Le deuxième paradis de l’hindouisme est en fait le premier : c’est celui de Brahma, l’être immense. Brahma est le dieu des dieux hindous. Il n’a rien de Jupiter Zeus, il a tout du dieu unique tel qu’on le conçoit en occident. Sauf qu’il est entouré de 30.000 copains, dieux comme lui. Ça doit lui faire chaud au cœur.
Pour ce qui concerne l’hindouisme, j’ai déjà abordé le sujet de la montagne du nord réputée centre du monde, dans Le paradis de Shiva. Je voudrais approfondir le sujet du paradis où vivent les grands dieux, cette terre près du Soleil, ou sur le Soleil, telle qu’elle est évoquée dans les principales traditions planétaires. Les Grecs l’appelaient Hyperborée. Dans l’hindouisme, il existe un autre paradis céleste, à peine différent du Kaïlash de Shiva, c’est le Mont Meru de Brahma.
« Actuellement les bouddhistes et les hindouistes ont tendance à identifier le Meru au Kaïlash, un sommet de l’Himalaya haut de 6714 m. Le Kaïlash est pour eux la montagne la plus sacrée de la Terre : elle symbolise l’axe du monde. Selon le Ramayana, c’est là que le singe Hanuman aurait cueilli l’herbe médicinale permettant de rendre la vie à Rama. Cependant cette montagne ne devrait jamais être gravie. Et d’ailleurs, jusqu’à maintenant, aucun alpiniste ne l’a jamais escaladée. »
Sous réserves
C’était vrai, ça ne l’est plus. Un incroyable documentaire diffusé sur Canal+ retrace l’épopée de trois grimpeurs qui l’auraient vaincu. Ce document n’est plus visible…
Les croyances traditionnelles de l’Inde au sujet du Mont Meru sont en tous points comparables à celles de tous les autres peuples. Des auteurs comme l’indianiste français Alain Daniélou ont fait œuvre de synchrétisme en montrant les parallèles étroits et nombreux entre Shiva et Dionysos, mais aussi entre l’hindouisme et d’autres croyances, qui toutes puisent à la même source, celle d’une vérité historique que je m’efforce de rétablir. Elle scintille encore faiblement sous les monceaux de scories mensongères, issues de l’ignorance et de la volonté de dénaturer nos origines.
« Dans la cosmologie indienne, le Mont Meru est l’axe et le pivot de la terre, autour duquel tournent les astres. Et au-dessus de lui scintille l’étoile polaire.
L’autre nom du Meru est Jayadhara, c’est à dire « support de Jaya », le soleil. Toujours cette analogie entre la terre des dieux dans le ciel, et l’astre solaire. La raison en est simple : cette montagne fabuleuse est couronnée par Jambu, un arbre immense. » On y reconnaît Yggdrasil, le Frêne géant, l’axe du Monde selon la tradition scandinave. On y reconnaît aussi l’Arbre de Vie de la Genèse, qui pousse au centre du Paradis, ou Jardin d’Eden. J’ardin suspendu qu’on peut identifier à Hyperborée, l’île volante au-dessus du Pôle Nord.
« Le Gange y tombe des cieux pour s’y subdiviser en 4 fleuves dans les 4 directions. Ses pentes sont d’or à l’Est, d’argent à l’Ouest, de cristal au Sud-Est et d’agathe au Nord-Ouest. Sur ses pentes se trouvent la résidence principale des 33 Dieux et de leur roi Indra, dieu du ciel. Le Svarga (« Ciel-de-Lumière »), paradis d’Indra se trouve là également et Brahma règne au sommet, dans sa ville de Brahma-Puri. »
Brahma-Puri serait donc un autre nom pour la résidence de Zeus et des dieux Olympiens. De la même façon, le Meru est l’équivalent hindouiste du mont Olympe des anciens Grecs. Il rappelle aussi la description du paradis terrestre dans la Bible, avec les quatre fleuves qui s’écoulent du sommet de la grande montagne, axe du monde et point culminant du paradis. Il est encore semblable à la description de l’Atlantide par Platon, ainsi qu’à celle d’Hyperborée, « les quatre îles du nord« , séparées par quatre fleuves. Et sa position au pôle nord est celle d’Hyperborée, véritable « axe du monde« .
Comme les anciens Grecs l’ont fait avec le mont Olympe, les Hindous et les Bouddhistes ont tenu à relocaliser l’axe du monde, afin qu’il se retrouve chez eux, dans l’Himalaya. Le mont Kailash est considéré comme sacré en Inde et au Tibet, en tant que représentation du mythique mont Méru, localisé au centre du monde et tenu pour la résidence des dieux. Problème : si la localisation originale, au-dessus du Pôle Nord, est géographiquement le centre du monde, il n’en est pas de même pour le Kailash indien ou l’Olympe grec.
