux germanistes : un grand ouvrage alchimique en téléchargement gratuit ici La rosée, c’est à dire l’eau douce.
« Béni soit celui qui comprend pourquoi il travaille le sel. »
Et le mercure, lui aussi, joue un rôle central dans le processus alchimique. Cette prime genèse serait-elle la description d’une opération de « chymie céleste » ? Le grand art et la recherche de l’or des philosophes ?
C’est fort probable. On sait que la science des anciens accordait autant d’importance à l’alchimie que nous en accordons à la chimie. Pour eux, pas d’astronomie sans astrologie ni d’arithmétique sans numérologie.
La distinction entre science et magieOu superstition, ou obscurantisme, ou charlatanisme, tels sont les noms péjoratifs qu’on lui décerne est récente ; elle repose sur un malentendu. Au fil des âges, l’homme a perdu l’usage de son cerveau droit, le « côté gauche » des naguals. L’aspect magique de la réalité s’est occulté à mesure que se renforçait le diktat du « côté droit« , qui devient avec Descartes un excès rationaliste.
Seul Nietzsche a dénoncé l’impasse où s’engageait l’occident. Sa vision de la Grèce antique écartelée entre Nemesis et Hubris, Règle et Ivresse, Apollinien et Dyonisiaque, ouvre les têtes comme les cœurs. Elle me fascinait déjà quand j’avais 18 ans.
La mythologie grecque se prête aussi bien à une lecture alchimique : Cronos dévore tous les enfants que lui donne sa femme Rhéa. Mais, lorsque Zeus est sur le point de naître, Rhéa veut lui éviter le sort de ses frères et, prenant une pierre, elle l´offre à Cronos qui croit avaler son fils et Zeus est sauvé.
Plus tard, Zeus, par ruse, fait absorber une drogue à son père Cronos et celui-ci vomit les enfants qu´il a dévorés. Cette abominable légende n’est pas aussi honteuse qu’il y paraît, pour peu qu’on en fasse une lecture alchimique.
Il suffit de transposer les noms : Cronos (Saturne = plomb) absorbe un métal de même apparence que son fils Zeus (Jupiter = étain) et ce métal est un vomitif très puissant, l’antimoine ou Agarhos appelé aussi pierre d’Abaddir.
D’autres auteurs ont fait ressortir les recettes alchimiques dissimulées dans les mythologies. En 1542, Giovanni Bracesco explique en détail comment les anciens dissimulèrent les diverses étapes du grand œuvre sous le voile des fables poétiques : « la préparation du soufre sous la fable d’Hercule et d’Antée ; la distillation de l’or des philosophes sous la transformation de Jupiter en pluie d’or ; les changements de couleur du soufre des philosophes, sous les yeux d’Argos transformé en queue de paon ; la douceur de la quinte essence et de l’or potable, sous la fable d’Orphée ; la fixation de l’élixir, sous la transformation en pierre par la Gorgone de tous ceux qui la regardaient ; la distillation, sous la transformation de Jupiter en aigle élevé dans les cieux avec Ganimède ; la putréfaction et la distillation, sous la fable de Dédale et Icare ; la disitllation de l’or des philosophes, sous le rameau d’or qui repousse aussitôt qu’il est arraché, ou encore sous la mutilation de Saturne par Jupiter;voir le détail au paragraphe précédent l’eau mercurielle, sous le char de Phaéton ; sous la nuée épaisse dont Jupiter entoura Io, la pellicule apparaissant dans la coagumation de l’elixir ; sous les voiles noires avec lesquelles Thésée revint à Athènes, les pellicules noires apparaissant dans la calcination du soufre ; etc. »
Je referme cette parenthèse alchimique qui fonctionne sans doute avec la version grecque de notre lointain passé, mais beaucoup moins bien avec la mythologie sumérienne. Comme je l’indique plus haut, ma conviction profonde est que ces prétendues fables mythologiques nous racontent plus ou moins fidèlement l’histoire d’avant l’histoire.
Ces contes ne sont aucunement des inventions. Ils se retrouvent à peine modifiés dans les mythologies des cinq continents.
J’ai usé de deux sources : les mythes et légendes de Sumer ou d’ailleurs, d’une part ; mon don visionnaire, d’autre part. Vous pensez que c’est du délire ? Tout le monde délire. Je ne diffère en rien de quiconque.
Ah si ! Mes semblables ne savent pas qu’ils délirent. Ils ne savent pas que la vie est un rêve. Ils ne savent pas qu’on ne s’éveille qu’à la mort du corps. Mes semblables méritent-ils ce nom, eux qui ne me ressemblent guère ?
La Genèse d’Eridu est un texte mythologique en sumérien, un mythe de la création relatant notamment une histoire de Déluge ; il est aussi appelé récit du Déluge sumérien.
Les fragments du texte ont été édités, traduits et commentés en 1981 par Thorkild Jacobsen. Ce texte date des environs de 1600 AEC. Il traite du dieu Enki et de sa ville, Eridu, présentée comme la plus ancienne de l’humanité, détruite par un déluge.
Les deux tiers de l’œuvre originale, aujourd’hui perdus, traitaient des origines de l’humanité, comme l’Atrahasis, dans une structure similaire à celle de la Genèse biblique.
Si l’éducation coûte cher, essaie l’ignorance.
Les Pléiades sont sept sœurs, filles du géant Atlas. Elles se suicident de chagrin à cause du châtiment que Zeus a infligé à leur père. Changées en colombes, elles filent en haut du ciel où elles deviennent les sept étoiles d’une constellation qui portera leur nom.
Anna, sainte-vierge et Déesse-Mère, vit depuis si longtemps qu'on a oublié son âge.
En 1989, une idée géniale a sauvé mon agence de communication qui battait de l'aile...
C'est admirable ce que tu fais. Tu me permets d'avancer le gigantesque puzzle d'Eden Saga.
Petit ou grand, un puzzle se commence par les bords, les pièces sont plus faciles…
Deux siècles après sa mort, Heine reste un écrivain discuté, surtout dans son propre pays.
Dépêchez-vous, mangez sur l'herbe, un de ces jours, l'herbe mangera sur vous. (Jacques Prévert)