Albert Slosman

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On n’insistera jamais assez sur la grande différence de mentalité et de motivations entre les anciens dieux et nous. L’ère antédiluvienneadjectif signifiant avant le déluge fut une époque d’abondance et de raffinement, et non ces temps de barbarie brutale et fruste qu’on nous a décrit à l’école.

Albert Slosman, grand visionnaire des temps prédiluviens,autre adjectif qui veut dire : avant le déluge. pense que la paix sociale y régnait sans peine, qu’il n’y avait ni dispute ni envie, puisque tout était disponible en quantité suffisante. Des millénaires de ce régime paradisiaque auraient façonné des hommes justes et bons, préoccupés autant des valeurs spirituelles que des plaisirs hédonistes.

Slosman flirte avec le mythe du bon sauvage énoncé par Jean-Jacques Rousseau.Penseur, essayiste et romancier français du Siècle des Lumières  Chercheur infatigable, Slosman nous a laissé une oeuvre d’une rare ampleur, hélas inachevée. Il y passe en revue la civilisation atlante, l’Egypte, Sumer, Israël. La grande hypothèse de Slosman tient en peu de mots : sous des noms multiples, Yahveh, Elie, Osiris, Enki ne sont qu’un seul et même dieu, le créateur des hommes. Sa grande hypothèse était révolutionnaire quand il l’écrivit il y a trente ans. A présent, grâce à ses travaux fondateurs, on peut aller encore plus loin.

Ces dieux, pris séparément, sont des noms collectifs, comme Elohim, Quetzalcoatl ou Rama. Ils désignent un peuple ou un clan, non pas un dieu unique. En reprenant les mêmes mythes et textes sacrés qui furent l’inspiration d’Albert Slosman, à la lumière de ce nouveau millénaire, on peut voir émerger une autre version de nos origines. Il n’y eut pas un créateur, mais toute une kyrielle. Ce n’étaient pas des dieux, mais des êtres humains : les héritiers gigantesques et surdoués d’une civilisation antédiluvienne.

Des hommes, comme nous, mieux que nous, mais pas des dieux au sens unique et total transcendant d’aujourd’hui.  Au lieu de penser qu’ils ne font qu’un, comme Albert Slosman, nous penserons au contraire qu’ils sont nombreux, mais tous semblables. Leur pouvoirs et leur science a fait d’eux les princes de la civilisation précédente, celle des Prédiluviens, qui fut planétaire. Les visions et les récits de Slosman restent pourtant incontournables. Voyons comme il nous décrit les ressources de ces peuples saints.

« Les céréales et les cultures y foisonnaient ; les métaux du sol, tels le cuivre et le plomb, étaient puisés à ciel ouvert ; l’étain et l’antimoine, dans des galeries à ras de terre ; le fer, l’argent et l’or, exploités rationnellement à plus grande profondeur. Le cristal et les pierres fines étaient déjà recherchées par les femmes, et étaient artistiquement travaillées après avoir été ramassées dans le creux de vals facilement accessibles. » Cette description étonnante n’a rien d’imaginaire.

Elle correspond aux découvertes archéologiques : mines profondes, bijoux, tout est vrai. « Quant aux pierres dites « précieuses », elles ne l’étaient pas pour leur valeur financière, mais pour leur pouvoir bénéfique : elles étaient porteuses d’influx émanant, pour chacune de ces douze pierres, d’un des douze soleils des constellations zodiacales dont elles seules captaient les émanations : les respirations. Il y avait enfin certains minéraux rares, fort recherchés pour leur propriétés symboliques.

Citons l’aurichalciteOu l’orichalque, chez Platon et E.P. Jacobs aux reflets verdâtres chatoyants, au sein desquels rougeoyait le « Brasier Ardent » symbole d’Ath-Mer, où se renouvelait l’éternelle jouvence du cœur. Les nombreuses forêts fournissaient pareillement toutes les sortes de bois nécessaires à la vie en société. Charpentiers et menuisiers, ébénistes et artistes utilisaient les bois durs aussi bien que les essences rares, les transformant en meubles délicats de formes, ou en galères et en embarcations de toutes catégories.