« Le Meru est entouré de murailles et d’océans, autant de barrières successives qui empêchent les non-initiés de s’en approcher. On dit que, jadis,les dieux indiens ont empoigné ce mont cosmique et ont baratté avec lui l’Océan primordial, donnant ainsi naissance à l’Univers. Le Meru est au nord de l’Inde, au-delà de l’Himalaya. » (source) S’il est au-delà de l’Himalaya, ce n’est plus l’Inde, mais la Chine, ou la Russie… A moins qu’il ne s’agisse tout simplement du pôle nord, comme le mentionnent diverses traditions ? Ce mont « entouré de murailles et d’océans » s’apparente étroitement à la montagne centrale de l’Atlantide telle que la décrit Platon, entourée de murailles et d’un large fleuve circulaire.
« Jadis, les Hindous situaient au même endroit un pays appelé « Uttara-Kuru » (« Kuru du nord »). Ce pays mythique et imprenable semble correspondre au pays des « Attacores » mentionné par Pline, et au pays des « Ottorokores » mentionné par Ptolémée. On racontait que c’était une démocratie, et que les femmes y étaient libres. D’autres pensaient même qu’il était habité par les Dévas (dieux). Certains textes semblent également confondre l’Uttara-Kuru avec le pays d’où seraient venus les Aryas lorsqu’ils ont envahi l’Inde. »
Les Attacores sont un peuple mythique de l’extrême nord du continent asiatique, c’est à dire du Pôle Nord. En effet, qu’y a-t-il à l’extrême nord de l’Europe, de l’Amérique ou de l’Asie, sinon le Pôle Nord? Les habitants du Pôle Nord sont ceux d’Hyperborée, qui signifie précisément au-dessus du Pôle Nord. L’écrivain grec antique Hécatée d’Abdère, philosophe et historien grec des 4e et 3e siècles avant notre ère, dissipe tout doute en identifiant les Attacores avec les Hyperboréens.
Uttara-Kuru correspond d’ailleurs parfaitement à la description que Platon nous donne d’Hyperborée. Pays mythique, Uttara-Kuru n’appartient pas à la terre, c’est la terre qui lui appartient. Imprenable, Uttara-Kuru reste hors de portée des humains, gardé par les anges, redoutables guerriers volants. Il est habité par les dieux, qui ne sont pas des principes immatériels tels qu’on les imagine aujourd’hui, mais des extraterrestres surhumains dont la puissance et la technologie écrasent les maigres ressources et les faibles lueurs de nos lointains ancêtres… comme elles surpassent encore les nôtres !
Pour le bouddhisme, l’image du Mont Meru en tant que Centre du Monde est reprise dans l’édification de temples, répliques terrestres de la montagne cosmique. Toutes ces constructions sacrées représentent symboliquement l’univers tout entier : les étages ou les terrasses sont identifiés avec les “cieux” ou les niveaux cosmiques. En les gravissant, le pèlerin se rapproche du Centre du Monde et, sur la terrasse supérieure, il pénètre dans la “sphère pure”. (source) La sphère pure est-elle cette grande coupole de cristal qui coiffe Hyperborée et/ou l’Atlantide ? A ce compte-là, il faut renoncer au symbolisme pour entrer de plain-pied dans la description d’une réalité impensable aujourd’hui : ce grand vaisseau dans l’espace, suspendu au-dessus de nos têtes comme une boule de Noël ? Une grosse boule transparente qu’on s’attend presque à voir se retourner pour faire pleuvoir la neige sur le toit du monde des dieux.
« Chez les anciens Perses zoroastriens, une montagne semblable au Meru était également connue. On l’appelait Haraiti (« Gardienne ») ou Hara Berezaita (« Protection Elevée ») et son sommet était le mont Hukairya / Hokar (« Bienfaisante »). Sa base se trouvait dans l’Airyanem Vaejah, le pays d’origine des Aryens, au centre des sept pays créés par le dieu Ahura-Mazda. Elle était l’axe polaire et le pivot du monde, et on disait que le Soleil et la Lune tournaient autour d’elle. A son sommet vivait le Yazata Mithra / Mehr et séjournaient les âmes des morts.
Les Mandéens appelleront ce mont la « Montagne Blanche de Syr » / « Montagne de Lumière ». Ils disent que c’est là qu’Anosh-Outhra (Hénoch) a initié Jean-Baptiste. Cette montagne se situerait au pole nord. » (source)
Jean-Baptiste, celui qui marche devant le Fils de l’Homme ? Un contemporain de Jésus initié par Hénoch ? Attendez. Ce patriarche biblique aurait vécu 2000 ans avant lui. Je savais que les patriarches vivaient plusieurs centaines d’années, comme le fils d’Hénoch, Mathusalem, et comme son petit-fils Noé. Mais là il s’agit de 2000 ans. Vingt siècles, ça fait vieux, même pour un patriarche. A moins que ?…
J’espère les commentaires de mon compère Alain, qui ne va pas manquer de me faire part des nombreux échantillons de Langue d’Or disséminés dans les noms propres. Je lui en laisse la primeur. Dans cette attente, je ne puis que recourir à la Langue des Oisons, de facture un peu différente, mais qui nous conte la même histoire. Le Mont Méru. En verlan, Urme. On dirait bien que l’antique UR n’est pas loin. L’altération de UR en RU est phénomène banal en linguistique. On peut donc lire : ME UR, je suis Ur. C’est clair. Pas vrai, Alain ?
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