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Seul le sycomore, du type « érable », était formellement interdit tant à la coupe qu’à l’usage particulier, sauf après un rituel de bénédictions très strict. Le sycomore était l’arbre sacré : l’An-Auhi, qu’uniquement un prêtre toujours pur pouvait approcher. Celui-ci devait en outre lui « ôter la vie » après un rituel fort complexe, afin d’en extraire « le cœur » dans toute sa longueur et en façonner les seize Tan-Auhi, qui devinrent par contraction les Tau, ou les Croix-de-Vie, aussi appelées « croix ansées ».

Il était de notoriété publique que les possesseurs de ces « tabous » personnifiant la Vie, et qui n’étaient propriétés que de personnes « à la voix juste »possédant à la fois le timbre pertinent, l’intonation correcte et le ton approprié – en l’occurrence fa dièse pour la planète Terre étaient doués des bienfaits du Dieu Tout-Puissant ! La population, généralement lymphatique, ayant toutes ses aises,Est-ce si différent aujourd’hui ???? ne se préoccupait guère des dissensions intestines opposant l’AhâTitre du Roi-Prêtre, qui deviendra Pharaon après le déluge. à ses voisins. » (source)La grande hypothèse, Albert Slosman, Robert Laffont 1982, pp. 61-62

Mis à part leur manque d’intérêt pour les questions politiques que nous partageons avec eux, on voit combien les préoccupations des Prédiluviens différaient des nôtres… Et l’on voit en même temps combien, dans leur différences mêmes, ils nous ressemblaient. Certes, Albert Slosman projette un peu de ce qu’il estEt moi donc !!! dans ces descriptions. Mais la somme colossale de son savoir lui permet d’approcher au plus près ces mentalités particulières ; il reste un des plus qualifiés pour évoquer les mœurs atlantes. Son livre « Les survivants de l’Atlantide »hélas introuvable présente sous une forme romancée un aperçu complet de leur vie quotidienne et de leurs croyances.

Notre auteur poursuit sa description des temps enfuis : « Une tranche de cinquante siècles s’écoula ainsi, paisiblement, parmi la population elle-même, surtout celle qui vivait dans la campagne. Pour elle les intentions de la divinité étaient évidentes : toutes les libéralités étaient étalées sous leur pas ! Il y a tout juste à se baisser pour récolter et en profiter. Chacun y puise selon ses besoins, sans s’inquiéter si un autre en prend plus que lui !

Elle exprimait sa joie le plus souvent possible par des fêtes populaires, où les danses et les chants s’extériorisaient au mieux. Celles-ci faisaient souvent suite à l’ensilage d’énormes montagnes de fruits et de légumes que les fréquentes moissons faisaient amonceler. Chacun venait y puiser à son aise sans avoir de compte à rendre à personne. » (source)La grande hypothèse , Albert Slosman, Robert Laffont 1982, p. 60

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Des pages magnifiques, qui nous feraient presque oublier ce que Slosman ne nous dit pas : pourquoi les habitants d’Atlantide jouissaient-ils d’un climat si doux en plein âge de glace ? On peut répondre à cette lancinante question en situant l’Eden non pas dans un lieu géographique, mais dans une époque. Ainsi, l’âge d’Eden pourrait être l’époque heureuse d’avant le dernier âge glaciaire. C’était il y a quelques 130.000 ans, quand une situation planétaire plus favorable fit couler sur terre des fleuves de lait et de miel.

Mais pour chacun de nous, l’Eden, le Paradis terrestre, c’est notre petite enfance, l’époque bénie de notre toute-puissance, quand nous avions encore, tel le Bateleur du Tarot, l’infini dans la tête. Quand nous n’étions que des nains choyés par nos parents géants…

 

S’unir à notre divinité intérieure est l’objet ultime de l’existence humaine.
Aldous Huxley